Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityAppel : Noah - Lara
Le deal à ne pas rater :
LEGO Icons 10331 – Le martin-pêcheur
35 €
Voir le deal


Appel : Noah - Lara

Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

I may be hard to take but you can call me fake because i'm vulnerable. So vulnerable, without you.  



Prague. Elle m'a vu mourir plus de fois que les allées d'un cimetière. Ma tête, vaporeuse, éclate à mesure que les jours passent. Moi-même, j'ai la sensation de me décomposer, d'exploser, en mille particules éparses. Rien n'a de sens, pas même moi, pas même ce que je fais. Pourquoi je suis parti de Boston ? J'ai beau creuser, la seule réponse plausible est que je suis un lâche. Je suis lâche, je me résigne à cette idée. J'ai fuis ce qu'il y avait à fuir en pensant que si je restais j'allais crever, et pourtant, je ne me suis jamais senti aussi mort que depuis que je suis parti. Assis sur cette banquette de velours, les yeux troublés par la fumée, je me dépèche au bar, un whisky, du papier. Une lettre écrite à Gabrielle, j'me suis senti pleurer. J'crois que le barman m'a vu, il m'a demandé si ça allait. Comme seule réponse, mes airs suffisants, cette arrogance, et ces billets lachés lestement sur le comptoir avant de déguerpir. Et puis Prague me regarde souffrir. Souffrir l'absence des autres, souffrir ma propre absence. Mes pensées se sont vidées du superflux, je remarque avec amertume que l'essentiel fait bien plus mal. Bien plus mal, parce qu'il sait où taper. Là, dans la poitrine, à répétition, à longueur de journée. Je n'ai pas seulement abandonné les autres, je me suis abandonné moi-même. La lettre pour Gabrielle serrée dans mon poigné, je traine, une clope au bec, comme un damné. J'voudrais que ça s'arrête, ça ne veut pas s'arrêter. Qu'importe où je vais, je ne me sens jamais à ma place, toujours à côté. Je ne sais pas ce que je cherche, ni comment faire disparaitre le vide au fond de moi. Je marche sans canne depuis des semaines, et je jurerais ne jamais avoir autant titubé. L'alcool fait son effet dans ma tête, ceux qui y sont trop habitué le savent, il n'y a plus rien de beau, de marrant, ou de léger quand on boit trop. Tout sonne grave, comme une vague sur la grêve, tout devient plus néfaste, pollué par la blase. Lara cogne dans ma tête, sans que je ne sache pourquoi. Sans que je ne veuille admettre que je sais pourquoi. J'ai récité les mots que je lui avais écrit par coeur, comme pour relever les erreurs, me mettre à regretter. De ne pas avoir laisser d'adresse, ou peut-être que j'ai bien fait. Pourquoi  c'est elle qui vient dans ma tête quand je me mets à trembler ? C'est insupportable. Mon corps habite Prague, mon esprit n'y est pas. Alors pour la première fois, je m'arrête sous ce lampadaire. Sors de mon portefeuille ma puce américaine et l'enfonce dans mon téléphone. Il sonne, sonne, sonne. Des dizaines de messages, des appels en absence. J'étouffe dans mon thorax, je crois que j'angoisse. Mon souffle s'échappe en buée, j'arrache mon gant avec mes dents, et me met à chercher. Le répertoir, le nom de Lara. J'hésite un millier de fois. Je résiste un millier de fois. J'succombe une fois. Et merde, c'en est trop. Même si je n'ai pas cherché à avoir de réponse, je ne me fais pas à ce silence. J'me sens vulnérable, j'voudrais égoistement qu'elle le soit avec moi. Il est 2 heure 40, je suis ivre, désemparé, et probablement stupide. Mais j'appuie sur le bouton vert en fermant fort les yeux.

Le téléphone sonne.



