Moqueries et séduction. On ne se reverra plus jamais de toute façon... (Happy)

Merde… Il m’a entendu, et il me fait une petite leçon de morale. Je tire la tronche cinq secondes, un peu boudeuse. Et quand j’entends qu’il est bon dans autre chose, cela me fait marrer intérieurement. Comme ça, il ne paie pas de mine, mais au fil de la discussion, j’ai l’impression que c’est un grand charmeur. Je termine ma bière rapidement et me dirige de nouveau vers la plage. Une courte explication doit être faite avant la pratique. « Perso, je plaque souvent au coup d’épaule en haut du corps, mais je n’ai pas envie de te faire mal. » Je rigole toute seule en lui faisant un clin d’œil. « Au rugby, j’aime bien le plaquage en oblique. Mon épaule va plaquer ta cuisse, en encerclant ton corps de mes bras. Et je vais tendre les jambes pour essayer de te déséquilibrer. Comme ça. » Et sans attendre, je fonce sur lui, l’attrape dans mes bras et le plaque sur le sable. Les souvenirs des matchs officiels me reviennent en mémoire, les cris du public, les hématomes sur mon corps. Je reste sur lui, au sol, ma tête posée sur son ventre. Pourquoi j’ai cette putain de bouffée de chaleur ? Je relève mon visage vers lui, redressant mes cheveux sur mon crâne d’un geste lent. Il est vraiment pas moche comme ça, les cheveux dans le sables…


 

Spoiler:

La voir tirer la tronche quelques instants amusa très légèrement Happy, bien loin de regretter sa remarquer. Il fallait l’accepter tel quel, si Noé n’avait pas sa langue dans sa poche, l’américain ne l’avait pas davantage. Par chance, elle ne sembla pas lui en vouloir mortellement car la jeune femme passa rapidement à autre chose, notamment à ce fameux cours de plaquage car ils se retrouvèrent bientôt à la case départ, à savoir sur la plage, sans qu’il en soit réellement dérangé. « Tu peux y aller, je ne pense pas me casser en deux de suite » fit-il de façon franche, hochant la tête pour l’encourager car après tout, du haut de son mètre quatre vint dix, il avait oublié d’être un total gringalet. Alors, oui, il ne possédait pas le gabarit d’un vrai joueur de rugby mais Happy était plus musclé qu’il n’y paraissait car très tonique au niveau des muscles. Il ne donnait pas dans le bodybuilding, voilà tout. Il lui rendit son clin d’œil, affichant un sourire amusé, curieux de voir comment une femme de son envergure allait pouvoir le renverser, lui. Noé ne mit guère de temps à mettre en application les explications données quelques secondes plus tôt, le déséquilibrant suffisamment pour qu’il tombe dos au sable, la demoiselle sur lui. Vague de chaleur partagée alors que leurs regards se croisent. « C’est sensuel le plaquage, en fait… » baragouina-t-il, plus troublé qu’il ne l’aurait cru, sans bouger d'un millimètre.

Pourquoi j’ai chaud comme ça ? C’est sûrement le soleil de ce pays, ou la bière que je viens de boire rapidement. Je serais déjà bourrée avec une pauvre bouteille de bière ? Merde alors, si je ne suis même plus capable de boire, qu’est ce que je vais devenir ?! Ou alors c’est lui ? Alors là, je ne veux même pas y croire. Je viens juste de quitter mon pays pour faire mes études, je n’ai pas besoin d’avoir un rendez vous avec mon destin et un coup de cœur, sûrement pas ! Mon regard croise le sien, maladroitement. J’ai du plisser les paupières, comme gênée. Et ses paroles ne m’aident pas à me sentir mieux.  « Ca peut l’être ouais… » Meuf, mais pourquoi tu parles comme ça ? Ca ne t’a pas suffit ce qu’il s’est passé en Russie ? Tu dragues les femmes maintenant, tu passes pour la lesbienne pour qu’aucun mec ne t’emmerde. C’est comme ça non ? Mais là, je ne sais pas pourquoi, j’ai du mal à résister. Il a l’air gentil, mais le diable porte toujours des ailes d’ange non ? Je me redresse légèrement avant de poser mon menton sur son nombril sans le quitter des yeux. « Tu veux essayer ? J’vais pas me laisser faire crois moi ! » Parce qu'il faut que je décoller mon corps du sien rapidement, parce que je sens le mal de tête monter en même temps que mes pensées qui tournent trop vite dans mon crâne. C'est pas possible d'être aussi faible, ce n'est vraiment pas moi.


 

Spoiler:

Ceci étant, Happy lui-même avait chaud, avec la même pauvre bouteille de bière ! Une grande première, pour lui qui tenait si bien l’alcool d’habitude… mais apprendre le plaquage avec une jeune femme très séduisante, dans une grande plage, en plein soleil avait beaucoup de charme et l’américain ne pouvait pas y être insensible. Il avait beau ne pas forcément être très doué dès qu’il s’agissait d’être séducteur en dehors de son boulot nocturne, il n’en restait pas moins un homme faillible. « Je confirme, c’est très sensuel mais je veux essayer ! » ne put-il s’empêcher de renchérir, car ce serait stupide de ne pas le dire, et être tout sauf franc ne faisait pas partie de son vocabulaire. Désolé… Noé lui proposa d’essayer le plaquage - non sans lui faire comprendre qu’elle ne le laisserait pas faire - et aussitôt, une sorte de tension animale se joua dans ses muscles. Il se redressa, conquérant, prêt à mettre en pratique ce qu’elle lui avait appris au tour précédent. Certes, il avait l’avantage de la taille, de la force, et de son côté, la demoiselle avait l’avantage du terrain, de l’habitude de ce genre de sport mais aussi du plaquage. Sauf qu’Happy était malin… et qu’après deux ou trois tests, regards de braises, il parvint à la choper par l’épaule et à la mettre KO par terre. Elle se vengerait sûrement… « J’ai bien écouté, prof ? » fit-il alors qu’il la maintenait doucement au sable par les épaules.

