Maëlys&Noah - Je ne suis pas un boomerang.

Je ne suis pas un boomerang.

Ce qu'elle peut me mettre en rogne. Avec son message sorti de nul part, comme s'il était écrit Mère Thérésa sur mon front. J'en veux à Maëlys, je lui en veux terriblement. J'ai toujours eu la sensation de courir après un fantôme avec elle, de m'épuiser à essayer de connaitre quelqu'un qui ne voulait pas d'moi. Et j'déteste être comme ça, j'déteste être le soumis, celui qui en chie, celui qui cherche à provoquer l'intérêt de l'autre. Le soir de la Cole Girls Party, j'ai vu rouge. Quand devant moi, elle a prit la défense de cet enfoiré de Wade. J'me suis senti humilié, déstabilisé. J'étais convaincu qu'elle et moi avions un truc spécial, et voilà qu'elle fait passé le dernier des abrutis avant moi. Et puis j'suis pris, trop pris, dans ma tête. Avec tous ces messages, tous ces reproches. J'ai l'impression de m'étouffer sous une montagne d'accusation et j'voudrais juste dire à tout ce qui m'en veulent d'aller se faire voir. Je suis Noah Arjen d'Aremberg, je ne m'excuse pas de mes frasques, si l'envie m'prend de m'barrer sans donner la moindre explication, je le fais. Je le fais et ça ne regarde personne. J'suis dans le canapé de Kyla et Kali à m'agacer contre ce téléphone que j'voudrais envoyer s'exploser contre le mur. Quand le dernier message de Maëlys m'interpelle, m'arrache un haussement de sourcil. J'me redresse sur mes deux jambes précipitamment, lis deux fois attentivement. Qu'est ce que Cole a bien pu lui faire ? J'ai beau être en colère contre elle, il n'en reste pas moins que Maëlys est ... Maëlys. Un peu spéciale à mes yeux, et que je ne veux en aucun cas qu'on la touche ou s'approche d'elle. "Qu'est ce que Cole t'a fait ?", ais-je envie de rétorquer m'imaginant d'avance le pire. Avant de soupirer, et de simplement lui envoyer l'adresse d'un café pas loin de l'appartement. Habillé de mon costume, je n'attends même pas sa confirmation pour m'y diriger. Une boule au ventre, j'crois que je n'ai pas vraiment envie d'entendre ce que Cole lui a fait.

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Je prends des nouvelles depuis que je suis de retour, d'ailleurs tu devais même pas savoir que j'étais parti je présume, t'en avais strictement rien à foutre.. Moi par contre ça me rongeait de ne pas savoir où tu étais passé, et pourquoi on avait pas reparlé depuis cette fichue soirée de merde? J'avais pris la défense de Wade parce qu'il était mon ami avant d'être mon ex, et qu'il subissait le sort de cet escroc de Cole. Je le détestais à l'heure actuelle de tout le mal qu'il m'avait fait. Suite à cette révélation, tu voulais certainement en savoir plus et de vive voix, tu me donnais rendez-vous dans un café au centre de Cambridge, je m'y rendais rapidement. Ne prenant pas le temps de changer de vêtements, j'étais vêtue d'un large pull en laine noir, d'un jean slim et de bottes fourrées. Glissant une main dans mes cheveux pour les mettre en arrière, j'appréhendais ces retrouvailles, qu'est ce que j'allais pouvoir te dire? La vérité? Toute? Non, j'voulais pas briser une amitié, c'était pas mon but. Puis tu n'allais pas me croire. Mais la vérité devait être dévoilée, j'en avais assez que ce soit toujours les mêmes qui payent.. Arrivée au café, je te guettais devant, m'approchant de toi J'suis là.. on va à l'intérieur? Je meurs de froid.. je n'osais même pas t'offrir un baiser ni quoi que ce soit, de peur de me prendre un vent monumental. Tu étais capable du pire, puisque le jour où l'on s'était rencontré, tu avais agis comme un parfait connard. Je poussais la porte de l'endroit pour ressentir une vague de chaleur, ça faisait drôlement du bien.

