in the name of love (fourmi)

Je n'avais plus eu de nouvelles de Madisson depuis notre altercation par messages il y a quelques semaines de ça et je refusais d'aller voir Emilia et Athena pour en savoir plus. Je n'avais plus de nouvelles d'elles non plus. C'est douloureux quand même. On était passée d'un quatuor inséparables à des nanas qui se parlent à peine et ça me tue. Jour de congés, alors je me dirige vers la cabot house. Je souris à quelques demoiselles qui sont dans la salle commune et je vois au regard de certaines qu'elles sont persuadées que je suis là pour aller voir Darwin. Je sais qu'il crèche ici, dans la chambre de Khalilah.. Et c'est là que je me dis que j'aurais peut être pas du venir. Mais zut. Je ne suis pas là pour lui et je ne veux pas me pavaner devant la demoiselle, surtout que je sais qu'elle est enceinte de lui. Je me dirige vers la chambre de ma cabot de fourmi et je frappe. " Madi t'es là ? " Si elle est toujours escort, elle doit encore être là, elle doit se reposer parce qu'elle a du rentrer tard hier... J'espère qu'elle n'a pas dépassé les limites du respectable... Je l'espère réellement.

@Madisson L. Galloway

Disparue ? Presque, en effet. Il est vrai que je n'avais pas vu grand monde depuis un moment. Athéna et Emilia en coup de vent à la Cabot House ainsi que les autres filles – vu l'heure à laquelle je rentrais – et pour ce qui est du reste des gens, je faisais en sorte de les esquiver magnifiquement. En particulier Andrew et Austin. Pour une fois, j'avais de la chance car j'arrivais parfaitement à ne pas les voir. Je passais mes nuits à travailler et j'avais bien du mal à suivre les cours en ce moment. C'était la même chose pour les fêtes étudiantes, etc. Je devais avoir l'air d'un zombie et c'est pour cela que j'avais décidé de sécher les cours aujourd'hui. En réalité, je n'avais même pas entendu mon réveil et j'étais bien trop fatiguée pour arriver à me lever. Ronflotant tranquillement, j'étais bien enroulée dans ma couette alors que j'entendais une voix m'appeler. « Mh.. » râlais-je en restant bien au chaud. Si c'était une rose, ce n'était pas le moment de venir m'embêter. Sauf qu'en me répétant ces mots dans ma tête.. Je reconnus la voix. Sa voix. « Kyky ? » soufflais-je doucement en me tournant vers elle. Papillonnant des yeux, je sentais déjà que mon sommeil était foutu et j'espérais simplement que mon ouistiti préféré n'était pas venue pour me faire la morale. J'étais trop épuisée pour ça et je n'avais pas envie de pleurer..

Je suis comme ça avec mes amies. Je suis du genre sur-protectrice et ça peut être plutôt étouffant pour elles. Mais là, je m'inquiète beaucoup trop pour ne pas venir voir Madisson. Je pourrais continuer ma route et ne pas lui porter le moindre intérêt parce qu'elle ne m'a jamais recontacté mais je connais sa détresse, je la comprends et je m'en veux presque d'avoir attendu si longtemps pour me pointer ici, à la cabot house. Je monte les marches et vais jusqu'à sa chambre. La dernière fois que je suis venue ici, c'était pour récupérer les clichés des photos compromettantes de Cole qu'Ivy avait... Et ça ne s'est pas vraiment bien terminé. Enfin, je frappe et je ne me gêne pas pour tourner la poignée de porte et voir si c'est ouvert. C'est le cas. La petite voix endormie de Madisson me parvient et mon coeur se serre. Je pose mon sac à main par terre et m'approche doucement d'elle. " Oui c'est moi " Soufflais-je en me mettant assise par terre, devant son lit, au niveau de sa tête. " Ça va mon coeur ? " Demandais-je en passant ma main sur sa chevelure brune. Elle me manque, ma fourmi d'amour. " Je suis désolée de t'avoir crié dessus la dernière fois " C'était pas le bon moment et puis... Voilà quoi. Mais ça n'excuse rien, je dois arrêter de m'emporter quand mes amies ont besoin de moi. Ouai, je dois être là pour elles. Je dois être là pour Madisson...

