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Vilaine comme une chienne dans une bouche dégueu
Linette & Sorrow
Un claquement sourd qui s'étale sur le verre d'une vitre qui lui fait relever la tête de son devoir, stylo en arrêt et ses prunelles qui scrutent le ciel avec un air soudainement ennuyé, cassant son masque concentré et obsédé par un problème qu'elle ne sait pas résoudre. Foutus calculs qui lui semblent bien trop compliqués à présent. Détourne le regard, rien qu'instant sur ce qui l'entoure, la bibliothèque n'est pas déserte, à son grand dam, l'ordre au bout des lèvres, celui qui insurgerait de se taire, de cesser les chuchotis mais elle se sait incapable d'élever la voix, préfère reperdre son regard à travers la vitre où les gouttes ne cessent plus de tomber, cacophonie qui la fait sourciller, soupirer et conclus bien vite sa situation. Cahiers qu'elle enfourne dans son sac avant de se lever, prête à déguerpir de cette pièce dont les odeurs de vieux papiers, de chaleurs humaines lui donnent le tournis. Fracas, un cri qui en fait sursauter plus d'un, pas Sorrow, elle qui baisse simplement le regard sur la fille étaler à ses pieds, l'air effaré ou idiot, elle hésite. Elle esquisse rien qu'un début de sourire à son encontre et Sorrow qui ne la voit peut-être pas, qui la regarde avec indifférence, piétine une de ses feuilles avant de sortir, n'entendant même pas son insulte dans un marmonnement. Peu lui importe les gens qui l'entourent, quelques fois ils n'ont plus d'importances, n'ont aucun poids dans l'univers dans lequel elle arrive à se perdre, fait de rêves et d'espoirs, loin des bruits qui perturbent, loin des châtiments qui lacèrent son âme à chaque seconde. Une lente descente des marches qui bordent la bibliothèque alors qu'elle retrousse la capuche de sa cape couleur bleu nuit, recouvre assez son visage pour qu'on l'oublie, jamais trop pour qu'elle puisse apercevoir les visages sans traits qu'elle oubliera demain. Ne rythme ses pas que d'une musique qu'elle laisse entendre par un écouteur dans son oreille droite, de l'autre le chuchotement de ces gens qui l'entourent, claquements de bottes dans l'eau qui ruissellent toujours un peu trop, l'aboiement d'un chien ou les pleurs d'un enfant, elle grimace. Puis l'eau s'infiltre, la fait frissonner et elle se presse bien vite, cherche un taxi des yeux, rien, d'un côté comme de l'autre n'y trouve plus rien qui ne l'intéresse vraiment, la foule se fait trop dense, trop pour elle. Elle slalome entre les corps qu'elle ne supporte pas, sa capuche qui retombe, laisse dévoiler son visage de princesse perdue, flou total, rien que des images, comme des peintures qu'on étale d'un geste trop vif de la main et elle se sent happée ailleurs. Le noir, le sombre, ,l'odeur infecte de la pisse de pauvre -ou peut-être est-ce de la bière – et le parfum plus léger qui se presse un peu trop vers elle. La tête qu’elle relève pour rencontrer un regard qu'elle ne reconnaît pas directement, temps de latence en son esprit, hausse un sourcil alors qu'elle s'éloigne brusquement, se découvrant coller au corps d'une fille frêle et aux yeux expressifs, plantées dans l'entrée d'un bar qu'elle découvre miteux. Enfer.
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