© charney for ilh
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
1er Novembre. Ce soir j’étais allé voir Sloan dans sa suite, et bon dieu ce que ça m’avait fait du bien. En ce moment, j’avais l’impression que rien ne tournait rond. Je ne supportais pas d’être en conflit avec Margot. Elle était comme une sœur pour moi, la numéro une dans mon cœur et ça me blessait de voir à quel point on s’était éloignées.. et tout ça à cause d’un mec. J’en voulais à tout le monde. J’en voulais à Adriel d’avoir craqué pour ma meilleure amie. J’en voulais à ma meilleure amie de m’avoir caché qu’elle était retournée voir Adriel tout en sachant très bien la relation que j’avais avec lui. J’en voulais à Roman de me donner aucune nouvelle, et j’en voulais même au facteur qui était trop con pour toujours passer m’apporter mes colis quand je ne n’étais pas là. Puis je lui en voulais à lui. A Noah. Je lui en voulais d’être parti comme un connard sans même me prévenir, et à cette pensée, je m’en voulais encore plus en me disant que j’étais stupide de penser que je comptais suffisamment pour lui pour qu’il en prenne la peine. Je n’étais rien pour Noah, à par cette pauvre cruche qui était venue le voir à l’hôpital sans aucunes raisons. Une étrangère. Et ce qui était sûr, c’est que c’était ce qu’il représentait pour moi aujourd’hui. Un étranger. Un souvenir, rien de plus. Je me convainquais de ça tous les jours et pourtant, je ne pouvais m’empêcher de penser à la lettre qu’il m’avait écrite. Et que j’avais jetée sitôt lue. Je n’avais même pas envie de m’arrêter sur les mots qu’il avait écrit, de réfléchir à ce que ça me faisait de savoir que je lui manquais. Mais je le faisais pourtant malgré moi. Et ça m’énervait encore plus. D’où la présence de Sloan qui m’avait réellement fait du bien. Je me sentais plus apaisée, moins tendue. Mais en arrivant à la Dunster House, j’avais à nouveau ce sentiment de solitude qui me bouffait. Alors je me coulais un bain pour me détendre, m’immergeant complètement dans l’eau chaude qui me piquait la peau. J’adorais cette sensation, cette impression de fondre sous la chaleur et de sentir mon corps bouger différemment au contact de l’eau. J’étais en train de doucement fermer les yeux quand d’un coup, mon téléphone sonna. Je me redressais et attrapais mon téléphone, faisant clapoter l’eau autour de moi avant de froncer les sourcils en voyant le nom de Noah. C’était une blague. Ma sonnerie vibrait à mes oreilles alors que j’hésitais. Et finalement, presque à la dernière sonnerie, je décrochais. Oui ? demandai-je sur un ton froid en collant le téléphone à mon oreille.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

I may be hard to take but you can call me fake because i'm vulnerable. So vulnerable, without you.  



Stupide ivresse. Mes sens amochés. Les émotions qui gangrènent et ce vide insupportable qui me remplis de part en part. J'veux même plus crever, j'suis juste lasse et leste. De moi, de tout ça, de ces allées-venues insupportables dans ma tête. Les images répétitives, leit motiv de ma condition de lâche. J'ai fuis comme un paria, plus détester par moi-même que par tous les autres réunis. J'ai honte, tellement honte, d'être parti, d'avoir fuis. Moi qui ne jurais que par la loyauté me voilà réduit au rang de sans abris. Pas de famille, pas d'amis. Seul dans les rues de Prague à chercher quelques consolations nocives pour mon corps frêle. Et cet insupportable manque dans le ventre, à gerber, dégueuler, dégoupiller. J'voudrais qu'elle décroche, qu'elle décroche et qu'elle m'entende lui hurler. De se barrer, d'arrêter, de faire ça, de faire ce qu'elle fait. Je suis parti, je ne la vois pas, et elle est plus présente que jamais. Ce n'était pas comme ça que j'avais imaginé tout quitté. J'voudrais en avoir rien à foutre. Mais ça m'importe, tout m'importe, trop, toujours trop. La démesure maîtrisé par un arrogance aiguisé. Seulement voilà qu'elle explose quand il est tard dans la nuit, quand j'ai froid, quand je suis bourré comme un vieil alcoolique trop habitué à ses déboires. Et mes yeux qui se ferment fort, très fort, quand le bip des sonneries retentit de l'autre côté, quand j'devine qu'elle ne décrochera pas le combiner. Pourtant j'insiste, je ne veux pas me résigner. J'insiste, j'voudrais, j'sais pas, savoir que ça lui fait quelque chose. Qu'elle me déteste, qu'elle me hait. Même la haine je la prends, pourvu qu'il n'y ait pas l'indifférence. Et si elle compte ne plus jamais me parler, faire comme si de rien n'était, alors qu'elle s'barre de ma tête en claquant fort la porte. J'me mens, j'me mens encore. Pourquoi ça m'importe ? Elle décroche et son Oui froid me brûle les entrailles. Sa voix, je la reconnais, dans ce qui semble être l'écho d'une pièce vide. J'voudrais pleurer. Comme empresser par le temps qui m'oppresse, j'devine d'avance qu'elle ne voudra pas m'écouter, j'aligne d'une voix molle qui trahit mon ivresse, cette assurance forcée dans la tonalité : "Pourquoi t'es restée quand tu m'as vu tabasser ce mec ? Pourquoi tu ne t'ai pas barré ?"



