jaspée ◘ me after you

me after you
— with jaspée

Ce n'est pas le temps idéal pour sortir. Tu avais posé tes valises sur le seuil des Etats-Unis que déjà toutes les caméras du monde entier annonçaient la tempête Hermine. Elle dévastait tout sur son passage. Hermine n'avait pas manqué d'heurter les quelques fondements de ta vie. Quelle mauvaise foi ! Tu sers le manche de ta valise en la glissant doucement sur le sol de marbre. Une princesse avait quitté Harvard plus d'un an et demi que déjà, elle revenait en aventurière. Tu ne savais où aller. Toutes tes cartes bloquées et tes maisons réquisitionnées jusqu'à nouvel ordre. La seule solution fut de contacter une personne a laquelle tu pouvais toujours essayer de faire confiance. Jasper. Tu savais que vos derniers débats n'avaient pas été du tout repos, mais tu n'étais pas dans une optique de te ressasser le passé. Tu avais besoin d'un endroit où te réfugier et d'entre tous, la compagnie de ce dernier n'était pas si terrible. En reconnaissant cette figure emblématique de ta vie, tu descendais ta paire de lunettes de soleil sur le bout de ton nez. "Toujours à l'heure, tu n'as pas changé Ellington".Tu cachais un sourire nerveux derrière ton écharpe en laine.

me after you
— with jaspée

J'ai eu un sms, et je suis là. C'est comme ça avec les personnes qui ont compté, on ne tient pas rigueur du temps qui passe, on oublie qu'on n'est plus dans la vie adverse. J'ai oublié ta couleur préférée, mais retient ton parfum. Je n'ai peut-être pas le cœur fiable, mais mes épaules le sont. J'ai failli, un nombre incalculable de fois, mais tu le sais, que je serai là à la réception de ton avion. Les mains dans les poches, les yeux azurs qui cherchent. Ca fait longtemps qu'ils ne t'ont plus cherché. Ca serait mentir de dire que mon ventre ne subit pas une certaine oppression, et que l'appréhension ne nourrit pas mes pensées. J'crois que j'en suis à espérer que tu ai du retard. Allez Hermine, laisse-la dans son pays. Laisse-moi un peu de temps. Et tu surgis, alors que mon regard se perdait sur quelqu'un d'autre. Une éternelle rengaine. J'inspire vite de l'air, et mes lèvres surprises se transforment vite en un sourire spontané. "Toujours à l'heure, tu n'as pas changé Ellington" J'ai vieilli. J'ai enduré. Moins bien rasé, les traits légèrement plus tirés. Mais je suis toujours, et indiscutablement à l'heure. « Ôte donc tes lunettes, on est pas dans une télé-réalité. » Sourire railleur, l'Ellington. Comme si c'était normal. Comme si ça ne me perturbait pas du tout. Du tout. Je retombe sur un sujet qu'on connait, moi qui me moque de tes habitudes princières. Se penche, et dépose un baiser sur la joue féminine. A peine, effacé. Parce que tu ne sais pas quoi faire de ton grand corps, idiot. « L'Amérique te manquait ? » C'est la première des questions, il y en a des centaines derrière mes lèvres. Et mes prunelles s'attardent sur tes traits, se rappellent.

me after you
— with jaspée

« Ôte donc tes lunettes, on est pas dans une télé-réalité. » Son sourire laisse une trace sur ton cœur. Tu t'en rappelles parfaitement de ses traits qui te faisait sourire et même tant de fois pleurer. De ses lèvres qui t'ont embrassé. De cette bouche qui t'as aimé et que tu as détesté. De ses envolées de parole qui ne cessent de retentir dans le mot 'amour'. Le goût amère à disparu, il semble l'être. Mais là, juste à cet instant...la clarté de son regard, le bleu de son océan te ramène en arrière. A cet amour de jeunesse, parce que tous les deux vous n'êtes plus si jeune. Adultes...oui des adultes idiots et nostalgiques. Tu l'observes un peu de trop, derrière tes lunettes. Elles sont une protection envers lui, un moyen de te protéger de son être. Puis, tu le sens venir avec ses petits pics sur ta personne. Une princesse, tu étais...tu l'es toujours dans le sang, mais un peu moins que celle d'avant. "Ne me sous-estime pas ! bronches-tu. Tu remontes ta paire et tu ris doucement. "Tu devrais être content d'être en face de la princesse héritière de Monaco.." Tu fais la révérence en riant. Quel privilège, ouai...Le genre à mettre une relation en péril avant même qu'elle n'existe ?  « L'Amérique te manquait ? » Tu hausses les sourcils..."Non, Jasper, c'est toi qui me manquait..." , tu imites une voix sensuelle. Tu le regardes un instant puis tu ris, un rire qui ne s'arrête pas en tapant sur son épaule. "Ö mon Dieu ne me dit pas que tu y crois ?!". Tu ramènes ta paire de lunettes sur tes cheveux ondulés.

