Au mauvais endroit au mauvais moment ft Lawrence

Jamais il n'aurait dû accepter de participer à cela. Et pourtant, quand son meilleur ami lui avait proposé de venir faire cette stupide expérience qui consistait à parler aux esprits avec une planche de Ouija, au cimetière en pleine nuit avec son grand frère agé de quatorze ans qui était passionné par les histoires de fantômes, le petit garçon n'avait pas pu faire autrement que d'accepter l'invitation. Quelque part, même si l'idée de se retrouver au cimetière à la nuit tombée et de parler avec des morts lui faisait peur, il y avait une part de curiosité à l'idée que, effectivement, quelque chose pourrait se produire et qu’il en serait témoin. Austin, son meilleur ami, lui avait déjà raconté certaines histoires qui leur étaient arrivées à lui et à son frère lorsqu'ils s'amusaient avec cette planche, mais Jaden, quelque peu sceptique, ne voulait pas y croire. Austin lui avait alors lancé un défi: celui de venir voir par lui-même et de se faire sa propre opinion, la prochaine fois qu’il viendrait dormir chez lui. C’est d’ailleurs à cause de ce défi que le petit garçon se retrouvait là, en compagnie de son meilleur ami et de Josh, son ainé, au beau milieu de la nuit. Et si Jaden a toujours eu l’âme d’un aventurier, se retrouver dans ce cimetière l’horrifiait complètement. Il n’aurait jamais cru que ce genre d’endroit pouvait être aussi morbide la nuit, et d’ailleurs, complètement mal à l’aise, il avait demandé à Josh s’ils ne pouvaient vraiment pas faire l’expérience chez eux, dans leur chambre, ce à quoi l’adolescent s’était empressé de répondre par la négative, prétextant que c’était trop dangereux d’inviter les esprits dans leur propre maison. A ses yeux, le meilleur endroit c’était ici, et par crainte de porter l’étiquette de la poule mouillée, Jaden avait fini par se faire à l’idée que peut-être, il avait raison. Pour se rassurer, il s’était dit que rien de grave ne pourrait leur arriver… Les fantômes, cela n’existait pas après tout. Ses parents lui avaient souvent répétés cette phrase et ils n’avaient pas pour habitude de mentir à leur fils. Josh voulait sans doute leur faire peur à tous les deux, après tout, c’est connu que les plus âgés aiment terroriser les plus jeunes. Mais Jaden ne comptait pas se laisser berner si facilement.

Les trois garçons avaient pris place au beau milieu du cimetière et pour éclairer la précieuse planche, Josh avait apporté une lampe de poche qu’il avait posé sur lui, sa lumière donnant droit sur les lettres et le petit triangle en bois sur lequel chacun des trois garçons avaient posés leur index. Vint alors le moment des questions, et alors que le petit triangle se dirigeait de lettre en lettre, Jaden avait la sensation de se sentir de plus en plus mal à l’aise à l’idée d’être ici. Ses parents lui avaient toujours expliqués que le cimetière était un lieu qu’il fallait respecter et là, il n’avait pas l’impression que c’était ce qu’ils faisaient. Qu’est-ce qu’ils diraient s’ils savaient que leur fils avait osé se rendre là-bas, avec pour prétexte de parler avec des esprits ? A coup sûr, il se ferait bien sermonner et ils auraient raison. Et puis, il n’avait vraiment pas envie de rester là, ce triangle, c’était Josh qui le faisait bouger, il s’en doutait, vu le regard qu’il accordait au fur et à mesure aux deux plus jeunes, curieux sans doute de voir l’un ou l’autre déserter l’expérience. Chose qui ne manqua évidemment pas d’arriver. Josh avait beau prétendre que ce n’était pas lui qui guidait le triangle, Jaden ne voulait pas rester là et il n’avait pas manqué de l’affirmer en se levant, blasé par la situation. « Je crois pas à tout ça, je suis sûr que c’est toi qui fait bouger le triangle. J’ai envie de rentrer, je suis fatigué… » L’adolescent lui avait dit qu’il pouvait rentrer tout seul, prétextant que lui et son frère voulaient continuer l’expérience et comme Austin n’avait pas contredit son frère, Jaden avait compris que son meilleur ami était d’accord avec son ainé. C’est donc seul que Jaden pris la direction de la grande barrière métallique qui grinça alors qu’il l’ouvrait pour sortir du cimetière, avec cette fâcheuse sensation de malaise qui ne semblait pas le quitter. En même temps, comment ne pas être mal à l’aise ? Il était seul, en pleine nuit, et devait retrouver le chemin de la maison de son meilleur ami alors qu’il ne se souvenait même plus de par où ils étaient passés pour venir jusque ici, et qu’en prime, il ne voyait quasiment rien autour de lui. Il avait marché de longues minutes avant de trouver un sentier qui ressemblait assez à celui qu’ils avaient emprunté tout à l’heure. D’après Josh, c’était un raccourci et pensant être sur la bonne voie, le petit garçon s’était engouffré à l’intérieur en pressant le pas, impatient d’arriver enfin à la maison. Ce n’était que là qu’il se sentirait vraiment en sécurité et il avait hâte d’y être, ne supportant plus cette sensation qui s’était emparée de lui. Une sensation qui s’amplifia davantage lorsque des voix adultes lui parvinrent aux oreilles, ce qui le fit s’arrêter et se réfugier derrière l'un des nombreux arbres qui bordaient l'allée du sentier. Il n’était pas seul… Et même si la présence d'adultes en général le rassuraient, cette fois, elle l'inquiétait plus qu'autre chose. Il espérait bien que ces derniers finiraient par faire demi tour ou qu'ils continuent à ne pas faire attention à lui. Par chance, ils ne semblaient pas l'avoir remarqué, trop occupés dans leur discussion et dès lors, le petit garçon se risqua de jeter un coup d'oeil sur ces derniers. Qu'est ce qu'ils pouvaient bien faire ici eux aussi? Cela l'intriguait. Il aurait dû se rappeler que la curiosité était un vilain défaut... Et pourtant...