Me rappeler de notre dernière discussion ne me plaisait pas beaucoup. J'étais venue lui parler pour avoir de l'aide, pour qu'elle comprenne que j'étais au fond du trou depuis le mariage où je m'étais prise une balle et.. J'avais eu en retour de la colère de sa part. Chose que je comprenais parfaitement. Je n'étais pas stupide au point de voir que ce travail n'était pas sain, mais.. Ayant perdu mon autre job et ayant un trou à la place du cœur, je n'avais pas d'autre choix que celui-ci. Mes meilleures amies étaient presque toutes absentes en ce moment.. Sauf Kyla qui venait me rendre visite. Si j'étais heureuse ? À un tel point que vous ne pourriez même pas le comprendre. Mes yeux fatigués et mon corps endolori ne pouvaient exprimer mon bonheur, mais mon petit cœur meurtri battait la chamade. Sa voix me berce alors qu'elle se rapproche de moi avec cette grâce qui n'appartenait qu'à elle. Ouvrant un peu plus les yeux vers elle, je lui adressais un fin sourire épuisé. « Je suis K.O. » murmurais-je. « Je n'ai même pas réussi à me lever ce matin pour aller en cours.. » avouais-je, honteuse. Ses caresses m'apaisent alors que la suite me serrait le cœur. « Ce n'est pas à toi de t'excuser » lui dis-je en plongeant mon regard dans le sien. « C'est moi qui fais n'importe quoi.. » tentais-je en sentant ma gorge se nouer. Je n'avais pas envie de pleurer. « Mais je gère hein.. » mentais-je tout bas en évitant son regard, de peur qu'elle voit mes pupilles briller bien trop forts. J'avais besoin d'aide, de quelqu'un qui puisse me faire remonter à la surface car je touchais bientôt le fond. J'avais tout penser : quitter les Cabots, quitter ILH, partir je ne sais où toute seule, sans prévenir personne. Tenter de prendre un nouveau départ, sans personne..

Laisser les gens que j'aime souffrir, c'est vraiment mal me connaître. Je ne supporte pas ça, je ne supporte pas que mes amis soient mal et qu'ils souffrent. Si je pouvais leur prendre leurs souffrances, je le ferais sans soucis aucun. Manque de bol, c'est impossible. Mais je peux les aider à aller un peu mieux, à se décharger un peu alors c'est pour ça que je vais voir Madisson. Je vais la voir parce qu'elle me manque, parce que je veux m'assurer que rien de grave ne lui est arrivé mais aussi parce que je sais ce qu'elle traverse. Ce moment où on se dit qu'on a plus le choix, qu'on vaut plus grand chose... Je l'ai vécu et je ne le souhaite à personne, vraiment personne. Assise aux pieds de son lit, ma main dans ses cheveux, je souris légèrement. Elle est KO. Normal. Enchaîner les soirées et les cours... Pas la grande idée. " Dormir de temps en temps, c'est pas bien grave " Soufflais-je comme pour la dédouaner, comme si sécher les cours c'était pas très grave alors que ça l'est, surtout à l'approche des examens... Je l'écoute, lui souris légèrement et quand elle dit qu'elle fait n'importe quoi, un léger rire glisse entre mes lèvres. " Au moins on est d'accord là dessus " C'est pas dis en critiquant, ni en la pointant du doigt mais d'une voix douce et calme. Elle fait n'importe quoi mais on a tous besoin de faire ses erreurs non ? À son mensonge, je fronce les sourcils et me redresse. Je la pousse un peu dans son lit et me cale avec elle sous les draps après avoir enlevé mes chaussures. " T'es pas obligée de me mentir Madi " Je resserre mes bras autour d'elle et embrasse son front. " Mais t'es pas obligée de me parler non plus si tu veux pas. On peut rester là comme ça si tu veux " Soufflais-je tendrement. On est jamais obligé de parler. Je suis là pour elle, elle peut se laisser aller, pas besoin de mettre des mots sur tout ça...