HJ:

J'ai enfin fini par me redresser et me mettre debout. J'ai froncé les sourcils, comme pour essayer de comprendre pourquoi j'avais senti cette étrange bouffée de chaleur. En fait, il n'en est pas question. Je ne veux plus ressentir ce genre de chose. Et cette sensation disparaît aussi rapidement qu'elle est venue. J'essaye de me concentrer pour qu'il ait des difficultés à réaliser le plaquage. Après peu d'essais, il me regarde d'une façon qui me fait perdre mes appuis au sol et me met la tête dans les nuages. Je relève légèrement la tête pour qu'elle ne frappe pas le sol, et accueille le sable avec mécontentement. Ses mains restent sur mes épaules, obligeant mon corps à rester contre le sable brûlant. Je plisse les yeux avant de détourner la tête pour éviter son regard. En haussant les épaules comme je le peux, je prononce en sifflant comme un serpent vexé : « Tu as triché. Genre tu aurais fait ce regard à un autre homme, il n'aurait pas perdu pied ! » J'suis vexée oui. Vexée parce que je déteste quand il me regarde comme ça et que ça me fait perdre le nord, véxée qu'un homme que je viens juste de rencontrer me donne des bouffées de chaleur aussi intenses. J'ai envie de fuir, ou de lui rentrer dedans. Si je pouvais me lever, je me serais sûrement moquée de lui avant de partir le long de l'océan. Mais là, il ne me reste que la deuxième solution. Je dois reprendre le dessus, coûte que coûte. Comme timidement, j'approche mes lèvres de sa main qui tient mon épaule droite, levant un peu le cou pour atteindre son poignet. Je laisse mon souffle respirer sa peau une seule fois pour ne pas me perdre avec le poison de son odeur et le mords d'un mouvement vif et rapide. Juste assez pour qu'il me relâche légèrement et qu'il pense à autre chose. Et d'un coup de bassin, je me retrouve assise sur son ventre, maintenant sa joue contre le sable avec la paume de ma main. « Ne jamais se laisser distraire... » Je crois d'ailleurs que ce conseil m'est plus destinée qu'à lui.


 

Spoiler:

Oui, Happy avait triché. Il était pourtant beau joueur, d’ordinaire, cela ne lui ressemblait en aucune façon. Mais le sable, la chaleur, le jeu, Noé… cette combinaison de choses le poussait à agir de façon bien moins sage que d’habitude. Oh, il aurait pu s’excuser, mais à la voir vexée ainsi, il n’y pouvait rien, son expression l’embellissait. Comme si la colère lui donnait ce rien de beauté supplémentaire qui la rendait absolument irrésistible. Pourtant, si l’américain arborait désormais un sourire amusé, il ne s’esclaffa pas. Loin de lui l’envie de briser cet instant par un éclat de rire qui n’aurait pas lieu d’être. Au lieu de cela, il l’écoutait siffler entre ses dents, tel un serpent murmurant que sa vengeance ne serait pas froide, mais glacée. « Certes… quoi que, un homme peut séduire un autre homme dans certaines circonstances ! » Le futur véto s’enfonçait mais son but était de la mettre en colère, de la pousser dans ses derniers retranchements… chose qu’il parvint parfaitement à faire car Noé, après avoir respiré quelques secondes à peine l’odeur de sa main, ne manqua pas de le mordre. Pas très fort, mais suffisamment pour le déconcentrer et faire goûter le sable à sa joue une nouvelle fois. Et elle triomphait, assise contre son ventre, légère comme une plume, vile tel un serpent. « Tu dis ça pour moi ou pour toi ? Je ne t’ai pas mordue, demoiselle ! » fit-il en la reversant dans le sable, la maintenant légèrement par les épaules. « Je te mords ou je prévois un autre châtiment ? »

HJ:

C'est quoi cette réflexion sur deux hommes ensemble. Ce n'est pas que ça me déplaît, je trouve ça même plutôt cool, mais je n'arrive pas à imaginer qu'il puisse aimer les hommes. En plus, on dirait qu'il fait tout pour m'agacer. M'en fiche ! J'arrive à lui faire manger quelques grains de sable et je savoure ma place de reine, assise sur son ventre. C'est vraiment une bonne place, j'me sens comme sur le trône en épée d'une célèbre série. Et sa question fuse, amusé. Je n'ai même pas le temps de répondre que je sens de nouveau la chaleur du sable dans mon dos. Je ronchonne un « putaiiinn », sifflant comme une vipère. Et quand il me propose ce choix, je plonge mon regard dans le sien. Merde, il est vraiment beau, avec ces mèches de cheveux qui tombent sur son front. Je l'observe un moment, en silence. Là, j'suis coincée. Je me sens coincée. Je regarde du coin de l’œil ses mains qui tiennent correctement mes épaules. Mais ce n'est pas réellement ça qui me gêne. « J'sais pas, tu préfères quoi toi ? » Je le regarde de nouveau dans les yeux. Et doucement, mes doigts montent le long de ses cuisses, frôlent ses côtes, se séparent de sa peau pour atterrir sur ses avants bras. Et de haut en bas, ils parcourent son épiderme. C'est une drague ouais, j'veux pas qu'il me morde putain ! Quoique...


 

Spoiler: