Seven minutes in heaven. [Lincanon]

Lincoln & Rhiannon

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Une soirée. Rien de plus simple au final. Un amas de jeunes qui se réunissent dans un seule et même lieu, avec une musique entrainante et de l'alcool qui coule à flot. Certains se regroupent ensemble à l'extérieur pour s'amuser avec de la bière en fût, d'autres restent à l'intérieur et dansent sur le dernier son sorti la semaine passée. Moi, j'étais de ceux qui tentaient de s'amuser, mais qui voguaient de groupe en groupe, sans trop savoir ce qu'ils faisaient ici. Disons qu'elle est bien loin l'époque où Sam et moi étions les deux rois du lycée, à lancer les meilleurs fêtes de la ville. Non, je n'étais plus cet homme là et maintenant, j'admirais les autres de loin, dans ma bulle, tentant de ne pas la crever. Faut dire, j'avais aperçu Rhiannon dans un coin tout à l'heure et.. non, je ne pouvais pas profiter de la soirée à présent. La culpabilité remonte. Je me sens pas super bien. Je buvais mais rien n'y faisait, le mal-être était toujours là. Qu'est-ce qui me retient de rentrer ? Peut-être l'envie pressante de lui parler, tenter de lui expliquer une nouvelle fois ce qui s'était passé, que je n'étais pas forcément fautif dans l'accident qui a coûté la vie à sa soeur. Non, elle ne veut pas m'écouter. Des années se sont écoulées et.. non, elle n'est toujours pas au courant de ce qui s'était réellement passé ce soir là. Je voulais lui dire, depuis le moment où elle l'a appris. Mais elle ne m'en a jamais laissé l'occasion, préférant me blâmer pour tout ça plutôt que savoir ma version des faits. La police ne m'a pas accusé donc officiellement, j'étais discrédité de tout soupçon criminel. Elle ne veut cependant rien savoir. J'attendrai, j'attendrai qu'elle soit prête pour m'écouter. En attendant, je continuais de boire et je voyais un groupe se réunir pour jouer. Sept minutes au paradis. Ah oui, le bout de papier écrit en début de soirée. J'avais complètement oublié. Je les rejoignais et m'installais où je pouvais, écoutant la jeune femme qui avait pris la parole. Elle expliquait les règles et.. ouais, je m'en fichais pas mal, c'est pas comme si mon prénom allait être pioché en fait. J'écoutais et le premier prénom allait bientôt sortir. Une main dans le bol rempli de prénoms, le premier était.. Rhia. Ok, la probabilité que MON prénom soit choisi était mince. Fallait pas stresser. Mon regard se posait sur mon amie.. enfin, mon ancienne amie, mais je le déviais assez rapidement. Pourquoi m'infliger ça, elle ne veut pas me voir dans tous les cas. La main retournait dans le bol et je restais serein. Non, ce ne sera pas moi. J'en avais décidé autrement. Mon nom n'apparaitrait pas sur ce bout de papier. Lincoln ! ... c'est une blague ? Mes yeux se posaient sur l'organisatrice avant de se poser sur Rhia. La panique s'emparait de moi alors que les gens me poussaient à me lever. Mais bordel, pourquoi moi ? Je les suivais les deux jusqu'à l'espèce de placard où on allait être enfermés pendant sept longues minutes. Elle est où la pièce qu'ils ont vendu ? Non mais parce qu'on allait devoir se regarder là, et c'était quand même stressant. Pénétrant dans le lieu minuscule, la porte se fermait derrière nous. Une lumière était allumée, fort heureusement. Mais Rhia était de dos. Elle m'en voulait encore, c'était une certitude. Le temps paraissait long et je ne souhaitais qu'une chose : que ce calvaire soit fini. Mais non, c'était que le début. Rhia bougeait pas, je fixais ses cheveux. Ils avaient pas énormément changé depuis ces quelques années. Non, elle n'était pas du genre extravagante dans tous les cas. C'était ce qui me plaisait chez elle et.. Et elle se retournait, s'adressant directement à moi. C'était nouveau. « J'en ai déjà une, merci » Je sais qu'elle était ironique dans ses mots mais.. je ne pouvais pas m'empêcher de prêcher l'honnêteté. J'avais une photo d'elle, dans mon téléphone. Dans mon ordinateur. C'était un souvenir qui me tenait à coeur et elle ne me l'enlèvera pas. « Rhia, laisse moi t'expliquer.. s'il te plait » Je la regardais, le regard étant devenu suppliant. C'était le moment où jamais, elle ne pourra pas m'échapper. Au moins, pendant sept minutes.