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J'sais pas quoi penser de tout ça, du fait qu'elle m'écrive, du fait qu'elle revienne vers moi. Puis j'savais bien qu'elle n'était plus à Harvard, j'suis Noah, j'me renseigne sans arrêt sur toutes les personnes qui ont à voir avec moi de loin ou de prés. Elle non plus, elle n'a pas laissé de message. Elle a disparu et le dernier truc qu'on a partagé c'est un putain de sentiment de colère. J'ai envie de la faire galérer autant qu'elle m'a fait galéré, peut-être qu'il est grand temps que ce soit elle qui s'mette à me courir après. J'saurais pas expliqué pourquoi cette fille m'fait cet effet. Pourtant, elle n'a rien à voir avec celle que j'ai l'habitude de fréquenter mais ... j'sais pas. Est-ce que je l'aimais vraiment bien, ou est-ce que c'est juste parce qu'elle résistait ? J'en sais rien. J'l'ai toujours trouvé belle, toujours dis qu'elle était physiquement la plus belle fille de l'université. Puis l'fait d'savoir que Cole ait pu ... Ah. J'peux pas y penser. J'veux pas y penser. J'en ai assez de m'retrouver dans les histoires des uns et des autres et d'payer les pots cassés. J'la vois arrivé et j'prends à peine le temps d'la regarder pour ne pas être troublé. C'est bizarre, ça fait tellement longtemps. J'réponds pas à sa question, m'contente de soupirer et la suit à l'intérieur de l'établissement. J'balayais des yeux l'espace avant de désigner une table libre au fond d'un signe de tête et de m'y diriger. Je m'installe, face à elle, et prends sur moi pour ne pas exploser : "J'vais pas passer par quatre chemins, faire comme si je t'en voulais pas. Alors vas-y, je t'écoute. Qu'est ce que Cole t'a fait ?". Mon coeur bat vite. Et c'est un euphémisme.

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Les relations compliquées c'était mon dada mais là il faut dire que nous c'était pire que ça. On s'était rencontré en se rentrant presque dedans en voiture, tu m'avais prise de haut, puis tu t'étais radoucit, tu avais joué les parfaits connards. Puis ensuite on avait appris à se connaître, sur un coup de tête je t'avais rejoins pour partir au Népal, puis on se plaisait, quelque chose entre nous se passait physiquement, une alchimie indescriptible mais ça ne faisait pas tout apparemment. On se prenait la tête pour un rien et la tension montait en flèche en cas de désaccord. Je t'en voulais d'être du parti de Cole, dans ce monde de faux, enfin bon. Tu m'avais demandé de te rejoindre dans ce café, et sans plus attendre et à peine rentrés à l'intérieur, tu me demandais, le regard fuyant. J'vais pas passer par quatre chemins, faire comme si je t'en voulais pas. Alors vas-y, je t'écoute. Qu'est ce que Cole t'a fait ? je relevais mon regard au tien, te demandant d'abord Regardes-moi.. n'évites pas mon regard Noah.. tu avais peur? Pourtant, tu savais très bien toute l'histoire "Si c'est vraiment un ami proche, tu devrais savoir ce qu'il s'est passé entre lui et moi.." juste ces mots là, ça devait t'énerver, ça reflettait un rapprochement physique entre un homme et une femme, et j'espérais égoistement que ça te fasse chier. J'étais peut-être rêveuse hein. J'attrapais la carte des cafés et autres dégustations de l'endroit. J'suis pas ici pour foutre la merde entre vous ni quoi que ce soit. Saches simplement que ce qu'il fait n'est pas forcément net et très propre.. il s'était servi de moi pour rendre jaloux Wade, en ne pensant pas un seul instant que je m'étais peut-être attaché à lui à un moment donné. Bref, te voir en face de moi me perturbait beaucoup..

