Petite journée de repos et j'en profite pour faire tout ce que je n'ai pas le temps de faire en semaine. Ça commence par faire les courses parce que c'était Noah qui s'en occupait quand il créchait chez Kalista et moi. Et puis, après une petite séance shopping, je file vers l'hôpital pour voir Chrysta. Cela fait bien trop longtemps que la petite est à l'hôpital et dans le coma et je ne supporte plus cette situation. J'ai envie de tout envoyer en l'air, de disparaître pour me remettre sur pieds mais je sais que c'est mission impossible. Je le veux mais je ne suis pas comme ça, je n'abandonne pas les gens que j'aime quand ils ne vont pas bien... Ce n'est juste pas moi. Aorès avoir passé près de deux heures au chevet de la petite, à discutailler avec les parents des autres enfants malades, je sors de l'aile pédiatrie de l'hôpital et me dirige vers la cafétéria. Je ne peux pas partir comme ça en un claquement de doigts, c'est tout bonnement impossible. Je tremble de la tête aux pieds et j'ai envie d'hurler comme une folle. Chrysta ne va pas mieux, elle est toujours dans le coma et les médecins ne veulent rien me dire parce que je ne suis pas de la famille. Ok, on partage pas le même sang les Windsor et moi mais putain ! Je suis sa marraine et je suis l'une des seule qui a le droit de la voir. Ça ne leur suffit pas à cette bande de crétin en blouse blanche ? Ils croient quoi au juste ? Parce qu'ils ont un bac+8 ils ont droit de me dire ce que je peux savoir ou pas ? Je ne crois pas non. J'ai cherché Leigh dans tous les services pour voir s'il pouvait pas se renseigner pour moi mais rien à faire, je n'ai pas su mettre la main sur le jeune homme. C'est pas possible. Je sors mon portable de mon sac à mains et envoie rapidement un texto à Sloan pour lui demander si on peut se voir. J'ai besoin d'évacuer et même si je suis à deux doigts de craquer, de pleurer et d'hurler, ça ne me fera pas de bien, loin de là même. J'ai besoin de plus, j'ai besoin de quelque chose de plus fort et je sais que l'Eliot sera une très bonne compagnie pour ce soir ou du moins le début de soirée. Après, on sait pas ce qu'il peut se passer. On est aussi imprévisible l'un que l'autre quand on s'y met de toute façon. Il répond par la positive et je me lève pour prendre un thé citron et un paquet de bonbons de la machine de la salle. Boire un petit coup, manger du sucre parce qu'il parait que c'est bon pour la santé, que c'est bon pour les nerfs et tout ça. Je souffle fortement et une fois que j'ai fini d'avaler ces 'vers' bicolores plein de sucres, je balance les papiers à la poubelle et ressers ma veste sur ma poitrine avant de sortir de l'hôpital. Je suis au niveau de l'entrée visiteur et j'attends Sloan. Allez dépêche toi, ça gèle et si je reste toute seule trop longtemps, je vais me remettre à penser à tout et n'importe quoi et !a risque d'être moche à voir... Il arrive et je monte rapidement dans la voiture. " Emmènes où tu veux mais j'ai besoin d'oublier " Il fait ce qu'il veut, il nous conduit où il veut, je veux pas savoir, je veux juste oublier. Il doit me prendre pour une folle... Enfin, ça change pas de d'habitude ça.
