(Zeana Von Belgique) Et si

J'avais été invitée à une soirée pour célébrer Thanksgiving. Ce genre de soirée où seul les gens de la haute société étaient conviés. J'avais un énorme coup de coeur pour le champagne m'voyez, la seule boisson que je m'autorisais à boire. Habituellement, je ne buvais pas plus que deux verres. J'aimais le champagne mais l'alcool en tant que tel, clairement pas. Je disais ça mais, je m'étais vite retrouvée avec deux, trois, quatre coupes de champagne dans la main. J'avais arrêtée de compter et les discussions devenaient nettement plus intéressantes là. Je connaissais ma limite sur les consommations et c'était clair pour moi que j'voulais pas être ivre morte. Je m'étais emparée d'une énième coupe qu'un serveur m'avait tendu. Je le prenais et me dirigeais vers la salle de bain. Je refermais la porte derrière moi, en m'assoyant sur le comptoir de la salle de bain. D'une main je tenais ma coupe et de l'autre, je tenais mon téléphone. Je parcourais la liste de mes contacts et je remarquais que celui d'Abélard n'y figurait pas, plus. On s'était disputés et je l'avais rayée de ma vie. Sauf que ce soir, je voulais lui parler. J'avais besoin d'entendre sa voix. Je débloquais son numéro de téléphone et appuyais sur le numéro. Je portais mon portable à mon oreille, en prenant une grosse gorgée de la boisson. Au bout de quelques secondes, j'entendis sa respiration au bout du fil. J'appuyais ma tête contre le mur qui était à côté de moi. « Abé.. viens me chercher. »   

Potter m'parle plus. Certains se dirons que c'est tant mieux, je suis débarassé à présent une chieuse en moins dans mon entourage. Et vous avez surement raison mais non. Je ne suis pas soulagé je me sens mal, comme si je devais faire un deuil. Certains dirons que c'est l'amour et en quelques sortes oui d'un coté s'en est parce que c'est la seule fille que j'ai aimé en 23 ans d'existence. Mais c'est aussi sa présence, un peu tous. On est pareil elle et moi sur pas mal de points et elle est un pilier dans ma vie je ne l'ai jamais imaginé sans elle. Sauf là. Mais je ne le dirais jamais à haute voix, elle le sait après tous. Me faire souffrir, elle sait très bien le faire, appuyer ou ça fait mal c'est sa spécialité. Enfin, aujourd'hui c'est le jour de cette fête chelou que vous les américains vous faites tous les ans là, Thanks quelque chose. En Belgique ça n'existe pas ce truc là mais bon. Mes parents sont de passages pour une semaine autant dire le truc atroce quoi, je les évite et je m'enferme dans la forteresse, je fume des clopes et j'attends que le temps passe, de toute façon ils ont souvent des soirées par ci par là. Non, je ne suis pas un mather je ne me suis pas drogué je n'ai juste pas la tête à sortir en ce moment entre autre à cause d'Ariana. Pourtant, j'ai été invité à une fête de la haute comme on dit ce soir pour fêter votre Thanksquelque chose mais quand on m'a sorti la liste des invité -dont Ariana- et j'ai décliné l'invitation, mes parents plus Ariana, la soirée pourrie quoi. Potter m'a bloqué de partout et ça va me saouler de la voir avec pleins de mecs là, pire encore imaginons qu'elle ramène son pauvre ce serait la honte ultime pour moi Abélard Zeus Camille De Belgique Schueller, remplacé par un vulgaire drogué. Du coup, j'écoute de la musique et je joue à la PS4 cigarette entre les lèvres et casque sur la tête, je ressemble à un geek mais version chic quand même, oui je porte pas le même t shirt 3 jours de suite et je ne reste pas sale à sentir le fenek parce que j'ai "pas le temps de me laver", mais c'est le programme de ma soirée. Je suis civilisé quand même c'est du respect. Je suis alors en pleine partie de Call Of entrain de tuer tout le monde quand mon téléphone se met à sonner. Je regarde du coin de l'oeil avant de reconnaitre le numéro. Je reste scotché, je le connais par coeur mais je n'aurais pas pensé le revoir un jour sur mon téléphone, Ariana. Ah oui parce que j'oubliais, je n'vous ai pas dis le pire, on s'est engueulé, quand j'ai appris qu'elle couchait avec un mec de la Mather House j'ai pas supporter de savoir ça alors on s'est engueulé et elle m'a bloqué de partout, je suis trop remonté contre elle. Comment elle peut oser faire ça ? Me faire ça ? J'hésite à répondre mais je finis par me faire shooter et mourir dans mon jeu alors je n'ai rien à perdre. Je retire mon casque et décroche persuadé qu'elle va m'engueuler pour je ne sais quoi -c'est sa spécialité-. Non madame me demande de venir la chercher. Je reste immobile, impassible avant de bouger. Je dis simplement "J'arrive dans 30 minutes, attends moi dans l'entrée." oui j'vais pas la bouler franchement c'est mal me connaitre, même après la pire des crasses elle pourra compter sur moi même si j'suis faché comme là. Je prends mes clefs de voiture et une veste tous de même décidé de ne pas la laisser s'en tirer si facilement.