© charney for ilh
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Pourquoi j'avais l'impression qu'un vide c'était creusé là, dans ma poitrine, en quelques secondes à peine ? Les lettres du prénom de Noah étaient déjà imprimées dans mon esprit alors que je décrochais. Tout d'un coup, je regrettais presqeu de ne pas avoir effacé son numéro de mes contacts. Ainsi, je n'aurais même pas fait attention, et j'aurais certainement laissé mon téléphone sonner dans le vide, sans que cela me préoccupe l'esprit. Mais non. Je cédais, une fois de plus, plongeant à pied joint dans ce mélange d'émotions malsaines qu'il m'inspirait. Pourquoi t'es restée quand tu m'as vu tabasser ce mec ? Pourquoi tu ne t'ai pas barré ? Mes sourcils se fronçaient encore un peu plus en entendant sa voix, alors que mon rythme cardiaque lui s'emballait sans que je ne puisse avoir le moindre contrôle dessus. Il avait l'air bizarre et sur le coup, je me demandais si il n'avait pas bu. Pourtant ce qui prenait surtout le dessus, c'était le poids de ses mots. Et la colère que j'avais envers lui. Qu'est-ce que ça peut te faire ? Pourquoi tu m'appelles ? dis-je sèchement, presque hargneuse. Je le détestais. C'est ça, je le détestais pour de bon.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

I may be hard to take but you can call me fake because i'm vulnerable. So vulnerable, without you.  



J'voudrais qu'elle décroche. Moi aussi, décrocher. Ne pas l'avoir dans la tête, ces images répétitives. De ces yeux que j'connais presque par cœur à sa façon nocive de m'approcher. Et puis ce ton froid qu'elle prend à chaque fois qu'elle s'adresse à moi. J'sais pas pourquoi j'suis comme ça, pourquoi c'est aussi intense pour si peu d'souvenir. Et pourtant, je n'arrive pas à lâcher prise. Elle décroche, j'suis toujours accroché à mon combiner comme s'il en allait d'ma propre vie. L'ivresse martèle mes tempes, j'ai le tournis, j'voudrais hurler. J'sais pas ce que j'cherche avec cette fille, j'veux juste que ça s'arrête. Tous ces bruits dans ma tête, sa voix, son sourire, j'veux plus la trouver jolie, j'veux plus qu'elle me manque, j'veux qu'elle redevienne un fantôme. L'arrogance qu'habille sa phrase me laisse entendre qu'elle m'en veut. Qu'elle n'a pas effacé mon numéro, elle savait que c'était moi. Cela devrait me réconforter ? Pas vraiment. Si elle était en colère, elle l'aurait effacé je crois. Je ferme les yeux une nouvelle fois, me laisse tomber sur le bord du trottoirs, assis par terre comme un vieux type médiocre : "Parce que j'en peux plus de m'poser cette putain de question !". Agressif. Quand ma voix s'afesse en même temps que mes fesses, un soupir, je reprends : "Pourquoi t'es restée ? Pourquoi t'étais là à mon chevet quand j'étais hospitalisé ? ". Plus ferme, plus froid.



