tennis, bitchis. + keylène

Comme tout le monde le sait, je suis la fille la plus fainéante du monde et je ne m’en cache absolument pas. Alors oui, en demandant à Keyla de m’apprendre à jouer au tennis, j’étais peut-être un peu trop excitée par l’idée qu’il ne le fallait. J’y peux rien après tout si mon corps est tout frêle et qu’il risque de se casser à la moindre balle qui me touche. Je commençais rapidement à angoisser, surtout quand j’arrivais sur le terrain et que j’étais seule. Je me disais que peut-être qu’elle m’avait oubliée, et que j’allais vivre encore quelque temps, ou alors je pensais qu’elle faisait exprès d’arriver en retard pour me donner de l’espoir avant de me l’arracher sans peur et sans faiblesse. Je me posais des millions de questions, beaucoup trop de questions en fait. Je ne savais même pas par quel miracle j’avais des vêtements de sport dans ma chambre, mais bon, mon short et ce haut dix fois trop grand allait faire l’affaire avec mes baskets tout droit sorties du magasin. Des bruits de pas se faisaient entendre que je cherchais déjà un endroit où me cacher, mais je n’en faisais rien, me tournant vers la porte qui s’ouvrait pour laisser place à la Quincy. Je lui souriais, faisant une petite gestuelle de la main. « Salut, ravie que tu sois là, j’ai hâte de commencer. » Je mentais affreusement bien pour une fois, mais je ne voulais pas qu’elle me prenne pour une misérable. Je ne voulais pas qu’elle voit en moi la pauvre chose d’Harry Potter, vous savez le truc là, ah oui, l’elfe de maison qu’il a libéré en lui offrant une chaussette. S’il vous plait, ne m’offrez jamais de chaussette cachée dans un livre, sinon je vais pleurer. « On commence par quoi coach ? » Dieu, grand dieu, miséricorde dieu. J’allais mourir brûlée par les flammes du sport de compétition. Et mon défi se trouvait en face de moi, la peau parfaite et des grands yeux de biches. Que l’enfer est attirant quand même.