Adalia- C'est le temps de regarder vers l'avenir

Il est temps de regarder vers l'avenir Les choses ont été très complexes pour moi ces derniers temps avec toutes les galères qui se sont produites. Entre l'incendie des maisons et la tempête et mon accident, quelques jours après j'ai découvert avec horreur que je saignais du nez. Le saignement de nez est anodin pour vous, je le sais bien, mais il prend un tout autre sens quand on est en rémission comme moi. Cela faisait 2 ans, voir un peu plus que j'y étais. Ce que les gens ne savent pas forcément c'est que rémission ne rime pas avec guérison. On considère un patient atteint de leucémie guéri après 5 ans en rémission. La rémission c'est un peu l'épée de damoclès au dessus de sa tête. Je ne suis plus malade mais jusqu'à quand ? Si on écoute les statistiques, il y a de fortes chances que je retombe malade et ça m'angoisse alors ce symptôme, le nez qui saigne est juste une annonce de mauvais présage ... Alors j'ai paniqué, mais je n'en ai presque pas parlé, sauf à Lewis et Bona. Je ne voulais pas inquiéter les autres ... J'ai vu mon médecin en panique, en pleure même, je n'étais pas bien. Je me sentais terriblement mal. J'avais peur, je me sentais malade, je somatisai mais je ne voulais pas paniquer tout le monde parce que la plupart de mes amis, mon copain aussi je pense confonde guérison et rémission, ils sont sereins, je n'ai pas envie qu'ils vivent avec le même fardeau que moi, avec ce sentiment que tout pourrai s'arrêter demain. Je veux qu'ils n'aient pas ça à supporter, je veux qu'ils soient bien, qu'ils sourient, car les voir sourire, c'est ça qui me rend heureuse. C'est ça qui me fait du bien. Donc j'ai pris un peu de distance avec les gens, je crois que je me suis plongée dans le travail, les résultats arriveront, mais pas maintenant et je dois faire avec. J'essaye de me rassurer en me disant que si c'est long c'est que c'est pas urgent et que ça va, mais je ne me sens pas bien, j'ai l'impression que le sors va s'acharner je n'ose plus penser à demain et je suis anxieuse tout le temps. Mais je vis avec, je n'ai pas vraiment le choix de toutes façons. Aujourd'hui, je dois pourtant voir Adam et je compte faire bonne figure. Il a perdu tellement dans l'incendie, que je veux le voir sourire. Une petite voix en moi me dit que ça sera peut être la dernière fois que je le vois sourire comme ça et ça me fait mal à l'intérieur mais en même temps son sourire m'apporte tellement de joie. Je suis donc là à la CH, devant le miroir, la chambre est vide, les filles sont de sortie, Adam vient de m'envoyer un SMS et je suis à me contempler devant la glace. Je finis par prendre une grande inspiration, sourire, non pas par devoir mais heureuse de le voir, chassant mes mauvaises pensées de mon esprit et sors de la chambre, Sac à l'épaule, arriver dehors, je cours vers lui, et je lui saute dans les bras pour le serrer contre moi. Au final, peut importe le temps qu'il me reste, une heure, un jour ou 50 ans, tant que je suis avec lui à mes côtés, ça ira. Ensemble, on est plus fort que tout. Il est ma force. Je me battrai pour vivre. Et les résultats seront peut être bon, peut être mauvais mais ça ira. On surmontera ça. Pour le moment, à cet instant nous sommes ensemble et c'est le plus important pour moi.

 Il est temps de regarder vers l'avenir La vie est une chose complexe, elle l'a toujours été mais on fait avec enfaite, on vit avec. Sauf que là, elle a quand même été bitchy avec moi en me faisant croire que peut être j'allais mourir, ou du moins presque y passer. Je n'ai pas envie de penser à ce que ça aurait pu être... Ou ce que ça pourrait être. J'ai peur. Il y a cette angoisse en moi qui ne me quitte pas. Je vis avec cette maladie. Je vis en silence avec le cancer. Et je ne sais pas comment en parler, j'aime pas enfaite, j'ai pas envie d'imposer ça aux autres. Le premier, je l'ai vécu seule, il n'y avait pas grand monde et je suis encore debout. J'ai survécu. Mais l'angoisse est là. Et j'arrive pas à en parler, alors je me referme ... Alors j'arrête de parler de tout enfaite. Je me mets à l'écart, et je brois du noir trop souvent. C'est un sentiment horrible. Mais je suis enfin dehors, et il est là face à moi. Et j'ai envie de pleurer tellement je suis contente de le voir. Je le serre dans mes petits bras tout frêle, je le serre contre moi et j'ai envie de chialer tant ça m'fait du bien de le voir, de le tenir contre moi. Tout s'efface. Quand il est là, tout s'envole. Je le serre contre moi et j'ai ce sentiment qui revient, celui qui me dit que tout ira bien. Tout ira pour le mieux. Je le sais. Car il est là, contre moi. Il m'embrasse et je lui rends son baiser avec douceur. Un grand sourire apparait sur mes lèvres quand il me salut. Non, je ne lui dirai pas, non, je veux qu'il reste comme ça avec moi, joyeux, heureux, je ne lis pas de crainte dans ses yeux, je ne vois que du bonheur, et de la fatigue. Et c'est ça que je veux voir de lui. J'avais hâte aussi. Le temps est trop long sans toi. Oui le temps passe trop doucement sans lui. Et je lui souris embrassant sa joue avant de le laisser attraper ma main. Je la serre doucement Ca va maintenant que je te vois, et toi ? Oui, qu'il me raconte, qu'il me dise tout, je veux tout savoir, savoir tout ce que j'ai manqué par mes silences, je veux tout rattraper.