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Difficile de s'contenir. Il y a cette partie de moi qui a réellement la rage contre Maëlys, et cette autre qu'est toute ... troublée du fait d'la revoir. Elle a défendu Wade contre moi. Dans le fond, j'me fiche des raisons qui l'ont poussé à faire ça. Elle m'a juste prouvé cette fois là que je ne comptais pas assez, moins que les autres. Pt-être que j'ai passé mon temps à m'faire des idées, à fantasmer le fait que nous avions quelque chose de particulier alors qu'en fait ... non. J'déteste ça. Ce n'est pas mon genre de m'prendre la tête à ce point pour une fille qui m'fuis, qui fait tout pour s'tenir bien éloigné de moi. Et pourtant là, dans mon ventre, ça grogne. J'sais pas, c'est bizarre de la revoir. Tellement, que je n'arrive pas à la regarder, mes yeux fuyant de la table au reste de la pièce sans jamais croiser les siens. Elle devine que j'la fuis. Ne répond pas, m'demande même de la regarder et ... J'me fige en plantant brutalement mes yeux dans les siens. Ce regard noir, avec cette tristesse quasi imperceptible. J'tente de rester froid, de ne pas m'laisser aller. J'arrête de remuer ma jambe, de bouger dans tous les sens. J'arrête d'être stressé. Elle m'parle de Cole, et j'ai la boule au ventre. Partagé entre l'envie d'partir, d'laisser tomber, et celle dans savoir plus : "Arrête de passer par quatre chemins, dis clairement ce qu'il y a eu". Mes yeux insistent, "s'il te plait". Moins sévère, presque comme si j'la suppliais. J'la regarde prendre la carte mais moi je ne change pas de position, je ne bouge pas, trop anxieux : "Cole est mon ami, ça ne veut pas dire que j'cautionne tout ce qu'il fait. Tu crois sincèrement que je l'aurais laissé faire quelque chose qui t'aurait porté préjudice ?". Je lui arrache la carte des mains pour qu'elle se concentre sur la conversation, presque agacé : "Maëlys ! Dis le clairement, à haute voix. Qu'est ce que Cole t'a fait ?!"

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Je ne suis pas un boomerang.

Qu'est ce qui m'attirait chez toi? Ton narcissisme? Ton machisme? Ton caractère de chien? Ton regard dur et froid? Ton sourire crispé? Tes nombreux tatouages? Je ne sais pas. Je voyais beaucoup de mal chez toi mais contrairement à tout ça, j'étais persuadée que tout ça, c'était qu'une carapace, tu me l'avais prouvé au Népal. Tu avais été doux, rieur, drôle, attendrissant.. Attachant. Je m'étais attaché. Et depuis nous avions un peu perdu nos liens car les cours veulent que ça se passe comme ça. Puis au final, on était pas du même monde, t'étais pleins aux As, et moi j'étais juste une petite anglaise qui avait hérité d'argent de ma famille biologique italienne. Fallait que j'en fasse quelque chose d'ailleurs de ce fric. Tu étais là en face de moi, assis. Crispé et stressé comme jamais je ne t'avais vu auparavant, tu voulais que je t'explique pour Cole, pourquoi il m'avait déçu à ce point. Arrête de passer par quatre chemins, dis clairement ce qu'il y a eu.. s'il te plait je te regardais dans les yeux, tentant de retrouver ne serais-ce qu'un soupçon de complicité. Cette complicité et cette alchimie qui était naturelle chez nous depuis les premières minutes. Cole est mon ami, ça ne veut pas dire que j'cautionne tout ce qu'il fait. Tu crois sincèrement que je l'aurais laissé faire quelque chose qui t'aurait porté préjudice ? préjudice non, enfin peut-être pour ma réputation. Et encore! Je m'en fiche de ce que disent les gens ici.. J'attrapais la carte et rapidement, je la sentais frapper jusqu'à la table, tu me l'arrachais des mains en me fixant. Je déglutissais, ayant peur de ce que tu pourrais faire si jamais je ne t'avouais pas tout Maëlys ! Dis le clairement, à haute voix. Qu'est ce que Cole t'a fait ?! regardant à droite et à gauche, je soupirais légèrement. Il m'a charmé.. Jouant le parfait gentleman, petites attentions, il s'est même pointé à la Cabot House en connaissant le numéro de ma chambre l'an dernier.. Il m'a acheté à une somme astronomique aux enchères Cabots puis.. il a couché avec moi. Il l'a dit à tout le monde, CambridgeSecret l'a su et il s'est gentillement vanter à Wade de ça.. Il a fait ça simplement dans le but de faire chier mon ex. je m'arrêtais. Cole m'a manipulé, je ne suis pas la seule. Je m'attachais à lui Noah.. il m'a juste sali, je.. ça me saoulait tout ça. Wade n'est pas si mauvais que ce que Cole peut te faire entendre.. ça ne serait pas mon ex puis je n'aurais pas gardé de bons contacts avec sinon. Je déteste qu'on se serve de moi comme ça. Cole est.. secouant la tête. Je cautionne pas qu'il puisse faire ça. Puis, t'es pas comme lui toi..

