NEVE KAPRIILIAN ► camila morrone

La sonnerie retentissait. Tu prenais une grosse bouffée de cet air qui t'entourait comme pour te régénérer de l'intérieur, comme si ça allait te motiver. Tes parents avaient misés toutes leurs économies sur toi, eux qui avaient toujours voulu faire parti de cette classe dont vous n'aurez jamais les capacités d'en être un jour membre. Tu venais d'intégrer cette prestigieuse école privée de Miami où tous les grands parties de la ville y avaient placés leurs enfants. Parmi les filles qui se pavanaient avec leur derniers vêtements ou sacs de grands couturiers, ces garçons qui se vantaient entre eux des vacances plus extravagants les uns que les autres, il y avait toi, simple fille de majordome et d'une mère au foyer, aînée d'une famille de cinq enfants, tu n'étais vêtue que d'une simple robe courte de prêt-à-porter, que tu avais mis plusieurs semaines à pouvoir acheter enchaînant les petits boulots de ton âge tel qu'allait acheter du pain pour la vieille d'à côté ou bien tondre la pelouse du voisin d'en face. Une mèche rebelle qui venait s'aventurer sur ton visage que tu remettais rapidement derrière ton oreille et tu étais partie pour commencer ta première journée de cours dans cette école où tu n'avais aucun repère, mais des rêves de gloire pleins les yeux, avec la fierté de parents comme motivation.

Des gloussements, des chuchotements, des regards pleins de moqueries en ta direction, tu perdais ton air fière à mesure que tu traversais le hall principal du lycée. Tu savais très bien que tu n'étais pas des leur et que ça en gênait pas mal, en l'occurrence la gente féminine depuis que tu avais posé tes mains sur l'homme le plus prisé de l'époque, un certain Gareth, un fils de que tu n'aurais jamais pensé un jour devenir ton petit-ami, un peu comme un rêve éveillé, la pauvre fille avec le riche, celui qui la sauvera de cette vie misérable. Tu peux ravaler ta fierté. Ton regard venait se déposer sur une blonde platine refaite de tous les côtés alors que tu étais en train de déverrouiller ton casier. Tu la regardais de haut en bas avant d'ouvrir ton casier en levant les yeux au ciel. Des photos tombaient à tes pieds. Ton regard qui se plaçait sur ces dernières relevant par la suite ton regard vers ton rangement voyant que les mêmes photos étaient accrochées un peu partout. Un coup que tu recevais tout droit en plein coeur. Si ça peut te rassurer c'est un dieu au lit.  Ton corps se paralysait sur place, entendant alors des rires dans ton dos, l'ensemble du lycée qui se réjouissait de la scène qui s'offrait à leurs yeux. Un trou béant invisible au coeur. Comment avais-tu pu croire ne serait-ce une seconde qu'un homme comme lui aurait pu être intéressée par toi. Tu y avais cru. Après deux ans. Trop aveuglée par tout le bonheur qu'il avait pu te procurer. Tout ces moments qui ressurgissaient à cet instant précis à la surface. Souvenirs qui ne faisaient qu'empirer ton état. Les larmes qui rendaient ta vue de plus en plus floue. Fermant la porte du casier, tu voulais arrêter cette souffrance, comme si tu allais te réveiller de ce cauchemar et que tu allais pouvoir te réconforter dans ces bras dans les secondes à venir. Tout devenait floue, les rires qui se faisaient plus intenses, les regards plus insistants sur toi, tu plaçais tes mains sur ton crâne n'en pouvant plus. Trop de pression. Tu sombrais. Arrêtez ! Un cri. Tes affaires qui venaient s'éparpiller sur le sol. Les larmes qui coulaient, tu t'empressais vers les toilettes de l'établissement sous les rires incessants. Ton reflet dans ce miroir que tu n'arrivais pas à regarder, tes mains qui ne cessaient de frapper cette tête. Ton poing qui venait finalement rencontrer le miroir. Des morceaux de verre qui se projetaient un peu partout devant toi. Un liquide chaud qui coulait le long de ta main continuant son chemin sur ton bras. Un cri qui s'échappait de tes lèvres. Tu venais te recroqueviller sur toi même à terre, n'ayant plus aucun contrôle sur ton corps. Tu ne seras jamais à la hauteur Neve ! Jamais ! Des coups que tu te donnais à toi même comme pour te punir. Tu sombrais dans un sombre néant que tu n'avais jamais connu. Néant qui allait devenir une habitude dans ta vie.

U.C