Vingt minutes que nous marchions, que nous parlions, que j'apprends peu à peu à mieux le connaître bien qu'ayant fait sa connaissance une semaine auparavant. Finalement ça n'avait pas été si compliqué de remonter le réseau. Il avait suffi d'un bon appât, et d'agents suffisamment qualifiés et surentraînés pour suivre la trace de chacun de ses collaborateurs, en faire une liste, jouer la carte de la menace pour ceux qui étaient mariés et qui craignaient de voir leurs activités illégales et immorales découvertes par leurs compagnes, pour que finalement ils crachent le morceau. Cet homme avec qui je conversais se prénommait Ramos, et la police le traquait depuis plusieurs mois. Chef d'un réseau de prostitution, entre autres choses, je m'étais chargé de le retrouver et de lui faire payer moi-même. La raison ? Je venais d'apprendre, - ce que mon boss ignorait ainsi que le reste de la brigade – qu'il était pleinement responsable du décès de Loreleï, une jeune fille de bonne famille, des gens dont j'étais par ailleurs proches, qui avait subi un viol lors des agressions de 2011 au campus universitaire. Je l'avais longtemps cherché, et voilà enfin il était à merci. Cette promenade n'était bien évidemment qu'une façade, une manière de l'éloigner du « boulot » et de ses gardes du corps qui ne tarderaient pas à tomber comme des dominos une fois leur patron disparu. Je voulais voir dans ses yeux la dernière lueur d'espoir s'éteindre, la terreur qu'il ressentirait face à la mort. A l'origine, j'avais même prévu de le torturer, autant qu'il avait souffrir Loreleï, mais une conversation que j'avais eue récemment avec une amie de longue date, et les événements en résultant m'avaient, en quelque sorte, permis de comprendre que si je me devais d'exécuter l'homme avant qu'il ne soit libéré de prison dans quelques années faute de places, de meilleurs procureurs ou encore pour bonne conduite, je ne souhaitais plus participer à leur douleur physique. Dieu sait pourtant que j'étais doué dans cet exercice. Quoiqu'il en soit, nous étions suffisamment éloignés du centre ville maintenant pour que la main droite du seigneur fasse le devoir qu'il lui avait attribué à la naissance. « Qu'est-ce qu'y s'passe ? Qu'est-ce que tu fous bordel ? » Sont-ce là tes derniers mots ? Il faut croire. Reculant de quelques pas d'abord, puis se mettant à courir en tentant d'échapper à l'arme braquée sur lui, je n'ai eu qu'à tirer un seul coup de feu, silencieux évidemment, pour voir ce corps immonde s'effondrer. L'emplacement était idéal. Le lac du coin se chargerait de décomposer le cadavre et nul ne saurait jamais. Rangeant ainsi mon arme au fond de ma poche de veste, je me déplace avec lenteur, jetant un ultime regard au parasite qui avait gardé les yeux ouverts dans son trépas, avant d'attacher une pierre, que j'avais préalablement posé ici à cette fin, autour de ses chevilles. Trop lourd pour remonter à la surface, j'observe avec délectation le corps couler lentement au fond du lac, jusqu'à un bruit suspect derrière moi, ne me fasse immédiatement détourner les yeux du fil de l'eau.

FICHE ET CODES PAR ILMARË

@Jaden O. Blackwell

Caché derrière son arbre, alors que les voix qu'il entendait semblait se rapprocher de lui, Jaden ne pouvait s'empêcher de se reprocher d'avoir voulu quitter les autres pour se retrouver ici, dans une situation plus terrifiante encore. Ce n'était décidément pas une bonne idée d'avoir voulu fausser compagnie à son meilleur ami et son grand frère pour venir ici, tout seul. C'était même la pire qu'il n'ai jamais eue. Il avait hâte que tout ceci s'arrête, et il espérait bien ne pas se faire remarquer par les adultes présents à quelques mètres de lui. Une chance qu'il fasse sombre, et grâce au fait qu'il s'empêchait de bouger, il y avait peu de chance qu'ils le remarque. Du moins, c'est ce que l'enfant espérait. C'était à peine s'il osait respirer, de peur de trahir sa présence. Malheureusement pour lui, la suite des évènements allait tout compromettre. L'un des deux adultes avait repris la parole et le petit garçon avait eu l'impression de reconnaître de la peur dans sa voix. S'en était suivi des pas précipités, toujours dans sa direction. Puis, un son, que Jaden n'aurait sû décrire, bientôt rejoint par un bruit sourd, comme celui d'un corps qui tombe au sol. Les pas s'étaient arrêtés. Et la crainte de Jaden qui avait cru comprendre ce qu'il venait de se passer s'était aggrandie. Il ne s'était pas trompé. Une vie avait été enlevée et immanquablement, la panique s'était emparée de lui en une seconde, horrifié par ce qu'il venait de voir. L'enfant ne s'était pas senti en sécurité en la présence de ces adultes sur sa route, et l'évènement qui avait suivi avait démontré que ses intuitions étaient bonnes. Jamais il n'aurait dû venir ici. Témoin de l'horreur, c'est avec peine qu'il s'était retenu de crier. Dans la pénombre, il avait vu l'arme à feu se braquer sur un homme qui avait tenté en vain de prendre la fuite... Et tout s'était arrêté.  Jaden qui pensait que ce genre d'incidents n'arrivaient que dans la télévision, c'était une part de son innocence qui venait de s'envoler. Très vite, il avait senti ses jambes commencer à trembler, tout comme le reste de ses membres et machinalement, il s'était assis, en essayant d'encore moins se faire voir, mais il avait du mal à retrouver une respiration normale. Pourtant, il ne devait pas se faire entendre, son instinct le lui indiquait: si l'homme armé le trouvait, il risquait bien de lui faire subir le même sort, Jaden s'en doutait, s'il avait tué une fois, rien ne l'empêcherait de recommencer. Et le petit garçon ne voulait pour rien au monde lui donner cette occasion. Il avait donc bloqué un instant sa  respiration à nouveau, alors que doucement, il se redressait avec l'idée, peut-être stupide,  de faire demi tour et retourner au cimetière où devaient se trouver encore Austin et Josh... Ou bien d'aller ailleurs, loin du danger qui se trouvait non loin de lui et qui s'occupait de faire disparaître toute trace de son crime en noyant les preuves... Malheureusement pour le petit garçon, alors qu'il était parvenu à se redresser sans se faire entendre, il n'avait pas prévu qu'une branche d'un arbre mort se trouvait à quelques pas de lui... Une branche qu'il n'avait pas vue et qui avait été la raison de sa chute ainsi que d'une douleur au niveau de ses deux genoux lorsque ces derniers avaient heurté le sol. Impossible que l'adulte non loin de lui ne l'ai pas entendu, d'autant plus que le petit garçon s'était bien fait mal et qu'il n'avait pu retenir une plainte lors de l'impact. Ca avait été instinctif, comme cela avait été instinctif pour lui de se redresser et s'asseoir aussi vite qu'il le pouvait , se sentant incapable de courir de suite pour le moment. Il aurait peut-être dû, prendre la fuite pour chercher de l'aide en la réclamant de toute la force de ses poumons, pourtant, il était resté assis et s'était contenté de reculer, encore et encore, essayant de se fondre dans le décor, de devenir invisible aux yeux de l'adulte, sans pouvoir calmer sa respiration haletante dûe à la panique. L'adulte semblait d'ailleurs se rapprocher de lui, suivant les sanglots du petit garçon qui ne pouvait se contenir tant sa peur était grande. Pourtant, ce n'était pas faute d'essayer.  Conscient qu'il était dans une situation qu'il ne maîtrisait plus du tout, il savait qu'il ne lui restait qu'un seul recours. Appeler de l'aide. Même si c'était la dernière chose qu'il ferait. C'est d'ailleurs pourquoi il s'était mis à crier aussi fort qu'il le pouvait après avoir pris une bonne inspiration. «  Joooooooooooooooooooooooosh.... » Aucune chance que l'adolescent ne l'entende cependant, Jaden le savait bien. Et pourtant, cela avait été son seul et unique recours.

