artdrew ■ run boy run

Tomorrow is another day, and you won’t have to hide away

feat. windsor cousins

L’hiver commençait à montrer son bout du nez. Les températures chutaient, et si autrefois j’aimais l’Hiver uniquement pour aller glisser sur la neige, aujourd’hui, c’était plutôt comme une fatalité du destin. Le seul avantage de l’Hiver était de nous donner une raison de plus pour ne pas sortir de chez soi. Pourtant aujourd’hui, j’avais cours de Geopolitique, et je me devais rattraper les cours que j’avais pu manquer à cause de mon accident. Cours à 10h, pourtant lorsque j’ouvris les yeux, le réveil affichait 6h. Je dormais peu en ce moment, tourmenté par ma condition. Même dans mon lit, je luttais pour me retourner, alors je restais là, face au plafond, yeux rivés sur les moulures blanchâtres, et j’attendais patiemment que Morphée vienne à ma rencontre. Et dès lors que je sombrais, je finissais toujours par me réveiller en sursaut, les phares de cette moto m’hypnotisant de nouveau. C’était devenue mon quotidien, ma routine. J’avais connu l’armée, j’avais connu les bombes, les armes, j’avais connu la détresse, la mort de près, mais non, ce qui finissait par me hanter c’était les rues londoniennes et cette moto.

« Je vous attends dehors » finit par dire Liam, en s’installant près de la porte. Je franchis les deux grandes portes de la piscine olympiques et m’approcha du bassin lentement. Je déglutis. Il y a encore quelques mois je venais ici pour nager et décompresser. Parmi tous les sports que je pratiquais, c’était la natation que j’appréciais le plus : se sentiment de liberté que j’éprouvais lorsque je nageais, ou ce calme olympique lorsque je touchais son fond. C’était agréable, une bulle, une protection. Aujourd’hui, je ne pouvais plus y avoir accès. Parce que j’aurais été incapable de remonter à la surface, j’aurai été incapable d’apprécier ce qu’autrefois j’avais. Je ne su combien de temps je restais là, alors que j’entendais les murs des bâtiments de réveiller progressivement. J’entendais les élèves commencer à s’y introduire pour pouvoir s’entraîner, mais personne n’avait osé s’aventurer dans la piscine. Peut être était-ce trop tôt ? Finalement, la porte des vestiaires s’ouvrit et mon regard se tourna vers la seule personne qui aurait pu venir aussi tôt à la piscine : Andrew. On était proche pour ça, parce qu’on partageait les mêmes passions, on se comprenait mieux que quiconque. Pourtant, aujourd’hui, ma condition finissait toujours par revenir dans nos conversations, et il finissait par partir, lassé de devoir m’expliquer que je devais l’accepter…ou simplement me donner les moyens de la combattre. Il était en maillot, certainement près à prendre quelques longueurs. Lorsqu’il m’aperçu, il sourit doucement et s’approcha. Oui, ça me manquait, mais je supposais qu’il n’oserait pas me le dire. « Tu vas t’entraîner champion ? » commençais-je d’une voix brisée.

La santé de Chrysta semblait s’améliorer au fil des jours mais elle se trouvait encore dans un coma artificiel et d’après les médecins, il faudrait un peu de temps pour qu’elle se réveille complètement. Néanmoins une chose était sûre, elle réagissait de mieux en mieux à sa présence vu que dès lors qu’il venait la caresser dans sa couveuse, l’enfant lui attrapait inconsciemment le doigt et elle ne le lâchait plus pendant quelques minutes. Il apprécie beaucoup ce genre de tendresse de la part de sa fille et il priait souvent le Seigneur pour qu’elle revienne enfin. Aucun père ne souhaiterait voir l’un de ses enfants mourir avant lui. Son esprit divaguait complètement à l’heure actuelle et il avait clairement du mal à se concentrer sur son travail. En effet, depuis six heures du matin où il était arrivé à son boulot, il n’avait guère réussi à détacher sa tête de son ordinateur, et pendant les quelques réunions qu’il avait eu, il ne s’était pas du tout intéressé aux discussions, laissant soigneusement à son numéro deux le soin de présider les réunions. Il n’avait pas envie de continuer sa journée comme ça alors il avait décidé d’un coup de tête de se rendre jusqu’à la piscine d’Harvard pour décompresser en faisant des longueurs. L’eau était l’un des rares endroits où il se sentait bien, où il pouvait s’empêcher de penser à ses problèmes et surtout c’était le seul endroit où il pouvait apaiser son cœur meurtri. Etait-il à ce point désespéré ? Très certainement mais comme toujours il refusait de l’avouer, voire même il affichait de nouveau son attitude habituelle. Sa froideur distante était redevenue son arme de prédilection, celle qu’il adoptait généralement au boulot, mais qui était utilisée pour son quotidien maintenant. Qu’importe, il se fichait royalement de ce que pouvaient penser les gens désormais ; il n’avait clairement plus de compte à rendre à personne. Il ne comptait plus laisser ses émotions avoir raison de lui, il redeviendrait un connard même si le fait de recoucher à droite et à gauche commençait à le répugner petit à petit. C’était donc avec cet esprit totalement noirci qu’il s’était retrouvé dans l’enceinte du Pool Center, du Malkin Athletics Center d’Harvard… Sauf qu’il ne s’attendait nullement pas à se retrouver face à Arthur, son cousin. Il était sûrement l’une des rares personnes qu’il appréciait encore à l’heure actuelle et c’était pour cette raison qu’il s’était approché de lui avec un sourire – du moins en apparence – et son cousin engagea presque automatiquement la conversation en lui demandant s’il était venu s’entrainer. « Pas vraiment. Un certain besoin de changer d’air. Et toi ? » demanda-t-il en retour tout en venant caresser l’eau, comme pour vérifier sa température. Non c’était simplement son rituel, il ne rentrait jamais dans l’eau sans avoir effectué ce geste-là ; il le faisait même en compétition.