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Je ne suis pas un boomerang.

Je suis nerveux, électrique, foutrement anxieux. Quand je la regarde me dire que Cole a pu lui faire quelque chose de mal, j'oublie que je lui en veux. J'oublie tout, comme si mon cerveau était obnubilé par des images qu'il se refusait à voir. Personne ne touche à Maëlys, strictement personne. C'est comme ça. Je ne saurais pas l'expliquer, pas plus que je saurais expliquer le lien spécial qui s'est tissé entre nous sans que ni l'un ni l'autre puisse le contrôler. J'appréhende amèrement ce qu'elle pourrait me révêler, j'ai un noeud dans le ventre, une boule dans la gorge. Je me montre sévère et dur parce que je veux qu'elle dise la vérité. Même si ça va me blesser, je le sais d'avance. Mais je veux savoir. Et là, c'est le drame. Je reste figé. Les images tournent dans ma tête, je les imagine, j'ai envie de gerber. Mes feux se ferment instinctivement comme s'ils voulaient les chasser. Mes muscles se relâchent, ma tête se baisse. Foutrement déçu. D'être là, face aux querelles d'étudiants. D'en pâtir malgré moi. J'aurais voulu n'en avoir rien à foutre, ni d'elle, ni de tout ça. Mais ça m'importe. Je redresse la tête, silencieux. Ne dis rien quelques secondes. Et je suis tellement blessé, que je cherche à la blesser elle aussi. Réaction stupide. C'est juste que ... je n'assume pas ma jalousie, et dans tout ce qu'elle dit, ce que je retiens, c'est qu'elle a couché avec mon ami. Elle s'attachait à lui de surcroit ? Alors que moi, elle n'hésitait pas à m'envoyer sur les ronces à chaque fois ? Mes yeux se perdent sur la table avant de regagner les siens quand elle finit de parler : "Tu viens de dire il a couché avec moi. Mais toi aussi t'as couché avec lui, il faut être deux, et il ne t'a pas forcé que je sache. Il n'aurait pas pu faire ce qu'il a fait s'il ne t'avait pas plu et ...". Me rendant compte que j'étais entrain d'admettre presque ma jalousie, je soupirais. Avant de reprendre : "En effet, je ne suis pas comme lui. Lui, il a eu le droit à ton attention. Et franchement, peut-être que tu n'as que ce que tu mérite. Je n'ai pas besoin de Cole pour me faire une image de Wade. J'en n'ai rien à faire de leurs histoires". Je me laisse tomber sur mon siège, déçu, n'arrivant même plus à la regarder dans les yeux : "J'espère au moins que t'as pris ton pied", ironisais-je, mauvais, tant j'étais vexé.

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