Une demi heure de voiture sous la flotte pour arriver à ce trou pourri. A l'entrée on ose me demander mon nom j'ai regardé le mec dans les yeux pour reprendre "Je suis celui qui vient chercher mademoiselle Von Liechtenstein alors allez la chercher et tenez lui donc un parapluie qu'elle ne mouille pas toute ma voiture." par chance, elle arrive rapidement et s'installe, je ne sors pas un mot, même pas un bonjour rien, j'attends qu'elle monte, ça se voit de suite qu'elle a bu un peu trop, du gros n'importe quoi surtout à une telle soirée, son nouveau mec a franchement mauvaise influence.    

J'aurais pu appeler n'importe qui, Hippolyte, Ayma, Lennox, mais non. J'avais décidée volontairement de contacter Abé. Ça faisait bizarre d'une part, étant donné que ça faisait déjà quelques jours que je ne lui adressais plus la parole. J'avais de la difficulté à le comprendre, comprendre la raison de notre dispute ou plutôt, sa crise d'adolescent. Ça me déchirait le coeur, malgré tout. Même si j'aurai voulue pleurer, rien n'aurait coulé. Mon coeur était en béton, j'laissais pas paraître de sentiment de l'extérieur. Aussi froide que d'la glace. On se faisait du mal depuis tellement d'année. Abélard avait été le premier mec que j'avais réellement aimée. En fait, il avait été le premier dans tout. On avait vécu tant de trucs tous les deux. Des hauts comme des bas. Finalement il y avait eu cette rupture et j'avais compris, que c'était la meilleure solution. Abélard était un de mes meilleurs amis, mon plus vieil ami. Pourtant, on continuait de se faire mal sans arrêt. Si y'avait pas de dispute, c'était pas normal en gros. Je gardais toujours ma tête appuyée contre le mur, en écoutant Abélard. Il allait arriver dans 30 minutes. Great. Je souriais, en mettant fin à ce bref appel. Je sautais en bas du comptoir, puis j'ouvris la porte de la salle de bain.  Je venais déposer mon verre sur une table et me dirigeais vers une pièce où j'avais posée mon manteau. Je l'enfilais avant de regarder de nouveau mon portable. Ma tête tournait de plus en plus, le verre que je venais de boire faisait son effet. J'attendis ici 30 minutes. On était venu m'offrir un autre verre pendant que j'attendais, charmante attention. Un homme vint me chercher, m'annonçant que quelqu'un était venu me chercher. Ce quelqu'un, c'était Abé. Je suivais l'homme jusqu'à l'entrée et il pris un parapluie. Il ouvrit la porte, je passais la première devant lui. Il me suivait et il plaçait le parapluie en haut de ma tête. Il avait intérêt d'faire ça oui. On arrivait finalement à la voiture, malgré que je titubais un tout p'tit peu. Pas beaucoup hein. J'ouvris la portière, m'installant sur le siège et ça, sans remercier le mec. J'avais droit au regard de Schueller qui voulait à peu près tout dire. « Qu'est-ce qu'iiil y a?  » Disais-je en cherchant la ceinture à l'aveugle.

