here's my lucky day (lucky)

Dire qu'il était fatigué était un euphémisme au point où il en était. Avoir terminé sa journée à l’hôpital et enchaîné avec sa séance de rééducation, il faut dire qu'il n'était pas mécontent de retrouver son chez-lui, avec un seul mot d'ordre : DU REPOS ! A peine ouvrait-il la porte de chez lui que, Sparrow, le chien qu'il avait adopté quelques années plus tôt, lui sauta au cou. Il se rappela soudainement que quelqu'un devait passer chercher l'animal puisqu'il était dans l'incapacité de s'en occuper pour le moment. Le faire sortir tous les jours relevait d'une mission impossible dans son état actuel. Melchior envoya un rapide SMS, tout en refermant la porte derrière lui, ce après quoi, il comptait bien prendre un peu de temps pour se reposer.Dégainant la télécommande pour allumer la télévision, il aimait bien avoir un fond de bruit afin de rendre son appartement plus vivant et se sentir moins seul. Après avoir préparer un peu de thé, il se laissa  tomber sur le canapé, zappant sur les chaînes sans vraiment savoir quoi regarder. Tout ce qu'il savait c'est qu'il allait sans doute finir par traîner sur le pc, comme quand il ne savait jamais trop quoi faire, surtout depuis qu'il avait une jambe à moitié fonctionnelle.
C'est lorsque qu'un quart d'heure plus tard, alors qu'il commençait à somnoler, que l'on frappa à la porte. Sûrement l'assistante de son père qui venait prendre Sparrow, mais il se frotta le visage doucement pour remettre ses sens en éveil, et avec beaucoup de courage, il se leva assez rapidement, handicapé qu'il était, pour ouvrir la porte sans même prendre le temps de voir de qui il s'agissait. Une grande erreur, quand on sait que Lucky ne rimait pas avec repos. « Qu.. Déjà ? » Oui, parce qu'il faut dire qu'ils se retrouvaient souvent pour regarder les animés préférés de cette dernière. Melchior parlait un peu le japonais et faut dire qu'il s'améliorait à force de regarder ce que Lucky lui proposait. Il avait l'impression qu'ils s'étaient vu la veille, mais à en croire le calendrier luckien, il se trompait. « Pitié, pas aujourd'hui... » fit-il avec une moue quelque peu désespérée. Il avait beau apprécier réellement ce brin de jeune femme, il savait aussi qu'elle allait lui soutirer les dernières forces qu'il avait encore pour être debout.

T'as passé la nuit allongée sur ton lit, le regard fixé sur les petites fissures qui parsemaient ton plafond. Tu étais bouleversée, tu n'arrivais pas à trouver ton sommeil depuis le dernier sms, depuis ton échange avec Cole. T'étais sidérée qu'il t'accuse à nouveau. En fait, il allait réussir à te faire interner c'est sûre. Tu n'arrivais pas à croire que tout ce temps que t'as gardé votre secret, pour aujourd'hui le dévoiler et dans quel but  ? Niquer toute relation que tu avais avec lui  ?. Non, tu n'avais pas joué avec lui, t'avais été sincère et tu en avais marre qu'il en doute. Tu veux que ça cesse, tu veux que ton mal cesse, tu veux arrêter de penser à lui, à tout ça, tu veux le détester au nom de ta chair et de ton sang, mais c'était plus fort que toi, t'y arrivais pas. Bordel, c'est peut-être lui qui avait fait quelque chose sur toi non  ?. Franchement, monsieur avait des comportements détestables en ce moment et pourtant, tu n'arrivais pas à couper le cordon. C'était ton ennemi et pourtant, tu ne le voyais plus comme tel. Inutile de mentionner que ton pauvre drap prenait cher avec tes ongles-là. Allez hop, reprends-toi ma cocotte. Laisse pas un homme prendre le dessus sur toi quel que soit. Aujourd'hui, tu t'étais levée avec la ferme intention d'oublier un peu tes soucis, de sourire, sourire à nouveau et contaminer ce sourire, mais qui  ?... Bonne question. Melchior évidemment  !. Mater des animes en sa compagnie allait t'aider à passer une bonne journée, plus bonne qu'hier, plus bonne qu'avant-hier et tous les autres mauvaises journées que t'as pu passer. CD en main, habillée bien confortablement, tu frappes à sa porte. Oh ça va ein, oui t'étais pressée de le voir et alors  ? Ça poserait problème à qui  ? Surement à lui-même, mais osef. Une fois la porte ouverte, tu pousses Melchior au cas où il la refermait et t'entrais rapidement. Tu fus interceptée par Sparrow qui sautait littérairement sur toi. Un rire résonna dans la pièce alors que tu te baisses pour lui offrir des caresses sous son museau. « Konnichiwa  !. » En gros, bonjour, mais il y avait deux façons de le dire, sauf que t'as retenu le plus fastoche quoi. Tu lui offres ton plus beau sourire avant de rajouter. « Moi aussi je suis heureuse de te voir Mel, j'ai même ramené des tonnes d'animes. On en aura pour toute la journée et même la soirée. » Ton sourire s'élargit en mode diablesse. Tu lâches Sparrow et tu vas te jeter sur l'un des fauteuils. « C'est pas comme ça qu'on accueille une jolie demoiselle monsieur Sachs. » Fis-tu en posant les cds sur la table basse. « Je l'ai pas eu mon bisou ceci dit. » Que tu balances en posant ton index sur l'une de tes joues. À chaque fois, tu virais ta joue pour laisser place à tes lèvres rien que pour le faire chier. On verra bien si ça fonctionnera aujourd'hui.

