« Le loup et l'agneau. »

« Je t'ai dit 300, t'es sourde ou quoi ? 300 !!! Pas 2, pas 1, 3 !!! » hurla t-il en lui donnant une violente gifle sur la joue droite, la faisant aussitôt trébucher. En pleurs depuis dix bonnes minutes, son maquillage dégoulinant par tous les pores de sa peau, les cheveux en pagaille et les bras repliés sur son petit corps frêle, la prostituée sanglotait, implorant le pardon de son agresseur pour avoir ramené une si maigre 'pitance'. Autour d'eux, trois hommes discutaient dans leur coin, indifférents au supplice de leur victime. L'un surveillait régulièrement l'angle de la rue afin de pouvoir prévenir les autres en cas d'arrivée de la police mobile, un autre tirait une énième bouffée de sa cigarette en souriant à moitié devant l'air effrayé de la jeune femme, tandis que le dernier se contentait de rester debout et de veiller sur un quatrième homme, immobile lui aussi, les mains fourrés dans les poches de son jean, les traits fermés, et un regard glacial visant la scène qui se déroulait sous son nez.

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Une semaine plus tôt -

« N'oubliez pas, Austen, je vous ai choisi parce que vous avez une tête de pitbull, que tout le monde a peur de travailler avec vous et, que vous êtes un excellent élément. Alors, encore une fois, le déguisement est primordial. Je veux la tête de Ramos sur un plateau, vous m'avez compris ? Vous avez un mois pour me coffrer cet enfoiré, et les abrutis qu'il traîne avec lui !! » s'exclama le commissaire en chef, rouge et en sueur, battant du poing sur la table.

Ramos. L'un des proxénètes les plus dangereux du strip. Il faut dire qu'il ne faisait pas simplement dans le trafics de sexe, mais aussi d'humains, parfois même des enfants. Alors autant dire que je voulais tout autant stopper ses petites activités. Bien que, pour ma part, je lui offrirais un avant-goût de sa propre médecine une fois que je lui aurais mis la main dessus. Mais sur ce point, nul n'avait besoin d'être au courant.

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« Qu'est-ce qu'j'suis censé foutre avec tes 200 dollars à la c** moi hein ? Réponds sale g***** !! J'en fais quoi moi d'ton fric ?!!! » hurla à nouveau l'homme en agrippant les cheveux de la jeune femme qui cherchait à la fois à se protéger de ses bras et à s'éloigner. Malheureusement, avec ses 20 cm de talons hauts et sa jupe trop courte, elle n'avait aucune chance d'y parvenir.

@M. Theresa Knight

(Invité)

Elle n’avait pas encore tout visité de Boston, mais elle se dit qu’elle aurait pu se rendre sur les bords de l’océan plus tôt. Les cours s’étaient finis plus tôt cette après-midi et le soleil l’avait attiré à l’extérieur. Elle révisera plus tard. Marcher ainsi au bord cette étendue d’eau lui rappelait son île natale, elle avait oublié à quel point ça avait un effet apaisant. Les odeurs des fruits de mer de certains restaurants la firent sourire, plus jeune elle était obsédée par l’idée de sentir le poisson à tout jamais à force d’être entouré par cette odeur, elle avait peur que plus personne ne lui parle après. En pensant à tout cela, elle se fit la note mentale de ne pas oublier d’appeler ses parents, tout en se rappelant du décalage horaire, elle les avait réveillé en plein milieu de la nuit la dernière fois, ils avaient pensé qu’il y avait quelque chose de grave était arrivé.
Elle prend même le temps de s’acheter un café. Se retrouver seule pendant quelques heures lui faisait le plus grand bien, loin de toute l’agitation qui régnait à l’université.

C’est lorsque le soleil commença à descendre dans le ciel qu’elle décida de rentrer à l’université. Elle décide de marcher encore un peu avant de prendre un bus pour rentrer. Soudain une voix forte résonne. Elle regarde autour d’elle. La voix résonne une deuxième fois, bien loin d’être agréable, elle ne voudrait pas être à la place de la personne à qui elle s’adressait. Elle continue d’avancer, la voix résonne une deuxième fois, tout près d’elle. C’est là qu’elle les voit, dans la rue adjacente à celle dans laquelle elle se trouvait. Trois hommes semblaient monter la garde pendant qu’un autre…Elle s’arrête net. Son visage passant d’une expression joyeuse et légère à de la colère. L’un des hommes a sa main dans les cheveux d’une femme. Plusieurs insultes fusent dans sa tête alors qu’elle s’approche d’un pas déterminé vers eux. La colère et la détermination se lisait sur ses traits, elle ne pouvait laisser passer ça. Elle réfléchira après. « Hé toi ! » dit-elle pour détourner son attention de la jeune femme. « Besoin d’aide peut-être ? » Sa voix exprime tout son mépris. «Ça y est tu te sens fort ! Tu veux faire le puissant devant tes potes » s'exclame-t-elle, les trois autres hommes l'empêchant d'approcher. Révolté, voilà ce qu'elle est face à ce genre de comportement.