Il y avait quelqu'un ou quelque chose dans les fourrés. Craignant d'abord d'avoir affaire à un gros animal, je ne bouge pas d'un cil, cherchant dans la pénombre à déceler sa musculature, son souffle, sa taille et sa rapidité avant de décider si je devais fuir ou tirer à nouveau. Bien que les gens appréciant le contact avec les animaux me dépassait totalement puisque je ne faisais absolument pas partie de cette tranche de la population, je ne tuais jamais pour le plaisir, et encore moins un être aussi dénoué d'intelligence et d'intention mauvaise que l'était un simple animal. Avançant prudemment dans la direction du bruit, je garde mon arme en main, serrée entre mon pouce, mon index et mon majeur, le cœur battant la chamade et gardant pourtant cette maîtrise et ce sang froid qui faisait de moi un bon agent. Plus je me rapprochais, et plus je l'entendais respirer, voire suffoquer. Mon cœur rata un battement en songeant à ce que j'allais découvrir. A ce que je CROYAIS avoir entendu. Non impossible. Il faisait si sombre, il était si tard, ce ne pouvait être... Soudain, son cri s'éleva, fort et aigüe tout à la fois. Je retenais un juron dans ma barbe alors que mes soupçons venaient de se confirmer et que mon bras, rapide et sans ménagement le tirait hors de ce buisson derrière lequel il s'était dissimulé. Un enfant. Il s'agissait d'un enfant. Merde. Rangeant mon arme à l'intérieur de ma poche de veste, ma main s'abat aussitôt contre sa bouche pour l'empêcher de hurler à nouveau, tandis que mon bras s'enroule autour de son torse, presque de sa nuque pour l'empêcher de se débattre. Je n'aurais eu qu'un geste à faire pour le faire taire à jamais. « Silence ! » Ma voix avait été ferme, et grave, signe que je ne plaisantais pas. L'avait-il perçu comme une menace ? Sans doute. A l'heure actuelle, au vu de la situation, ce n'était pas plus mal. « Que fais-tu ici ? » Reculant de quelques pas, à peine quelques centimètres je le retourne vivement pour lui faire face et m'abaisse à sa hauteur, sans le quitter des yeux au cas où il lui viendrait l'idée absurde de chercher à s'enfuir. Comment un enfant aussi jeune pouvait-il être dehors la nuit ? Il n'y avait de maisons à cinq kilomètres à la ronde dans ce secteur. Ce serait-il perdu ? « Comment t'appelles-tu? » repris-je dans un souffle afin de tenter de le calmer. Visiblement, il était terrifié. Aurait-il été témoin de l'assassinat ? Cette question, je le savais, ne cesserait pas de me hanter jour et nuit, et ce, quelle que soit la réponse qu'il me donnerait.