me after you
— with jaspée

"Ne me sous-estime pas ! Tu devrais être content d'être en face de la princesse héritière de Monaco.." T'observes faire cette révérence, un sourire amusé aux lèvres. Tu l'observes dans son cinéma, c'est comme si elle n'était jamais partie. Croise ses bras contre son torse, l'observe de toute sa hauteur. « Tu parles d'un honneur ! » Tu le sais, que moi et les titres, ça fait deux. J'aime pas ça.  Ces conneries de royautés ne te vont pas. T'es plus belle quand t'es sans couronne. Tu devrais pas rire de ça, Lomée. D'ailleurs, ça emprunte légèrement le sourire adverse. Juste à peine, juste une seconde. Le temps pour l'homme de prendre le dessus sur le sentiment passant. Si tu savais comme je mens encore mieux qu'avant, maintenant. "Ö mon Dieu ne me dit pas que tu y crois ?!" Un espèce de rire se limite à ma gorge, dans le genre tellement bien simulé qu'on pourrait croire que ça m'a vraiment distrait. Parce qu'il faut bien donner le change dans cette entrevue surnaturelle. « Ca manquait de crédibilité, je dois dire. » Je force le trait jusqu'à laisser pointer un énième sourire, mes prunelles te quittant pour regarder ta valise, puis la sortie. J'aime pas cette conversation. J'aime pas me rappeler que t'es partie, et dans quelles circonstances. J'aime pas tout ce qui s'est passé après. « Je suis censé te conduire quelque-part ? » Je ne sais pas où s'arrête mon rôle. Hausse un sourcil, interroge le regard de la belle. « Ou c'est moi ta destination finale ? » Parce que je sais pas pourquoi, mais j'le sens pas, ton plan là. Y a aucune bonne raison pour que tu sois ici, seule, sans toute ta clique de ton royaume, et on sait tous que mes beaux yeux ne t'ont jamais ramené.

me after you
— with jaspée

« Je suis censé te conduire quelque-part ? » "A vrai dire..." Tu lèves les yeux en sa direction, puis tu te mords la lèvre inférieure. « Ou c'est moi ta destination finale ? »...Ô Ellington, vous avez toujours les mots pour paralyser, toujours. Jasper, tu es trop rationnel. Tu analyses toujours les situations. Moi, je les vis et tu les subis. Je t'emmène toujours dans mon tourbillon d'émotion. Un an auparavant, cette même phrase aurait eu une consonance...différente. Tes yeux se ferment quelques instants avant d'acquiescer de la tête..."Héberge-moi, tu soupires,...juste le temps de récupérer l'un de mes appartements". Tu rouvres tes paupières. Je ne te demande pas ce que ça te fait. Je ne te demande pas...Je ne veux pas le savoir. J'ai tellement surpassé cette épreuve de séparation seule que tout le reste m'est égale. Ton choix final a été fait...et tu l'as choisis elle. "J'ai besoin de toi en cet instant...". Mais, je réalise que tu fais toujours parti d'un peu de ma vie. Un petit bout que je dois toujours partager avec toi. Un bout influencé par toi et tout ce que tu es. Tu détournes ton regard "Ne me demande pas pourquoi Jasper... demande ce que tu veux, mais pas ça...". chuchotes-tu. Sois juste fidèle, fais ce que tu n'as pas pu faire avant. Je n'ai pas envie que tu me vois comme une princesse déchue. Je préfère quand tu me vois titré, respectée. Comme cette Lomée d'un temps passé. Trop noble pour être accessible : trop peu conforme à ton monde. Laisse-moi le temps de m'apprécier sans frein, libre comme l'air.

me after you
— with jaspée

"Lomée.." C'est une espèce de plainte qui prend allusion d'un soupire. Salomée, ne fait pas ça. Pas en sachant que j'ai trop de regrets, trop de remords, pour pouvoir refuser ton asile entre mes bras. Et n'y vois là que l'expression de cette bonté que tu connais. Je n'ai pas que des vices. Je ne suis pas que cet homme qui vague entre trop d'eaux. Qui n'a pas choisit, c'est faux. Qui a choisit de ne pas choisir, alors. Qui t'as laissé partir, qui n'a pas pardonné, qui a finit par céder au passé. Mais tu sais, j'ai été punit pour ça. Et tu me dis que tu as besoin de moi. Et moi, je peux pas refuser. "Je veux pas savoir, je m'en fous." C'est faux, mais j'invente, pour toi. "C'est pas le problème." T'as qu'à me dire que t'es poursuivi par je ne sais quelle mafia, et ça sera toujours le fait de t'avoir chez moi qui me fera le plus peur. Je m'en fous, de ce qui te poursuit. Je sais que les mots viendront quand tu le souhaitera. Mais ça. J'ai pas le temps de me faire à l'idée que tes traits surgissent dans mon présent. Tu veux me poignarder de souvenirs. Qu'on se retrouve face à face, réveil ou soir, comme si c'était inédit. Tu t'en rappelles, que dans nos plus belles versions, nous avions déjà partagé quatre murs ? Là, on est une version avec bande effacée. Deux inconnus qui se sont connus, il y a longtemps. Je pose un silence, quelques secondes. Alors que je sais que je suis déjà foutu. "J'ai une chambre d'ami, ça devrait le faire." Mon appartement est grand, je m'en félicite, la tout de suite. "J'aurai rangé, si j'avais su que je ramenais une fille à la maison." Qu'il s'amuse légèrement, d'un sourire railleur. Prend sa valise, se dirige vers sa voiture. "Tu m'auras vraiment tout fait, princesse." Du meilleur au pire.