lincolly • moving foward

Ces dernières semaines ont été assez chaotiques pour être honnêtes. Ca n'a pas été facile, de me sentir tiraillée de cette manière et je pense qu'Avery m'a largement facilité la tâche aux vues de nos dernières conversations. Il faut que j'aille de l'avant et malheureusement, ça veut dire qu'on va devoir mettre notre relation de côté, qu'elle qu'en soit sa nature. Il dit que c'est temporaire, mais quand on voit comment les choses se déroulent, je sais que ça risque de prendre un très long moment. Du coup, j'ai demandé à Lincoln de venir parce que j'ai eu une idée, une envie en fait. Il faut que j'aille de l'avant et je veux pas perdre Linc à cause de mes conneries. Je suis sur mon canapé en train de bosser quand j'entends la porte frapper. Je me lève, enroulée dans mon plaid parce que je meurs de froid et j'ouvre rien qu'un peu la porte, me penchant vers l'ouverture en souriant en coin, "Montre moi le graal et je te dirais si tu pourras entrer", que je dis d'un air espiègle à mon petit ami. Le Graal dont je parle, c'est le goûter qu'il était censé ramener en venant ici. Il a intérêt à avoir bien choisi.

Tu voulais me voir, et je ne savais pas trop pourquoi. T'avais une idée derrière la tête ? Peut-être. Disons que récemment, toi et moi on se voyait beaucoup moins, pour prendre du recul. Surtout toi. Mais j'sais pas, j'ai réfléchi à tout ça moi aussi et je sais pas trop quoi penser de ce qui se passait entre nous. C'était étrange depuis cet été, depuis que j'avais couché avec Kaya. C'était étrange mais tu m'as pardonné. Enfin, tu travaillais sur toi pour me pardonner. Sauf qu'Avery est revenu dans l'équation et j'avais l'impression d'être encore une fois comme au début de notre relation. C'était un sentiment bizarre. Alors ouais, ça m'a fait du bien d'avoir du temps pour moi, avec mon frère. Enfin, je devais passer chercher le goûter et je ne savais absolument pas quoi prendre pour le coup, mon estomac rassasié par ce que j'avais déjà mangé ce midi. Donc j'étais passé dans une boutique pour te prendre de quoi te donner le sourire. Et puis je me rendais chez toi. Cet appartement que je connaissais si bien depuis le temps. Cet appartement qui en avait vu entre toi et moi. Cet appartement que j'ai du quitter pour te laisser de l'espace. À la porte, tu l'avais qu'entrouverte afin de m'empêcher d'entrer. Le truc, c'est que j'avais ton Graal et que tu m'aimais alors t'allais me faire entrer dans tous les cas. Je te montrais alors la boite de pâtisseries à travers la porte, afin que tu l'ouvres. « Allez, ouvre moi que je puisse entrer, il fait froid ! » Et tu le sais aussi bien que moi que c'est de la torture de laisser quelqu'un dehors par des températures pareilles.

Les choses sont plutôt claires dans ma tête désormais et je sais ce que je veux. Je ne veux pas rester dans le passé et je crois que c'est peut-être le fait que ça soit sérieux avec Lincoln qui m'a donné un peu peur. Je n'ai pas peur de l'engagement, au contraire et c'est ce que j'aimerais lui prouver. Il m'a quand même présenté ses parents, ça n'est pas rien et j'aimerais lui rendre la pareille, surtout avec ma petite période de doute. Je vais ouvrir la porte, je suis contente de le voir mais je veux savoir ce qu'il a apporté pour pouvoir entrer dans l'appartement. C'est l'heure du gouter alors pas question qu'il arrive les mains vides ! Il montre une petite boite avec pleins de patisseries à travers la petite ouverture de ma porte d'entrée, « Allez, ouvre moi que je puisse entrer, il fait froid ! » Je souris en coin et j'attrape la boite de patisseries avant de fermer la porte pour enlever le verrou et lui ouvrir complètement. « Okay, t'as le droit d'entrer. » De ma main libre, j'attrape son bras pour le faire entrer et je m'approche pour poser mes lèvres sur les siennes. « Le chauffage déconne, il caille ici aussi », que je lui dis avec une petite moue avant de m'installer dans le canapé, la boite de pâtisseries sur les genoux. « Alors qu'est-ce qu'on a lààààà », que je murmure alors que j'ouvre la boite. Plus gourmande tu meurs.