FICHE ET CODES PAR ILMARË

@Jaden O. Blackwell

D’aussi loin qu’il se souvienne, Jaden  ne s’était jamais senti aussi terrifié. Et cette terreur qu’il éprouvait s’était largement fait entendre alors qu’il avait crié, en un  ultime espoir de secours, le prénom du grand frère de son meilleur ami. Chose qu’il avait immédiatement regrettée, par la suite : pour rien au monde, il ne souhaitait que Josh et Austin ne soient mêllés à tout cela. Mais maintenant qu’il avait crié ce prénom, il avait mêllé incontestablement Josh à toute cette affaire et il s’en voulait horriblement. Il ne lui restait plus qu’à prier pour que le jeune garçon n’ai pas entendu son cri de détresse, qu’il soit toujours au cimetière et non pas sur ses traces et qu’il ne rapplique pas avec son petit frère dans cet endroit. Jaden avait eu le malheur de voir une personne se faire tuer ce soir là, et pour rien au monde il ne voulait être témoin de ce spectacle deux fois de plus. Rempli de crainte à l’idée de ce qui risquait de lui arriver alors que l’adulte se rapprochait de plus en plus de sa misérable cachette, le petit garçon avait tenté de reculer encore un peu, mais bloqué par les buissons juste derrière lui, il n’avait rien pu faire et s’était retrouvé agrippé par l’adulte et soulevé du sol avec autant de facilité que l'aurait été une poupée de chiffon. Tout avait été très vite, trop vite et dans sa tête, il avait revu ses parents, son frère, sa sœur, Carrie, Brent, et toutes les autres personnes dont il avait pu faire la connaissance depuis son arrivée à Cambridge alors qu’il se retrouvait bloqué contre cet homme qui le terrorisait. Qu’allait faire l’adulte de lui ? Il ne voulait pas y songer. Il voulait juste que quelqu’un vienne l’aider, entende son appel… Un appel à l’aide qu’il  avait voulu lancer, de toute la force de ses poumons, mais c’était sans prévoir les réflexes de l’adulte qui avait étouffé son cri avant même qu’il ne franchisse la barrière de ses lèvres et ce dernier était donc venu littéralement s’étouffer contre la paume de sa main qu’il gardait fermement contre la bouche du petit garçon, le rendant peu audible et complètement incompréhensible. Mais ce n’en était pas fini des vaines tentatives : le petit garçon avait cru bon de poser ses mains autour du bras de son ravisseur et avait cherché à se débattre mais l’adulte était bien évidemment bien plus fort que lui et Jaden avait bien rapidement compris qu’essayer ne rimait à rien, qu’il se fatiguait pour rien, et l’ordre que lui avait donné l’adulte avait suffi à le calmer… Enfin, si on peut dire car l’état de terreur qui l’habitait atteignait des sommets. Il avait cru comprendre qu’il devait se montrer coopératif à l’ordre qui lui avait été donné, et dès lors, il s’efforça de ne plus montrer de résistance. Et au moment de se retrouver face à l’adulte, l’enfant baissa systématiquement son regard, incapable de le regarder dans les yeux. Il ne voulait tout simplement pas mettre de visage sur l’horreur qu’il était en train de vivre. « Rien… Je… Je… » Paniqué il avait du mal à s’exprimer, mais il s’efforça de se reprendre le plus vite possible, craignant que l’adulte perde patience. « Je me suis perdu… Le grand frère de mon meilleur ami nous a emmené tout les deux faire une expérience avec un jeu qui sert à parler avec des fantômes, mais je voulais pas rester là alors  je me suis sauvé pour rentrer tout seul à la maison… Et je retrouve plus le chemin. »Quelque chose lui disait qu’il valait mieux ne pas lui mentir, même si lui avouer qu’il était tout seul ici n’était peut-être pas le meilleur des plans. En même temps, niveau mauvais plans, il n’était plus à ça près, il s’était mis dans une sacrée galère en suivant Josh et Austin, puis en s’échappant tout seul pour se réfugier ici pour finir par se retrouver à se faire prendre par un meurtrier. C’était en général son genre de se mettre dans des situations catastrophiques, mais là, il battait tous les records et n’était pas prêt à aller s’en vanter. C’était horrible de se retrouver face à un adulte capable du pire sans savoir ce qu’il compte faire exactement… C’était la première fois que Jaden vivait cela. Lui qui ne se méfiait en général pas du tout des adultes allait très certainement revoir son jugement après cela. Du moins, s’il avait la chance de s’en sortir vivant. « Je m’appelle Jaden…  » Lui avait-il répondu dans un murmure en osant, pendant un quart de seconde, relever son attention sur lui. Puis, en baissant les yeux, intimidé sans doute, il s’était reculé légèrement avant de reporter son attention sur le lac là où se trouvait la victime de son interlocuteur, l’air songeur. « Moi aussi vous allez me mettre dans le lac  avec lui?  » Cette idée le terrifiait, et d’ailleurs, en l’interrogeant, il avait porté sa main droite à ses lèvres et après l’avoir cachée dans la manche de son sweat, il avait commencé à en mordiller nerveusement la couture, ce qu’il faisait toujours lorsqu’il était inquiet. « Moi je veux pas y aller. Je veux juste rentrer à la maison pour voir mes parents… S’il vous plait… » L’implora-t-il et l’idée de ne plus les revoir le fit fondre en larmes à nouveau. Alors qu’il l’avait imploré, sa voix s’était d’ailleurs mise à trembler, trahissant ses états d’âme : la peur de cet inconnu, le choc de ce dont il venait d’être témoin, l’image de cet homme tombé au sol à quelques mètres de lui et emmené au fond du lac,  la crainte de voir l’adulte pointer son arme sur lui, le fait de se retrouver dans ce lieu inquiétant en pleine nuit, c’était beaucoup trop d’émotions en une seule soirée pour un petit garçon de huit ans comme lui. Et immanquablement, pour ne pas que l’adulte le voit pleurer, Jaden ramena ses bras vers son visage pour s’y cacher et pour éviter en même temps, d’avoir à regarder ce visage qui, il le savait, n’était pas prêt de quitter son esprit.


@Lawrence H. Austen

T'inquiète, y'a aucun souci, vraiment ^^ Et oui, je suis toujours motivée pour ce rp car je l'adore et parce que j'aime beaucoup l'idée du lien qui va se construire entre les deux suite à ce topic   J'ai aussi prévu de faire changer un peu Jaden suite à cela, niveau caractère notamment et un topic est prévu entre sa soeur et lui, un autre avec Brent également, car ils vont s'inquiéter de le voir quelque peu différent  donc non non, je ne veux absolument pas m'arrêter là ^^ Sans compter que j'aime aussi beaucoup ton perso et écrire avec toi donc voilà, je garde notre topic Merciiii à toi et Bonne année à toi aussi avec beaucoup de bonnes choses

