Jalouses ► Mara ♥

Jalouses.
— Mara ♥

Voilà deux semaines à présent que j'étais littéralement sur les nerfs en permanence. Depuis que Noah m'avait posé un lapin et qu'il avait complètement disparu de la circulation en fait. Cette histoire me rendait dingue et comme à chaque fois que j'y pensais, je m'énervais encore plus en me disant que j'étais bien idiote de prendre les choses autant à coeur. Après tout, c'était qui Noah pour moi hein ? Rien. Personne. Le néant total. Alors pourquoi est-ce que je me sentais aussi énervée ? Aussi.. blessée ? Un peu plus tôt dans la journée, j'avais reçu un sms d'Adriel qui demandait pour qu'on se voie. J'étais censée répondre quoi moi ? Non, par respect pour ma meilleure amie parce qu'elle en ferait certainement de même ? Oui, parce qu'en réalité, il me manquait bien plus que je ne voulais l'avouer ? Oui, Adriel me manquait. J'avais envie qu'il me fasse rire comme il savait si bien le faire, qu'il me fasse oublier l'autre connard qui me mettait autant sur les nerfs. On pouvait très bien se voir simplement comme ça non ? Même si bon.. ce genre de plan avait toujours plus ou moins terminé au fond d'un lit avec lui. Et puis merde. A la fin des cours, je décidais de passer chez lui. Arrivant devant chez lui, je me soupirai en me rendant compte à quel point j'espérais qu'il soit chez lui en fait. J'étais vraiment pathétique. Mais je voulais le voir. Comme à mon habitude, je donnais quelques petits coups à la porte puis j'entrais. La porte était ouverte donc, il devait certainement être là ! Adri ? dis-je en refermant la porte avant de m'avancer vers le salon... et de tomber nez à nez avec ma meilleure amie. Hey.. ? Surprise, je ne disais rien pendant quelques secondes, avant de comprendre. Et je me sentais tellement conne. Qu'est-ce que tu fais là ? demandai-je d'une voix tendue.

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Je sais plus sur quel pied danser. Depuis ce soir ou, complètement ivre, j'avais fait venir Adriel - complètement défoncé - chez moi, j'étais sur une corde raide sans savoir quoi faire. Quelques jours maintenant qu'on est une espèce de ... Couple ? J'ai pas encore employé le mot, c'est pour dire, mais clairement, on s'est dit de but en blanc qu'on voulait pas que l'autre aille voir ailleurs. Sauf que c'est bien beau tout ça, moi, comment je le dis à Lara ? C'est trop compliqué, j'vais faire une syncope. Le lendemain, j'ai filé à la Mather pour me tenir un peu à distance, réfléchir, sauf que la nuit dernière, patatra, j'ai à nouveau débarqué à son appartement. Le temps qu'il aille faire une course, je sortais mon téléphone, le rangeais... En somme, je savais pas quoi faire, et c'est alors que je file direction la cuisine que j'entends une voix que je ne connais que trop bien. Adri ? Je m'arrête au milieu du salon, raide comme un piquet. Putain. La seconde suivante, je fais face à ma meilleure amie. Hey.. ? Surprise, des deux côtés, et je me tiens droite, le temps que la tension s'installe entre nous deux, parce qu'elle était inévitable. Qu'est-ce que tu fais là ? Je croise les bras, contracte la mâchoire. Elle rentre chez lui comme dans un moulin ou ça se passe comment ? « J'suis venue voir Adriel. Il est pas là, il fait une course. » Malaise, je regarde autour de nous, et je demande, aussi tendue qu'elle: « J'peux te retourner la question? »

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Déjà que j'étais tendue, de voir Margot dans le salon d'Adriel, comme la petite amie parfaite qui attendait le retour de son chéri.. ça m'énervait, inévitablement. Ca me blessait même, parce que même si on avait pas vraiment passé un accord elle et moi, j'avais naturellement décidé de m'éloigner un peu de mon sexfriend par respect vis à vis d'elle. Et.. j'avais pensé qu'elle aurait fait de même. Mais de toute évidence je m'étais trompée. Et le fait que ça vienne d'elle, c'était encore pire. J'aurais pu mépriser n'importe qu'elle autre nana avec une facilité déconcertante. Mais elle, non, je pouvais pas. Pour le coup, je me sentais presque trahie. Je la vois croiser les bras devant sa poitrine, son visage se cripser, et malheureusement, je la connais trop bien pour sentir la tension émaner de son corps à elle aussi. Venue voir Adriel hein.. ? dis-je avec ironie, croisant les bras à mon tour. Bon d'accord, j'étais pas blanche non plus dans l'histoire puisque moi aussi, je m'étais pointée à son appart. Moi aussi, j'suis venue le voir. Ou plutôt c'est lui qui a demandé à me voir. Apparemment en plus de jouer un double jeu, il est pas doué niveau timming dis-je avec une pointe d'amertume. Je détestais cette situation. Et j'étais blessée, certainement plus que je ne le pensais. T'es en train de faire quoi là Margot ? demandai-je en fronçant les sourcils.

