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Un mois depuis ton agression et tu faisais encore des cauchemars à propos de ce soir là. Tu ne dormais plus que très peu, ayant peur de fermer les yeux et de te rejouer la scène, encore et encore. Tu ne dormais que quand ton corps n'en pouvait plus. Et tu mangeais encore moins. Ces derniers jours, tu t'étais décidée à aller voir un psy mais pour le moment, ça ne marchait pas vraiment. Parce que t'étais bloquée, parce qu'aucun mots ne voulait sortir de ta jolie petite bouche lorsque tu te retrouvais devant lui ou bien même allongée sur le divan. Parce que t'avais ce problème de confiance qui t'empêchais de te confier à des inconnus... Parce que t'arrivais pas à en parler. Parce que ça te faisait peur d'en parler. Raconter cette histoire, c'était comme la revivre. C'était comme ressentir à nouveau la peur qui t'avais envahie alors que cet inconnu t’immobilisais contre la portière de ta voiture. C'était comme réentendre ses paroles viles, pleines de menaces et de mauvaises intentions. C'était frisonner de dégoût alors qu'il baladait ses mains sur ton corps. La gifle. Et puis tout le reste. Et surtout Sloan. Cet inconnu qui passait complètement par hasard dans cette ruelle et qui t'avais sauvée. Sloan et sa violence. Sloan et son accès de colère. Cet inconnu qui avait tabassé de ses poings ton agresseur, le mettant KO avec toute sa rage. Sloan qui pète ta vitre. Sloan aux multiples facettes. T'étais vraiment troublée par cet homme et par tout ce qu'il dégageait. Il ne te laissait pas vraiment indifférente et tu ne savais pas du tout quoi penser de lui. Presque un mois plus tard, Sloan était venu de lui même, pour prendre de tes nouvelles. T'avais pas pu lui mentir. T'avais pas pu lui dire que tout allait bien quand tout allait mal. Alors que ça se voyait au fond de ton regard, à ta silhouette amaigrie et au teint de cadavre que tu cachais derrière une tonne de maquillage. Non, rien n'allait. Ta vie entière était partie en vrilles. Tu ne la maîtrisais plus. Tu ne te maîtrisais plus et t'avais tout déballée à Sloan. Sloan compréhensif. Sloan spontané. Sloan persuasif. Et c'est de cette façon que vous vous étiez envolés pour New York le temps du week-end. T'avais accepté sa proposition, sans trop savoir pourquoi. Peut être que t'avais juste besoin de vraiment te changer les idées ? De changer d'air, de ne plus penser à rien le temps d'un week end. T'essayais au maximum de ne pas montrer à quel point il pouvait te troubler... T'essayais de ne pas être trop proche physiquement de lui, aussi. Maintenant effrayée par ce contact pourtant si simple, si naturel. Mais par dessus tout, t'essayais de passer au dessus de tout ça et de profiter du week end qu'il t'offrait. Cela faisait déjà quelques heures que vous étiez arrivés dans Manhattan. Et puis Sloan avait décidé de t'emmener quelque part, pour passer la fin d'après midi, ainsi que la soirée. Sans rien te dire. T'es pas vraiment une fan des surprises mais t'essayes de ne pas réfléchir ce week end. Tu veux te laisser aller, tu veux oublier. Mais pourquoi tu veux pas me dire où est-ce qu'on va à la fin ? demandais-tu, d'une petite voix. Un peu agacée, un peu amusée. T'essayais de deviner, en vain, où est ce que ton sauveur avait décidé de t'emmener. Tu le suivais de près, ne voulant pas te perdre dans la foule de cette grande ville qu'est New-York. Tu veux même pas me donner un indice, rien qu'un tout petit ? T'affichais un petit sourire sur tes lèvres, preuve que même si tu savais pas, ça t'amusais quand même au fond. T'observais tout ce qui se passait autour de toi, tout ce qu'était New-York. Dans cette ville où tu aurai pu vivre si tes parents n'avaient pas divorcés. Toujours aussi fascinée par cette façon qu'avait les américains de tout voir en grand. J'espère au moins que j'ai la tenue adéquate pour l'endroit où on va ! t'exclamais-tu, riant légèrement. Et cette dernière phrases, c'était du Lisa-Rose tout craché. Celle que t'as un peu oublié depuis le soir où vous vous êtes rencontrés.
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