 Il est temps de regarder vers l'avenir Ma vie sans lui, je ne peux l'imaginer, je ne sais pas comment je ferai enfaite. Adam est mon tout, Adam est mon ancre, mon point de repère quand les choses s'assombrissent. Adam est mon protecteur et mon meilleur pillier. Adam sait me fait rire comme pleurer. Avec lui, je suis moi, entièrement et pourtant, il y a toujours en moi ce bloccage, lui parler de ma maladie, c'est tout sauf glamour, c'est tout sauf sexy, c'est tout sauf passionnant. Lui parler de ma maladie, ça la rend réel, ça fait peur, ça m'effraye. Je ne veux pas qu'il s'inquiète mais moi, je suis morte de trouille. Et si. Et si ça recommençait, et si je retombai malade ? Si on prend les statistiques c'est possible alors ça reste dans ce coin de ma tête. Pourtant, quand il est là, ces peurs s'efface. Je me dis que peut importe le temps qui coule, tant qu'on est ensemble, c'est le principal non ? Alors je lui saute dans les bras, comme ci je ne l'avais pas vu depuis des mois, comme ci je le retrouvai juste. Le souvenir de la tempête et de cet accident que j'ai vécu avec Bambi est encore gravé dans ma tête, c'est terrifiant, la vie bascule tellement vite ... Et ce soir là, j'aurai pu perdre Adam ... Je suis contente que tu n'ai rien eu ... J'ai vraiment eu très peur pour toi. Oui, enfaite, j'ai eu plus peur pour lui que pour moi. Parce que mourir serait une suite logique vu ma maladie mais lui, il va bien, il est en bonne santé et je ne veux pas que ça s'arrête. Et c'est bon, tu as tout récupéré ? Sinon, tu sais, je peux demander à mon père de t'envoyer des trucs, ça serait un peu old et classique mais bon Mon père ferait bien ça non ? Même si il n'accepte pas cette relation, il le ferait, pour moi, je suppose. Puis à l'écoute de ses paroles, je lui adresse un sourire en coin Je peux être ton infirmière si tu as besoin. Moi perso, ça va bien, j'ai un peu mal encore aux côtes, vu le choc de l'accident, mais rien de méchant. Heureusement. Moi, je suis aux anges que tu sois en vie. Je sais pas ce que je ferai sans toi.. je lui prononce ces paroles en le regardant yeux dans les yeux. Avec toute ma sincérité, et pourtant, cette franchise s'envole quand il me demande comment je fais. Je réponds mais pas totalement sincèrement, j'ommets juste cette peur pour que lui ne l'ai pas. Oui, c'était bien trop long quand t'es pas là.. Il me manque tout le temps enfaite, je suppose que c'est ça quand on aime quelqu'un, je suppose qu'on a envie de le voir tout le temps. En tout cas, moi ça m'fait cet effet, encore plus avec cette peur en moi de tout perdre. Moi ca va, j'ai passé du temps à la Cabot House, pour aider les gens dans le besoin... Hmmm ... J'ai révisé pour les examens ... Mon père est venu me voir aussi, il était inquiet avec tout ça... Et je me suis pris la tête avec Cole, il a pété un câble et me croit responsable de l'envoie de SMS, j'ai pas tout compris ... même rien du tout enfaite ... Rien de rien, il m'a juste nexté comme ça, c'est dur à avaler, car Cole, c'est Cole, il a été là quand j'étais en rémission, la toute première fois, il m'a fait rire, il m'a rendu heureuse et je pensai que la confiance que je lui adressai était réciproque. Il faut d'ailleurs que je trouve un moyen de le joindre. Je peux pas rester comme ça ... Mais pour le moment, je ne vois que Adam, je ne vois que lui, son beau sourire et ses beaux yeux. Il n'y a que nous.