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Tout, sauf ça. Je voulais tout sauf me retrouver face à Lara et pourtant, ce qui est fait est fait, et la confrontation arrive dans la pire des situations. J'ai mille questions, mille remords, aussi, parce que je cherchais comment lui parler de cette situation depuis des jours sans y parvenir. J'suis retombée dans les bras d'Adriel, oui. J'suis tombée dans ses bras sans le dire à ma meilleure amie, mais comment vouliez vous que je le fasse ? Sauf qu'à sa posture, à sa façon de me regarder, je sais déjà que cette conversation va mal tourner. Son sourire est mauvais, ironique. Venue voir Adriel hein.. ? Je ne dis rien, me contentant de lui claquer la question en retour, parce que bizarrement, elle aussi elle est dans son appart, maintenant, sans qu'il l'ai autorisée à entrer. Proximité. Moi aussi, j'suis venue le voir. Ou plutôt c'est lui qui a demandé à me voir. Apparemment en plus de jouer un double jeu, il est pas doué niveau timming Mon coeur se serre, j'inspire, tente de ne rien laisser paraître. Sauf que c'est ta meilleure amie, Margot, un regard en biais et elle saurait l'analyser. T'es en train de faire quoi là Margot ? Un rire jaune m'échappe, ma main filtre mes cheveux roux. « J'te répondrais bien mais j'ai pas de réponse claire. » Quoi? Autant être honnête. Je décroise les bras, les écartes d'un air désemparé, piqué à vif, aussi. « Qu'est ce que tu veux que j'te dise, Lara ? Tu sais pourquoi j'suis là. » Tous les indices pointent en lettre brillantes sur mon front que j'suis retombée dans les bras du Mather. « J'savais pas comment t'en parler. La dernière fois qu'on a parlé, t'étais surexcitée par ce mec et ses bonbons, j'ai pas osé te dire que j'pensais encore à lui. » Et une semaine après, il a fini chez moi, complètement camé.

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Je voyais qu'elle était blessée lorsque je lui disais que c'était Adriel qui avait demandé à me voir. Elle essayait de me le cacher, mais je le voyais. C'était écrit en gros là, sur son visage que je connaissais par coeur. Et ça me faisait encore plus mal. Dans quelle merde on s'était foutues toutes les deux hein ? Je lui envoie cette phrase en pleine tête, laissant parler la frustration et la peine que je ne savais plus contrôler, et qui me poussait à être mauvaise. J'étais tendue, tout mon corps l'était et à cet instant, j'avais juste envie de hurler. Son rire m'énervait, tout comme ses doigts qui se passaient dans ses cheveux avec nervosité. Je la connaissais trop bien, s'en était presque exaspérant à cet instant tellement je pouvais imaginer ce qui se passait dans sa tête. « J'te répondrais bien mais j'ai pas de réponse claire. Qu'est ce que tu veux que j'te dise, Lara ? Tu sais pourquoi j'suis là. » Oui je le savais. Et ça faisait mal. Parce que soudain, je me rendais compte que mon coeur se serrait, que j'avais l'impression d'étouffer en sachant ce qui c'était certainement produit ici. Alors que j'étais censée complètement m'en foutre, rien ne nous engageait l'un à l'autre avec Adriel. Et pourtant.. Je soupirai, détournant le regard pour ne pas perdre complètement la face à mon tour. « J'savais pas comment t'en parler. La dernière fois qu'on a parlé, t'étais surexcitée par ce mec et ses bonbons, j'ai pas osé te dire que j'pensais encore à lui. » Piquée à vif, je lâchais un rire, commençant à faire les cents pas malgré moi. Ah non ça, c'est trop facile.. C'est trop facile de te servir de ça contre moi pour justifier que tu te sois envoyée en l'air avec lui en sachant très bien ce qu'il y a entre lui et moi. T'es ma meilleure amie Margot ! T'as pas à te servir de ce que j'ai pu te confier ! lâchai-je en commençant sérieusement à m'énerver. Ca voulait dire quoi ? Que parce que je lui avais parlé d'un autre mec ça voulait dire que j'en avais rien à faire d'Adriel alors qu'elle oui ? C'est ça ? Ou alors c'est que t'en as juste rien à faire mais à ce moment là, dis-le tout de suite au moins ça sera clair dis-je en laissant mes nerfs prendre le dessus sans que je ne puisse rien y faire.

