(Jamie) Lost & Insecure

Lost & insecure
— Starring Jamie

C'était quoi ce merdier qui venait de se déclarer dans ma vie ? Comme si j'avais que ça à faire, en huitième année, de me laisser surpasser par des petites embrouilles et le fantôme de ma mère qui décidait de venir m'embrouiller alors qu'on avait des échanges presque cordiaux depuis des années. La nana devait être devenue alcoolique, c'était pas possible autrement. Elle venait me reprocher la mort de ma sœur et de mon père, maintenant, neuf ans plus tard. Il lui prenait quoi d'un coup ? Elle avait l'impression que je l'avais attendue pour culpabiliser ? La nana qui avait toujours dix trains de retard. Je l'exécrais du plus profond de mon âme. Postée devant le centre commercial, je fumais ma clope tranquillement quand je sentis du mouvement derrière moi. Pas le mouvement que tu es censée remarquer. Non, celui de quelqu'un qui essaie de te voler mais qui n'est pas doué. Déjà au bord des larmes, je fis volte face et j'attrapai au vol le poignet de l'adolescent qui était en train d'essayer de me subtiliser le téléphone dans la poche arrière de mon jean. « J'peux savoir ce que tu fous, petit connard ? » Dans un élan de rage, je l'attrapai par le tee-shirt et je le plaquai contre le mur derrière lui. « Dis-moi ce qui me retient de te foutre la raclée de ta vie, là ? » Putain, mais c'était une blague cette semaine sérieusement ?

Sortant tu centre commercial, tu venais de te procurer un baby phone. Ta folle période d'espoir et de déni continuait. Pour l'instant tu n'avais pas encore la garde de ta fille ni même des temps avec elle chez toi, sous ta seule responsabilité. Mais tu espérais convaincre sa mère d'essayer de se détacher de votre princesse petit à petit, alors tu tenais à ne manquer de rien pour le jour où ça arriverait. Te promettant de jamais te risquer de faire des achats aux heures les plus denses, à la sortie de ce centre commercial, ton attention a été vite attiré par une petite injure laissant présager une sacrée altercation. Tu n'avais nullement loupé le timbre féminin de la principale concernée mais ça n'empêchait tu as été surpris de la virulence des faits. Tu étais incapable de dire si cela faisait suite à un attouchement ou à un potentiel vol, et quand elle l'a plaqué contre le mur, tu t'es décidé à approcher rapidement. Elle allait lu péter trois quatre dent si elle continuait. « Hé ! ça n'en vaut pas la peine. » Ta main s'était posée à l'épaule de la brunette dont tu n'avais pas encore eu le temps de détailler les traits de visage. Apercevant sa cigarette toujours dans sa main, tu craignais qu'elle finisse au cou du jeune homme bien qu'il ne faisait aucun doute que la brunette jugerait ça comme étant bien mérité. « Sérieusement, si vous laissiez le petit connard se remettre un petit peu. Je suis sur que ça lui aura servi de leçon. » Le comportement de la jeune femme t'avait vite intrigué, c'était le cas de le dire.

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Je voyais rouge, mais quand je disais rouge, c'était carrément du pourpre tellement c'était violent. De ma main libre, j'avais chopé l'adolescent au cou tant j'étais en colère. Enfin, je l'avais chopé par le tee-shirt à la base, mais ma main avait glisser jusqu'à s'entourer autour de son cou. J'espérais sérieusement lui foutre la peur de sa vie, ainsi que la honte, pour que ça lui passe l'envie de recommencer. Lui montrer qu'apparemment, il était pas doué dans ce qu'il faisait donc il ferait mieux d'abandonner. Mais j'avais aussi une furieuse envie de lui casser la mâchoire. Juste parce qu'il avait osé s'en prendre à moi au moment où j'avais le plus besoin de me défouler sur quelqu'un et que du coup, ça allait tomber sur lui. Je voyais bien la peur dans ses yeux, la surprise surtout, surpris que je l'ai pris en flagrant délit, et que je me défende. Je m'apprêtais à jeter ma cigarette plus loin pour lui en coller une, une main se posa sur mon épaule. Mon visage furieux se tourna alors vers celui qui osait m'interrompre dans une leçon de vie. Alors du coup, je fulminais deux fois plus. Il essayait de prendre la situation calmement, mais j'étais loin d'être calme et surtout pas rationnelle pour un sou, là. « Mais de quoi je me mêle ? » Pour faire bonne figure, je soulevai l'ado du mur et le replaquai violemment dessus avant de le relâcher. J'adressai un regard noir à l'inconnu et tournai les talons pour éviter un désastre. « Non mais j'hallucine, on défend ceux qui volent en plus maintenant. » Je crois que je venais de vivre la goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Je tirai sur ma cigarette et entrepris de m'éloigner de la scène pour cesser les regards indiscrets, les yeux embués de larmes de colère.

