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« Tu es sûre que tu ne veux pas venir ? » elle te redemande. Pour la énième fois. Tu esquisses un sourire tout en redirigeant correctement ton téléphone portable vers ton oreille. Son entêtement, sa ténacité, ces traits de caractère qui la rendaient exceptionnelle. Singulière. Atypique à tes yeux. Oswald ou encore ce bout de femme caractérisée par son trop plein de gentillesse et qui déborde constamment d’amour et de tendresse. Ton âme-sœur amical. Celle pour qui tu donnerais ta vie. Littéralement.
« J’aurais vraiment aimé venir. Tu me connais, je ne rate jamais une occasion de voir les deux femmes de ma vie. Mais pas ce soir… J’ai une tonne de devoirs à rendre et… Et je n’ai pas spécialement envie de bouger ce soir » tu réitères tes explications, espérant que cette fois-ci elle lâcherait l’affaire. Désorientée. Désemparée. Tes retrouvailles avec Abélard t’avaient complètement chamboulé. Tu devais remettre en ordre tes pensées. Les questions s’accumulaient et elles demeuraient sans réponse.
« C’est vraiment dommage Rhia… On avait prévu une soirée disney avec des popcorns ! Et tu sais quoi, je les ai même pris salés. Comme tu les aimes » elle te balance, juste histoire de te narguer davantage. Tu pousses un long soupir, t’asseyant avec douceur sur ton lit. Tu te fais violence pour ne pas t’endormir. Et pourtant…. Tes paupières se font lourdes. Pesantes. Tu te sens partir. Te mordant la lèvre inférieure, tu te frappes le visage. Reste éveillée Rhia.
« Rhia ? Tu es encore là ? » « Oui oui, profites de James, ça lui fera plaisir juste une soirée entre mère et fille. On se refera ça une prochaine fois, promis » tu réponds, notant dans un coin de ta tête qu’il faudrait que tu marques, quelque part. Parce que tu es certaine que d’ici quelques heures, tu auras oublié. Une mémoire qui te fait défaut. Tu pousses un long soupir. Ton regard déviant vers les tas de bouquins empilés les uns sur les autres sur ton bureau. Irrécupérable que tu es. Incapable de te concentrer. Incapable de penser à autre chose. Il te hante. Et dieu sait à quel point tu le hais. La moindre parcelle de ton corps l’exècre. Tu secoues la tête. Cesse d’y penser.
« ça marche, on se voit demain hein ? Sms-moi si ça ne va pas ! » Tu hausses un sourcil.
« Mais je vais bien Os et…. » Tu te stoppes. Elle venait de raccrocher. Normal. Incroyable cte fille. Mais elle avait réussi à comprendre. Comprendre que quelque chose ne tournait pas rond chez toi. Déposant ton cellulaire sur ta table de chevet, tu finis par t’allonger. Morphée t’attend de pied ferme. Tu tentes de lui résister. Ardemment. Pour au final baisser les armes. Parce qu’au fond, t’es juste une poupée fragile Rhia. Tellement vulnérable.
Tu sursautes, octroyant une rencontre entre ta tête et le mur au passage. « Et merde ! » tu lâches, te massant le crâne, le cerveau complètement embrouillé. Tu es persuadée d’avoir entendu du bruit. La folie ne serait-elle emparée de ton âme ? Cela ne t’étonnerait guère. De nouveau, tu es capable de percevoir ce vacarme. Okay, on frappe à ta porte. Qui que ce soit, tu hais déjà cette personne. Osant te déranger dans ton sommeil, qui pour une fois s’était révélé être reposant. Les coups se font de plus en plus persistants. Incessants. Tu jures. Tu rouspètes. Trainant des pieds. T’espère que ce soit Oswald qui ait finalement décidé de te ramener par la peau des fesses. Ou Adriel. Une personne que t’aimes bien en soit. Et évidemment, lorsque tu te décides à ouvrir ta porte et que tu tombes sur lui, tu la refermes aussitôt. Un cauchemar. Et tu vas finir par te réveiller. Tu te frappes les joues. Avalant difficilement ta salive. Tu prends ton courage à deux mains et tu itères à nouveau ton action. Ouvrant lentement – très lentement – ta porte d’entrée. Espérant qu’il ne soit pas là. Bah merde. Encore présent.
« Samuel » tu murmures calmement. Hébétée. Tu fronces les sourcils. Qu’est-ce qu’il fait là ? Tu ne te souviens pas de l’avoir inviter à te rejoindre. Et encore moins dans ta chambre. Ton cœur cogne violemment contre ta poitrine. Quand tu réalises enfin qu’il est là, devant toi.
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