rainbow the night ⊱ charlène

Longue était la journée qu'il avait passé aujourd'hui, et il était bien heureux d'être enfin de retour chez lui. Ce n’était définitivement pas l’envie de replonger sous sa couette qui manquait. La journée de la veille n'avait pas été particulièrement éreintante mais pas particulièrement intéressante. Les jours se ressemblaient en ce moment, et le fait qu'il dépende essentiellement de sa béquille jouait beaucoup. Le progrès était là mais n'avançait pas aussi vite qu'il le souhaiterait. D’ailleurs il ne savait même pas quelle heure il était, mais les derniers rayons du soleil lui indiquait qu’il était temps qu’il se douche et prépare ensuite à dîner. C’est avec de petits yeux et en traînant des pieds qu’il se rendit dans la salle de bain pour se laver. Il enfila ensuite un Tshirt propre, un bas de pyjama et se rendit dans la cuisine pour ouvrir le frigo, et finalement jeter son dévolu sur un plat préparé lorsque la sonnette de l'appartement retentit. Melchior fronça doucement des sourcils. Il balaya rapidement la cuisine puis le salon du regard un peu comme un automatisme, comme si cela pouvait l'aider à savoir qui pouvait bien sonner à la porte. Trèves de question, il allait très vite savoir de qui il s’agissait… Bam ! Une licorne. Sous la capuche du onesie que portait la petite tête brune qui s'était pointée devant chez lui, il pouvait reconnaître Charlène, toujours aussi originale ce qui avait le don de le faire sourire. « Eh bien si j'avais su, je me serais fait aussi beau! » Il ouvrit plus grand la porte afin de la laisser entrer. Charlène est définitivement son rayon de soleil, il l'aimait comme si elle était sa sœur et déplacerait des montagnes pour elle, alors la voir en cette fin de journée était une vraie bouffée d'air frais.

Je n’avais pas envie de passer la soirée seule, je n’avais pas non plus envie de m’habiller autrement que dans mon pyjama licorne qui avait été sur moi depuis dix minutes maintenant. Non, ce que je voulais, c’était aller chez mon Melchior à moi. Alors c’est ce que je finissais par faire, en appelant un taxi donc le conducteur me regardait d’une manière assez particulière, comme si j’étais un monstre. Si j’avais été dans un décolleté et un simple string, il n’aurait rien fait de telle, il aurait juste admiré le spectacle. Quand ce dernier finissait par se garer, je descendais en lui balançant ses billets à la tête, abrutit. Allant vivement jusqu’à la porte de mon bébé pour passer une soirée hors du commun. Je sonnais, bien entendu. Je n’allais pas frapper à la porte comme un bourrin mal léché, même si d’ordinaire c’est ce que je faisais sans peine. Quand son visage finit par apparaître lorsque la porte s’ouvrait, un sourire finissait par prendre forme sur mes lèvres. « Eh bien si j’avais su, je me serais fait aussi beau ! » La porte était ouverte de manière à ce que je puisse la passer, mais j’avais une tout autre idée en tête. Je sautais littéralement sur lui pour le prendre dans mes bras et m’y accrocher comme un panda à son bambou. Embrassant son front par la même occasion. « T’es toujours beau, tais-toi. » Grâce à mon petit pied, j’arrivais à pousser la porte pour qu’elle se ferme d’elle-même, ne quittant pas mon ami une seconde. « J’espère que tu n’es pas fatigué, parce que même si c’est le cas, je vais pas te lâcher. » Oups, mon plan était mis à jour. Mais peu m’importait, je voulais juste être le plus longtemps possible avec lui. Et passer la nuit ici plutôt que dans ma chambre à la Quincy sans personne autour de moi. « Alors, comment tu vas beau brun ? » Aurais-je dû l’appeler monstre du loch Ness ? Qu’importe.

Ce brin de jeune femme avait décidement le talent de le faire sourire même dans les moments où il n'en avait pas spécialement envie. Elle avait osé se ramener en licorne jusque chez lui, c'est que c'était vraiment quelqu'un de formidable ! Alors qu'il ouvrait la porte grande ouverte, assez ouvert pour qu'elle puisse passer, Charlène en avait décidé autrement, et s'était littéralement jeter à son cou, un véritable petite singe, qui lui embrassait le front, ce qui le fit rire. « T’es toujours beau, tais-toi. » Il sourit, elle était gentille. Il passa un bras derrière son dos pour la soutenir, quoiqu'elle y arrivait très bien toute seule, et de l'autre, il cherchait désespérément la porte pour la refermer mais la brune s'en était chargée. « J’espère que tu n’es pas fatigué, parce que même si c’est le cas, je vais pas te lâcher. » Oh et il la croyait vraiment quand elle disait ça. « Oh je te crois ! Je n'ai pas d'autre choix que d'être en forme alors ! » répondit-il alors qu'il l'a portait toujours comme son koala tandis qu'il se dirigeait vers le canapé pour l'y déposer délicatement. « Alors, comment tu vas beau brun ? » « Bien bien, et toi Crevette ? J'en conclus que tu passes la nuit ici, tu as ramener tout ton campement ou quoi ? » fit-il en désignant le sac qu'elle avait apporté avec elle. Mais il avait l'habitude de la recevoir chez lui, et puis il y avait même des soirs où Charlène avait fait sa propre tente dans le salon. Un vrai bordel à la fin, mais elle semblait y être bien à son aise alors bon. Portant sa montre à ses yeux, il finit par se diriger vers la cuisine. « Tu as dîner au fait ? »

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