A peine avais-tu prononcé un mot que la charmante femme à tes côtés ses griffes bien en plus encore en plaquant de nouveau le jeune homme au mur, le surélevant presque. Ce n'était pas surréaliste mais presque. Tu ne savais pas du tout ce qui avait pu provoqué une telle rage, mais ça reste disproportionné pour faire à une tentative de vol ratée. En attendant elle avait raison de quoi te mêlais-tu ? « C'était violent, peut-être un peu trop. » As-tu justifié pas certain qu'elle ait conscience de ce qu'elle venait de faire et surtout de l'état très inquiétant dans lequel elle était. Ton s'est posé sur l'adolescent qui a fuit dans la seconde. Il y avait de quoi : entre la honte de son acte et le potentiel choc de cette altercation qu'il n'aurait jamais soupçonné ! A l'opposé se trouvait la jeune femme, à quelques mètres de toi. Tu as fait quelques pas vers elle, sourcils légèrement froncés par incompréhension. « Ce môme devait avoir quinze ans, s'en prendre à une femme ça parait toujours plus simple. A l'évidence .. il est mal tombé. » As-tu dit en t'approchant comme si tu ne te voyais pas partir sans rien dire, et surtout comme si tu ne voulais pas imposer ta présence. Apprivoiser la bête, toujours. Tu avais vu ses yeux plein de larmes et pour le coup tu voyais bien que cette nana était pas dans un état émotionnel recommandable.

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La foule s'était arrêtée autour de moi lorsque je m'étais retournée contre cet adolescent, prête à lui mettre une correction dont il allait se souvenir. Attendez, il fallait lui passer l'envie de recommencer ou pas ? Non parce qu'avec ce gars qui venait d'intervenir, j'avais carrément l'impression d'être la fautive de l'histoire. Pourtant, je n'étais pas celle qui avait glissé sa main dans la poche du jean de l'ado, je n'étais pas celle qui avait voulu prendre ce qui ne m'appartenait pas, sans permission. Si ? Non, je n'étais pas folle à ce point-là, je m'en serais quand même souvenu. Je lançai alors un regard incrédule au grand brun face à moi, sourcils froncés. « J'aurais bien aimé t'y voir. » Je m'écartai, les nerfs en pelote remontés dans la gorge. Mes yeux me brûlaient et j'avais l'impression de ressentir le besoin de sortir de mon propre corps. Au moins quelques minutes. Je me retournai brusquement en faisant tout mon possible pour retenir mes larmes. « Justement, je m'apprêtais à lui montrer qu'il devrait s'en prendre à personne, mais alors en plus sachant qu'il a été secouru par un homme, il va s'empresser de recommencer dans dix minutes. » J'avais besoin de déverser ma colère en ce moment et ça tombait sur tous ceux qui me contrariaient au moins un peu.

A sa place, tu n'aurais peut-être pas été aussi clément que tu avais été en tant que spectateur, c'était certain. En attendant, tu demandais si vraiment tu avais fait ça pour le jeune adolescent uniquement ou si quelque part l'état de la jeune femme ne t'avait pas alerter. Tu le voyais bien, là, à cet instant qu'elle était complètement submergée par ses émotions. C'était comme une forme de détresse mêlant de la colère à de la tristesse. Cela dit elle manqua de t'arracher un sourire en te pariant que le jeune adolescent allait recommencer tout de suite. Non ça n'avait rien de marrant, mais son propos mais la hargne qu'elle mettait à te blâmer, et jouer de ta potentielle conscience. « Ça peut aussi avoir l'effet inverse. C'est la théorie classique du verre à moitié plein. Mais je crois bien qu'il ne reste plus grand chose dans ton verre, toi. » Intrusif, non jamais ! Par contre tu allais forcément t'assurer qu'elle redescendait un peu avant de reprendre ton chemin. Tu voyais bien que rien allait mais c'était une inconnue après tout, tu ne pouvais pas non plus trop mettre ton grain de sel là-dedans. Elle t'avait tutoyé et tu en avais fait de même. Je peux t'inviter à prendre une boisson chaude ? Histoire de tempérer un peu. As-tu demandé, sans trop t'attendre à une réponse positive, mais clairement tu ne te voyais pas rien faire. Tu as sourit légèrement avant d'ajouter. A défaut de ne pas avoir une nouvelle tentative de vol sur la conscience, je peux essayer de t'éviter de commettre un meurtre ?