Autant dire qu'elle avait bien fait de le pousser si elle voulait vraiment entrer. On n'aurait pas dit, mais il y a des jours où Melchior pouvait être aussi grincheux, même s'il prend beaucoup sur lui. Si la fatigue n'avait pas altérer ses réflexes de survie, comme refermer la porte, probablement que Lucky serait encore sur le pallier. Quoiqu'elle aurait trouver un moyen d'entrer comme la dernière fois, à chanter jusqu'il finisse par céder à moins de vouloir subir le courroux de ses voisins aussi. Enfin bref, c'était peut être mieux qu'elle soit entrée au final, il n'avait pas le cœur à se battre sur ce coup-là. A l'aide de sa béquille, il referma la porte lentement, dans un mouvement dépourvu d'énergie et se tourna pour voir Sparrow se jeter littéralement sur la Mather. Dans ses pensées, il essayait de se convaincre qu'aujourd'hui serait différent, que tout se passerait bien mais le sourire machiavélique aux lèvres. « Ecoute, je t'aime bien mais pas maintenant Luck... » mais elle s'était déjà jetée sur un fauteuil et déposer ses affaires sur la table du salon. Très bien ! Il abdiquait ! Lucky, merveilleusement bien installée sur un fauteuil, lui réclamait son bisou de salutation. Il savait très bien comment ça allait se finir, mais à chaque fois il se faisait avoir. Dans un soupire, il traina les pieds vers la cuisine, il lui fallait définitivement un café s'il devait regarder ses DVD. « Tu veux boire quelque chose tant que je suis debout ? » ignorant la requête de la brunette. « Qu'on soit bien clair, je veux bien en regarder un avec toi mais après, je vais dormir. Sparrow te tiendra compagnie pour la suite. » prévint-il en haussant la voix afin qu'elle puisse l'entendre de la cuisine.

Comme si le fait qu'il te dise "Ecoute, je t'aime bien mais pas maintenant Luck..." allait te faire repartir d'où tu viens. T'as envie de te changer les idées, t'as envie de mater des animes, t'as envie de voir ton ami et t'as surtout envie de le faire chier, alors qu'il te chasse indirectement n'allait en aucun cas, faire effet sur toi. Tu t'imposes et il n'avait pas le choix que de te supporter. Tu le vois marcher avec sa béquille et tu trouves qu'il fait beaucoup de progrès depuis son accident. Bien bien, il est en voie de guérison et ça ne peut que te faire sourire. « Si si maintenant, j'insiste  !. » Même que tu insistes également pour avoir ton bisou sur la joue. À voir si c'était toi ou lui qui était le plus ronchonneur aujourd'hui. Tant qu'à faire, monsieur ignora même ta requête et disparu bien vite dans la cuisine. Tu grognais en te levant du fauteuil et en le rejoignant dans la pièce. « J'veux juste un soda. » Tu contournes la table pour te placer derrière lui et lui masser les épaules. « Ouuuh détends-toi, t'as l'air crispé... Et tu gâches ton joli visage. » Tu tapotes son dos en allant toi-même te chercher ton soda du frigo. Bah ouai, tu prends tes aises. « Et tu crois que Sparrow et moi allons te laisser dormir  ?. » Tu lui tires la langue et bizarrement quand tu t’assois près du plan de travail, tu repenses à cette fameuse nuit et ton visage se crispe à son tour. Mais avant qu'il ne le voit, tu secoues la tête et te reprends. « Sauf si, tu m'autorises à dormir avec toi ce soir, là ouai, j'pourrais peut-être te laisser dormir. Je n'ai pas envie de dodoter toute seule dans mon lit, car c'est carrément le froid d'hiver en ce moment. » Tu sors les yeux tristes, le regard brillant presque suppliant. Tu sortais le grand jeu en espérant que ça marche.