3 mois et c'est déjà le drame | Alejandro

Je ne peux m’empêcher de sourire face aux dires d’Alejandro, qui est susceptible lorsque l’on parle de son pays, je dirai. A vrai dire ça ne me dérange pas, je pense que ce serait la même chose s’il venait à faire une erreur sur l’Égypte. « Souvent ces desserts se mélangent c’est pour cela que je dis ça… comme par exemple les Montécaos » dis-je avec un haussement d’épaules. Biscuit algérien, espagnol ou marocain, ces trois pays ne cessent d’affirmer qu’ils sont à l’origine de ces derniers… où est la vérité là-dedans. Mais le chocolat, je ne peux pas lui envier cela. « Qu’est-ce qu’il y a comme spécialité à base de chocolat en Espagne qui te plaît tant ? » dis-je avec un petit sourire, ayant bien envie de savoir les préférences du jeune espagnol. En attendant, il y a toujours quelques pâtisseries égyptiennes dans une boulangerie que nous pouvons aller déguster. Mais pour y aller, l’envie de monter sur sa planche à roulettes et bien trop forte, les hormones peut-être. Les bases que m’enseigne Alejandro ne me semble pas mal pour débuter, il suffit simplement de trouver son équilibre, le centre de gravité d’une certaine façon pour réussir à avancer. « il faut vraiment que je me remette au yoga » dis-je en riant, avant de souffler doucement, cherchant à équilibrer mon poids entre mes deux jambes, tapant au sol avec mon pied gauche, avançant à petite allure en me tenant au Dunster. Première fois que je fais du skate à 21 ans. C’est fou non . Ce n’est pas vraiment quelque chose de répandue en Eygpte. « je crois que c’est bon. » dis-je au jeune homme, en lâchant délicatement sa main pour faire quelques pas avec lui. « Pour tourner il faut que je laisse mon poids penchait plus d’un côté ? » lui demandai-je, peut-être est-ce comme l’overboard.

« Bien sûr, on n’en trouve pas vraiment en Égypte, mais j’ai eu l’occasion de voyager tu sais. » dis-je avec un clin d’œil à son intention, même si pour le moment, je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion d’aller en Espagne, mais concernant les pays d’Afrique du Nord c’est une autre question. Et en tant que grande fan de pâtisserie, je ne suis jamais contre de découvrir la cuisine locale des pays que je visite. « Oh oui le mi-cuit, c’est avec un cœur coulant je crois, j’en ai déjà goûté, mais des churros… » je hausse un sourcil, le nom ne me dit rien, peut-être ai-je déjà croisé, je ne sais pas. « Ici j’ai découvert les cups-cakes, il y a même une sorte de salon de thé, un peu plus bas sur Boston, qui ne se consacre qu’à ça. » dis-je avec un sourire. Ces pâtisseries colorées, sucrées ou salées, au goût si différent, pouvant aller du chocolat, au citron, en passant par des cupcakes aux carottes. Je ne suis pas certaine d’avoir envie de goûter au dernier, contrairement au skateboard que j’ai bien envie d’essayer. Il vaut mieux essayer maintenant que dans un mois ou deux non . Et puis, les chances pour que je tombe avec Alejandro à mes côtés restent très minces. Me tenant à lui, j’avance doucement, ne donnant pas des coups puissants avec mon pied pour avancer, n’étant pas encore très rassuré même si j’ai lâché la main du Dunster. « et si je pars dans le décor, je freine comment ? » dis-je avec un petit sourire crispé aux lèvres, non parce que le "la planche penche presque d'elle-même, ", ça ne me dit rien qui vaille moi. Je souffle doucement et continue d’avancer vers le virage, ne me penchant quasiment pas, comme il me l'a conseillé… mais la planche tourne pas ! « ça marche pas ! » criai-je à l’intention du Dunster, ayant peur de me retourner pour voir où il est. Je finis par reposer mon pied au sol, tituber légèrement, avant de descendre l’autre pied, laissant la planche finir sa course un peu plus loin, s’arrêtant dans l’herbe.

Je ris légèrement aux dires d’Alejandro, à vrai dire ça ne m’étonne pas qu’il préfère le dessert de son pays. Les Espagnols, comme les Égyptiens, ont tendance à adorer leurs pays, un regard noir en direction de ceux qui osent le critique. « Oh j’aime bien moi, c’est rapide à faire, et je pense que c’est la diversité tu sais… enfin tu peux faire des cupcakes pour tous les goûts je crois. J’ai eu l’occasion d’en goûter un au zeste de citron. Et il n’était vraiment pas mal. » dis-je en hochant la tête, tout dépend de nos goûts évidemment, mais je pense que c’est une recette que je referais une fois de retour en Egype pour faire goûter justement ces petits gâteaux individuels à ma famille. Et peut-être pourrai-je également faire une petite démonstration de skate-board, si je progresse d’ici là . Ce qui n’est pas encore sûr. Si je réussis à garder l’équilibre sur la planche, je ne suis pas pour autant très rassuré, posant délicatement mon pied au sol à intervalles réguliers, et ne prenant pas trop d’élan avec ce dernier, n’ayant pas envie d’aller plus vite que de raison. Je n’oublie pas que je suis enceinte, et qu’à 3 mois de grossesse, les fausses couches ne sont pas à exclure, que la probabilité d’en faire une, reste élevé. Cette grossesse n’est peut-être pas désirée mais je n’ai aucune envie de mettre en danger la vie de ce bébé pour autant. « je vais essayer. » répondis-je en me mordillant l’intérieur de la joue tandis que je me concentre, reprenant un peu d’élan avec mon pied, avant de le poser à l’arrière de la planche, laissant mon poids faire le reste du travail, le faisant basculer d’un pied à l’autre, pour appuyer sur l’arrière du skate. L’arrêt est assez… brutal, selon moi, me faisant légèrement perdre l’équilibre l’espace d’une seconde avant que ce dernier ne revienne. . Ok pour cette partie je pense que ça va. Je repars à l’attaque prête pour le prochain tournant, du moins je crois. J’essaie de me pencher, mais la peur de tomber est encore forte présente, ce qui fait que je ne me penche que très peu, beaucoup trop peu pour réussir à orienter le skateboard. Je vois le rebord du trottoir se rapprocher dangereusement, tandis que je préfère poser mon pied au sol, et descendre de ce dernier comme je le peux, principalement grâce au jeune homme venu à mon aide. Je regarde la course du skate se finir dans l’herbe en hochant légèrement la tête. « oui désolé ». dis-je en soupirant, espérant ne pas avoir abimé sa planche avec mes bêtises et mes caprices de petite fille. Quelle idée de vouloir faire du skate, c’est idiot aussi. Je le regarde aller récupérer sa planche, resserrant mes bras sur ma poitrine, comme si le froid venait soudain de m’envelopper en le regardant faire. Cela semble si facile lorsque c’est lui qui est sur cette planche à roulettes. « Oui mais moi je n'ai pas réussi. » dis-je en sentant des larmes me montaient aux yeux