PS : navré du retard artdrew ■ run boy run 3850463188

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C’est fou comment la vie pouvait se jouer de nous. Que ce soit la mienne, ou celles des autres, la vie nous donnait beaucoup plus de fils à retorde qu’on ne pouvait l’espérait. Et j’étais le premier à pouvoir confirmer cette théorie. Etre un prince pouvait me faciliter la vie, comme certains le pensaient, mais à vrai dire ce n’était pas le cas. C’était des responsabilités à tout va, et des contraintes. Beaucoup de contraintes. Et quand bien même j’arrivais à dealer avec tout ça, il avait suffit d’un moment pour me rendre la vie encore plus difficile. Ma chaise roulante, je ne la supportais pas. Même si on me répétait sans cesse que c’était passager, même si avec Oswald, elle faisait des progrès mémorables, je ne supportais pas de passer mes jours bloqués. Moi, adorateur des sensations extrêmes, de la liberté et de l’envie. Etre scotché là, alors que l’eau m’appelait depuis que j’étais arrivé, était le parfait exemple de ce qui m’était maintenant inaccessible.

Je ne su réellement combien de temps j’étais resté seul, mais la porte finit par s’ouvrir, laissant apparaître mon cousin, Andrew. L’un des cousins avec qui on se complète, parce qu’au fond on est pareil. « Pas vraiment » Il semblait tendu, presque vulnérable. Andrew, c’était le genre de mec qui avait toujours la tête sur les épaules, mais qui, dès qu’il était tout seul, finissait par se briser parfois en milles morceaux. « Un certain besoin de changer d’air. Et toi ? » J’acquiesçais simplement, tandis qu’il caressait l’eau. « L’envie de retrouver quelque chose qui m’était cher » Je le regardais toucher l’eau, et même ça, je regrettais de ne pas le faire. Parce que trop me pencher, pour l’effleurer, reviendrai à jeter la tête la première dans la grande piscine. Incapable de remonter. Je supposais que son état était du à l’état de sa propre fille. J’avais eu vent de cette tragique nouvelle, mais ne lui en avait vraiment parlé – bien que je suppose que j’étais là si il avait envie de le faire. Pourtant, vu son air maussade et déprimé, je ne pu m’empêcher de lui poser la question. « Comment va Chrysta ? »

aucun soucis, t'inquiète pas :heaart:

Tant de choses occupaient l’esprit du Prince actuellement qu’il ne faisait même plus attention à ce qui l’entourait. Néanmoins il avait pris soin de décider de se rendre jusqu’à la piscine olympique d’Harvard. C’était dans le but de se remémorer toutes ses prouesses athlétiques en ces lieux mais aussi et surtout, c’était l’un des rares endroits où il se sentait en paix avec lui-même et cela le permettrait de repartir pleinement de l’avant. Cependant il ne s’attendait guère à y trouver son cousin Arthur… Celui qu’il considérait comme son frère tellement ils se ressemblaient en tout point. Ils avaient tous deux été des Winthrops, ils avaient la natation en commun également et c’était certainement son meilleur soutien parmi les membres de sa famille. C’était pour cela que lorsqu’il lui avait demandé ce qu’il faisait là, il avait répondu avec franchise. Il avait également retourné sa question et la réponse de son cousin, il ne put que faire un hochement de tête afin de lui montrer qu’il comprenait complètement ce qu’il ressentait actuellement. Lui-même se demandait comment il agirait si jamais il venait à ne plus pouvoir se retrouver dans l’eau etc… Il avait déjà connu cette situation là maintenant c’était bien différent. Par la suite, Arthur demanda des nouvelles de Chrysta et à la simple évocation de sa fille chérie, le visage de Drew s’assombrit légèrement mais il répondit d’une voix calme sans cesser de caresser l’eau : « Pour le moment son état est stable… Elle devrait quitter l’hôpital avant les fêtes de Noël. Mais ce n’est qu’une prévision sachant qu’elle est encore maintenue dans un coma artificiel… Il faudrait un véritable miracle pour qu’elle aille mieux. »

HRP:

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