Terrorisé face à moi, l'enfant me faisait peine à voir. J'avais beau avoir l'expérience du terrain, l'art et la manière de tuer sans jamais éprouver de remords, jamais je ne me pardonnerai d'avoir ainsi mêlé ce petit à cette sombre affaire. Même si l'homme que j'avais éliminé ce soir méritait largement plus que la mort que je lui avais gentiment offerte, ce garçon, s'il en avait été témoin, n'y songerait jamais que comme une vie prise par un homme ayant pris l'apparence ce soir-là de la faucheuse elle-même. L'écoutant s'expliquer sans l'interrompre, je vérifiais également qu'il était bien seul, tournant la tête de part et d'autres du parc brumeux avant de revenir à lui. Ainsi était-il perdu, la cause de sa présence ici ce soir. A la question qu'il me posa ensuite, mon souffle se fit plus court dans ma poitrine, et mes lèvres se pincèrent d'elles-mêmes tandis que je ne le quittais plus des yeux, presque incisifs dans leur façon de le contempler. La tournure avait été si innocente que mon âme souffrait déjà milles tourments à l'idée d'en être la raison. Son toc, celui de machouiller sa manche ne m'échappa nullement, et je dus poser ma main sur son avant-bras pour l'obliger à le libérer, tandis que de l'autre je relevais son menton doucement afin que nos regards se croisent, enfin. Lorsque les larmes commençèrent à mouiller ses joues, je pris sur moi pour ne pas l'emporter dans mes bras et le berçer, comme je le faisais à l'époque pour Jane lorsqu'elle avait du chagrin. Je n'étais pas le père de ce petit, pas même un ami. En outre, je me devais de garder mon sang-froid sous peine de le condamner lui aussi. « Regarde-moi, Jaden. Tu as vu ce qui s'est passé alors. » Une confirmation que je n'attendais pas mais que je répétais pourtant, dans un souffle quasi inaudible. « Non, je ne te mettrais pas dans le lac avec lui. » murmurais-je en frôlant sa joue humide d'une caresse fugace. Je décidais de ne pas en dire plus. Qu'importait-il à un enfant de cet âge de savoir que celui qui croupissait au fond de l'eau aurait mérité son funeste destin ? Tout ce qu'il désirait était de retrouver la chaleur de son foyer et les bras réconfortants et protecteurs de sa mère, certainement. « Tu peux marcher ? » Ne sait-on jamais, sous le coup de la peur certaines personnes se paralysent complètement. Sans attendre sa réponse, je l'avais alors soulevé de terre, un bras sous ses fesses et l'autre tenant son dos pour l'empêcher de tomber, tandis que je le ramenais à ma voiture, garée à quelques mètres de là. « Calme-toi, petit. Je te ramène à tes parents. » Arrivé à la voiture, je le dépose à nouveau sur le sol, ouvre la portière, et me penche à nouveau vers son visage, un air sérieux gravé sur le mien. « Je veux que tu me fasses une promesse Jaden : tu ne dois jamais dire à personne ce que tu as vu ce soir. A personne. » répétais-je alors qu'une pluie fine commençait sa valse dans le ciel sans étoiles. Sans doute le prendrait-il comme une menace. Jugeant que cela était nécessaire, je ne pouvais hélas prétendre le contraire, même si jamais je ne m'en serais pris à l'enfant. « Tu sauras retrouver le chemin de ta maison si on y va en voiture ? » lui demandais-je ensuite en jetant un œil à droite et à gauche de la route, complètement désertique à cet endroit.

FICHE ET CODES PAR ILMARË

@Jaden O. Blackwell

Les yeux à nouveau relevés vers l’adulte face à lui, le petit garçon le scrutait du regard, en se posant mille et une questions. Mais tout en restant silencieux cependant. Il se contenta juste d’hocher positivement la tête, répondant ainsi par l’affirmative à la remarque que son interlocuteur venait de lui faire. Y’avait-il vraiment besoin de le lui confirmer? Jaden n’en savait rien, mais cela avait été instinctif pour lui de lui répondre. Et alors qu’il lui répondait, il s’était senti immanquablement en faute. De la même façon qu’il se sentait en faute lorsque son père ou sa mère le grondait pour l’une ou l’autre bêtise qu’il avait commise. Là, l’adulte n’avait pas eu à lever le ton pour le faire se sentir mal à l’aise : cela s’était fait tout naturellement. Jaden savait qu’il avait fait une bêtise, que jamais il n’aurait dû se retrouver là. Que jamais il n’aurait dû voir ce qu’il avait vu ce soir. Et il regrettait amèrement d’avoir été aux premières loges de ce triste spectacle. Marqué au fer rouge, il regretterait certainement encore longtemps d’avoir été présent. Oui, il regrettait. Et d’ailleurs, il n’avait pas manqué de le faire entendre à l’adulte. « Pardon… » Mais cela serait-il suffisant pour se faire pardonner ? Il l’ignorait. Quoiqu’il en soit, Jaden était intrigué par l’homme qu’il avait face à lui en ce moment. C’était le même qui avait abattu un homme de sang froid, qui avait caché délibérément son crime ensuite, puis, qui était venu extirper le petit garçon hors de sa cachette sans ménagement, qui l’avait effrayé plus que jamais en l’empêchant de crier, en l’empêchant de fuir, en étant si ferme avec lui… A présent, ses gestes changeaient. Ils devenaient plus doux, de même que la façon qu’il avait de s’adresser à lui. Mais cela n’empêchait pas l’enfant de se méfier, de rester sur ses gardes, de ne pas oser trop parler au risque de le mettre en colère. Jaden avait toujours été un enfant très sensible, qui craignait par-dessus tout que l’on se mette en colère contre lui. Et c’était la première impression que lui avait donné l’adulte : le fait d’être complètement en colère contre lui. Pour rien au monde dès lors, il ne voulait risquer de l’énerver à nouveau. Encore moins en sachant qu’il n’allait pas se retrouver au fond de l’eau avec une pierre destinée à le faire couler. Pourquoi lui donner une seule raison de revenir sur sa décision ? Qu’allait-il faire de lui par contre ? Cela, Jaden l’ignorait, et alors que l’adulte le soulevait du sol, le petit garçon avait senti ses angoisses revenir plus intensément encore. Où allait-il l’emmener ? Il s’apprêtait à le lui demander quand la réponse lui arriva et doucement, il sécha ses larmes d’un geste de main en se laissant emporter. Pouvait-il lui faire vraiment confiance ? Il n’en savait rien. Curieux, il avait alors décider de l’interroger, désireux d’en apprendre un peu plus sur cette homme dont il ignorait encore l’identité. « Vous êtes qui ? » C’est vrai que ce dernier ne s’était pas présenté. Par choix ou par simple oubli, le petit garçon n’en savait rien, mais il aimait mettre un nom sur les nouveaux visages qu’il côtoyait. D’habitude par contre, il tutoyait toujours les nouvelles têtes qu’il croisait, mais cet homme là avait plutôt tendance à l’intimider et dès lors, il préférait le vouvoyer. Après, s’il l’avait rencontré en d’autres circonstances, peut-être que cela aurait été différent. Le chemin n’avait pas été très long jusqu’à la voiture, et de nouveau sur la terre ferme, le petit garçon eu à nouveau l’occasion de croiser le regard de l’adulte face à lui. Un regard qui le fit se sentir décontenancé, autant que la demande qui venait de lui être faite. Celle de se taire, de faire comme si de rien était, comme si rien ne s’était passé… Comment allait-il y parvenir ? Il n’en savait rien. C’était un sacré défi qu’il lui demandait là. D’un autre coté, Jaden n’avait aucune envie d’avoir a faire avec lui à nouveau. Et dès lors, c’est courageusement qu’il hocha la tête positivement en soutenant son regard. « Je vous promets. Mais pourquoi vous l’avez pas laissé repartir, le monsieur qui était avec vous ? Je comprends pas. » L’interrogea-t-il en chassant de son front quelques mèches qui étaient venues se coller contre ce dernier à cause de la pluie qui commençait à leur tomber dessus. A ses yeux, ils avaient eu l’air de deux amis qui discutaient. Mais ça, c’était avant. Pourquoi aurait-il ôté la vie à son ami ? Cela n’avait aucun sens et cela l’intriguait vraiment. Il en avait des questions à lui poser… Cependant, il les laissa de coté, du moins pour l’instant pour réfléchir un instant à la nouvelle question qui lui avait été posée. « Je crois… Je connais le chemin qui va par là-bas, si je confond pas, c’est par là que maman revient quand elle me ramène à la maison après l’école. » Lui indiqua-t-il en pointant son index dans la direction de droite. Il faisait noir, ce n’était pas facile de se repérer, et encore moins avec cette pluie qui commençait à s’intensifier. Mieux valait ne pas tarder à monter en voiture, et d’ailleurs, il ne s’était pas fait prier pour grimper à l’intérieur, bien que ses parents le sermonneraient sans doute s’ils apprenaient qu’il était monté dans la voiture d’un parfait inconnu… Mais cela, ils ne l’apprendraient pas de si tôt, étant donné que Jaden avait une promesse à respecter. Et s’il pouvait éviter en même temps de se faire gronder, cela l’arrangeait bien. Quelques instants plus tard, alors que l’adulte l’avait rejoind en prenant place sur le siège conducteur et après qu’il ai allumé ses phares, le petit garçon, soulagé de reconnaître mieux l’endroit à présent, repris la parole. « Oui, c’est par là, je reconnais. Il faut aller tout droit et puis quand il y a le stop , c’est à gauche… Non, à droite, pardon, j’arrive pas à retenir la gauche et la droite, mais je vous montrerais. Et après c’est tout le temps tout droit. » En revanche, s'il était soulagé à l'idée de pouvoir rentrer à la maison, il lui faudrait trouver une excuse pour justifier qu'il ne dorme pas chez son meilleur ami comme convenu. Car c'était indéniable, sa mère ou son père allait très certainement lui poser des questions en le voyant sur le pas de la porte à une heure si tardive. Il avait réfléchi un petit instant à une raison à leur donner, mais n'ayant pas d'idée, il fini par soupirer doucement et se tourna vers l'adulte à ses cotés. « Pourquoi vous tuez des gens? Le monsieur de tout à l'heure, c'était un méchant comme à la télé? C'est pour ça qu'il pouvait pas partir? » Il ne savait pas pourquoi il lui avait demandé cela, c'était sorti comme cela. Certes, l'étiquette du méchant pouvait aussi lui convenir, mais s'il en avait été vraiment un, il ne se comporterait pas de la sorte avec lui. Cependant, l'enfant ne pouvait tout de même pas le qualifier de gentil pour autant, même si d'un autre coté, il avait démontré qu'il pouvait être attentionné. Notamment en lui laissant la vie sauve et en le ramenant chez lui. Il avait tout de même tué quelqu'un, et les gentils, ils ne tuent pas.  De quoi laisser le bénéfice du doute pour Jaden qui avait vraiment envie d'y voir plus clair dans toute cette histoire.