L'eau coulait sur son visage baissé et attristé. Debout dans la douche, la main plaquée sur le mur et les yeux clos, Sloan ne bougeait plus depuis une bonne dizaine de minutes. Il venait de fumer un joint mais la peine qu'il ressentait à ce moment là, l'empêchait d'agir normalement. Ses pensées se faisaient soutenues, c'était l'anarchie complet dans sa tête. Son esprit était absorbé par la nostalgie des moments passés en compagnie de sa défunte mère. Avec les fêtes de fin d'année, il vivait vraiment mal le vide qu'elle avait laissé derrière elle. Sa mère était juste toute sa vie. Très complices depuis sa plus tendre enfance, l'Eliot avait trouvé en elle, une vraie complice et confidente. Il se sentait plus seul que jamais et même si avec Charline ils étaient en froid, son départ pour l'autre bout du monde ne le laissait pas indifférent. Il n'arrivait pas à faire face et se mettait une pression de malade, d'autant plus qu'avec son beau-père, les choses ne se passaient pas vraiment comme il l'aurait espéré. C'est dans un silence pesant qu'il ouvrit les yeux, faisant dériver le filet d'eau qui coulait alors sur ses paupières. De sa main libre, il vint la passer lentement dans ses cheveux avant de la poser dans son cou et de se pencher vers l'avant. Il était mal et la weed n'arrangeait absolument rien du tout à son état maniaco-dépressif. Il inspira longuement avant de soupirer bruyamment, cela se voyait qu'il ne payait pas l'eau celui-là. Au bout environ quinze minutes de douche non productive, Sloan se décida enfin à couper l'eau et à sortir de là. Il attrapa une serviette qu'il vint mettre autour de sa taille avant de s'avancer vers la glace. Une fine couche de buée recouvrait le miroir et il du passer maladroitement sa main pour pouvoir se voir. Il s'en foutait, ce n'était pas lui qui faisait le ménage. Il croisa son propre regard dans le reflet du miroir, il se stoppa quelques secondes avant de déglutir. Ses traits étaient tirés et son visage fatigué. Il n'arrivait pas à prendre le recul nécessaire pour aller de l'avant. Le beau brun posa ses mains de part et d'autres du lavabo pour prendre appui. Plongé dans ses pensées, il entendit à peine son portable sonner. Il fronça les sourcils avant de tourner difficilement sa tête sur le côté pour y voir son portable s'allumer. L'Eliot se redressa et s'approcha du meuble où il était posé. Il le déverrouilla pour remarquer un nouveau message de Kyla, lui demandant s'il pouvait venir la chercher à l'hôpital, histoire de se changer les idées un peu. Il lui répondit brièvement avant de poser brusquement son portable sur le rebord. Sloan ouvrit la porte de la salle de bain et laissa échappé la buée. Il se balada avec sa serviette autour des hanches et vint regagner sa chambre où il la balança sur le lit. Le jeune homme ouvrit son armoire et prit rapidement un caleçon, un jean et un sweat à capuche. Simple mais efficace. En vrai, il s'en foutait de comment il était habillé, c'était bien le dernier de ses soucis. Il termina de s'habiller avant de laisser sa chambre en bordel et de quitter l'appartement. Il descendit de l'immeuble avec hâte, le visage toujours aussi fermé et froid. Il entra dans sa Porshe Cayenne qu'il affectionnait tant et démarra en trombe, direction l'hôpital. Une fois devant, il remarqua Kyla qui l'attendait impatiemment. Il se gara à sa hauteur et tourna la tête vers elle. Ils faisaient pitié les deux, aussi déprimant l'un que l'autre. La jolie brune lui demanda d'aller n'importe où, elle était prête à le suivre, peu importe la destination. Sloan inspira profondément avant de lever les sourcils. « Ok, alors on s'casse de cette ville de merde. » lança-t-il en regardant droit devant lui. Kyla semblait aussi perdue que lui, au moins ils allaient déprimer à deux. Et sans chercher à comprendre quoique ce soit, il appuya à fond sur la pédale d'accélérateur et démarra assez brusquement. Se barrer d'ici était plus qu'une question de survie. Le beau brun avait envie d'oublier et quoi de mieux qu'un retour aux origines pour recharger les batteries désespérément vides ? « J'te propose un retour aux sources, Gorges est rentré en bagnole donc son jet est là, à Boston. On le prend et on se barre d'ici, ça te dit ? T'façon ce vol j'le prend, avec ou sans toi, je sature d'ici. » dit-il, ne lâchant pas la route des yeux. Sloan roulait vite, très vite.
