Darling, I want to destroy you (Holly)

Le punisher avait encore frappé. Devenu ma source numéro 1 ces dernières semaines, depuis l’incendie, l’émission radio nourrissait ma paranoïa à merveille. Et le dernier communiqué mettait l’accent sur de nouveaux coupables, de nouvelles têtes à faire tomber. Avec Victoria, on avait déjà Holly Connor dans notre collimateur et pour cause : la brune avait laissé trainer sa langue dans la bouche de Silver et ma sœur  n’appréciait pas de devoir partager la salive de son mec avec son ex. Elle faisait toujours confiance au dunster malgré son égarement buccal, mais pour ma part, je l’avais toujours dans mon viseur, le garçon. Je m’occuperais néanmoins de son cas plus tard. Holly d’abord, puisque ma jumelle m’avait plus au moins missionné de me charger de son cas, et qu’on ne refusait jamais rien à Vic. Je ne refusais jamais rien à Vic, même après la pendaison de crémaillère quelque peu tendue, même si elle m’avait fait l’affront d’y inviter mon ex au bras de son nouveau mec… C’était ma jumelle, si j’étais en colère contre elle, ça serait les autres qui allaient prendre. Et aujourd’hui, ça serait mademoiselle Connor donc. Je la suivis des yeux alors qu’elle traversait le campus. La rejoignant en quelques enjambées, je la stoppai en me plantant devant elle. « C’était toi hein ? Les incendies c’était toi… » lançai-je d’une voix dure, accusatrice. Si l’émission radio avait évoqué un vieil incident visant les eliots quatre ans plus tôt, mon imagination paranoïaque avait rapidement fait le rapprochement entre cette info et l’actualité plus récente du campus.

Ce qui me fait le plus rire, se sont mes proches qui semblent être totalement choqués par la nouvelle qu'ils ont appris sur cette radio de merde. Si je pouvais choper celui qui a écrit ça, je vous jure que j'irais lui toucher deux mots. Comment a t-il su pour Némésis ? Ca m'échappe, parce qu'on a toujours été très prudents. Mes proches savent à quel point je déteste les confréries alors pourquoi ça les étonne autant ? Ca n'est pas comme si Némésis avait fait des trucs de fous ces dernières années. On a déclenché accidentellement la guerre Mather/Eliot, on a dévoilé des photos de Cabots très osées.. entre autre. C'est de bonne guerre, non ? Je vois bien les regards qui se posent sur moi quand je vais à la fac le lendemain de la grande "révélation" mais je m'en contre fiche. Je suis ici pour étudier, pas pour faire partie d'une bande de pecnots qui s'appellent "frères et sœurs" et qui se bizutent pour se faire accepter dans un cercle de faux amis qui deviendront totalement oubliés une fois notre diplôme universitaire en poche. Je sors de mon cours d'histoire de l'Europe et je me dirige vers la sortie du campus pour me faire arrêter brusquement par un mec que je ne connais ni d'Adam, ni d'Eve. « C’était toi hein ? Les incendies c’était toi… » Il a l'air complètement à fond là-dedans, comme s'il était heureux de pouvoir me donner ses suspicions de vive voix. Moi ? J'éclate de rire devant tant de sérieux et je secoue la tête, "Malheureusement non" Surtout que j'étais dans la Winthrop House quand c'est arrivé.. je suis pas suicidaire monsieur l'inconnu. "Mais je félicite la nature qui a fait un excellent travail ce soir là si tu veux mon avis" Je lui lance un sourire et je me remets à marcher en le contournant, remontant la bretelle de mon sac en bandoulière sur mon épaule en même temps. Taré.

