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NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech

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NOAH ARJEN D'AREMBERG
Nom d'Aremberg. Une des plus anciennes maisons aristocratiques d'Europe. Du duché, il ne reste que quelques hectares de terre autour d'Amsterdam. Pour autant, la dignité de mon père lui vaut une assise politique confortable en Europe et dans le monde. Mon nom résonne comme le bruit d'un verre à pied qui glisse sur une table de marbre. J'ai voulu l'écorcher un millier de fois avant de me rendre compte que grâce à lui, tout m'était permis. Prénom(s) Noah Arjen. Noah est une idée de ma mère. Mon père le déteste. Il le trouve trop doux, trop insuffisant, trop efféminé. Avant ma naissance, mon prénom lui donnait déjà envie de gerber. Il a voulu le durcir en y apposant son nom propre, Arjen. Mais je ne suis pas Arjen. Je ne suis pas mon père. Moi, je m'appelle Noah. La douce brutalité, la caresse violente. Avec un N comme haine. Noah c'est la peine. Âge 22 ans, l'illusion en moins. L'arrogance pour le dire, qu'il est un de ces garnements sans loi ni moral prêt à tout pour le plaisir. Adolescent attardé, rebelle manqué. 22 ans à jouer Noah, le meilleur rôle de sa vie. Date de naissance 7 juillet 1994Lieu de naissance AmsterdamStatut amoureux J'apprécie mes vas et viens de taulard, je ne me force pas à les embrasser. Je ne les écoute que quand elles n'ont rien à dire, quand elles se taisent où se mettent à crier. J'ai jeté mon cœur comme un cailloux dans le lac. Il a ricoché et s'est évanouit. Qu'à cela ne tienne, on n'a guère besoin de cœur pour déshabiller une fille. Moi-même, je n'ai plus l'intention de me déshabiller devant n'importe quelle fille.  Orientation sexuelle MisanthropeClasse sociale AiséeÉtudes majeures Relations InternationalesÉtudes mineures JournalismeJob C'est une plaisanterie ? Choix de groupe #1 Eliot HouseChoix de groupe #2 Eliot House (j'insiste)

 
Eliot House
    Mon père était à l'Eliot House, mon grand-père, et le père de son grand-père avant lui également. Je pense qu'on peut remonter mon arbre généalogique jusqu'à la création de la maison. J'étais prédestiné à en faire partie. J'y ai vécu un an.  Je ne me suis jamais senti autant en communion avec un groupe de personnes. Moi, l'asociale, prenait plaisir à vivre dans cette maison, à traverser le temps, les coups durs et les plaisirs avec mes camarades. J'me suis donné à fond pour la confrérie, parce que la confrérie j'y tiens, bien plus qu'à n'importe quelle fille. Elle a besoin de moi comme j'ai besoin d'elle, la Eliot House et Noah c'est mieux que Rose et Jack, Blair et Chuck ou Barack et Michelle Obama. Je pense être l'archétype du bleu, pas seulement dans mon attitude qui peut souvent paraitre prétentieuse et un brin supérieure, mais surtout dans mes valeurs. La force de l'Eliot House c'est l'origine de ses membres qui les lient bien au-delà de cette université. Je fais partie du ciment, je connais la plupart des Eliots depuis que je suis né et je ne pense pas que ma place soit ailleurs qu'à leur côté.