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Je n'ai pas la moindre idée de comment on va se sortir de ce merdier. De toutes les femmes qu'il a pu côtoyer, il a fallu que ce soit ma meilleure amie. Cette même meilleure amie qui se retrouve en face de moi aujourd'hui. Et je sais, je vois à son regard qu'on va se confronter, et que rien de ce que je vais dire ne va trouver grâce à ses yeux. C'est Lara, on se connaît depuis des années, ça a toujours été comme ça entre nous, à sentir les disputes avant même qu'elles ne soient là. Et là, j'en ai jamais autant senti une venir, alors j'essaie de lui expliquer les choses, maladroitement, comme je le peux, sauf que c'est peine perdue, j'ai l'impression qu'à chacune de mes phrases elle enrage un peu plus. Ah non ça, c'est trop facile.. C'est trop facile de te servir de ça contre moi pour justifier que tu te sois envoyée en l'air avec lui en sachant très bien ce qu'il y a entre lui et moi. T'es ma meilleure amie Margot ! T'as pas à te servir de ce que j'ai pu te confier ! Son ton se hausse, et moi, je la regarde, médusée. « Mais PUTAIN tu t'entends parler Lara ? » Est-ce qu'elle s'entend seulement dire que je manipule ce qu'elle me dit pour le retourner contre elle ? Non, je dis juste que la dernière fois qu'on a parlé, elle était sur son nuage, et j'ai pas voulu tout ruiner. J'pense toujours à elle, malgré les apparences, mai visiblement, elle a décidé de fermer les yeux sur ce détail ci, du moins pour aujourd'hui. Ou alors c'est que t'en as juste rien à faire mais à ce moment là, dis-le tout de suite au moins ça sera clair Là c'est la goutte d'eau, la remarque de trop, et je me tourne vers elle les bras ballants, dans un état second, comme si ce qu'elle était en train de me dire n'avait pas le moindre bon sens. « C'est c'que tu crois Lara ? Que j'en ai rien à foutre, c'est ça ? Que cette putain de situation me fait plaisir, que j'me bouffe pas depuis des jours sans savoir comment démêler les choses? » Si elle savait combien ça me fait mal, combien j'ai culpabilisé, mais aussi combien ça a été plus fort que moi. Je reviens toujours vers lui comme un foutu boomerang, et ça me rend folle. « J'avais rien prévu de tout ça, j'l'ai ignoré pendant une semaine entière, et j'suis tombée sur lui par hasard dans un bar. J'ai pas cherché à comploter dans ton dos, mais visiblement, c'est ce que tu penses de moi, bravo, j'admire l'amitié! » Ironique, je tape dans mes mains pour l'applaudir en laissant échapper un rire amer. « Puis j'trouve ça sacrément ironique que tu me fasses des reproches alors que tu rentres comme une fleur dans son appartement sans sonner. Chose que je me permettrais pas moi-même. » Bonjour le niveau d'intimité. Alors quoi, il a voulu le beurre et l'argent du beurre ? Il m'a menti?

