Héméra H.Teixeira ► Bella Thorne

On dit que mon pays est pauvre ! Que nous sommes les demandeurs, ceux priant les voyageurs de déposer dans leurs chambres d’hôtel des objets pour nous soutenir. Nous reflétons la misère.  À écouter  les étrangers, les Cubains sont ceux qui veulent des restes des plus riches. Qu’elle belle image qu’on nous colle à la peau. On ne pourrait pas dire à un juif qu’il cache son argent dans les murs ou bien que tous les Français se promènent avec un béret et une baguette sous le bras. Vous voyez le genre ! Les images classiques qu’on colle aux autres nationalités ! Alors, vous imaginez ma mère qui a immigré au Cuba ? Une Portugaise quittant la richesse de son pays pour celui de son époux ! Mais, bon ! Je ne suis pas rancunière pour les clichés que vous nous imposez ! Je trouve que les caricatures qui nous suivent sont hilarantes. Bref, ce n’est pas le sujet…vrai ? Vous aimeriez connaitre qui je suis, où je suis née, qui était mes premiers amours, mes premières peines d’amour, etc.  Mais, je ne voudrais pas tout veux dire mon histoire. Elle est ennuyeuse !  Si nous allons plus loin, vers ma maturité ?

Je suis née le 17 juillet 1991 dans la belle ville de Pinar Del Rio à Cuba. Lors de ma naissance, j’ai eu en cadeau les traits de ma mère et les yeux de mon père. Un couple dès plus charmant. Teresa, une Portugaise avait délaissé et abandonné sa famille bourgeoise pour rejoindre celui qui lui avait volé son cœur. José, un simple jardinier. Choisissant ainsi la pauvreté au sens de la famille. Leurs amours naîtront deux enfants, Antonio et Héméra. Deux bambins qui seront considérés faux jumeaux à la plus grande tristesse de sa mère. Elle délaissera alors son travail de coiffeuse pour élever ses enfants à la maison. Laissant ainsi son époux comme seul revenu.

Héméra sera la travaillante, celle apprenant plus rapidement et voulant foncer dans la vie. Désirant et enviant les plus riches pour une simple raison, une meilleure éducation scolaire. À ses yeux, elle voulait sortir de ce pays. Ce n’est donc pas pour rien qu’elle tentera le tout pour le tout.  Commençant à quatre-onze ans à travailler dans un marché comme vendeuse de fruits. Plaçant son argent de coter afin de se payer des cours privés.  

Mais, tristement son argent disparu lorsque son frère trouvait son pot sous son lit. Il profitait de ce petit trésor pour le dépenser à sa guise. En ignorant les sentiments de rancune qui se formait chez Hémé. Son rêve disparu ! Elle avait beau pleurer et le menacer, mais rien n’allait changer.  Malgré ses dix-neuf ans, elle ne pouvait plus rien faire !

Cependant, sa mère anéantie devant le chagrin de sa fille fit un acte de bravoure. Elle téléphona ses parents pour  lui demander de l’aide. Ceux-ci  proposèrent à leurs filles de payer, mais il avait un prix à payer. Héméra devras ne jamais qui est le généreux donateur pour ses études et elle devrait rentrer dans une université réputer aux États-Unis et y immigrer. Ce qu’elle fit à ses vingt et deux ans. Il lui a fallu près de quatre ans pour avoir le statut d’immigrant, trois ans et des sommes d’argent dont elle ne rêvera jamais. Héméra ne voulait pas simplement avoir un passeport d’étude, mais un réel. Elle délaissait alors son frère qu’elle avait renié, ses parents et ses amis en autre sa vie.  Remerciant jour après  jour son généreux donateur, le remerciant et souhaitant le remercier en personne. Grâce à lui, elle peut connaitre le rêve américain. Mais avec de nombreuses difficultés, car immigrer dans ce pays n’est pas chose facile.

Mais, le pire fut les examens de rentrée. Étant intelligente, mais nerveuse, elle avait étudié des mois et des mois enfin de réussir. Héméra voulait intégrer Princeton, Harvard et même l’université de Miami et même Stanford. À ses yeux, les États-Unis signifiaient une meilleure éducation. Elle fut toutefois refusée à Princeton et Stanford, mais approuvée à L’université de Miami. Ce n’est qu’un soir assis sur son lit dans son un et demi, qu’elle regardait la lettre d’Harvard sur la table. Elle se souvenait de cette journée horrible, de sa migraine due à l’épuisement, son ventre qui ne voulait garder aucune source d’énergie, ses nombreux allers-retours à la salle de bain. De remplir les demandes lui fut un cauchemar, mais d’ouvrir l’enveloppe fut le pire. Elle retira doucement le papier en le dépliant. Ses yeux parcouraient le texte et sa voix se propulsa dans l’appartement. Se levant sur son lit, elle criait de joie en remerciant le seigneur de sa béatitude. C’est ainsi qu’elle débuta sa vie d’étudiante.