    Student
    Mon départ soudain d'il y a un mois peut remettre en cause ma motivation, ma loyauté et ma fidélité à la maison. Moi le premier j'aurais refusé quiconque aurait osé abandonner le navire sans prévenir. Je ne demande pas un traitement de faveur. Je profite de mon rang de privilégié et prends le risque de vous dire que ce sera Eliot ou rien.  Je ne peux pas m'envisager une seule seconde défendre les couleurs d'une autre maison. Je ne peux pas. Et puis ma garde robe est principalement faite de bleue et de noir, je ne voudrais pas avoir à échanger mes foulards et mes carrés. Alors, si je ne suis pas Eliot, je serais Student. Je poursuivrai mes études comme mon père me l'a intimité, sans plus prendre part aux querelles de confréries. Être Student, ça sera moins douloureux. Je ne partage pas les valeurs des autres confréries que celles des bleues. Je serais gris, je me plierais à mes envies. Et puis je me souviendrais qu'être étudiant d'Harvard, en tant que Student surtout, c'est déjà appartenir à la grande famille qu'est cette université.
APRÈS LA BOMBE.
    En Janvier 2013, alors qu’il rentrait de cours, Noah s’est vu interpellé par sa mère. La télé était allumée, la chaine d’information publique passait des images assez terrifiantes d’un évènement tragique : une attaque à la bombe sur le site de l’Université d’Harvard. Tout ça était loin de Noah, loin de sa vie, loin de ses préoccupations, comme un scénario fictif qu’il avait du mal à réaliser. Mais inconsciemment, il ne pouvait s’empêcher de se sentir concerné. D’abord, parce qu’il était difficile pour lui d’imaginer l’ampleur de la souffrance que devait connaitre des jeunes de son âge ; ensuite, parce qu’il ne pouvait s’empêcher de penser : « et si ça avait été moi, et si ça avait été nous ? ». Les mois passant, l’événement se tarit dans les journaux néerlandais, et Noah n’y pensait plus. Seule la devanture des bâtiments lors de sa première visite lui rappelèrent ce moment.  
PS : t'as plus d'infos à cet endroit !
APRÈS LES AGRESSIONS ET LA PRISE D'OTAGES.
    Il est naturellement impensable de ne pas se sentir concerné par ce genre d’évènement ; de près ou de loin, ils touchent toujours une partie de nous. Chez Noah, cette partie était à la fois très enfouie, il avait énormément de mal à rester calme devant des allégations d’agressions sexuelles, et à la fois très prégnante. Sa petite sœur avait été confrontée à ce genre de situation, une agression sexuelle lorsqu’elle avait seize ans. Noah se souvient du sentiment d’impuissance, de la rage, de la haine qu’il éprouvait à l’égard des coupables, et de la peine qui l’accablait chaque fois qu’il trouvait sa sœur silencieuse assise dans un coin de sa chambre. Alors, un tel évènement, à une telle échelle, devait être impossible à supporter.
PS : t'as plus d'infos à cet endroit !
Une Saison en Enfer
    Jadis, si je me souviens bien, ma vie était un festin où s'ouvraient tous les coeurs, où tous les vins coulaient. Un soir, j'ai assis la Beauté sur mes genoux. - Et je l'ai trouvée amère. - Et je l'ai injuriée. Je me suis armé contre la justice. Je me suis enfui. O sorcières, ô misère, ô haine, c'est à vous que mon trésor a été confié ! Je parvins à faire s'évanouir dans mon esprit toute l'espérance humaine. Sur toute joie pour l'étrangler j'ai fait le bond sourd de la bête féroce. J'ai appelé les bourreaux pour, en périssant, mordre la crosse de leurs fusils. J'ai appelé les fléaux, pour m'étouffer avec le sable, avec le sang. Le malheur a été mon dieu. Je me suis allongé dans la boue. Je me suis séché à l'air du crime. Et j'ai joué de bons tours à la folie.

 
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THE ART OF SELF-DESTRUCTION




14 octobre 2016 - Boston.