© charney for ilh
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Pourquoi est-ce que ça me blessait autant ? Je n'avais pas envie de l'entendre, je n'avais pas envie de lui parler. Je n'avais pas envie de tout ça, car ça ne faisait que rendre plus concret son existence que j'essayai d'oublier et de virer de mon esprit. Sa voix me donnait envie de lui hurler dessus, me rappelant pour la énième fois le fait qu'il avait disparut de la circulation sans même me prévenir. Qu'il m'avait invité à aller voir ce ballet pour finalement me planter comme une pauvre coone. Pourtant, je lui répondais. Je n'étais définitivement pas normale. Je m'énervais, et il commençai à mousser à son tour, terriblement agressif. Je voyais rouge. J'avais envie de le frapper. Et en même temps, j'avais l'impression qu'un trou béant se formait dans ma poitrine en entendant qu'il se posait cette question tous les jours. Et en l'entendant me demander cette fois pourquoi j'étais restée à son chevet à l'hôpital, je me refermais à nouveau. Parce qu'il faut croire que j'étais trop idiote pour te laisser seul dans ta merde lançai-je toujours aussi sèche. Ca sert à rien de m'appeler, j'ai pas envie de te parler. Fais ta vie, je fais la mienne, salut dis-je sur le point de raccrocher.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

I may be hard to take but you can call me fake because i'm vulnerable. So vulnerable, without you.  



J'sais pas pourquoi ça fait ça. Pourquoi d'un coup, j'me mets à m'énerver contre moi-même, à devenir agressif contre elle. J'ai l'impression que toutes mes pensées frustrées sont entrain de m'exploser en pleine gueule. Quand j'entends sa voix, je réalise que c'est concret. Que ouai, elle m'avait manqué, que ouai, j'suis content de l'entendre, que ouai elle est loin, et j'déteste ça. J'déteste ce qu'elle me fait ressentir, j'veux pas, j'veux pas ressentir quoique ce soit. Moi, le coeur, les émotions, tous ces pendentifs de marabout à la con, j'ai fais une croix dessus. J'en ai bavé comme un chien, et plus jamais j'veux que quoique ce soit m'atteigne. Pourtant j'suis là, j'suis là encore, à espérer qu'elle décroche, puis qu'elle ne raccroche pas. A boire ses paroles, à les trouver réconfortante même quand elles ne le sont pas. J'crois que même si elle m'insultait, je trouverais ça réconfortant, parce que ... parce qu'au moins elle serait là, à me parler. J'suis ivre, et j'ai envie d'lui cracher une haine violente à l'oreille. Lui dire de dégager de mon esprit, de claquer fort la porte en sortant de ma vie, d'arrêter d'faire ce qu'elle fait. Que j'lui en veux même, de m'avoir laisser faire, de m'avoir laisser l'approcher. Et pourtant, putain, y a ce truc dans mon ventre qui s'tord, qui m'donne envie d'chialer, quand j'réalise que je donnerais tout et n'importe quoi pour être en face d'elle maintenant. Sa réponse est encore plus froide, encore plus douloureuse. Mes yeux se ferment à nouveau, je n'arrive pas à répondre. Je n'arrive pas à dire quoique ce soit. Un prémisse de silence s'installe quand elle le remplace par une sommation vindicative. Je pince mes lèvres de rage, comme si j'allais foutre un coup de poing dans un mur. Et quand j'réalise que ouai, ouai ça ne tient qu'à un fil, qu'elle va raccrocher, je m'empresse : "Lara !". Et j'enchaine, profitant d'une interstice dans l'élan de coupure : "Je n'ai jamais vu personne d'aussi ... agaçant, d'aussi énervant, d'aussi ... prise de tête que toi, et pourtant j'en ai croisé !". J'disais ça en bégayant presque tant j'étais énervé, avant d'reprendre : "Mais", et j'tente de me calmer, "Mais idiote, non. Ou alors, si t'es convaincue d'avoir été idiote, j'vais te donner raison, rester dans ma merde, et t'laisser raccrocher.". J'réalise qu'elle m'a demandé de faire ma vie, comme si j'avais gâché quelque chose qu'elle et moi n'avions pas vu venir. Qu'elle regrettait même le peu qu'il y avait eu. Et ça, ça me tue. Parce qu'encore une fois, c'est moi qui détruit tout.