Y a des jours avec et des jours sans et là, concrètement, c'est une putain d'accumulation de jour sans et ça commence à me faire chier. J'en ai marre d'être tristounette tous les jours, surtout à l'approche des fêtes de noël. Je ne comprends pas, je devrais être super heureuse, comme d'habitude. Ouai, c'est ce que je me dis mais en fait, cette année, Noël ne sera pas comme tous les autres noël. On ne le fêtera pas tous ensemble, en famille, comme on avait l'habitude de le faire. Delilah est en Australie, Méline est à Paris, les parents sont à Miami et moi, je serai en Angleterre à Norfolk, à m'occuper d'une gamine tout en mangeant avec toute la famille royale. Franchement, c'est du grand n'importe quoi ! Pourquoi j'ai dis oui ? Pourquoi j'ai accepté de rejoindre Drew et de l'aider pendant les fêtes de fin d'année ? J'aurais du prétexter un repas super important mais au final, je suis sûre que j'aurais passé noël toute seule à l'appartement avec mon plat de chez le traiteur... Triste vie, triste réalité, triste tout, en fait, quand j'y pense. Plus j'y réfléchis et plus je me dis que ma vie est une continuelle blague, que tout ce qui m'entoure n'est que tristesse, noirceur et espoir. Et j'en ai marre d'espérer. Marre d'espérer aller mieux, marre d'espérer que tout ira bien à noël, marre d'espérer que Chrysta sorte de son coma. J'avais beau assurer à Drew que j'y croyais, plus les jours passaient et plus je me demandais si je n'étais pas complètement folle de dire ce genre de choses. Peut être que je lui portais la poisse, à ma petite tête blonde. Ouai, c'est bien possible ça. Tata Kyky a la poisse et l'étale partout où elle va. Que de pensées sombres et je détestais ça. Je pouvais contacter Darwin mais je n'avais aucune envie de plomber son moral une nouvelle fois et puis... Puis il fallait que je vois d'autres personnes aussi, que j'arrête de m'enfermer avec lui même si, putain que c'était bon de n'être qu'avec lui. Lorsqu'il pose ses yeux sur moi, j'ai l'impression que tout va bien se passer, que rien ni personne ne peut m'atteindre et c'est tellement bon. Mais j'ai besoin d'oublier tout en affrontant le problème cette fois. Le foutre dans un coin de ma tête ne fera que le faire revenir un peu plus vite par la suite. Ouai, rien que ça. Je monte rapidement dans la Porsche de Sloan et passe rapidement ma ceinture. Ça ne sert à rien de perdre du temps en salutation et tout ce qui va avec. On est pas comme ça Bushnell et moi, on s'embarrasse pas de toutes ces conneries. Surtout pas dans des moments comme celui-ci. J'ai pas demandé à passer du temps avec lui pour déblatérer sur l'insignifiance de ma vie mais pour m'évader. Je fronce les sourcils et le regarde quand il parle de Boston comme de 'cette ville de merde'. Faut croire qu'on est deux à être d'humeur fracassante. Je ne réponds même pas parce que ouai, si on peut se casser ça m'arrangerait bien. Je bosse demain mais ce n'est pas très grave, je me débrouillerais. Et puis, il a une idée bien précise du lieu où il veut aller : New York. J'pourrais carrément bosser depuis New York s'ils ont besoin de moi au F.B.I. J'étais là haut y a pas longtemps et ça s'est bien passé alors... Je regarde droit devant moi et vois la voiture foncer. " On est sensé prendre un vol pour décoller du sol Sloan " Lâchais-je comme pour lui faire comprendre qu'il roule peut-être un peu vite et que si on pouvait éviter de finir dans le décor, ce serait cool. " Allons à New York ouai " Soufflais-je en sortant mon téléphone de mon sac à mains. J'envoie un rapide texto à Darwin pour le prévenir de mon départ, histoire qu'il ne veuille pas passer ce soir à la maison ou je ne sais quoi. Il a piqué une crise la dernière fois quand je suis partie à Quantico sans le prévenir alors là, je fais pas la même erreur. " On est dans combien de temps l'aéroport ? J'en peux plus d'ici, j'ai l'impression d'étouffer " Soufflais-je en fermant les yeux et détachant mes cheveux rapidement. " Putain si on m'avait dit que ma vie changerait à ce point en 2016, j'y aurais jamais cru " J'espère juste ne pas finir 2016 comme je l'ai commencé : en fuite constante, en trouille constante, les bleus des hommes de mains de Dimitri encore visible sur ma peau claire...