 La jeune femme me détailla et me répondit sur le champ, à la négative, avec un sarcasme qui ne m’échappa pas. Elle niait bien sûr, elle savait très bien que si les révélations des petites actions sans grande ampleur que la radio avait révélées ne lui ferait encourir aucun danger, le fait d’être impliquée dans un incendie criminel la conduirait tout droit devant les tribunaux et cela prendrait une toute autre tournure. Elle sourit, narquoise avant de me contourner de reprendre sa marche. Elle ne savait visiblement pas à qui elle avait à faire… Et dans un élan de rage que je ne contenais pas vraiment, ma main se saisit fermement de son poignet, mes doigts l’enserrant pour lui faire faire volte face. « Tu te rappelleras qu’il ne faut jamais tourner le dos à un Smythe-Wildingham. » lui soufflai-je, machoire serrée, resserrant ma prise sur elle. Elle n’avait aucune idée de ce qui m’arrivait, de l’état dans lequel j’étais, et du danger qu’elle encourait à me provoquer ainsi. J’étais déjà bien en colère contre cette greluche quand ma sœur m’avait révélé l’affront qu’elle lui avait fait, en venant mélanger sa bave avec celle du crapaud que Vic avait adopté, mais là, la sachant désormais impliqué dans le complot qui se jouer contre moi, elle venait de se retrouver en tête de ma black liste. « C’était toi aussi les sms ? T’es de mèche avec Lucky ? C’est toi qui m’écris pas vrai ? »

Ca me fait plus rire qu'autre chose car ce pauvre garçon a l'air au fond du trou. Il est nerveux, il est agressif.. ça aurait pu me faire peur, mais il n'a pas la tête d'un gars dangereux. Je sais que parfois, ceux là sont les pires et qu'il faut s'en méfier. Mais je ne suis pas une fille qui a froid aux yeux et ça n'est pas un étudiant qui me stoppe en plein milieu du campus qui va me faire peur et je reste fidèle à moi même. Je lui réponds donc avec tout le sarcasme du monde et je le contourne dans le but de continuer mon chemin quand soudainement, je sens une main attraper mon poignet, me stoppant net. « Tu te rappelleras qu’il ne faut jamais tourner le dos à un Smythe-Wildingham. » Je fronce les sourcils et je retire violemment mon poignet de son entreprise, le regardant en comprenant soudainement quelque chose. « Wildingham ? » Ce nom me dit quelque chose. Je souris et je me mets à rire, « Ah d'accord, t'es de la famille de Victoria ? » Alors ça, ça me fait bien rire. « Je pense que tu devrais te contrôler, je suis pas sûre qu'Avery apprécie que Victoria envoie un chien de garde pour menacer sa meilleure amie. » Ca serait bêêêêête que ça arrive aux oreilles d'Avery et que ça porte préjudice à leur petit couple merdique. « C’était toi aussi les sms ? T’es de mèche avec Lucky ? C’est toi qui m’écris pas vrai ? » Je fais un pas en arrière en secouant la tête, « Mais t'es un malade, je sais même pas qui est cette Lucky ! » Je lève mon doigt vers lui, le visage dur, « J'ai fais un groupe pour emmerder un peu les confréries. Okay. Mais j'suis pas une harceleuse et je te connais même pas alors sois gentil et va emmerder le vrai coupable parce que c'est pas moi » J'en ai rien à balancer de Cole, faut qu'il se calme le petit.

 Elle tiqua sur mon nom, se dérobant rapidement, et sèchement de mon emprise, de mes doigts qui avaient saisi son poignet avec une force que je n’avais pas contrôlée. Je ne contrôlais plus grand chose à vrai dire. Et lorsqu’elle rigola après que j’ai décliné mon identité, ma rage redoubla. « Sa meilleure amie ? » Et ce fut mon tour d’exploser de rire ce coup ci. « Je n’étais pas coutumier de cette habitude d’aller fourrer sa langue dans la bouche de son meilleur pote. C’est dans les mœurs américaines c’est ça ? » me moquai-je avec un sarcasme évident, me référant au baiser que les deux exs avaient échangé et que ma jumelle m’avait raconté. Et j’enchainais ensuite, avec la certitude soudain, d’avoir devant moi la VRAIE coupable de tous mes maux. Peut être que ça avait toujours été elle derrière tout ce complot, peut être qu’elle nourrissait un désir de vengeance profond à l’égard de Victoria, la jalousant pour sa relation avec Silver, peut être que c’était guidée par tout ça qu’elle m’avait ciblé dans son viseur. Holly marqua un léger recul, secouant la tête, niant en bloc. Mon rire résonna à nouveau. Un rire grave. Un rire fou. « Je savais que t’avouerais pas… Vous êtes tous des lâches. Des sms en douce. Foutre le feu au beau milieu de la nuit. S’en prendre à ce pauvre Noah… » Oui parce que c’était elle aussi pour Noah, ça allait de soit. C’était elle et son groupe. Je fis un pas de plus vers elle, alors qu’elle reculait devant, s’inquiétant surement devant mon air et mes propos de plus en plus déments. « Dis moi qui d’autres est avec toi ? Wade ? Sage ? Alexander ? » J’essayais de lui soutirer des noms, des infos, et mon ton se faisait de plus en plus ferme, de plus en plus menaçant.