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Peut-être que ma réaction était excessive, que j'aurais dû rester calme en découvrant Margot tranquillement assise dans le salon d'Adriel mais.. non. Il fallait croire que c'était la goutte qui faisait déborder le vase. Je supportais mal ce que m'avait fait Noah. Ca ne faisait quelques jours qu'il avait disparu de la circulation et pourtant, j'avais déjà les nerfs à vif, et la tête remplie de pensées idiotes à son sujet. Alors cette histoire avec Margot et Adriel, c'était trop. J'avais eu du mal à m'éloigner du mather volontairement, mais aussi avec l'idée qu'il se passe un truc de sérieux entre ces deux-là et.. là de la trouver chez lui, ça me faisait carrément péter les plombs. Peut-être que j'étais jalouse oui. Non en fait, j'étais jalouse. Et le fait que ça vienne de ma meilleure amie me faisait encore plus mal. « C'est c'que tu crois Lara ? Que j'en ai rien à foutre, c'est ça ? Que cette putain de situation me fait plaisir, que j'me bouffe pas depuis des jours sans savoir comment démêler les choses? » Je ne comprenais pas ma meilleure amie. Ou plutôt si, j'imaginai bien ce qu'il devait se passer dans son crâne, et ça m'énervait de voir qu'elle n'avait pas pensé à se diriger vers moi. En réalité, je la connaissais suffisamment pour savoir que cette situation la mettait aussi mal que moi. « Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Pourquoi t'es pas venue vers moi pour qu'on essaie juste d'en discuter ?! » dis-je sur le même ton qu'elle. Je croyais qu'on se disait tout, ou presque. J'avais pensé qu'on pouvait éviter ça. « J'avais rien prévu de tout ça, j'l'ai ignoré pendant une semaine entière, et j'suis tombée sur lui par hasard dans un bar. J'ai pas cherché à comploter dans ton dos, mais visiblement, c'est ce que tu penses de moi, bravo, j'admire l'amitié! » Je croisais mes bras sur ma poitrine, exaspérée par son ironie. Ca me faisait mal de me disputer avec elle, je détestais ça. « Comment tu veux que je pense autrement quand je te trouve chez lui genre normal ? Quand je sais très bien pourquoi t'es là ? » Et rien que d'y penser, mon estomac se tordait. « Puis j'trouve ça sacrément ironique que tu me fasses des reproches alors que tu rentres comme une fleur dans son appartement sans sonner. Chose que je me permettrais pas moi-même. » Je soupirais d'exaspération, de plus en plus remontée. J'avais vraiment pas envie de commencer à expliquer la relation que j'avais avec Adriel à Margot, en sachant que ces deux-là s'envoyaient en l'air. « Faut croire que c'est une mauvaise habitude que j'ai prise dis-je, fermée. Adriel voulait me voir pour discuter. Mais si tu me disais exactement ce qu'il y a entre vous au lieu de faire des trucs dans mon dos, au moins je serai fixée » dis-je, m'attendant au pire au fond.

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Mais quelle situation chaotique, quel bordel. Je sais pas comment on va se sortir de ce pétrin, avec Lara. Pourquoi de tous les mecs du campus, il a fallu qu'on craque sur le même ? J'suis frustrée, triste, déçue, en colère de la voir en colère. Oui oui, suivez ma logique, et chaque fois qu'elle hausse le ton, je le hausse en retour. « Pourquoi tu ne m'en as pas parlé ? Pourquoi t'es pas venue vers moi pour qu'on essaie juste d'en discuter ?! » Je roule des yeux malgré moi en l'entendant me dire ça. Et à ma place, Lara, t'aurais fait comment ? « Mais COMMENT voulais-tu que j'amène un tel sujet sur le tapis ? MOI? » Tu sais comment je suis Lara, tu sais combien c'est dur pour moi ce genre de situation. Alors qu'elle arrête de croire que je suis la méchante dans l'histoire, qu'elle cesse un peu ces enfantillages, parce que ça me fait mal de me disputer avec elle, et pourtant, on s'enfonce. « Comment tu veux que je pense autrement quand je te trouve chez lui genre normal ? Quand je sais très bien pourquoi t'es là ? » J'ouvre les bras comme si la réponse était la chose la plus évidente au monde et qu'elle aurait du la deviner: « Ça ne veut pas forcément dire que j'ai agi pour te blesser merde enfin! » Et je finis par lui retourner ses reproches en plein visage, jugeant que si certes j'ai pas agi comme j'aurais du le faire, elle n'était pas mieux à s'incruster dans son appartement. « Faut croire que c'est une mauvaise habitude que j'ai prise Mon coeur se serre, et je m'efforce d'ignorer cette sensation douloureuse, cette jalousie lancinante que j'éprouve envers ma meilleure amie. Adriel voulait me voir pour discuter. Mais si tu me disais exactement ce qu'il y a entre vous au lieu de faire des trucs dans mon dos, au moins je serai fixée » "discuter", hein ? Mais putain quelle conne. « J'pensais qu'y avait l'ébauche d'un truc sérieux tu vois, sauf que visiblement on a pas la même conception des choses, vu que pour moi dire "je te veux juste pour moi" ça inclue de l'exclusivité. » Parce que ces mots, il me les a dit, Adriel. Mais au final, est-ce qu'il les pensait vraiment ? Dans un geste colérique, j'attrape mon sac sur le canapé pour y mettre mes clés dedans. « Tu sais quoi, envoyez vous en l'air, faites ce que vous voulez, moi je me casse. » J'en ai marre d'être la cruche qu'on prend pour une idiote, je suis pas un jouet, et j'ai cru qu'Adriel était différent... Mais au final, je me suis trompée. Que Lara fasse ce qu'elle veut avec lui, je m'en cogne.