Je pense que le plus important dans un gâteau c’est surtout le goût que l’on souhaite lui donner. La pâte la texture, ça n’a pas vraiment d’importance si on a choisi un parfum qui ne nous plaît pas réellement. Et j’ai bien l’intention de faire changer d’avis Alejandro concernant les cupcakes, certaines que des cuckcakes aux chocolats, ou chocolat framboise, réussiront à faire basculer son avis sur ce gâteau individuel. « dans ce cas, la prochaine fois c’est chez moi, et on les fera ensemble si ça te dit. » dis-je avec un sourire. Il y a encore certaines choses que je ne comprends pas dans ce pays, notamment la langue, et plus précisément tout ce qui concerne les unités de mesure, alors un peu d’aide ne me ferait pas de mal… surtout s’il faut lécher des plats, même si je dois prendre quelques kilos dans les mois à venir, je ne tiens pas à en prendre plus que de raison. D’ailleurs je tiens à essayer le skateboard avant de ne plus pouvoir voir mes pieds. Mais ce n’est pas aussi simple que je le pensais. À la première difficulté, j e panique, préférant mettre les pieds au sol plutôt que de me retrouver les quatre fers en l’air dans l’air ou sur le bitume. Je souffle doucement, essayant de ravaler des larmes qui commencent à perler au coin de mes yeux tandis que je vois l’aisance d’Alejandro sur sa planche. L’inverse de moi. Peut-être est-ce de la jalousie, je sais pas, mais le fait est que je pleure sans raison apparente. Je laisse mon visage se réfugier contre l’épaule d’Alejandro, appréciant le réconfort d’Alejandro. « Je suis désolée…les hormones et la défaite… c’est pas fait pour moi. » dis-je avec un petit sourire à travers mes larmes.

J’adresse un léger sourire à Alejandro, ayant bien l’intention de le trainer avec moi dans un atelier de cuisine, ou même dans la propre cuisine de mon appartement. Cela serait plus tranquille certainement mais, les ateliers groupes, ‘est quelque chose d’amusant d’après de nombreuses personnes. Plus on est de fou, plus on rit à ce qui paraît. « Tu n’auras qu’à me dire une date, une heure où tu es disponible, et on se prévoit ça. Je te laisserais même répartir avec quelques gâteaux. Je suis sûr que ça fera plaisir à ta petite amie de voir que tu te mets derrière les fourneaux. » dis-je avec un sourire amusé, connaissant le jeune homme, je l’imagine assez macho, et je ne pense pas que ce soit lui qui fera les repas familiaux plus tard.

Essayer le skate-board d’Alejandro fut une mauvaise idée, pourquoi ai-je insister pour monter dessus, pour essayer alors que je n’ai, a priori, par les compétences pour cela. Si l’équilibre ne fut pas vraiment un problème, ce ne fut pas la même chose pour le virage. La peur de trop me pencher, de ne pas assez me pencher, savoir juste équilibrer la dose. Une grimace s’était affiché sur mon visage en voyant que le skate-board ne suivait pas la direction de la route, filant tout droit vers la bordure qui percuta assez rapidement, me laissant juste le temps de mettre pied au sol. Mais cette tentative ratée, ruine mon moral en quelques secondes, faisant remonter à la surface des émotions enfuit, ainsi que des lèvres qui coulent lentement sur mes joues pour finir leurs courses sur le t-shirt du jeune homme. « Non mais… dès qu’il y a un virage dans ma vie, je fonce tout droit. » dis-je en levant les yeux au ciel. Une vie trop parfaite, je ne suis pas préparé à des obstacles, voilà peut-être le problème « tu veux pas en faire une petite devant moi là . Pour me rassurer ? » dis-je en relevant mon regard vers lui, un léger sourire aux lèvres, plaisantant bien sûr, avant de hocher doucement la tête, passant une main sous mes yeux pour essuyer les traces d’humidité. « Oui c’est juste là… Faut que je te fasse un topo sur les dessert. » dis-je en essuyant une dernière fois mes yeux, avant de souffler un coup pour retrouver mon calme et avancer avec lui en direction de la boutique à 100 mètres de nous. « du coup... tu préfères une pâtisserie à base chocolat ? »