Le regret exprimé par l'enfant sous un mot d'excuse m'alla droit au cœur. Ou plutôt, pour être tout à fait honnête, me retourna l'estomac au point où, durant plusieurs secondes, je ne sus quoi répondre qu'un silence religieusement coupable, et une moue crispée à l'extrême. Ce n'était pas à lui de me présenter des excuses, c'était à moi de le faire. Sauf que m'excuser revenait à admettre que j'avais eu tort, et rendrait le trouble du petit encore plus difficile à demêler dans un avenir proche, ce pourquoi, je n'avais alors rien dit, me contentant de me relever en l'observer de haut, conscient de l'erreur que j'allais devoir réparer et qui me coûterait sans doute bien plus que tout les sacrifices que j'avais déjà fait par le passé au gré de mes nombreuses missions sur le terrain. « Je m'appelle Lawrence, mais tu peux m'appeler Law si tu veux. » lui répondis-je alors en traversant le parc jusqu'à ma voiture, l'enfant dans mes bras. Mon timbre de voix avait à peine changé. Quoique toujours grave, je faisais désormais preuve de plus de retenue et de douceur à son égard, afin de ne pas l'effrayer davantage. A sa seconde question, je le posais à nouveau au sol, fronçant les sourcils non pas par colère mais parce que je réfléchissais à la meilleure réponse à formuler pour ne pas heurter son innocence. « Un jour, peut-être, je t'expliquerai. Pour l'instant, tu n'as pas à comprendre, tu es trop jeune encore. » lui soufflais-je en caressant doucement de l'index le haut de sa joue comme un père le ferait pour son enfant. Retirant alors ma veste, la pluie tombant de plus en plus drue et menaçant la santé du petit, je la lui déposais sur les épaules avant de le reprendre dans mes bras et d'avancer plus vite vers l'endroit où j'avais garé mon véhicule. Une fois à l'intérieur, Jaden ceinturé par mes soins, ses explications devinrent plus claires, et je pus prendre la route. Evidemment, comme tous les enfants, Jaden faisait preuve d'une grande curiosité. Et heureusement, je n'avais jamais manqué de patience, encore moins vis à vis des enfants. Aussi, loin de me sentir offusqué ou agacé par l'insistance du petit, je lui jetais de temps en temps de petits coups discrets et amusés. « Oui, c'était un méchant comme à la télé. » Encore que je n'avais aucune idée des « méchants » de la « télé », mais je suppose que l'on pouvait qualifier l'ordure que j'avais rejetée à l'eau comme telle, oui. « Dis-moi petit, ça t'arrive souvent de rentrer seul comme ça ? Tes parents ne sont pas au courant je suppose ? » C'était à mon tour de l'interroger. Et lorsque je présumais de l'ignorance de ses parents, j'espérais en fait que la réponse serait affirmative. Sinon, l'explication la plus probable étant que Jaden vivait dans une famille qui ne savait pas prendre soin d'un enfant, ce que je ne manquerais pas de leur souligner une fois chez lui, voire pire si je découvrais un environnement tel que les assistantes sociales avaient parfois fort à faire.