© charney for ilh
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité
Je m'en voulais d'être aussi vulnérable. Aussi sensible au son de sa voix, au simple fait de savoir qu'après plusieurs semaines de silence, il était là, quelque part, à l'autre bout du téléphone. J'acceptais pas l'effet qu'il avait sur moi. Je n'aurais pas dû décrocher. Je le savais. Alors pourquoi je l'avais fait ? Ses mots atteignaient quelque chose en moi, autant qu'ils me mettaient sur les nerfs. Oui, j'avais été bien trop conne d'être venue le voir aussi souvent quand il était hospitalisée. D'être restée lorsqu'il me l'avait demandé. Lui ? Il s'était barré sans même me prévenir. Comme un souvenir qui n'avait jamais existé. Le ton de ma voix se durcissait, et j'étais prête à raccrocher, lui balançant le fond de ma pensée dans une dernière phrase avant de commencer à éloigner le téléphone de mon oreille.. quand j'entendis mon prénom, m'agrippant au vol. J'voulais le tuer pour créer cette hésitation qui faisait que je ne raccrochais pas. J'voulais maudire Noah. Est-ce que je me considérais vraiment comme une idiote ? Est-ce que je regrettais vraiment d'être venue le voir tous les jours malgré tout ? « Je.. » commençai-je, avant que ma voix ne se perde, sentant cette faille en moi que je voulais repousser à tout prix. Puis après un court silence: « Tu n'aurais pas dû partir sans rien dire » dis-je durement, avant de raccrocher net.
(Invité)
Anonymous

Préférences de jeu
veritas
Invité
est en ligne
Invité

I may be hard to take but you can call me fake because i'm vulnerable. So vulnerable, without you.  



J'ai la haine, putain de haine étouffante quand j'réalise qu'elle m'échappe. Quand j'prends conscience que sans l'vouloir, je m'étais ... j'sais pas, presque attaché à sa présence. Attaché à elle. Ouai, j'ai envie d'gerber à cette simple pensée. Tout foutre en l'air, tout cassé, les murs, les portes, et ma gueule enlaidie par la fatigue. J'la retiens dans un élan d'panique. J'voudrais dire, tellement pouvoir dire, plus. Plus de choses, et ... j'peux pas. J'peux pas, parce que l'appeler, c'est déjà faire l'aveu de ma vulnérabilité. Ma lettre elle même était une sorte de procession de foi. Coucou, j'suis Noah, et j'suis entrain de t'regarder exactement comme il ne faudrait pas si j'voulais m'préserver. J'me fais berner. Par mes sautes d'humeur, mon coeur foutrement humain. Sensible, trop sensible, pour être complètement éteint. A mi chemin entre deux apsides, je circule, funambule, sur un fil tendu au dessus d'un gouffre. J'la déteste. Reste là. Raccroche pas, je t'en prie. Pour dire quoi ? J'sais pas. J'sais pas putain, mais j'peux juste pas faire comme si j'pensais pas à toi. J'peux juste pas arrêter de penser à toi. J'me mettrais des gifles, des coups de crosse dans les dents. J'arracherais même mes viscères si ça me garantissait l'extinction immédiate des émotions. Son je me retiens, je m'y accroche. J'veux pas que ça s'arrête, qu'elle continue d'parler. M'laisse pas seul, m'fais pas croire que tu pourrais faire comme si d'rien n'était, que t'as vraiment envie que j'disparaisse à tout jamais. J'me tords dans tous les sens même si mon corps reste figé. Et j'ferme les yeux. J'les ferme fort, comme pour enregistrer chaque vibration de voix dans sa phrase. Le bip qui y succède. Mon coeur, putain de cœur, qui rate un escalier. Dégringolé, affalé, tombé comme un cailloux jusque dans mes pieds. C'est affreusement douloureux. La déception, dans sa voix. J'voulais qu'elle me déteste, je l'ai cherché. J'me suis pas rendu compte que je m'étais accroché au point de ne plus vouloir la décevoir. J'aurais pas dû partir sans rien dire. J'aurais pas dû partir ? Ou au moins prévenir ? J'la déteste. J'me déteste. J'sais pas combien de temps j'reste avec le téléphone à l'oreille, comme si j'pouvais encore déceler l'écho de sa voix. J'fixe le vide, imperturbable. Et j'sais d'avance comment ça va s'terminer. Comme si ça n'avait jamais commencé.



© charney for ilh
(Invité)

Préférences de jeu
veritas
Contenu sponsorisé
est en ligne
(Contenu sponsorisé)