E. ARTHUR WINDSOR ► Brett Dalton

settle downSortant de la douche, je soulignais les courbes de ma cicatrice sur l’épaule. J’avais été rapatrié en urgence mais j’avais eu de la chance, la barre n’avait rien touché d’important. Elle m’avait juste laissé un trou béant. Le commandant McGarett avait été mis à pied pendant quelques semaines, mais j’avais défendu sa cause en soutenant qu’il avait agit sous mes ordres, et non l’inverse. J’avais fait la une des journaux : « Le Sauveur Royal » « Le Prince Eliott, Héro » A vrai dire, je ne me considérais pas comme tel. J’avais eu à l’époque du mal à éviter les paparazzis qui avait ruiné pendant longtemps mon retour. Mais lorsque tout ça, c’était calmé, j’avais finis par reprendre une vie totalement normal, exactement là où je l’avais laissé : mes études. J’étais entré à Harvard, chez les Winthrop, dans les relations internationales et politiques. Je profitais de nouveau de ma jeunesse, de mes amis, de l’université, des filles, et de ma condition. J’aimais ma vie, j’aimais ce qu’elle m’apportait. L’excès en modération, la classe et la vertu, les belles femmes et l’adrénaline. Pourtant, même si ma vie personnelle était toute sauf sage, j’avais toujours la réputation d’un Prince vaillant et altruiste qui n’hésitait pas à passer dans des refuges pour aider les plus démunis. J’étais comme ça, la main sur le cœur…jusqu’à ce que cette moto me l’arrache.

Les paupières collées, je ressentis d’abord la gorge sèche. J’entendis un bip incessant près de moi, sans pour autant discerner d’où il provenait. J’essayais de prendre une grande inspiration, mais capta des tuyaux qui s’échappaient de mon nez. Aussitôt j’ouvris les yeux et retrouvais ma chambre royale, un lieu réconfortant. Pourtant, je su aussitôt que quelque chose n’allait pas. J’étais branché à des fils qui prenaient ma tension et mon rythme cardiaque, j’étais perfusé, et…j’avais mal partout. Partout…sauf aux jambes. « Good Lord, Eliott tu es réveillé » La voix inquiète et maternelle de ma mère m’entraîna un peu plus dans ma panique. « Maman…qu’est ce-qui… ? »   « Reste calme mon ange, tu es à la maison...Tu ne te souviens de rien ? »  « Non…je… »  C’était un trou noir. Un foutu trou noir. Je me souvenais juste sortir de ce bar….et des flashes lumineux. « Tu as eu un accident…Une moto t’as percuté. »  Elle me donna un verre d’eau que je bu sauvagement. « Tu… »  Commença-t-elle hésitante. « Je vais aller chercher le médecin » Elle sortie de la chambre, et revint quelques minutes avec plusieurs personnes. « Comment vous sentez-vous Prince Eliott ? »  Je regardais l’homme en costard s’avancer vers  moi, regardant les données de l’appareil. « Perdu… » « Votre mémoire va vite se récupérer, vous n’inquiétez pas…Je peux ? »  J’acquiesçais tandis qu’il m’occultait chaque partie de mon corps.  Il gardait le silence tandis que je regardais ma mère se morfondre dans son coin. Il finit par arriver sur mes jambes, et tester mes pieds nus. D’un simple stylo, il chatouilla ma plante et attendit. Il se mordit la lèvre et regarda ma mère. « Docteur, qu’est ce.. ? » « Vous ne sentez rien… ? » « Non…je… »  Je tentais alors de bouger mes jambes, en vain. « JE…JE NE PEUX PLUS LES BOUGER ! »  m’écriais-je totalement affolé, ce qui finit par faire pleurer ma mère. « JE NE PEUX PLUS LES BOUGER ! » « Prince Elliott, calmez-vous… »  Il s’avança vers moi, les mains fermes se déposant sur mes épaules : « Ecoutez moi, Eliott. Vos genoux ont durement été touchés, mais pas votre colonne vertébrale. Nous avons tout fait pour sauver vos jambes, mais le processus sera long…Il se peut que vous ne retrouviez pas l’entièreté de vos jambes. » « Mais vous voulez dire…que je peux quand même les récupérer ? » « Avec une bonne rééducation… Mais tout cela dépend de vous. Mais je ne veux en aucun cas vous donner de faux espoir, monsieur… »  Je déglutis sauvagement. Ce n’était ni la guerre, ni les bombes qui m’auront mis à terre…mais simplement une putain de moto. La question qu’on avait tous était simple : Allais-je maintenant pouvoir me relever ?