Je devrais lui en vouloir, ne même pas décroché à cause de l'affront qu'elle m'a fait mais je le sais au fond de moi elle me manque quand même. Potter c'est un repère dans ma vie, elle fait ressortir un bon coté en moi même si je suis pas le genre hyper sympa comme mec. Mais voilà, je me fais pas prier je réponds à mon téléphone comme si de rien était. J'entends sa voix et même sans la voir je le sais, elle est pas au top. Je ne peux pas la laisser comme ça. Et final peut etre qu'il y a encore de l'espoir pour qu'elle rejoigne le bon coté de la force. Fini les débilités infondées comme là. Je prends le volant après lui avoir dit un bref j'arrive et qu'elle ne bouge pas. Je la connais, une fois je l'ai cherché plus d'une demi heure alors qu'elle pleurait au téléphone en mode "Bébé j'me suis perdue" fort pratique pour moi surtout quand elle me lisait mal le nom des rues bref les femmes et leur sens de l'orientation. Autant qu'elle reste avec un employé. Je roule assez rapidement, il fait moche mais je ne veux pas qu'elle reste trop longtemps seule. Quand j'arrive je la fais appeler et j'attends qu'elle arrive. Son état est bien pire que ce que je pensais elle est déchirée. Je ne dis rien je prends sur moi même si je n'en pense pas moins, son nouveau mec a une vachement bonne influence sur elle quoi ! J'espère qu'elle n'a pas été parler à ma mère dans cet état elle serait choquée et se dirait que j'ai bien fait de la larguer ou que franchement elle se remet mal de notre rupture. Enfin elle plane et moi je fais comme d'habitude je prends sur moi faisant comme si je ne ressentais rien alors que je boue clairement. Elle ose me demander d'une voix guillerette ce qu'il y a. J'hallucine, je fronce les sourcils avant de reprendre "Rien, ton nouveau mec à juste une sacré influence sur toi apparemment pour que tu finisses dans cet état" ouais là ça doit être le pire que je la vois. Je reprends "Si t'as besoin de vomir, pas dans ma voiture je te préviens tu me le dis et je m'arrête." ouais parce que les odeurs merci ce serait une raison pour la vendre si cela arrivait clairement et je la mettrais plus cher en expliquant qu'il y a eu les défections d'une reine dedans !     

J'pouvais pas rester indifférente face à tout ça, me dire que tout allait bien ou irait bien. J'en avais marre de cette situation, marre de constamment me prendre la tête avec Abélard pour des choses complètement stupides. On finissait toujours par se disputer, peu importe la raison du pourquoi du comment. Notre dernière dispute qui datait de lundi, je ne l'avais pas compris. Je m'étais réfugiée dans les bras de Wade et dans le sexe pour oublier Abélard. Wade m'apportait un truc que Abélard n'arrivait pas à combler et j'parlais pas des sentiments. C'était assez clair sur ça, j'étais bien physiquement avec Forbes, point barre. Quand j'étais avec Wade, je pensais pu du tout à lui. Ça faisait du bien. Avec Abélard, c'était compliqué. Ce besoin constant de se faire du mal, de se rabaisser. Plus ça allait et plus c'était pire. Je n'avais pas été super sympa avec lui ces derniers mois mais j'crois pas que je méritais d'être traitée comme une merde. Ça me faisait de la peine, malgré tout. Il fronçait les sourcils en entendant ma phrase, tout en me regardant. Ah, dit dont. Il recommençait! Non mais c'était une blague là? Je fronçais à mon tour les sourcils, avant de finalement tourner la tête pour attraper la ceinture. Je riais, ironiquement. « Mon mec n'a rien à voir là-dedans.. puis qu'est-ce que ça peut t'faire si je bois? T'es pas mon mec, toi. »  Je venais attacher la ceinture avant de relever doucement la tête vers lui, en le défiant du regard. « T'es jaloux, c'est ça? » Franchement, c'était quoi son problème là maintenant? J'avais même pas envie de me rereredisputer pour j'ne savais quoi une énième fois. J'appuyais ma tête contre la vitre, en regardant ailleurs. Je regardais un lampadaire au loin, j'évitais de le regarder. Voilà que maintenant il me suppliait de ne pas vomir dans sa voiture. Je fermais les yeux, en soupirant. « La ferme,  j'ai mal au crâne.. Démarre la voiture. » Il était hyper chiant ce soir, mais vraiment chiant quoi. 