C'est qui ce mec là ? Il n'est pas net dans son image, le visage creux, délavé. Passé à la machine, si machiné, obsolète, suranné. Ses faux semblants, gueule de con, tête à claque. Tu te braque connard ? Quand j'te regarde, tu te fige ? Regarde-toi pauvre tâche, t'es laid, tu ne ressemble à rien. Idiot condescendant dans ses costumes devenus trop grands. Tu te prends pour qui ? Tu te prends pour quoi ? T'as voulu faire ta place dans un monde qui ne te correspond pas, et t'sais quoi ? Lui non plus ne veut pas de toi. Il ne t'aime pas, il ne t'a jamais apprécié. Toi et tes yeux rouges, cernés, regard noir, ton nez cassé. Bon dieu c'que t'es laid, tu fais peine à voir, comment tu fais pour t'montrer ? Sortir de là, feindre ton jeu de rôle, sacripant désabusé. Tu te contente de quelques tours de confiance pour t'arroger le droit de commander. Tu n'es qu'un piètre joueur, une larve, desséché. T'es devenu aussi vide que ceux que t'insultais. Cours, cours vite, le temps te rattrape. Avec lui, la vérité. Celle que tu connais, tu l'as toujours su. T'es pas extraordinaire, t'es pas phénoménale. Un mec banal, médiocre, instable, à côté de la plaque et lâche. Tu ne marque pas les gens autrement que par des coups de couteau dans le dos. Toi, tu ne seras jamais beau. Qu'est ce que tu fous là encore à regarder ? T'en n'as pas assez ? T'en veux plus ? Elle t'attend pas la fille qui te plait, comment tu l'as appelé déjà ? Lara ? Ouai, Lara, elle ne t'attend pas ? Puis tu vas lui dire quoi ? Lui sortir le grand jeu, encore une fois, comme t'as fait avec les autres ? Te montrer odieux jusqu'à ce qu'elle craque, pas dire, pas faire, pas assumer. Puis tout foutre en l'air parce que c'est ta spécialité ? Tu fais pitié Noah. T'aurais mieux fait d'y rester. Trois balles dans le corps, tu trouve le moyen de te réveiller. Même ta mère, même la mort, ne veut pas de toi. Tu vois, tu n'as pas ta place, te fait pas d'illusion. T'es rien, t'es personne. On ne veut pas d'toi. Et quand j'te regarde, j'ai envie d'gerber, casser tes airs suffisants, ce sourire prétentieux, puis tes épaules dressées, sale arrogant. Tu vaux pas mieux que les autres, t'es n'importe qui, n'importe quoi. Même ton nom, tu ne le mérite pas. Espèce de fantôme aigri, t'es pas revenu à la vie. T'es en sursis, putain de sursis, personne ne veut de toi ici. Alors barre-toi. Ouai, barre toi connard, reste pas planté là ! Tu vas faire quoi ? Attendre sagement de tous les décevoir encore ? Les regarder partir un à un quand ils auront vu ton vrai visage ? J't'en prie, épargne nous tes simagrées, tes regards de chien battu, et tes espoirs morts-nés. T'es seul, foutrement seul, cette fois, il n'y a personne pour te sauver. Même pas moi. Même pas moi Noah, alors vas-y, prouve nous à quel point t'es grand et fort : Barre-toi. Et ne reviens pas.

Le bruit sourd d'un miroir qui se brise, le poing encastré dans le placard de la salle de bain. Le temps s'arrête comme une éclipse. Goutte à goutte, le sang ruisselle dans le lavabo, et cette façon presque habité qu'a Noah de se regarder. Un soupir, une larme aiguisé. Et le visage se durcit, c'est ce qu'il a toujours été. Un cailloux, un rocher, pas du genre auxquels on peut s'accrocher. Noah c'est la plaie. Défiguré, sans visage. Le masque est tombé, avec lui le bouquet de fleur qu'il avait préparé pour Lara. Elle l'attend, il le sait. Le lac des Cygnes, puis le dîner. Il ne se reconnait pas Noah, dans ce miroir brisé. Un coup sec sur le nœud papillon qu'il balance au sol, quelques feuilles de papier toilette pour stopper l'hémorragie. Que tout aille se faire foutre, que tout aille au diable. Et cette canne, putain de canne, qu'il envoie valser contre la porte de toutes ses forces, un cri de damné à la bouche. Il ne préviendra pas. Ni Lara, ni Gabrielle, ni qui que ce soit. Il ne préviendra pas. Noah enfilera sa veste, laissera quelques effets pour ses amis, et demandera à Kenneth de l'accompagner à l'aéroport. Dans la limousine, il ne se retourne pas. Un peu mort, il est déjà parti.


18 octobre 2016 - La Havane.