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Petite journée de repos et j'en profite pour faire tout ce que je n'ai pas le temps de faire en semaine. Ça commence par faire les courses parce que c'était Noah qui s'en occupait quand il créchait chez Kalista et moi. Et puis, après une petite séance shopping, je file vers l'hôpital pour voir Chrysta. Cela fait bien trop longtemps que la petite est à l'hôpital et dans le coma et je ne supporte plus cette situation. J'ai envie de tout envoyer en l'air, de disparaître pour me remettre sur pieds mais je sais que c'est mission impossible. Je le veux mais je ne suis pas comme ça, je n'abandonne pas les gens que j'aime quand ils ne vont pas bien... Ce n'est juste pas moi. Aorès avoir passé près de deux heures au chevet de la petite, à discutailler avec les parents des autres enfants malades, je sors de l'aile pédiatrie de l'hôpital et me dirige vers la cafétéria. Je ne peux pas partir comme ça en un claquement de doigts, c'est tout bonnement impossible. Je tremble de la tête aux pieds et j'ai envie d'hurler comme une folle. Chrysta ne va pas mieux, elle est toujours dans le coma et les médecins ne veulent rien me dire parce que je ne suis pas de la famille. Ok, on partage pas le même sang les Windsor et moi mais putain ! Je suis sa marraine et je suis l'une des seule qui a le droit de la voir. Ça ne leur suffit pas à cette bande de crétin en blouse blanche ? Ils croient quoi au juste ? Parce qu'ils ont un bac+8 ils ont droit de me dire ce que je peux savoir ou pas ? Je ne crois pas non. J'ai cherché Leigh dans tous les services pour voir s'il pouvait pas se renseigner pour moi mais rien à faire, je n'ai pas su mettre la main sur le jeune homme. C'est pas possible. Je sors mon portable de mon sac à mains et envoie rapidement un texto à Sloan pour lui demander si on peut se voir. J'ai besoin d'évacuer et même si je suis à deux doigts de craquer, de pleurer et d'hurler, ça ne me fera pas de bien, loin de là même. J'ai besoin de plus, j'ai besoin de quelque chose de plus fort et je sais que l'Eliot sera une très bonne compagnie pour ce soir ou du moins le début de soirée. Après, on sait pas ce qu'il peut se passer. On est aussi imprévisible l'un que l'autre quand on s'y met de toute façon. Il répond par la positive et je me lève pour prendre un thé citron et un paquet de bonbons de la machine de la salle. Boire un petit coup, manger du sucre parce qu'il parait que c'est bon pour la santé, que c'est bon pour les nerfs et tout ça. Je souffle fortement et une fois que j'ai fini d'avaler ces 'vers' bicolores plein de sucres, je balance les papiers à la poubelle et ressers ma veste sur ma poitrine avant de sortir de l'hôpital. Je suis au niveau de l'entrée visiteur et j'attends Sloan. Allez dépêche toi, ça gèle et si je reste toute seule trop longtemps, je vais me remettre à penser à tout et n'importe quoi et !a risque d'être moche à voir... Il arrive et je monte rapidement dans la voiture.
