Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibilityWhat the hell are you doing here? [ft. Anna]
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What the hell are you doing here? [ft. Anna]

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what the hell are you doing here?kaylee & annalyne;
A great hero teaches an entire city that dancing is the greatest thing there is.

I am not some starry-eyed waif here to succumb to your... your pelvic sorcery.

26.10.2016, Marrakech. Ce matin, tu émerges un peu vaseuse. Et ce n’est même pas une potentielle gueule de bois. Hier soir, tu as uniquement carburé au thé. Mais là, tu ne te sens pas très bien. Tu as mal au ventre. Et au cœur aussi. Tu as une intuition aussi étrange qu’effrayante. Tu revois en accéléré le film de tes dernières semaines. Oups ! Tu comptes sur tes doigts. 27, 28, 29, 30, 31, 32 et merde! Tu touches tes seins. Tu enfiles ton jean, tes Ray-Ban et tu gardes ce pull à capuche dans lequel tu t’es endormie en regardant Shameless. Tu sors sans même avoir peur de croiser quelqu’un que tu connais… C’est dire à quel point ton intuition est inquiétante. Tu vas à la pharmacie. Non pas dans celle où tu achètes ton Doliprane et ton Oenobiol et où ta mère se fournit en Stilnox sans ordonnance. Tu vas le plus loin possible de tes terres. Parce que même si tu n'es ici que pour les vacances. Marrakech, le nouvel endroit hype pour les vacances et dans le quartier où tes parents possèdent une immense villa, il y a aussi un tas de personne que tu connais qui viennent passer leur vacances. Tu achètes un test de grossesse. Tu rentres chez toi en conduisant comme une dingue. Tu balances ton jean. Et pisses sur une pipette. Tu allumes une clope. Et attends. Trois minutes. Les plus longues de ta courte vie de p’tite conne. Trois minutes où tu imagines le pire. Tu vois ce bout de plastique devenir bleu. Tu deviens blême.

Le pire, c’est maintenant. Tu es enceinte. Et tu ne veux pas de cet embryon dans tes entrailles. De cette vie qui pousse dans la tienne. De cette vie qui vient foutre le bordel dans la tienne. C’est un accident. Ça arrive. Ça t’est arrivé. Ça peut arriver à n’importe qui. De la sainte-nitouche qui fait confiance au mauvais garçon à l’inconsciente qui s’offre en se croyant invincible. Ça peut arriver. Assise sur le marbre de ta salle de bain, désespérée et seule, tu appelles Lydia. Tu paniques. Tu n’appelles pas Lydia pour te confier ou pour chialer. Tu appelles Lydia pour t’organiser. Tu vas mal et tu es seule. Tu vas vivre ces prochains jours de calvaire seule. Sans personne à qui en parler. Parce que si ton père apprend pour ta grossesse, tu peux dire adieux à ton libre arbitre. Tu seras obliger de garder le bébé. Déjà que papa Armour t'a mis un ultimatum en te menaçant de te déshériter si tu refuses de te marier à Hardin. T'es avocate. Tu gagnes bien ta vie. Tu pourrais l'envoyer chier. Mais t'aimes trop le fric. T'es cupide. T'aime trop le pouvoir. T'es projectionniste. Toute ta vie t'a rêvé de reprendre les rênes de l'entreprises familiale. T'es prête à signer un bout de papier et à faire semblant de couler le parfait amour avec Hardin. De toute façon, t'as toujours considéré le mariage comme n'étant rien de plus que l'héritage de société archaïque. C'est pas une signature et une putain d'alliance qui font que deux personnes s'aiment ou pas. Mais de là à avoir un enfant avec Hardin... Tu sais pertinemment que si ton père l'apprend. Il refusera que tu avortes. Ce sera un moyen de plus pour symboliser la fusion de votre entreprise avec celle de Buffett. Tu ne veux pas que ce bébé ne soir qu'un symbole pour ses grands parents. Tu trouves ça malsain. De toute façon, ils sont tous un peu malsain dans ta famille. Tu attends l'arrivée de ta meilleure amie. T'es totalement paumée. Tu as mal. Ce n'est pas une douleur physique, non. Mais elle est bien là cette putain de douleur qui te fait chialer dans les chiottes. Cette douleur, comme une déflagration que tu ne comprends pas. Cette douleur, elle existe. Tu essayes de te consoler en te disant qu’un jour tu auras un gosse. Tu l’auras voulu. Tu l’auras choisi. Et tu feras en sorte d’être une maman exemplaire. Tu liras des livres à la con. Bref, tu seras mère. Entre envie de perfection maladroite et égoïsme culpabilisant. Tu feras tout pour inculquer à ton enfant de belles valeurs. Mais celui qui grandit dans ton ventre, là maintenant, tu n'as pas le droit de le garder. Tu le fais pour son bien.