Les verres se tassent et s'entassent comme des questions sans réponses. Puis il y a cette 'tasse qui m'regarde, "te casse pas ! T'es d'où ?", elle m'fait les yeux doux. Doux, j'suis pas doux. J'sais pas. Ferme là. J'veux pas parler, pas flirter, pas faire comme si j'en avais quelque chose à faire. J'en ai rien à faire de toi, puis de tes copines, et de tout ça. J'suis pas là pour jouer les mecs sympa, j'ai des billets plein les poches si tu veux que je t'amoche, en dehors de ça, toi et moi, on n'a rien à se dire. J'suis pas de ton monde, j'compte pas rester. J'ai une chambre en centre-ville, puis j'crois que demain j'partirais. "Tu fais quoi à voyager ?", j'sais pas. T'as pas compris ? Je t'ai dis d'la fermer, j'veux pas dire, pas parler. De ces trucs dans mon ventre qui ne font que gangréner, de l'envie de gerber constamment, puis de mon cœur qui rate tous ses battements. Maman est morte il y a deux mois, ça te fait quoi ? Cela te sert à quoi de savoir ? Tu vas mieux me regarder, mieux m'apprécier, mieux me sucer ? Arrête de faire comme si t'en avais quelque chose à foutre, j'en ai moi-même rien à faire. Ma mère est morte, mon père me court après. Puis moi j'suis en cavale, j'sais pas trop pourquoi. J'fuis. J'fuis moi. En fait, j'suis tellement lâche que même mon ombre je ne la regarde pas. "Pourquoi tu dis rien ?", j'sais pas. C'est toi qu'entend rien, dans ma tête j'hurle, t'écoute pas bordel, tu l'vois pas comme j'ai de la peine. Puis cette colère, c'est pas un regard sensuel. J'fais pas dans le sentimental, j'suis plutôt cannibale, tu peux me jeter avant le petit-déjeuner, ça tombe bien, je n'aime pas le café. "C'est quoi cette canne ?", ça j'sais. J'ai pris trois balles, j'me suis relevé. Et tout ce qu'est resté de cet évènement, ce sont les trous dans mon corps, cette canne, et l'horrible vide à l'intérieur de moi. C'est pas parce que mes paupières sont redressées que j'ai les yeux ouverts. Les gens ne savent pas voir, qu'on peut se sentir mort même quand on marche, même quand on vit. C'est un peu comme si j'te disais "t'es jolie". T'es pas jolie, enfin j'en sais rien, je ne t'ai pas bien regardé, t'étais de dos, puis j'avais pas envie de t'embrasser. Si j'te dis que t'es jolie, c'est que j'ai envie d'te baiser. Tu vois, c'est pareil, j'vis, et c'est parce que j'vis que j'suis mort. A l'intérieur, il y a un truc qui s'est rompu, un truc qui ne fonctionne plus, un truc qui ne bat plus. "On recommence ?". Quitte à être vide, autant s'vider. Puis y a cette rage qui m'habite et cette voix qui m'agrippe : "Je suis Noah. Avec un N, comme haine". Ouai, j'suis Noah et de ma haine à son aine j'ballade mes doigts. Même refrain, même histoire. Il n'y a pas de quoi se vanter, on est beaucoup à l'avoir caresser.


24 octobre 2016 - Amsterdam.