Je sens une ouverture. Le gars vient limite m'agresser en plein mieux du campus en m'accusant de trucs que je n'ai même pas fait. Sauf que s'il est lié à Victoria, ça m'étonnerait qu'Avery apprécie qu'on vienne m'emmerder comme ça et surtout si c'est quelqu'un de la famille de sa nouvelle petite chérie. « Sa meilleure amie ? » Il éclate de rire et je le regarde sans trop comprendre, croisant les bras à ma poitrine, « Je n’étais pas coutumier de cette habitude d’aller fourrer sa langue dans la bouche de son meilleur pote. C’est dans les mœurs américaines c’est ça ? » J'arque un sourcil et je secoue la tête, un léger sourire toujours dessiné sur mes lèvres. Ca m'amuse en vrai, de le voir péter un câble comme ça. On sent la nervosité dans sa voix. « C'est beaucoup plus compliqué que ça et ça te regarde pas » , que je balance d'un air assez sec. Mais malgré tout ça, Avery reste mon meilleur ami. Meilleur ami avec qui j'ai eu une histoire d'amour. Meilleur ami avec qui tout est bien compliqué, certes. J'aurais du me douter qu'il était Anglais, avec son accent de bourge et son air de gars qui a un balais dans le cul. Les Anglais quoi. Mais hors de question que je prenne pour les incendies, ça non.  « Je savais que t’avouerais pas… Vous êtes tous des lâches. Des sms en douce. Foutre le feu au beau milieu de la nuit. S’en prendre à ce pauvre Noah… » Je le regarde avec étonnement, Noah ? C'est qui ça ? Encore un gars que je ne connais pas. « J'étais à la Winthrop House quand ça a cramé, j'étais bloqué dans la chambre de mon copain alors explique moi POURQUOI j'aurai été foutre le feu et je me serais mise en danger en retournant me coucher comme si de rien était ? » Ca n'a aucun sens. Si, ça m'aurait donné un alibis mais ça m'aurait mise en danger et jamais je ne me serais mise en danger pour une confrérie de merde. Mais le gars face à moi semble tellement persuadé de sa connerie que quoi que je dise, il n'écoutera pas. « Dis moi qui d’autres est avec toi ? Wade ? Sage ? Alexander ? » Je lève les yeux au ciel et je soupire d'agacement, Bordel mais je connais pas la moitié des gens dont tu me parles ! Noah, Sage, Lucky.. je connais aucune de ces personnes. Je lève le doigt vers lui d'un air menaçant, « Par contre tu touches pas à mon frère, Alex n'a rien à voir là-dedans. J'te promets que j'peux faire pire que cramer ta confrérie de mes deux si tu l'emmerdes » On touche pas à mon frère. Il me fait la gueule depuis qu'il sait pour Nemesis et mon implication dans la guerre entre la Mather et la Eliot mais il reste mon frère et on touche pas à ma famille. « Maintenant, va t'en prendre aux bonnes personnes, tu perds ton temps avec moi »  Vous les Anglais vous êtes vraiment toujours à côté de la plaque. C'qui est pas étonnant avec leur accent chelou, leur monnaie différente du reste de l'Europe et leur conduite à gauche. Faut toujours qu'ils se fassent remarquer ceux-là.