Mon cerveau avait un peu de mal à réagir sur le fait que mon ouistiti d'amour se trouvait près de moi. Il fallait vraiment que j'arrive à trouver un juste milieu entre le travail et les cours, sinon je ne serais pas capable de finir l'année. Autant dire que je le vivrais très mal si je venais à foirer le moindre examen. Ayant pris littérature en domaine mineur pour cette année, je n'avais pas le droit à l'échec. Mo esprit étant encore embrumé, je faisais tout ce que je pouvais pour rester concentrer sur ma belle Kyla. Je me souvenais un peu notre dernière discussion à l'hôpital : elle veillait sur moi, à aller râler sur les infirmières pas super agréable avec moi, à me proposer de me marier avec elle et de me parler de mes peines de cœur. Sur ce dernier point, j'avais ériger une énorme carapace autour de moi et le fait de travailler chaque nuit et d'aller en cours la journée ou de rester cloîtrer à la Cabot House me permettait de ne croiser personne. Surtout pas Austin ou Andrew. « Tu me feras un mot d'absence, maman Kyky ? » souriais-je, totalement dans le coton. Par la suite, j'avouais ne pas être exactement – du tout – sur le bon chemin et le fait qu'elle soit d'accord me laissait.. perdue. « ça me permet d'arrêter de réfléchir.. » murmurais-je à demi voix. Parce qu'au plus mon esprit est focalisé à faire certaines choses, au moins j'avais le temps de penser à ce qui me faisait du mal ou me travaille encore et encore dans ma pauvre petite tête. Et je fis comme je le fais depuis que je sortis de l'hôpital, je mens pour me conforter dans ma carapace. Voyant ce qu'elle souhaitait faire, je me décalais pour lui laisser une place à mes côtés. Ses mots me serraient le cœur. Je n'avais pas honte de mentir et je ne m'en cachais encore moins.. « C'est plus facile que de dire la vérité à haute voix » soufflais-je en nichant ma tête dans son cou, venant me coller telle une sangsue à elle. Je ne pourrais dire depuis combien de temps je n'avais pas eu une étreinte aussi sincère.. Ah si. Souvenir à ne pas se rappeler. « Si on ne parle pas, je vais me rendormir et tu vas me tuer si je te ronfle dans l'oreille » m'amusais-je en baillant discrètement contre elle. Je rattraperais mes heures de sommeil plus tard, j'avais envie de profiter de sa présence et de son étreinte si rassurante et protectrice autour de moi.

" Un mot d'absence ? Va falloir que j'invente une excuse bien dégueux pour qu'on ne te pose aucune question... Intolérance aux lactoses et après un bon gros yaourt, t'es restée deux jours collés sur les toilettes "Je lance ça de la manière la plus normale qui soit avant d'exploser de rire. Non mais n'importe quoi ! De toute façon, on est à l'université et à moins d'avoir un mot du médecin, ils n'en auraient rien à foutre de leurs excuses. Bon et bien, semblerait que maman Kyky aille draguer un docteur bientôt... Leigh ferait l'affaire, aucun doute là dessus. L'ambiance changea rapidement. J'avais laissé de côté les rires et les blagues pour me glisser avec elle dans le lit et la prendre dans mes bras. Ça faisait tout autant de bien que d'être comme ça non ? Pour moi oui en tout cas, y a pas à dire. Je souris légèrement à la brunette, embrasse son cuir chevelu et soupire. " C'est sur. Mais dire la vérité c'est se rendre compte de ce que l'on fait... " Et c'est pas plus mal pour tout dire. Elle se rendra compte que sa vie part en free-style le plus total et qu'elle doit faire attention, se reprendre en main avant que ça finisse vraiment en live. Ça serait dommage. Elle mérite tellement plus, tellement mieux... Je me battrais pour elle, pour toujours, quoi qu'il arrive. Ouistiti&Fourmi para la vidaaaa. Je l'écoute et souris. " Qui te dit que c'est pas moi qui vais te ronfler dans l'oreille ? " Demandais-je en souriant. Je resserre légèrement mon étreinte autour d'elle avant de m'endormir doucement. Rien de mieux qu'une petite sieste entre amies...

RP TERMINÉ