Je ne savais pas trop ce que je voulais en ce moment pour le coup. Déménager, avoir de l'espace. C'était un truc qui avait déclenché quelque chose chez moi. Et je ne savais pas l'expliquer. Mais rien d'alarmant, fallait pas s'inquiéter pour autant. J'avais trouvé ce que je voulais et maintenant, je me rendais chez ma petite amie. C'était quelque chose de tout à fait normal pour une relation. La nôtre n'était pas si normale mais.. ouais, je sais pas, c'était la base quoi. Devant la porte, Holly m'ouvrait qu'à moitié, le verrou l'empêchant d'ouvrir plus. Non mais elle rigole ou quoi ? Il fait froid là ! La boite attrapé par la jeune femme, elle refermait pour mieux m'ouvrir après. « Merci bien ! J'aurais pu mourir tu sais » Sans déconner. Il était glacial le froid dehors et clairement, j'aurais pu avoir les doigts complètement noirs et morts. Moi exagérer ? À peine. « Il fait quand même meilleur que dehors, j'te le dis » disais-je en retirant mon manteau, gardant ma veste cependant, parce que ouais, il faisait quand même un peu frisquet ici. Je la suivais jusque sur le canapé, m'installant à côté d'elle alors qu'elle bavait juste en imaginant les pâtisseries que j'avais trouvé. Des cupcakes se trouvaient dans cette boite que tu ouvrais et je regardais ton visage, attendant que tu découvres mes trouvailles. « T'en fais pas, tout est pour toi, j'ai pas faim » Pour le coup, j'étais opé pour prendre un chocolat chaud, mais c'est tout.

L'excuse des pâtisseries, c'est juste pour avoir quelque chose à manger et pour jouer un peu avec lui mais c'est sur que je l'aurais fait entrer. J'lui ai demandé de venir pour une raison, pas pour le laisser devant ma porte dans le couloir glacial de l'immeuble de mon appartement. « Merci bien ! J'aurais pu mourir tu sais. Il fait quand même meilleur que dehors, j'te le dis » Ca, je peux le croire : l'hiver nous est tombé dessus comme ça, d'un coup et on peut dire qu'il fait sacrément froid dehors. On est passé des petits t-shirt aux pulls en un rien de temps et ça fait bizarre de s'habituer à ça d'un coup. Je m'installe avec mon plaid sur moi pour ouvrir la boite de patisseries avec dedans, pleins de petits cupcakes de tous les couleurs. « T'en fais pas, tout est pour toi, j'ai pas faim » Je souris et je tourne la tête vers lui, « Il ont l'air délicieux, merci » Je me penche et je pose un baiser sur sa joue avant de me redresser afin de choper un cupcake et l'amener à mes lèvres pour en prendre une bouchée. Je le déguste, j'avale et je le regarde à nouveau, « Tu veux boire un truc ? » Même s'il sait qu'il peut aller se servir quoi, pas de chichis entre nous. Je lui souris et je m'assoie en tailleur face à lui, mon cupcake encore en mains, « J'suis désolée des doutes que j'ai pu avoir, j'ai jamais voulu te faire de mal » Comme toi t'as pas voulu m'en faire en me trompant. « Mais j'sais ce que j'veux et j'veux pas vivre dans le passé »  Et il va bien falloir que je me fasse au fait qu'Avery et moi, c'est du passé. Je me mords la lèvre et je passe ma main libre sur sa cuisse, « Tessy a son bébé et.. c'est pas forcément facile d'être en colocation avec elle et.. j'pense que je vais chercher un autre appart. Et j'me suis dit que ça pourrait t'intéresser ? » Avoir un appart ça a plus de gueule que d'être dans une petite chambre à la Winthrop House H24.

J'étais capable de tout pour lui faire plaisir, vraiment. Y compris me ruiner un peu plus pour lui acheter des pâtisseries. C'était quand même la base, et je savais ce qu'elle aimait : les cupcakes. Disons que ne sachant pas trop lesquels choisir, je m'étais mis en tête de les prendre tous. Ou du moins, un petit patchwork. Au regard qu'elle faisait, je me rendais compte qu'elle était ravie. Ils ont l'air délicieux ? Ouais, j'avais remarqué. Mais je n'avais pas tellement faim et si je venais à en manger, c'était par simple et pure gourmandise. Autant dire que non, c'était pas vraiment ce qu'il fallait. « Non merci, ça ira, c'est gentil » C'est vrai, je n'étais pas un grand adepte de boire. Ça nous faisait tout le temps aller aux toilettes, c'en était désagréable. Alors je buvais principalement durant les repas, et lors des fortes chaleurs pour pas me déshydrater, c'est tout. Mais là, la conversation arrivait. Donc ça y est, c'est fini avec Avery ? J'en doutais. Il sera toujours dans les parages, et je m'en suis rendu compte. Il y a un an, elle l'aimait. Maintenant, elle l'aimait encore. J'sais pas.. j'me dis des fois que je surpasserai jamais ça. Et ça m'énervait autant que ça me décevait. Parce que je l'aimais. Certes, je lui ai fait du mal mais.. damn, c'était pas aussi violent que recevoir dans ta gueule le fait que ta copine en aimait un autre. « Je sais pas.. » Emménager ensemble ? Alors qu'on traverse à peine une crise qui n'est même pas totalement réglée, c'était compliqué. Et puis il y avait toujours nos problèmes d'avant l'été qui n'étaient pas réapparus mais qui étaient encore là. « Je préfère attendre un peu.. avant de m'engager dans tout ça » Comprends moi.