LENA AMBER COLLINS ► teresa palmer

« Maman, maman, Dylan il a dit que je n’étais pas normale ! » « Hein ? Pourquoi il t’a dit ça ? » « Parce que je n’ai pas de papa ! D’ailleurs, pourquoi moi je n’ai pas de papa ? Pourquoi on n’est pas une famille comme les autres ? » Suite à ces mots, j’avais vu le visage de maman s’assombrir quelque peu. Elle qui d’habitude était toujours souriante, là voici qui ne souriait plus. M’invitant alors à la rejoindre sur le canapé, elle avait ensuite repris la parole pour s’adresser à moi « Tu as eu un papa ma puce… mais… mais il est mort quelques mois avant ta naissance, dans un incendie, alors qu’il tentait de sauver de ses parents. » ainsi donc j’avais eu un papa moi aussi, mais ce dernier était mort quand j’étais encore dans le ventre de maman ? J’aurai pu demander à maman pourquoi elle ne m’avait pas dit que papa était mort, mais voyant à quel point elle était triste de parler de lui, je m’étais contentée de l’enlacer et de lui faire un gros bisous, avant de disparaître dans ma chambre pour jouer avec mes poupées.

Jusqu’à l’âge de quinze ans, nous n’étions que toutes les deux maman et moi. Enfin sans compter mes grands-parents et la sœur jumelle de maman, bien entendu. Très fusionnelles, je savais que je pouvais tout lui dire, elle me comprendrait forcément et saurait me conseiller. Mais malheureusement, tout cela a changé quand elle a rencontré cet homme. Un homme avec qui je m’entendais très bien et que j’étais heureuse de voir en couple avec maman jusqu’à que… j’apprenne que ce dernier était déjà papa et pire encore, qu’il était le père de mon premier amour. Autant dire que lorsque j’ai découvert ça, j’ai prié secrètement pour que maman n’épouse pas son petit ami. Pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que je ne voulais plus rien avoir à faire avec ce garçon qui m’avait fait tant de mal. Maman n’était pas au courant de ça, mais ce dernier m’avait laissé tomber du jour au lendemain sans aucune explications.

Quand j’ai appris que j’avais été acceptée à Harvard pour l’année d’après, il y a sept ans de cela, j’étais la plus heureuse des jeunes filles de dix-sept ans. J’allais enfin pouvoir étudier dans cette université que je rêvais d’intégrer depuis des années et surtout je n’aurai plus à vivre sous le même toit que mon ex petit ami. Malheureusement, c’était trop beau pour être vrai. Etant encore mineure, maman avait décidé que toute la famille irait vivre à Boston et mon ex ayant lui aussi été accepté à Harvard, irait avec moi à l’université. Super ! Moi qui voulait m’éloigner de lui… c’était totalement raté. Aujourd’hui ça fait sept ans que je suis une étudiante à part entière de cette grande université et même si mon ex fait partie du paysage, je fais comme si de rien était et je l’évite au maximum. Oh on pourrait croire que ma vie est parfaite racontée comme ça, mais elle ne l’est pas vraiment.

Déjà, j’ai dû faire avec la mort d’un bon nombre d’amis, lors des attentats en 2013, puis j’ai dû me battre pour ne plus avoir peur de sortir de chez moi une nouvelle fois, après avoir été prise en otage, avec d’autres étudiants, au sein de l’université, en janvier 2015. Mais s’il n’y avait que ça… Non la pire des choses qui puissent nous arriver, m’est arrivé ce satané 19 mars 2015. Ce jour-là, après deux semaines dans le coma, suite à de nombreuses crises cardiaque, ma maman est décédée. Quand c’est arrivé, j’ai cru que jamais je m’en relèverai, je me suis coupée de tout le monde pendant un an et demi, sauf de mes amis de « confrérie » et de mon beau-père. Puis un jour, je ne sais pas comment, je me suis sentie soulagée d’un poids et j’ai réussi à reprendre ma vie en main. Non, contrairement à ce que certains peuvent penser je ne parle pas du fait d’avoir repris mes études, puisque que celles-ci, je ne les ai jamais arrêtées. C’est sans doute l’une des choses qui m’a aidé à tenir et qui m’a empêché de sombrer, d’ailleurs.

Non, quand je disais que j’avais décidé de reprendre ma vie en main, c’était surtout parce que, sur un coup de tête, j’avais décidé de reprendre contact avec les personnes qui étaient venus à l’enterrement de ma maman, mais aussi parce que j’avais décidé de reprendre contact, avec les personnes qui se trouvaient, en quelques sortes à mes côtés, quand ma maman avait fait ses attaques. Aujourd’hui, je leur suis reconnaissante d’avoir été là pour moi, malgré ma fuite et je ne les remercierai jamais assez de m’avoir aidé à ne pas couler, durant les jours qui ont suivi les nombreuses attaques dont a été victime ma maman, ainsi qu’après son décès. Bref, pour en revenir à ma vie d’aujourd’hui, comme je le disais tout à l’heure, je suis aujourd’hui étudiante en septième année de théâtre, mais aussi en septième année de français, d’espagnol et d’anglais et tout se passe plutôt bien. Côté cœur, comme certaines personnes le savent, je suis toujours célibataire mais rencontrer mon âme sœur, n’est pas du tout ma priorité. Et oui, pour le moment, je me préfère me concentrer sur mes études, draguer, m’amuser, faire la fête, mais je n’ai aucune envie de retomber amoureuse. Du moins pas dans l’immédiat en tout cas. Puis pour terminer, en sept ans j'ai réussi à me faire pas mal d'amis et je suis très loyale envers eux. Si jamais l'un d'entre eux à un problème, je serai toujours là pour lui venir en aide et ça ils le savent très bien.