Tu me manque putain. Tu me manque tellement. Je me permets de te tutoyer Maman, maintenant que t'es décédé, on peut s'comprendre un peu mieux. Puis j'entends ta voix qui m'dit "où t'as appris à parler comme ça ? Depuis quand tu utilise des mots grossiers ?". J'sais pas Maman, j'sais pas. J'me suis pété le gosier à force de férocité, à force d'enquiller et d'fréquenter des filles pas nettes qu'avaient pas grand chose à m'apporter. Puis j'voulais te dire, j'suis désolé. D'avoir planté cet épitaphe à côté de ton mausolée, cet enfant, j'croyais que c'était le mien. Mais les putains font des enfants qu'ont mille parents. C'était pas mon sang, je l'ai dégommé. A coup de pioche, j'ai dû faire du bruit, j'aurais aimé pouvoir te réveiller. Puis j'sais bien que d'où tu es, tu vois maintenant comme je suis. Comme je n'en ai rien à foutre de la morale, des codes, et de tout ce qu'on me dit. Tu m'en veux d'avoir pisser dans le trou que j'avais creusé ? C'était pas mon enfant Maman, j'ai voulu le finir comme j'avais cru le commencer. J'te parlerais plus de filles, j'te promet. J'ai arrêté de compter le nombre de fois où j'ai cru crever en les regardant. Cette Echo, celle que t'as vu à la maison, elle n'est jamais parti. J'la cherche dans celles que j'croise, j'voudrais arrêter d'y penser. Arrêter de vouloir la reformer, la voir réapparaitre. J'me déteste d'être aussi sensible, j'aime pas que tu m'ai fait comme ça. Peut-être que Père avait raison, j'suis pas un homme, j'suis qu'un lâche. Un putain de lâche. Maman, j'sais pas quoi faire. Pour m'en sortir, pour arrêter d'me réveiller avec l'envie de m'jeter par la fenêtre. Les autres me voient comme un mec froid, sans attache ni sentiment, un mec instable, violent, arrogant, prétentieux, impétueux, tout ce que tu veux. Ils me voient comme ce que Père voudrait que je sois, mais moi. Moi j'sais que c'est faux, moi j'sais que j'y arrive pas. Et que parfois la nuit, j'rêve que quelqu'un soit là. Tu me manque maman, j'te jure, je ne m'y fais pas. A ces journées de silence, à ces nuits de vide. Ton absence est plus présente que jamais, j'plante plus de fleur sur ta tombe, maintenant, j'préfère les arracher. J'suis juste trop con. J'vais rentrer à la maison. Père va être ravi d'me coller ma correction, ça fait des semaines qu'il attend.


1 novembre 2016 - Prague.

"Va te faire foutre espèce d'enfoiré !". "Tenez-le, tenez-le bien". Un coup. Un autre. Encore un. Ma montre, mon bracelet, mes papiers qui s'évaporent. Et j'hurle comme un déjanté. J'hurle que les billets j'en ai rien à faire, j'veux qu'ils reviennent, qu'ils me rendent ce qu'ils ont volé. Un bout de papier, pas grand chose. Une photo de Wildingham et Murray. C'est pas que j'y tiens, c'est juste que ... j'y pense souvent. Au fait d'être parti, d'avoir pas compris, que peut-être Harvard c'était la seule chose qu'avait donné du sens à ma vie. Il y avait des gens que j'commençais vraiment à considérer comme des amis. Moi, l'aigris, moi l'asociale, celui qui déteste qu'on le touche, qu'on l'approche, qu'on lui parle. Oui, il y a des gens que j'commençais à regarder avec affection. Puis d'autres, gros cons, à qui j'ferais bien la peau. J'ai mal au ventre, ces enfoirées ont cogné trop fort. Qu'est-ce que j'fous là ? Pourquoi j'suis ici ? Pourquoi j'suis à Prague ? Mais qu'est ce que je fous encore putain, qu'est ce que je fuis ? Puis dans la nuit, j'appelle Lara. Pourquoi ? J'en sais rien, même moi j'le sais pas. J'crois que j'ai laissé sur le palier de la Eliot House la partie de moi que je m'échine à chercher. J'crois qu'il y a mon armure de glace, puis mon sadisme à côté. J'crois qu'il y a tout ce qui faisait Noah et que j'ai trop vite oublié. J'crois qu'à ne plus regarder Gabrielle, j'ai perdu de vue qui j'étais. J'crois que j'ferais mieux de rentrer.