Je ne sais pas ce qu'il nous arrive avec Ariana. D'habitude elle est toujours de mon coté et moi toujours du sien. On a toujours trouvé un équilibre elle et moi et aujourd'hui tous part en vrille, on s'engueule tout le temps. J'ai l'impression de la perdre un peu plus chaque jour, qu'on arrivera jamais à se retrouver comme avant et au fond de moi ça m'fais du mal parce qu'elle est un pilier. Ca fait des années qu'elle est dans ma vie, depuis notre rencontre jusqu'à encore aujourd'hui et la voir là a jouer, à boire, a sortir avec des putains de drogués. Je la reconnais pas. Et je crois qu'elle ne me reconnais pas non plus. Malgré moi j'ai changé, tout le monde me le dis. Je bois presque tous les jours, je fume des cigarettes et j'essaie d'oublier chaque jours que mon petit frère n'est plus là. Ce coté je m'en foutiste et violent, c'est ce qui me permet de rester en vie je crois. Si je connaissais le bon coin comme en Belgique, je pense que j'irais me battre pour rien, de l'argent même si je n'en ai pas besoin mais pour extérioriser tous ça. Des combats de rue illégaux ou j'sais pas mais un truc qui me permette de penser à autre chose. Du coup j'bois un peu chaque jours. Heureusement ce soir je n'ai pas eu le temps de me servir un verre qu'elle m'a appelé. J'arrive pour la prendre et son état m'énerve. Parce qu'elle mérite tellement mieux au final. J'peux pas rester indifférent face à elle, quelque part au fond d'elle, c'est ma Potter, sans doute un peu perdue mais là quand même. On s'fait du mal, j'crois que c'est comme ça qu'on sent qu'on est encore important pour l'autre mais ça nous détruit tous les deux. Je lui dis ce que je pense, je n'y vais pas par quatre chemins. Elle me rembarre je serre les dents avant de reprendre "J'suis pas ton mec non moi j'te tire pas vers le bas. Ce que ça peut m'faire ? Tu pourrais te faire embarquer par n'importe qui mais à part ça franchement je vois pas." C'est mal barré pour un trajet en voiture tranquille. Elle me défi avec ses yeux et je soutiens son regard avant de reprendre "Qu'est ce que ça peut te faire ?" une question par une question parade imparable. Je finis par allumer le contact de la voiture ralant un peu en lui disant qu'elle n'avait pas intéret a vomir parce que là ça irait mal et elle me rembarre une fois de plus. Je lève les yeux au ciel et reprends "Pousse tes jambes" j'accède à la boite à gants et j'attrape mon paquet de cigarette, j'en sors une, je l'allume. Si elle n'est pas contente c'est la même chose. J'entrouvre ma fenêtre assez pour que la fumée ne reste pas trop dans l'habitacle mais que je ne sois pas non plus trempé par la pluie et je passe la première pour quitter ce lieu de débauche assez énervé contre elle et ses conneries.