10.11.2016, Boston. Le jour j est arrivé. Tu t'es mentalement préparé à commettre ce que tu qualifies d'horreur. Tu n'as pas pu le faire quand tu étais en vacances. L'IVG était illégal là où tu trouvais. Tu t'es rendue chez le gynécologue de la manière la plus discrète qui soit. Tu es assise les jambes croisées sur l'une des chaises de la salle d'attente. L'attente te parait interminable. Une infirmière crie ton nom. Tu te lèves promptement et entre dans le cabinet du docteur. ❝ Mademoiselle Armour. ❞ Il te sourit pour te mettre à l'aise. Tu te contentes de lui faire un signe de la tête. ❝ Vous êtes là pour un avortement c'est bien ça? ❞ Tu déglutis. Aucun mot ne parvient à franchir la frontière de tes lèvres lorsque tes yeux se posent sur les instruments du curetage. Tu secoues la tête de gauche à droite, comme une gamine. ❝ Non, pour une échographie. ❞ Il plisse les yeux puis t'esquisse un sourire en t'invitant à prendre place sur la table d'examen. Il doit avoir l'habitude des nanas qui se dégonflent. T'es pas prête à tuer ton bébé pas maintenant, pourtant tu sais bien que plus le temps passe, plus ce sera difficile. La porte de la pièce s'ouvre. Tu te redresses prestement. ❝ Anna? ❞ La surprise se lit sur ton visage. Mais qu'est-ce qu'elle fait là putain? Toi, par contre, il ne fallait pas être un génie pour deviner ce que tu es en train de faire. Eh merde ! C'est la dernière personne que tu as envie de voir... après Hardin quand même. Tout à coup tu paniques. Tu as peur qu'elle aille raconter ce qu'elle a vu. Que ça arrive aux oreilles de ton père. Tu serais foutue !

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Avoir un enfant, c'est se départager, c'est devenir une autre pour un tout, le monde prend un nouveau tournant, comme si rien d'autre ne pouvait compter. A l'instant même où je l'ai eu dans mes bras je me suis simplement dit que c'était là le sens de la vie. Il est des sentiments que l'on ne peut expliquer. Des choses que les mots n'arrivent pas à combler. J'ai toujours eu cette tendance, celle de me dire que j'étais trop égoïste pour pouvoir aimer, je pensais que je  n'y parviendrai pas, que rien ne pourrait remplacer l'argent et mon affection sans faille pour ce dernier. J'étais cette petite fille pourrie gâtée, cette femme vénale, cette putain sans aucune égale. Et puis il y a eu Clay, il y a eu cette manière dont il a persisté,sa tendance à vouloir me rendre plus humaine, à me faire comprendre qu'il n'y a pas que la haine qui coule dans mes veines. Et si j'ai cru en l'amour en me fondant dans quelques je t'aime, je n'avais pas réalisé d'à quel point ce sentiment peut être décuplé. Tobias est la plus belle chose que je n'ai jamais faite, la seule de joli qui vient de moi, l'unique un brin féerique.

Et j'ai eu mal, et je me suis déchirée, mais à le regarder dormir paisiblement dans ce berceau, je sais que ça en valait la peine, que c'est plus fort que toutes que toutes les souffrances ressenties et diluviennes. « Mademoiselle Malcolm ? » Trop absorbée dans l'apprentissage de ses traits, je n'ai pas remarqué l'aide soignante qui vient d'entrer dans la chambre que nous occupons pour quelques jours encore. Je relève le regard, à moitié allongée dans mon lit que je n'ai pas réellement le droit de quitter. Devant elle se trouve un fauteuil roulant, et directement je comprends. « Il faut vous examiner. » Je hoche la tête, je le sais. « Et Tobias ? » Parce que je n'aime pas l'idée de le laisser seul, sans moi. « Il a rendez vous avec le pédiatre, ne vous en faites pas. » Et j'aurais voulu attendre Clay pour qu'il aille avec lui, mais le matin les visites ne sont pas autorisées, alors j’acquiesce au moment où je me redresse, elle vient m'aider, tandis qu'une infirmière arrive pour prendre mon fils dans ses bras. Une seconde, il râle d'être dérangé et ça m'arrache un sourire … Mon tout petit. Je m'installe tant bien que mal dans le fauteuil et me laisse pousser.

Après quelques couloirs, nous arrivons devant la porte, à la volée elle est ouverte par celle qui m'accompagne, mais alors que la salle aurait du être vide, c'est face à mon passé que je me retrouve. Kaylee. Ca tambourine en mon intérieur et je me raccroche aux accoudoirs du fauteuil. C'est par flash que ça me revient, notre insouciance,  les soirées, notre … amitié. Mes fiançailles, il y a maintenant des années, et cette nuit où j'ai tout bousillé, parce que je suis – pour le faire – tellement douée. Trop d'alcool et son copain, c'était un équation implacable. ❝ Anna? ❞  Et son silence à la suite de cela. Ca fait des jours et des mois qu'elle ne s'était pas adressé à moi. Mes paumes vont finalement se poser sur mon ventre dont la rondeur me manque. J'en grimace quand j'incline le visage pour mieux la détailler, si je ne lui ai pas couru après suite à son absence, il n'en reste pas moins que je sais notre relation des plus chaotiques. « Je suis le fantôme du passé. » Je lui dis finalement railleuse, ouais, clairement moqueuse, avant de plisser les paupières pour mieux la jauger. Si mon visage est sûrement marqué par la fatigue, je reconnais dans le sien l'anxiété, la même que j'ai ressenti en mai dernier. Comprenant qu'elle n'est pas là pour des broutilles, je soupire en un mesquin sourire. « T'es de combien ? »

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