L'alcool fait oublier tes conneries / SLOAN&JAMES

Sloan & James

"L'alcool a été fait pour supporter le vide de l'univers, le balancement des planètes, leur rotation imperturbable dans l'espace leur silencieuse indifférence à l'endroit de votre douleur."

J'avais besoin de parler. De me saouler pour ne pas penser ä certaines choses. J'étais un homme heureux, qui se considérait comme chanceux. Cependant il y avait beaucoup de poids sur mes épaules. Sans dire qu'Harley venait d'apprendre mon secret et d'en plus de ça durant une soirée j'ai crue bien faire en protégeant une amie alors évidemment le gars d'en face ne s'est pas loupé. Je savais me battre, davantage lorsque j'étais saoul et que je ne sentais pas réellement mes blessures au point d'oublier cette sensation et de passer à autre chose. Sauf que là, c'était différent. Je soupirai d'une manière exagérée en pénétrant dans le bar plutôt vide vu l'heure mais qui ne tarderait pas à se remplir des gens comme moi, qui veulent tout bonnement mettre de côté à quel point c'est dur de retenir ces bons vieux démons. Je dis cela, sauf que j'allais rejoindre un ami. Je lui avais proposé tantôt de nous retrouver et de nous isolés de nos vies respectives en bavardant de choses qui ne seraient aucunement passés dans notre quotidien. Une genre de pause, si on veut parfaitement préciser la chose. Les quelques blessures sur mon visage témoignaient que ma dernière bagarre n'était pas à prendre à la légère mais honnêtement je n'en tenais pas cause. Ce soir, c'était le moyen de laisser faire le boulot de l'alcool. En rentrant dans le bar, je fais voyager mon regard sur les alentours en scrutant si mon ami était déjà arrivé. Peine perdue, j'étais toujours en avance donc c'est comme une petite habitude que j'ai. En me précipitant vers l'extérieur je cale une clope entre mes chaires masculines en l'allumant l'embout pour respirer cette fumée toxique qui crée une putain de dépendance des plus horribles.  J’ai passé une journée assez basique, une journée de cours où j’emmerdais les gens et parfois j’essayais d’être une bonne personne en donnant mon soutien à celles qui le méritent ou même qui à mes yeux sont si hauts que je me tordrais en deux pour leur facilité la vie. Adossé contre le mur du bâtiment, ma main libre se plantait dans les fins fonds de la poche de mon jean légèrement troué, le froid arrivait à dépasser ma veste en cuir ainsi que mon pull. J’avais qu’une foutue hâte c’était qu’il arrive et que nous commencions notre soirée. Je sais que depuis que je suis en couple je sors peu, mais avec honnêteté, je n’en ressens pas le besoin. Je crois même que je me suis calmé à ce niveau et ce n’est pas pour déplaire à Harley. En parlant du loup, je lève mon regard brouillé par la fumée dansante, je fis signe à Sloan afin qu’il me retrouve entre quelques passants et personnes buvant un verre dans le même établissement. Sloan était un ami, depuis quelques temps d’ailleurs. Il a toujours été là, et j’apprécie sa simplicité et son honnêteté de dire les choses face à face. On ne s’est jamais vraiment posé des questions sur la vie de l’autre, même si nous étions toujours préparés à recevoir l’autre à 4h00 du matin sans poser aucune question. « Hey poto. » J’aborde un sourire agréable, lui laissant une poigne amicale ainsi qu’une fine tape sur son épaule la plus proche.

S a n i e

Spoiler:

Depuis quelques semaines, Sloan ressentait le besoin de sortir et de se vider la tête. Sa séparation avec Charline fut assez pénible à vivre, autant par l'absence mais aussi par la façon dont les choses s'étaient terminées entre elle et lui. Cette dernière l'avait quitté pour aller vivre avec un autre mec et peu de temps après, elle quittait le pays. Blessé et attristé par une telle nouvelle, l'Eliot ne savait pas vraiment comment faire face. Il avait perdu sa mère cet été et voilà qu'il perdait, sur un malentendu, la femme qu'il avait aimé. C'était incompréhensible pour lui, il préférait passer à autre chose et oublier, c'était certainement la meilleure des solutions à faire. Ce soir, il était de sortit, son pote James lui avait envoyé un SMS pour s'avoir s'il était disponible. Il n'avait pas cherché à comprendre plus loin et avait accepté sa proposition, se disant que de toute façon, c'était toujours mieux que de déprimer tout seul dans son immense chambre d'hôtel ou de pourrir la soirée de Dahlia et Noah. Ses pas le menant au bar se faisaient plus ou moins rapides, il faisait super froid dehors donc il n'avait pas forcément l'intention de traîner dans les rues. Habillé d'un simple sweat à capuche Abercrombie & Fich ainsi que d'un jean de marque et de pompes semblables à des baskets, il marchait les mains dans les poches. Il se rapprochait à vue d'oeil de l'endroit indiqué par son pote sur le message. Machinalement, il sortit une clope qu'il déclara en chemin, la fumant plutôt rapidement. Perdu dans ses pensées, il ne prenait pas la peine de regarder autour de lui. Les souvenirs avec sa mère se faisaient plus fréquents, la nostalgie l'avait gagné avec l'approche des fêtes de fin d'année. Il avait du mal à suivre le rythme sans elle mais ne le montrait en aucun cas. Sloan ne laissait absolument rien paraître et pourtant, un tas d'émotions passaient en lui. Sa bipolarité ne le lâchait jamais, faisant de lui un monstre incapable de se géré, obnubilé par le contrôle de lui-même. Lorsque sa clope fut terminée, il la jeta dans le caniveau avant de continuer sa route. Pour une fois, il n'était pas trop en retard, il était même dans les temps. Le bar se dessina devant et un léger sourire apparu sur son visage en voyant James devant. C'était tout ce dont il avait besoin, une bonne soirée avec un mec qui lui changera les idées, qui saura lui redonner le sourire. L'Eliot appréciait particulièrement James qui se montrait toujours présent quand il avait besoin de lui. « Salut vieux, tu vas bien ? » lui demanda-t-il en arrivant à sa hauteur. Les deux hommes échangèrent une poignée de mains avant d'entrer dans le bar et de s'installer à une table. « Bordel il caille dehors ! » râla-t-il en apportant ses mains à sa bouche pour souffler dessus, histoire de les réchauffer légèrement. Il prit place sur l'une des chaises qui ornaient la table, c'était un bar plutôt tranquille avec une bonne ambiance. « Ça fait plaisir d'te voir, qu'est-ce que tu raconte ? » lui demanda-t-il, curieux et soucieux de la vie de son pote. C'est vrai qu'il ne le voyait plus trop en ce moment. C'était dommage.