(jaley 7 ♥) T'avoir dans la peau.

C'est vrai que sur le doigt, c'est assez douloureux. Mais je me contente seulement de laisser quelques grimaces apparaître sur mon visage, sans rien dire. Mon visage d'ailleurs se relève vers celui de James pour plonger mon regard dans le sien et lui offrir un doux sourire. J'étais en train de graver quelque chose dans ma peau, quelque chose d'important. Si le mariage était une chose très très importante pour moi, le tatouage l'était aussi, à hauteur égale. Parce que j'étais marqué, mais pas pour lui. J'étais marqué avec lui. J'essayais de ne pas bouger d'un poil pendant que le tatoueur faisait son travail, mais je serrais la main de James dans la mienne à plusieurs reprises, en gardant mon regard sur lui. Mon corps était tendu, on n'est jamais détendu de toute façon, quand on ressent de la douleur, même si elle est infime. Mais c'est supportable, à vrai dire j'ai toujours très bien supporté la douleur alors ça n'était pas un problème. Je finis par regarder l'oeuvre du tatoueur sur mon doigt, il a fini. Il est en train de me nettoyer et d'appliquer la crème, et je souris largement en observant le tatouage. J'ai James dans la peau. Ca y est. Je suis tellement content. Quand il a fini les soins, je me relève du siège et le regarde de plus près, avant de le montrer à James. « Regarde ! Il est trop beau ! » Tout content, je ris, en laissant le tatoueur appliquer un peu de cellophane sur mon doigt, en l'écoutant dire qu'il ne fallait pas le laisser plus de deux heures. Je hoche la tête, puis regarde mon amoureux s'installer sur le fauteuil, en venant prendre sa main à mon tour. « Tu vas être beau avec ça, mon lapin. » Il est déjà beau, de toute façon. Qu'importe ce qu'il peut porter, qu'importe comment il est coiffé. Il sera toujours beau à mes yeux, toujours le plus magnifique des hommes que j'ai jamais croisé dans ma vie. Et il est à moi. J'ai vraiment, vraiment beaucoup de chance de l'avoir à mes côtés. Et je ferais tout pour le garder près de moi, quoi qu'il m'en coûte.

La douleur n’allait pas me déranger, ça, j’en étais plutôt certain. Cependant la chose que je redoutais allait être les démangeaisons, je savais qu’après avoir fait un tatouage cela risquerait de gratter et il était impossible de se soulager de cette manière. M’enfin, je supposais que c’était la dernière chose dans laquelle je devrais m’inquiéter. Je voyais Harley se redresser et me montrer le tatouage qu’il prônait fièrement. Il était vraiment beau, et en venant lui voler un baiser je m’installais sur la chaise en tendant ma main libre vers mon fiancé. C’était automatique. Je voulais qu’il soit à mes côtés, parce que j’ai besoin de lui, j’aurai toujours besoin de lui. Il commence à dessiner sur mon doigt, quelques détails très fins et surtout la pièce maîtresse. L’arbre. Je le regardais faire, en déviant de temps en temps vers le regard de mon tendre. Bon sang, que je suis fou d’amour pour lui. Jamais je n’aurai passé ce capte, avec personne. Je n’avais jamais imaginé un jour aimer quelqu’un comme j’aimes Harley. Il dépasse tous les autres. C’est un homme bon, intelligent et il est à moi. C’est l’homme de ma vie, et je ne sais pas ce que je ferai sans lui. Je plonge mon regard dans le sien, qu’au moment où je sens les douleurs s’infiltrer dans mon corps, je me raidis en déformant les traits de mon faciès. Certes, c’est loin d’être agréable, mais c’est très supportable. J’en oublie qu’une aiguille est en train de me transpercer la peau. Je me penche, pour que mon visage soit sur l’épaule la plus proche. Je ferme les yeux, pour me concentrer sur l’environnement. Je suis rarement à l’aise, même si ce n’était qu’une personne. J’étais sobre, et c’était toujours un peu plus compliqué quand je n’avais aucun litre en moi. Cependant, c’était quelque chose que je devais surpasser. Il n’y avait que moi, Harley et le tatoueur et dès que cela serait terminer nous rentrerions à la maison. Je m’accroche à ça. Je n’aime pas les endroits nouveaux, je préfère d’abord connaître les recoins avant d’y faire un tour. Histoire de me rassurer. Je serre la main de mon fiancé, mon pouce caressant lentement la surface supérieure de cette dernière en abordant un faible sourire. J’avais tout de même hâte que cela soit terminé. J’étais fier d’avoir ce tatouage qui représentait l’amour que j’avais envers Harley, mais heureux de pouvoir oublier cette petite douleur qui se lançait dans mon dos.  