6 novembre 2016 - New-York

Donald Trump a été élu. Les couloirs de l'ambassade sont bondés. Mon père a été nommé hier soir ambassadeur des Pays-Bas aux États-Unis. Je crois qu'il convoitait le poste depuis un moment, le Roi a finit par le lui octroyer. J'regardais sa remise de distinction avec un œil mitigé. Fier, quelque part, effrayé de l'autre. Mon père s'installe officiellement aux États-Unis pour une durée indéterminée. Je ne pourrais plus être tranquille sur ce continent, j'appréhende. J'appréhende en me disant qu'après la cérémonie, je m'éclipserais discrètement. J'prendrais le premier avion, je ne sais pas trop pour aller où. Loin de lui, loin de tout ça. Et puis j'applaudis, comme il faut applaudir. Il me fait monter sur l'estrade avec lui, me sert chaleureusement la main en présentant son héritier comme une fierté. Une sympathie de cinéma, sourire pour les photographes. Je feins la joie sur mon visage crispé, à l'intérieur de moi, j'hurle. Et je l'entends aboyer : "Mon fils, Noah, étudie à Harvard, comme son père avant lui". Il se tourne vers moi, comme s'il savait par son seul regard crée une proximité entre nous qui m'envoyer un milliers de décharges électriques néfastes et que j'étais le seul à voir. Je suis le seul à voir. Son regard menaçant, ses promesses de punition : "Je suis certain qu'il réussira brillamment ses études et qu'un jour viendra où il se tiendra face à vous". Mon sourire s'efface, je le force, je le force, il ne veut pas sortir. Une crampe à l'estomac, cette envie de gerber qui reprend. Des applaudissements, à mon esprit, ils résonnent comme des tambours de guerre. J'ai l'angoisse atroce, mon père m'a retrouvé, il ne me lâchera pas. La salle s'est vidée, et je parcours les couloirs du bâtiment : "Monsieur l'ambassadeur vous attend dans son bureau". Qu'est-ce qu'il va me dire ? J'appréhende. J'appréhende tellement. "Père, vous m'avez demandé ?", "Entre !". La peur se lit dans mes mains qui tremblent, mes phalanges crispées. J'avance avec assurance pour ne pas le contrarier, mon père a toujours détesté que je joue les lâche. Je tire le fauteuil : "Je ne t'ai pas dis de t'asseoir". Ferme, dur, sévère. Le ton est posé. Ses sourires, même faux, ont complètement disparu. Et moi je reconnais. Je reconnais le monstre, je reconnais tout ce que j'ai toujours détesté. Appuyé sur son dossier, il me regarde comme un carnivore regarde sa proie : "J'ai passé la matinée à graisser la patte de la présidente de l'université. La matinée à essayer de la convaincre de te reprendre. A essayer de la convaincre de choses dont je n'étais moi-même pas convaincu". Son regard se durcit, le mien se baisse sur le sol. J'voudrais disparaitre. Son faux calme me terrifie, je ne le connais que trop bien : "Je ne suis pas surpris. Je l'ai toujours dis et répété à ta mère : tu n'es qu'un lâche. Un faible, un bon à rien. Si tu n'avais pas été mon fils, tu serais un autre de ses larbins incapables et médiocres, tout juste bons à ramasser la merde des autres !". Le ton monte, lui se lève. Et je sens dans ma poitrine la douleur fulgurante que me procure le souvenir de ma mère. Je sers les dents, ma mâchoire est contractée. Je ne bouge pas, raide comme un piquet. Mais dedans, tout implose. De la rage, de la colère, de la peur, de la haine. Tout à la fois. Il s'approche de moi : "Tu vas faire ta valise. Présentez tes plus plates excuses au corps enseignants, et retourner en cours". Mes yeux se ferment, j'ai envie de chialer. Et il y a sa main qui attrape mon col à la volée : "Tu entends ?!". M'hurle-t-il. Je relève le visage pour le regarder, incapable de sortir le moindre son. Et mon père s'arrête net : "Déshabille-toi". Mes yeux le regarde à mi chemin entre frayeur et résignation. C'est comme ça que ça a toujours commencé. Retirer ma chemise, le voir attraper sa ceinture. Me retourner, compter les coups. Je ne sais pas combien de temps ça a duré. A chaque coup de ceinture sur ma peau, je me crispe. Compte plus fort quand il me dit qu'il n'entend pas. Encore, encore, et encore. Je sors de là endoloris, braqué, fermé, triste. Je n'échapperais jamais à ma condition, et peut-être qu'il a raison. Le soir même j'ai masqué mes plaies sous une chemise de soie et ai rejoins mon père au restaurant. Nous avons dîner avec le directeur de la section Science Politique de l'université. J'ai présenté mes excuses. Ils m'ont expliqué : qu'il fallait que je rattrape ce mois de cours, mais que si je me tenais à carreaux, ça n'apparaitra pas dans mon dossier. Ils mangeaient goulument leur homard tandis que moi. Moi, j'voulais juste crever.