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— Starring Jamie

Tout m'irritait présentement, même les vêtements qui étaient en contact avec ma peau avaient le don de me faire sortir de mes gonds. Vous savez, ce moment où vous sentez un trop plein de colère et que vous avez la sensation horrible d'étouffer, alors que rien ne serre votre cou ? Alors que vos poumons se portent très bien ? Voilà, c'était ce que j'étais en train de vivre. Et ce petit con immature était venu me titiller de trop près, alors j'avais déchaîné ma colère sur lui. Enfin, j'avais tenté. Ma colère ne baissait pas, elle allait même en augmentant, quand je voyais qu'on me faisait perdre toute crédibilité en moins de deux secondes. « Mon verre est vide depuis bien longtemps, mais merci pour la leçon de philosophie gratuite. » Non mais sérieusement, en plus ça avait l'air de l'amuser. Je ne sais pas ce qu'il trouvait marrant. Moi, ou juste la situation ? Calme-toi Rylie, sinon tu vas lui exploser au visage à lui aussi. Il tentait l'humour et honnêtement si je n'avais pas été dans un tel état, j'aurais probablement rigolé. Mais pas là. « Même si tu me retiens maintenant, rien ne m'empêche de le retrouver plus tard pour finir le travail. » Ouais, je plaisantais vraiment qu'à moitié. « Un chocolat chaud, donc. Ok... » Je tremblais de partout et mes yeux étaient encore embués de larmes de colère, mais j'avais besoin de m'éloigner de là, essayer de mettre cet incident derrière moi pour me concentrer sur mes vrais problèmes.

Non tu n'avais pas le droit de t'amuser de tout ça, ou de chercher à rire avec la demoiselle. Mais elle ne t'aidait pas sur ce créneau là. Tu as d'ailleurs fini par lui répondre des plus sérieusement. Tout le plaisir est pour moi. Donne lui l'envie de te cogner, toi aussi. Ce serait une grande première ! En général on t'aime pour ta tendance à vouloir apaiser l'atmosphère. Tu as toujours été celui qui détendait l'atmosphère, celui qui apaisait, celui qui cherchait un sourire chez tes proches. Là tu étais face à une inconnue mais tu venais de lui éviter de tuer ce gosse, elle devrait t'être reconnaissante pour la vie ! Relevant les mains, malgré le paquet dans l'une d'entre elles, tu te désolidarisais corporellement des intentions de la jeune femme tout en lui disant. Ma foi, tant que ça ne se fait pas sous mes yeux ! Oui en clair tu t'en foutais pas mal. Peut-être que tu avais à faire à une folle en quête de vengeance, qui sait ! En attendant tu venais de lui proposer d'aller prendre une boisson chaude, c'est dire à quel point tu pouvais être confiant et/ou inconscient. La suite des événements le dira. Tu l'a simplement invité du regard et vous avez rejoint le café le plus proche. Tu ne voulais pas mettre de mot sur son état. Tu avais cette délicatesse. Après tout tu ne la connaissais pas. Mais elle semblait tellement à cran que son regard et son corps en témoignaient. Un chocolat pour la jeune femme et un café noir bien corsé pour moi s'il vous plait. Spontanément tu avais privilégié une table à l'intérieur, peut-être à cause de l'état de la demoiselle.

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Face à lui, je restais interdite parce qu'il était en train de s'amuser de mon sarcasme. La plupart du temps, ça agaçait plus les gens qu'autre chose mais bon soit, il trouvait ça drôle. Moi, cette touche d'humour, ça m'empêchait pas de continuer à bouillir de mon côté parce que j'avais un trop plein d'émotions qui s'étaient entassées en moi. 99% de colère, qui-plus-est. Je décidai de ne pas relever parce que sinon, il était possible que je me montre piquante dans mes réponses. A la place, je lui fis part de mon plan de retrouver le gosse plus tard pour lui faire sa fête, et qu'à ce moment-là, il ne pourrait pas m'arrêter puisqu'il ne serait pas là. « D'accord, donc c'était juste le côté témoin au final qui te gênait, pas qu'il se fasse corriger. » On peut dire que ça me rassurait un peu, même si c'était sûrement loin de la vérité. J'étais toujours dégoûtée de l'injustice de quelques minutes plus tôt, mais bon. Même autant énervée, je ne savais pas dire non à un chocolat chaud. On s'installait donc à l'intérieur et je posai mon manteau sur ma chaise rapidement, parce que ma poussée d'adrénaline m'avait fait choper des suées. Posant mes coudes sur la table, je frottai mon visage cerné quelques secondes avant de regarder le jeune homme en face de moi. « Ça fait quoi de prendre un café avec une serial killeuse en devenir ? »