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Cette situation me rendait folle. J'avais pensé qu'on pouvait éviter ce genre de conflit Margot et moi. J'avais pensé qu'on pouvait éviter ce genre de démonstration de jalousie stupide, ce genre de scène où on allait s'énerver l'une l'autre par rapport à Adriel. Mais non. C'était plus fort que nous, fallait croire. J'avais besoin de lui montrer que j'étais blessée, que me sentais mal par rapport à tout ça. Que je vivais mal le fait qu'Adriel couche avec nous deux. Car si j'étais prête à tout partager avec ma meilleure amie, je n'étais pas prête pour autant à partager un mec. Le ton montait de plus en plus entre nous, sans qu'on ne parvienne à se comprendre. D'accord elle n'avait pas osé m'en parler, d'accord elle n'avait pas trouvé de solutions mais.. cela n'empêchait pas que dans l'histoire, j'avais réellement l'impression d'être prise pour une pigeonne. Alors, sur le point de craquer définitivement, je lui demandais ce qu'il y avait réellement entre eux. Car de toute évidence, il ne s'agissait pas simplement d'un coup d'un soir pas vrai ? « J'pensais qu'y avait l'ébauche d'un truc sérieux tu vois, sauf que visiblement on a pas la même conception des choses, vu que pour moi dire "je te veux juste pour moi" ça inclue de l'exclusivité. » Je me figeais à ces mots, ayant littéralement l'impression d'avoir avalé une balle de plomb. Alors il avaient convenus de ne pas aller voir ailleurs ? Comme un couple en somme, c'est ça ? Et à côté de ça, ce con demandait à me voir ? Il se foutait de ma gueule non ? Et Margot, est-ce qu'elle m'en avait ne serait-ce que touché un mot rapidement pour me dire que ça devenait sérieux entre elle et lui ? Non. Rien. Pas un mot, pas une phrase. J'en avais assez. « Tu sais quoi, envoyez vous en l'air, faites ce que vous voulez, moi je me casse. » Je lâchais un rire sarcastique en la voyant prendre ses affaires, prête à partir. « T'inquiète c'est bon, tu peux rester là pour l'accueillir, c'est moi qui me casse. N'oubliez pas de m'envoyer un carton d'annonce quand vous vous mettrez en couple » dis-je froidement, avant de prendre la sortie de l'appartement et de claquer la porte derrière moi.

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Plus la discussion évolue, plus j'ai la sensation qu'on fonce droit dans un mur. J'ai eu peur de parler à Lara, mais au final, pourquoi? J'aurais du. J'aurais du lui avouer qu'Adriel me plait vraiment, quand bien même je ne sais pas ce que je ressens vraiment pour le Mather. Et au final, je sais même plus ce que je veux ressentir quand j'entends ce qu'elle me dit. Il voulait la voir. Il a essayé de jouer sur les deux tableaux, voilà comment j'analyse la chose et comment je la ressors. Et j'me sens trahie, j'ai l'impression d'être tombée droit dans un panneau alors que je pensais qu'il était sincère quand il me parlait de sa pseudo dépendance, de son besoin de m'avoir que pour lui, et de n'être qu'à moi. Au final.. Tout ça, c'était que du vent. Et même si Lara a mal, et je le comprends, moi aussi, ça m'brise d'agir comme ça avec elle, sauf que la colère va par dessus tout, et j'attrape mes affaires, commence à les ranger dans mon sac en disant que ça ne sert à rien que je reste. Elle veut garder son plan cul? Qu'elle se le garde, j'en veux plus. Du moins, c'est ce dont j'essaie de me convaincre, emportée par la colère, tandis que ma meilleure amie émet un rire jaune. « T'inquiète c'est bon, tu peux rester là pour l'accueillir, c'est moi qui me casse. N'oubliez pas de m'envoyer un carton d'annonce quand vous vous mettrez en couple » Je relève les yeux, furieuse, mais elle s'en va déjà vers la porte. « C'est ça, barre toi ! » Ma voix monte dans les aigus alors que les larmes me montent aux yeux. J'ai l'impression que tout s'effondre d'un coup autour de moi. Dégoûtée, écœurée, je finis de ranger mes affaires, et je sors de l'appartement à mon tour, claquant la porte sans laisser un mot pour me barrer chez moi. Qu'importe, après tout ? C'est pas comme si Adriel en avait quelque chose à foutre.