FICHE ET CODES PAR ILMARË

@Jaden O. Blackwell

C’était rassurant pour le petit garçon de pouvoir mettre un nom sur cet adulte qu’il venait à peine de rencontrer et qui l’avait déjà fait passer par un certain nombre de sentiments : la peur d’abord, la curiosité ensuite, et qui petit à petit, lui apprenait par ses gestes à se sentir comme en sécurité avec lui, à se détendre, au fur et à mesure du temps qu’il passait en sa présence. Par la force des choses, le petit garçon avait pu comprendre que ce dernier ne lui voulait pas de mal. Que la première image qu’il avait eue de lui n’était pas forcément celle d’une étiquette à lui coller. Lawrence n’était pas seulement cet être qui pouvait décider du droit de vie ou de mort. Il pouvait se montrer affectueux, protecteur. Et cela aidait beaucoup Jaden à en avoir moins peur. Si d’aventure le souvenir de cet homme s’étant fait abattre sous ses yeux venait à le hanter, l’enfant repenserait immanquablement à cet autre coté de l’adulte qui avait mis fin à ses jours et qui lui avait démontré par de multiples façons qu’il ne devait pas le craindre. Qu’il voulait avant tout l’aider et le faire se sentir en sécurité avec lui. Mis en confiance d’ailleurs, il ne baissait plus systématiquement les yeux face à lui, au contraire, il cherchait à soutenir son regard lorsque l’adulte s’adressait à lui, pour lui indiquer qu’il était trop jeune pour comprendre. Une réponse qu’il n’aimait en général pas vraiment se voir offrir, mais il ne s’opposa cependant pas à sa décision de ne pas lui en dire davantage. A la place, autre chose l’intriguait. Et il ne pu s’empêcher de l’interroger à nouveau, d’une petite voix timide, alors que l’adulte le recouvrait de sa veste pour le réchauffer. Une veste qu’il resserra tout contre lui pour s’entourer de la chaleur qu’elle contenait encore. «  Alors toi et moi, on va se revoir ? » Il avait fait tomber cette barrière qu’il avait mise entre Lawrence et lui et s’était autorisé, à présent qu’il savait qui il était et qu’il n’avait rien à craindre, à le tutoyer. Et c’est bercé par les bras de l’adulte dont la marche s’était accélérée afin de pouvoir s’abriter le plus rapidement possible, qu’il fini par se retrouver à l’abri, confortablement installé dans la voiture, la veste de Lawrence toujours sur lui et qui à présent lui servait de couverture douce, le maintenant au chaud. L’arme s’y trouvait toujours, il pouvait la sentir dans la poche intérieure, mais s’il était du genre curieux, autant par ses questions que par son désir de toucher à tout, il préférait ne pas y toucher. A la place, il préférait s’attarder sur son interlocuteur à qui il fini par adresser un petit sourire, timide, certes, mais bien présent, ayant fini par lui accorder le bénéfice du doute. Peut-être qu’il pouvait le voir comme un vrai gentil finalement. Certes, il avait pris une vie, mais l’entendre dire que sa victime n’était en réalité pas aussi gentille que lui, lui donnait une excuse valable selon le petit garçon qui lui non plus ne se laissait pas faire en général et qui était, il faut le reconnaître, assez rancunier. « Il t’avais fait beaucoup de mal ? Moi je croyais que t’étais son ami… » En l’interrogeant, il avait semblé inquiet pour lui et prenait de plus en plus parti pour Lawrence immanquablement. A l’école, son institutrice essayait de lui apprendre, ainsi qu’à ses élèves, à toujours pardonner. Lawrence venait en revanche de lui apprendre bien malgré lui, qu’il n’était pas toujours obligé de le faire. Et cela le rassurait en partie. Ce n’est pas toujours facile de pardonner après tout. Alors qu’ils se retrouvaient à un croisement, le petit garçon lui indiqua de tourner à droite, et sembla ensuite un peu destabilisé par la tournure que prenait leur conversation. Il savait qu’il avait fait une bêtise en sortant en pleine nuit, et il y avait fort à parier qu’il ne recommencerait plus de si tôt, surtout avec les évènements qui avaient suivis. Jamais il n’aurait dû suivre le grand frère d’Austin, même si sur le moment, l’idée de se retrouver tout les trois tout seuls dehors pour discuter avec des fantômes dans le cimetière avait eu un goût d’aventure. Ca aurait dû être un jeu pour eux tous mais le malaise chez Jaden s’était rapidement fait sentir à peine arrivé dans le cimetière. En y pensant, il savait que ça avait été une idée stupide de quitter son lit et qu’il n’aurait pas dû écouter Josh. Malheureusement, il ne pouvait plus rien changer au passé. « C’est la première fois que je suis tout seul le soir. Normalement, je devais dormir chez mon meilleur ami, papa et maman savent pas que je suis sorti en pleine nuit. Et je crois qu’ils l’auraient jamais sû si j’étais resté dans le cimetière avec Josh et Austin. Mais j’aime pas cet endroit la nuit, ça fait trop peur. Je voulais pas rester là bas, mais c’était pas une bonne idée de partir tout seul. J’ai pas été courageux, j’aurais dû rester avec eux. » Il s’en voulait vraiment de ne pas être resté auprès des deux garçons et il espérait au fond de lui que tout aille bien pour eux sur le moment. En tout cas, pour sa part, Jaden était convaincu à présent que les fantômes, ça n’existe pas. Qu’il n’aurait pas dû écouter ses craintes à leur sujet. Si vraiment ça existait, il en aurait vu un beau apparaître au dessus du lac cette nuit. Et vraiment, il se sentait stupide d’avoir eu peur et d’être parti comme il l’avait fait. Il avait fait une bêtise, une bêtise dont il avait tiré une conclusion qu’il fit part à l’adulte à ses cotés avec une grosse part de culpabilité dans la voix. « Papa et maman vont plus jamais vouloir que j’aille dormir chez Austin maintenant. » Ca le rendait triste, immanquablement. Il savait que comme toutes les bêtises qu’il avait commis, il serait puni et appréhendait dès lors un peu son retour à la maison et l'idée de devoir expliquer sa bêtise à ses parents qui n'apprécieraient pas le moins du monde que leur fils ne oit pas resté dans son lit... Et qu'il soit monté dans la voiture d'un parfait inconnu qui plus est. Jaden avait toujours été un enfant très impulsif, qui fonce toujours tête baissée et qui réfléchi après aux conséquences de ses actes. Et bien que ses parents l'avaient maintes et maintes fois mis en garde, l'enfant avait démontré une fois de plus que bien malgré eux, il n'en faisait qu'à sa tête et qu'il n'allait sans doute pas s'arrêter de si tôt.

