ENZO L. ZACHARIA ► stephen amell

Je m'appelle Enzo Zacharia, je suis un psychopathe et ma vie entière est un mensonge. Je sais déjà qu'après avoir écrit ce pavé sur ma vie j'en brûlerais l'intégralité des pages mais je ne sais pas pourquoi, ce soir j'ai besoin d'écrire, de tout dire, de tout évacuer. Ma mère Sarah Zacharia est une psychopathe internée à Bellevue depuis qu'elle a tué mon père il y a bientôt 25 ans de cela. J'étais là, j'ai tout vu et tristement, j'ai l'impression que c'est ce qui a déclenché mon propre instinct de tueur. Oui, ce soir là j'en suis persuadé, la bête en moi s'est réveillée. Merci maman pour le cadeau. Après peut-être que mon père y a mis du sien je n'en sais rien et n'en saurais probablement jamais rien puisqu'il a pris des dizaines de coups de couteau dans le torse avant de se faire trancher la gorge. Je sais juste qu'il était colérique, un peu bizarre mais j'étais tellement jeune que je ne peux certifier de rien. Qu'est ce que le point de vue d'un enfant après tout? Bref... C'est notre grand mère qui nous a recueilli mon grand frère, ma petite soeur et moi. Elle aussi elle était un peu folle mais à sa manière. La première fois qu'elle m'a vu tuer un chat, elle a mis son doigt devant sa bouche avant de tourner la tête pour regarder autour de nous et m'emmener me laver les mains en disant de ne jamais le dire à personne. Peut-être qu'elle savait pour ma mère? Qu'elle l'a vu faire avant que mon père y passe? Ça non plus je ne le saurais jamais car elle n'a jamais voulu me le dire. Quoi qu'il en soit, elle m'a toujours couvert d'aussi loin que je m'en souvienne en m'apprenant à bien garder ce secret pour moi. Être discret et prudent, voilà la clé du succès qu'elle me disait. Malheureusement elle a emporté ses bons conseils dans sa tombe et mon secret avec elle. J'étais triste car sans elle, je n'avais plus personne à qui en parler, avec qui le partager et du coup je n'ai pas pu avoir ses conseils pour le petit con de Jimmy que j'ai tué dans une ruelle à la sortie de l'école. Ce jour là j'ai simplement eu de la chance de ne pas avoir été vu et que le crime soit passé pour un vole de téléphone qui s'est mal passé. Comme quoi, j'ai bien fait de le prendre son téléphone avant de le jeter dans les égouts. Non il fallait que je sois plus malin et moins impulsif sinon je le savais déjà, un jour je me ferais prendre et je finirais comme ma mère les bras attachés dans le dos. C'est donc assez tristement que j'ai pris conseil auprès de ma mère. Pour le reste, je l'ai appris seul. Merci les séries télé et internet j'ai envie de vous dire... Puis je me suis également cultivé en bibliothèque et à l'école je me suis spécifié dans le droit et la criminologie. Des domaines comme faits pour moi. Mes études m'ont toujours captivées à tel point que j'en suis devenu très bon dans ce que je faisais. Aussi studieux que sanguinaire. J'ai pu ainsi étendre mes plaisirs et mes talents, ainsi que les bonnes façons pour les dissimuler. C'est fou le nombre de crimes non résolu qu'il y a ici. Mais c'est ça quand on est bon, pas vu pas pris, c'est ma devise. Puis grâce à mon cv en béton, j'ai alors rejoint mon grand frère à la crim' de Boston et là je me suis totalement lâché. J'ai pu utiliser mon poste pour trouver d'avantage de proies mais cette fois des proies plus facile à étudier, débusquer et faire disparaitre. Qu'ils soient violeur, pédophile, tueur, simplement violent à la maison ou dealer pour moi c'est du pareil au même. Rien qu'être un sale con pouvait les faire atterrir sous mes lames. J'avais au moins une bonne excuse désormais, puisque je ne tuais que des vilains, bon ok quelqu'en soit le niveau mais il était hors de question que je me bride de trop ça non, je ne pouvais pas. Sauf qu'à trop m'étendre j'ai fini par faire une petite erreur, laissant le détail, l'indice de trop qui a malheureusement fait remonter mon grand frère jusqu'à moi. Un soir il m'a pris la main dans le sac et... J'ai essayé de le raisonner, de lui faire comprendre mais il n'a pas écouté. Alors je n'ai pas eu le choix et... Je l'ai tué. J'ai eu très mal de faire ça, de le tuer lui mais il ne m'a pas laissé d'autre option. Je ne pouvais pas aller en prison ou pire encore, mourir alors j'ai choisi... De prendre sa vie. Je m'en suis énormément voulu et je crois que c'est la première fois de ma vie que j'ai eu aussi mal, que j'ai pleuré même. Je venais de m'arracher une partie de moi même et pour ça je crois que j'allais m'en vouloir le restant de mes jours. J'ai donc quitté la criminel, mon départ passant pour un deuil bien trop lourd à porter pour continuer de travailler dans ce domaine. L'enquête pour la mort de mon frère a duré des mois mais comme les autres similaires, n'aboutir à rien. Ça m'a fait mal et a été très dure pour moi de jouer double jeu cette fois là, surtout auprès de ma petite soeur qui était au plus mal. Mais j'ai été là, du mieux que j'ai pu car en tant que psychopathe, l'empathie m'est malheureusement inconnue et j'ai dû une fois encore faire semblant, jouer un rôle, celui de ce type que je ne suis pas. Sauf qu'elle est tout ce que j'ai, tout ce qu'il me reste, elle est ma vie et pour la garder je me battrais jusqu'au bout. Non, je ne referais pas deux fois la même erreur, pas avec elle. Alors je serais là, je serais toujours là pour elle. Et forte comme elle est, elle a fini par s'en remettre et moi bien j'ai continué ma vie sauf que désormais je travail comme professeur à Harvard. Au moins je reste dans mon domaine mais je ne suis plus dans le même bureau que mon frère. Je les aide parfois et c'est ironique de voir à quel point ils m'apprécient tous et me font confiance. C'est là que je vois à quel point je suis bon acteur, à quel point je suis au dessus d'eux et à quel point je peux manipuler le monde entier. Je sais que si je ne fais pas attention et à trop m'enflammer je risque de me brûler à nouveau mais parfois c'est plus fort que moi. J'aime ce sentiment de supériorité, de puissance. J'ai enfin trouvé le mode d'emploi sans failles malgré que je ne sois pas heureux. Il y a toujours ce manque, ce vide en moi qui ne se comble jamais. J'ai soif de sang mais j'en veux toujours plus et ces pulsions malgré que je les contrôle prennent parfois le dessus. Alors quoi? Je suis condamné à subir ça toute ma vie? Ou est-ce qu'un jour viendra où je trouverais la paix? Le méridien qui apaisera mon mal afin d'éteindre ce feu qui ne meurt jamais en mon âme. Peut-être lorsque tout ceci me dépassera et que je mourrais, on verra bien.