@Lawrence H. Austen

(Invité)

« Tiens tiens, regardez c'qui nous arrive les gars... » Le rire gras et les regards plus que vicieux de mes 'collègues' me firent aussitôt froncer les sourcils. Tournant la tête à mon tour dans la direction qu'ils observaient avec l'air d'un loup s'apprêtant à déchiqueter une innocente brebis, mes mâchoires se crispèrent en découvrant que la réalité n'était pas si éloignée de la fiction. Mais que venait-elle faire ici ? Elle n'était pourtant pas aveugle et voyait bien que la prostituée avait ses pitbulls personnels qui pouvaient la briser à tous moments. La plupart des individus, ce que l'on qualifie d'instinct de survie d'ailleurs – n'aurait pas levé le petit doigt, ni même eu un regard pour cette pauvre créature. Ce qui expliquait d'ailleurs pourquoi cette fille était maltraitée en plein jour et que personne ne faisait rien. Mais pas elle. Cette inconnue qui s'était permis d'approcher trop vite, trop loin et qui fustigeait maintenant l'un de ces hommes à grands coups de morale. Je l'aurais applaudi volontiers si elle n'était pas aussi sotte de se mettre en pareil danger. D'autant que je ne pouvais rien faire pour elle, car je risquais de mettre en péril ma couverture si je la protégeais. Non, je n'avais pas le choix, je devais paraître aussi froid et immoral que les apparences le laissaient croire.

Relâchant la prostituée sitôt que Theresa était arrivée sur place, l'homme la dévisagea longuement, hésitant sans doute entre la cogner tout de suite ou en faire d'abord son quatre heures. Le sourire qu'il afficha m'indiqua immédiatement la décision qu'il venait de prendre, et la suite des évènements si je n'intervenais. Car, aussi horrible que je suis censé être, je n'aurais jamais permis qu'une personne innocente souffre dans cette histoire si je pouvais y faire obstacle. C'est ainsi que, devançant mon collègue qui descendait déjà sa braguette de pantalon devant ses complices qui riaient sous cape, j'attrapais rapidement le bras de la jeune femme et la repoussait vivement contre le mur de derrière. Là, je lui fis face, mon regard dans le sien, mes traits aussi durs que de la pierre. « Dis donc fillette, maman ne t'a jamais dit de ne pas parler aux inconnus ? » De nouveaux rires résonnent dans mon dos. Au moins suis-je crédible à leurs yeux, c'était le plus important au fond. « Tu sais, ce serait dommage qu'une jolie fleur comme toi perde ses pétales aussi vite, si tu vois ce que je veux dire... » murmurais-je au creux de son oreille en penchant la tête en avant, et posant volontairement une main sur sa taille, celle-ci descendant peu à peu le long de sa cuisse. « Ouhh, on dirait bien qu'elle va passer à la casserole la mignonne !! » s'exclama l'un des types derrière moi en donnant un coup d'épaule à son confrère qui se sentait déjà l'envie de me succéder. « Tu n'aurais jamais dû venir ici... » soufflais-je à nouveau contre sa nuque. Je suppose que la jeune femme, effrayée, devait prendre le message comme une menace. Au fond, c'était plutôt un avertissement, comme de lui faire comprendre qu'à l'avenir mieux valait se mêler de ses affaires sous peine de creuser sa tombe. « Qu'est-ce t'attends put** !! Règle-lui son compte, vas-y ! Et gardes en un peu pour les autres, moi aussi j'ai envie de m'amuser !! » ricana le plus imposant des trois en humidifiant ses lèvres de sa langue visqueuse.

@M. Theresa Knight

(Invité)

Jamais elle ne pourra laisser passer ce genre de choses. Oh non, jamais elle ne pourrait laisser quelqu’un se faire traiter ainsi. Mais à cet instant précis elle avait agi sans vraiment réfléchir. C’était la volonté d’agir sur le moment, d’aider cette jeune avant qu’il ne lui arrive quelque chose. Elle fusille du regard les trois hommes. Ils la répugnent. A l’intérieur pourtant elle peut sentir son cœur battre à tout rompt, elle essaye de ne rien laisser sortir. Elle se maudit mentalement de ne pas avoir de quoi se défendre sur elle. Ses poings se serrent dans la colère. Elle avait seulement quelques bases de défense, elle savait où frapper pour faire mal mais à trois contre une elle savait que ses chances étaient faibles, voire même totalement nulle. Elle se prépare à se défendre mais son masque de détermination s’effrite quand elle voit l’homme descendre sa main vers son pantalon. La panique l’envahit soudainement. Non. Pas ça. Son esprit refuse cette éventualité, elle allait trouver une solution, le moyen de s’échapper et d’aider l’autre fille.
Mais le regard de ces hommes sur elle la fait frissonner. Elle n’osait imaginer les pensées sordides qui leurs passaient dans l’esprit.

L’homme qui tenait l’autre fille se dirige vers elle. Il dégage quelque chose de différent que les trois autres. De plus froid et dangereux. C’est là qu’elle se dit qu’elle ne va pas s’en sortir et cette pensée la terrifie. Tessa essaye d’échapper à cette poigne qui la plaque sans ménagement contre le mur. Elle grimace à la violence du geste. Elle n’était pas une petite chose faible et elle allait leur montrer. « Non mais elle m’a appris à ne pas laisser faire les hommes comme vous » siffle-t-elle. Un tremblement la parcours aux paroles de l’homme, en voyant très clairement ce qu'il veut dire. Mentalement, elle se répète de pas céder complétement à la panique. Elle essaie de se dégager encore, peut-être que de son bras libre elle arrivera à l’attaquer et s’enfuir. Mais l’autre femme ? Elle ne bouge pas et Theresa a envie de lui hurler de s’enfuir, d’aller chercher de l’aide pendant que ses bourreaux ne regardaient pas. Ses yeux s’écarquillent de peur, elle peut sentir sa main sur elle. Elle se débat, elle lutte contre la poigne forte mais son regard lui exprime toute sa peur.

Elle entend la menace. Elle ne comprend pas vraiment cette mise en garde, ses sourcils se froncent. Tessa grimace de dégout. Elle a encore l'espoir qu'il ne la laissera pas aux mains de ses hommes.

Sans prévenir, elle se met à crier de toutes ses forces. Quelqu'un va bien finir par l'entendre. Alerter un passant avant de passer à sa dernière chance: l'attaque. Elle compte bien leur montrer qu'elle n'allait pas se laisser faire.

@Lawrence H. Austen

(Invité)

« Ah oui, et qu'est-ce que tu vas faire, hum ? Qu'est-ce que tu PEUX faire ? » corrigeai-je en la regardant droit dans les yeux afin de lui faire comprendre que malgré son courage et sa hargne, elle n'en mènerait pas loin face à de tels adversaires. Mais sans doute qu'une petite voix à l'intérieur de sa tête lui criait déjà de s'enfuir dès qu'elle en avait l'opportunité. « Toi, fous l'camp ! Et tu sais ce qu't'as à faire la prochaine fois si tu veux pas que j'm'énerve ! » Hochant la tête en reniflant, la prostituée s'éloigne à grandes enjambées, non sans un dernier regard en arrière pour sa 'sauveuse'. Un regard emprunt de désespoir et de remords à l'idée de la laisser ici, avec des hommes dont elle ne connaissait que trop bien la cruauté. Sauf qu'elle-même ne pouvait rien faire pour l'aider, et que dans ce monde de misère perverse, chacun traçait sa route en essayant de sauver sa vie avant le reste. « TA GUEULE ! » Le cri de Theresa résonne à mes oreilles, mais je ne dis rien. L'un des hommes a été plus rapide et en deux foulées l'avait déjà rejointe, s'apprêtant à lui balancer une droite pour la calmer. Mon regard se durcit, et mes doigts s'agrippent à son poignet levé. « Attends ton tour, comme les autres. » grognais-je à son intention en le repoussant en arrière. « Quoi ? Tu comptes rester planter là pendant que cette ch*** alerte les poulets ? J'vais t'la faire crier moi si t'es pas capable ! » rumina son assaillant en dégageant brusquement son bras tandis que l'un de ses camarades le retenait en arrière et lui murmurait quelques mots destinés à calmer ses nerfs à l'oreille. Bien situé dans le réseau, l'homme savait qu'il ne valait mieux pas me chercher sous peine d'énerver le big boss. Après tout, je n'avais jamais fait aucun faux pas jusqu'ici et m'étais même arrangé pour qu'il m'ait dans ses petits papiers, de sorte de ne pas avoir besoin de m'inquiéter du « petit personnel », obligé de se soumettre. Ce pourquoi, je n'avais même plus fait attention à eux, me concentrant à nouveau sur Theresa, accrochant sa nuque de mes doigts et serrant suffisamment pour qu'elle se taise mais pas assez pour l'étrangler. « Chhhuuut, on se calme. Tu ne voudrais pas que je m'énerve en plus ... » lui susurrais à l'oreille. Soudain, la chance tourne. Une voiture de police patiente au feu rouge. L'ont-ils remarqué ? Moment inespéré pour permettre à cette jeune écervelée de s'enfuir sans éveiller les soupçons. « Allez, je vais être clément avec toi. Je te donne dix secondes d'avance... dix...neuf... » La libérant soudainement de mon poids, je recule de quelques centimètres, assez pour qu'elle puisse s'échapper en courant, et que mes collègues n'aient pas remarqué l'entourloupe. J'espérais seulement qu'elle eut atteint l'un des agents de police, ou même un passant traînant dans le coin avant qu'ils ne se lancent à sa poursuite.

@M. Theresa Knight

FIN

(Invité)

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