©S a n i e

Jamais je ne pourrais faire tatoueur. Évidemment, je pourrais totalement dessiner quelques projets, mais tatouer.. Je ne pense pas en être capable. C'est tout un art de tatouer, et même si je sais que je suis pas mal bon avec un crayon, ce ne sera pas la même chose avec des aiguilles. Il faut des années d'expériences, à s'entraîner sur des oranges ou de la peau synthétique pour devenir tatoueur. Et aujourd'hui, mes objectifs ne sont pas les mêmes. Alors, je ne fais qu'admirer en silence le travail effectué. C'est au tour de mon fiancé, je lui rends le baiser qu'il me vole, et je le regarde s'installer sur la chaise en souriant, me plaçant à côté de lui, lui prenant la main. Mon regard est figé sur James, il est surtout rempli d'amour et je suis tellement fier à cet instant de porter une marque significative de notre couple. Je l'ai dans la peau, je l'ai toujours eu dans la peau, mais maintenant, c'est davantage concret et j'en suis heureux. Le tatouage commence après le dessin du tatoueur, et je sens James se figer. Il n'est pas à l'aise, son langage corporel parle dans son silence. Je grimace avec lui, je connais cette douleur puisque je venais moi-même de la vivre à l'instant même. Mais c'est supportable au final, et je sais qu'il va finir par se détendre. Je lui serre un peu plus la main, et lorsque son visage tombe sur son épaule, je m'abaisse le temps de lui embrasser le coin des lèvres. « Je suis fou de toi, James. » Plus que de le rassurer, je ressentais ce besoin de le lui dire, pendant ce moment de courte durée mais qui va nous rester toute notre vie. Je me redresse en souriant, le logeant d'un regard plus tendre que jamais, puis je tourne les yeux vers l'œuvre sur son doigt qui se dessine lentement. Il est déjà bientôt fini, et j'en souris davantage. J'espère qu'il ne regrettera jamais d'avoir fait ce tatouage avec moi. Tout autant que j'espère ne jamais être séparé de lui. Je ne pouvais pas imaginer un avenir sans lui, c'était complètement impossible. Depuis qu'on s'est rencontrés, depuis qu'on s'est fréquentés, je n'ai plus jamais voulu qu'il s'en aille de moi. On a toujours tout surmonté ensemble, je veux que ça continue.

Les gens ne comprennent pas, ils pensent que c’est un jeu, ils sont persuadés savoir plus que nous. Mais ils ont faux. Quand on aime, on est préparé à subir beaucoup de choses, à accepter des choses qui par le passé nous paraissaient imaginable. Et quand on aime, on ferait tout pour l’être aimé. Ne venait pas me dire que ceux qui trompent s’aiment, que ceux qui s’insulte, s’aiment ou pire. Que ceux qui ne sont pas capable de tout faire pour l’autre, s’aiment. À mes yeux, je savais que nous n’étions pas une admiration pour les autres, que nous-même nous avions fait des bêtises, quelques fois difficiles à avaler, et d’autres très dur à pardonner. Mais on se retrouvait toujours, d’une quelconque manière nous étions fait pour être ensemble. Lui, et moi. L’avions compris dès le premier jour. J’abaisse mon regard sur la trace noir qui entoure mon doigt, le tatoueur lui peut distinguer les choses mais à mes yeux cela ressemblait plus à une tâche noir qu’autre chose. C’est après, qu’il passait un coup de papier que je me sentais un peu plus rassuré. Je ne doute pas de lui, sauf que c’est toujours compliqué de choisir un bon tatoueur qui remplissait toutes nos attentes. En sentant le baiser sur le coin de de mes lippes, je tournais le regard vers le visage d’Harley qui me scrutait. De ces pupilles clairs, perçantes et profondes. Je pouvais tout lire en lui, ces craintes. Les hésitations. Je savais quand il était fâché, ou même triste. Je suppose que cela ainsi, quand on aime une personne et qu’on la côtoie la plupart du temps. Je l’aime, si fort. Que je suis prêt à faire le nécessaire, à m’améliorer pour qu’il puisse être heureux, que ces épaules s’abaissent de tous ces malheurs. Et au fond de moi, je rêverai de pouvoir lui dire pour mes réunions, de lui dire que j’ai failli mourir à une époque, de lui avouer ma peur de le regarder prendre des médicaments. Mais je préfère me taire, et ne pas brûler ce moment, de ne pas sauter cette étape bien trop vite. Lui aussi, était en danger avec sa maladie, au fond. Nous étions peut-être les deux à l’être. Lorsque le tatoueur terminait, je me surprenais à être ainsi, comme une statue à le regarder fixement. Je tourne le regard vers le tatoueur qui termine son boulot en nettoyant, appliquant une sorte de crème pour finalement entourer mon doigt d’un papier transparent.

©S a n i e

James me connait si bien. C'est dingue de voir à quel point on peut connaître quelqu'un aussi bien en si peu de temps. Il connait le moindre de mes détails, il sait déceler toutes les émotions qui me transpercent violemment. D'habitude je les cache assez bien, mais il lit en moi comme dans un livre ouvert. Et j'aime ça, j'aime qu'il sache tout de moi. C'est assez dingue, certaines personnes préfèrent avoir leur jardin secret, mais en ce qui me concerne, avec James.. J'ai envie de tout lui dire, de ne rien lui cacher, et c'est ce que je fais. Je le scrute de mon regard clair, doux, lui transmettant tout mon amour et toute ma douceur. Je voulais qu'il comprenne à quel point je suis fou de lui, juste avec ce regard. Et ce moment était très important pour moi. Il m'avait maintenant dans la peau, comme moi je l'avais dans la peau. Une petite douleur se lance d'ailleurs à l'endroit où je viens d'être tatoué, ça a été rapide, mais ça restera à jamais. Le tatoueur termine son travail et je le regarde faire, appliquer la crème sur le doigt de mon amour, et l'enrouler de cellophane. Je souris largement lorsqu'il lui lâche la main pour aller ranger et jeter ses aiguilles, et mon regard se reporte sur nos deux tatouages que je place côte à côte en lui prenant la main. « Ils sont beaux hein.. » J'étais simplement heureux à cet instant. Parce que j'avais sa marque sur le doigt. Et qu'il avait la mienne. Tout simplement. Je regarde le tatoueur qui indique le prix et avant même que James ne puisse réagir, je paye. Ce n'est pas grand chose, et puis moi aussi, j'avais envie de le couvrir de cadeaux. Alors que je sens son regard noir sur moi, je me penche vers son oreille. « Je suis vilain, hein ? » En souriant malicieusement, je lui adresse un clin d'oeil, remercie le tatoueur et sors de la salle en prenant la main de mon fiancé, riant légèrement et sautillant presque.