«  Alors toi et moi, on va se revoir ? » Effectivement, la question méritait d'être posée. Pensif de prime abord, je réfléchissais aussitôt à l'avenir de cet enfant qui, par ma faute, n'allait pas tarder à voir les montres tapis sous son lit prendre forme. « Oui, on va se revoir, si tu veux bien. » Même si son autorisation n'était pas utile dans le cas présent puisqu'en tous états de cause, je n'avais pas l'intention d'abandonner un enfant aussi jeune sans vérifier que le traumatisme que je lui avais infligé involontairement ne causait pas de dégâts irrémédiables sur sa psyché profonde. Le silence ne durait jamais bien longtemps, la curiosité infantile reprenant toujours le dessus sur la raison qui aurait conduit un adulte à se taire pour éviter la moindre représailles. « Non, je n'étais pas son ami. » La clarté de mon propos avait pour objectif de faire distinguer le bien du mal, le vrai du faux au garçonnet. Il était dans un âge où ces quatre notions pouvaient aisément se confrondre ou s'assembler dans un ordre désorganisé. Je ne souhaitais pas le laisser entendre qu'une amitié pouvait prendre fin de cette manière, par une trahison. Ce qui pouvait même, sur le long terme, le laisser croire que si j'avais été son ami, je ne le serais peut-être plus demain, pour une raison obscure sur laquelle il n'aurait aucune emprise. « Il avait fait beaucoup de mal à beaucoup de gens, oui. » Honnête, sans entrer dans les détails sordides de l'affaire qui m'avait occupé des mois durant, j'estimais que Jaden devait comprendre que certaines personnes méritaient d'être punies. Evidemment, sans désirer que le petit envisage la mort comme solution au mal qu'une personne avait pu causer, peut-être ferait-il un lien entre le nombre de personnes qui avait souffert, et la conséquence qui devait automatiquement en résulter, à savoir la disparition de la cause de leur souffrance. Pour tout dire, n'étant pas expert en psychologie de l'enfant, je n'étais certain de rien.

Roulant à vitesse modérée en tenant compte des indications de l'enfant, je fronce imperceptiblement les sourcils. « Tu ne dois pas mentir à tes parents, Jaden. Imagine qu'il te soit arrivé quelque chose... » Quelque chose de pire encore que moi, avais-je sous-entendu. Imaginons qu'il soit tombé nez à nez avec Ramos...je préférais ne pas y penser. « Lorsque tu dis à tes parents que tu dors chez un ami, tu dois rester chez cet ami. S'il décide de sortir, soit tu téléphones à tes parents pour qu'ils te donnent la permission de sortir et qu'ils sachent où tu te trouves, soit tu restes chez ton ami. Tu n'es pas obligé de le suivre si tu n'en as pas envie ou si tu sais que tes parents n'approuveraient pas ta décision. » expliquais-je très calmement au petit en lui jetant de temps à autre de petits coups d'oeils discrets. « Des enfants de votre âge n'ont rien à faire dans les cimetières le soir, Jaden. D'ailleurs,  vous n'avez pas à aller vous balader une fois la nuit tombée, c'est dangereux. » ajoutais-je sur un ton grave mais néanmoins assez bas pour ne pas l'effrayer. Ce n'était pas mon intention, loin de là. Je voulais simplement qu'il prenne conscience de son erreur, et qu'il ne recommence pas une fois prochaine. « Si tu avais peur, pourquoi les as-tu accompagné ? » l'interrogeai-je alors avec plus de douceur. « Tu sais petit, ce n'est pas parce que tes amis te demandent de faire quelque chose que tu es obligé d'accepter. Tu as le choix, tu dois penser à toi avant de penser à ce que pensent les autres, même si c'est difficile. » soulignais-je avec un sourire en apposant une caresse amicale dans ses cheveux. « Le fait de demeurer dans un cimetière en pleine nuit ne fait pas de tes amis des enfants courageux, Jaden. Le courage, ce n'est pas se faire peur en espérant qu'il n'arrive rien. Etre courageux, c'est aussi savoir dire non quand quelque chose ne te paraît pas normal. C'est d'être responsable de ses choix et de vouloir les assumer même quand tu sais que tu as eu tort. » Tendrement, comme un père le ferait pour son fils peiné, je pince très légèrement sa joue avant de reprendre le volant des deux mains. « Oui, au départ tes parents ne voudront plus que tu dormes chez ton ami, et c'est normal. Ils vont avoir un peu de mal à te faire confiance, et en vouloir à tes amis de t'avoir entraîné en dehors de la maison en pleine nuit. Ce sera à toi de leur prouver qu'ils peuvent à nouveau avoir confiance en toi. N'oublie pas de t'excuser, et de leur faire comprendre que tu as compris la leçon et ton erreur. N'hésite pas à leur dire ce que tu as ressenti une fois dans le cimetière. Tes parents sauront alors que tu as eu peur, et ils te pardonneront plus facilement. » lui soufflais-je alors que nous arrivions enfin à destination. Me garant devant le portail, je coupe le moteur, avant de me tourner une dernière fois vers lui. « Quoiqu'il se soit passé, Jaden, et même si tes parents se fâchent, n'oublie jamais que tes parents t'aimeront toujours, et que c'est parce qu'ils ont peur qu'il ne t'arrive quelque chose qu'ils sont en colère. » concluais-je dans un ultime sourire avant de sortir de la voiture, d'aller ouvrir la portière de Jaden, et de l'accompagner jusqu'au porche. Sonnant par deux fois, j'attends avec lui que des visages familiers n'ouvrent la porte et ne l'embrassent, avant de me faire messager de la soirée particulière qu'il venait de vivre, en omettant évidemment certains détails de l'histoire.

FICHE ET CODES PAR ILMARË

@Jaden O. Blackwell