10 novembre 2016 - New - York.

Qu'ils aillent tous au diable, qu'ils aillent tous se faire foutre. Je suis Noah Arjen d'Aremberg, je n'ai pas de preuves à faire, pas de comptes à rendre. A trop vouloir jouer les humains parfaits, j'me suis fait dévorer par des sentiments puérils et néfastes. Je ne suis pas de ceux qui aiment, qui plaisent, qui regardent, qui écoutent, qui prennent le temps. J'avais oublié. Que j'étais Noah, aussi nocif qu'une clope allumée dans une station d'essence. A trop me confondre avec ceux que je n'étais pas, j'me suis perdu. Puis j'ai voulu m'chercher là où je ne trainais pas. J'suis pas ce gars laid, fébrile, docile et fragile qui courent les putes et les whiskys à la recherche de sensations. J'suis pas ce mec qui se pleins mille ans d'une fusillade, des filles, et du reste. Je suis Noah Arjen d'Aremberg. Je suis Noah Arjen d'Aremberg. Je me le répète à mesure que je ferme les boutons de ma chemise Ralph Lauren. Le regard dans le miroir, cette fois, je ne vais pas le casser. Cette fois, je le reconnais. Ce sourire narquois, ce regard noir, cette insolence, rebelle, indiscipliné, froid, distant et dur comme l'asphalte. Je reconnais ce connard que tous aiment détester, ce sacripant qui n'a ni loi ni moral, ni attache ni sensibilité. L'associable dans toute sa splendeur, sociopathe confirmé, expert en torture et autres brutalité. Ce je ne sais quoi d'arrogance qui le rend aussi impertinent que dérangeant. Je suis Noah Arjen d'Aremberg. Ma chemise est boutonnée, ma cravate serrée. Mon père m'attend dans le hall d'entrée. Je me regarde encore, ce n'est plus de la gerbe, c'est une violente envie d'exploser qui m'prend. Je ne serais plus celui qu'on transforme. Être humain ? J'ai essayé. J'ai essayé, et ce que j'en ai retenu, c'est que les humains sont laids. Profondément laids. Médiocres, sales, rassis, ils méritent les peines qu'ils s'infligent tant ils sont d'un écœurant tragique. Moi, je ne suis pas humain. Je ne suis pas animal. Je ne suis pas fantôme. Le diable personnifié, du cyanure à la place du sang, et cette cuisse de Lucifer qui me voit naitre de nouveau. Ma veste est enfilée, mes cheveux coiffés. Ce sourire forcé à ma propre adresse, comme si j'disais à mon démon que j'étais prêt. A renaitre, à revenir. Je suis Noah Arjen d'Aremberg. La porte s'ouvre à la volet, mon père : "Noah, tu es en retard pour la réception". J'me tourne vers lui, condescendant, habité, noir d'une rage mutique presque fluide et voilée tant elle semble parfaire mon esthète d'une violente douceur. Et ce sourire qui s'esquisse à l'orée d'une nouvelle confrontation. Avec la vie, avec les gens. Je suis le fils du diable, je l'avais oublié. Le diable est venu me le rappeler. Alors, les enfants : Je suis Noah Arjen d'Aremberg, et je suis revenue vous hanter. Daddy's home.


NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech Tumblr_m3kwzj9FBH1qb2wlco1_500





       
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je le saaaaaaaaaaaavais hanwii
même si t'es plus beau sous Milan, j'suis contente que Noah revienne NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 152426858
rebienvenuuuuuuuuue NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 3850463188
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hanwii NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 1752480385
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Rebiiiiienvenue NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 3850463188
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Bon, les retrouvailles seronnnnnt explosives NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 387742012 

Rebienvenuuuue NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 2511619667
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hanwii :luv2: :loukas: :excited: NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 2032734886 NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 321341868
Je sais pas, plein d'émoticones ... Plein plein plein !
Rebienvenue !
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(re)bienvenue et bon courage pour ta fiche NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 3850463188
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Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah hanwii hanwii hanwii hanwii hanwii hanwii hanwii J'ai hâte de rp à nouveau avec toi NOAH ARJEN D'AREMBERG ► Josh Beech 1365124802
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