karma is a bitch (moana)

Après avoir acheté des pyjamas de bébé taille xxl la suite logique c'était de se faire une soirée pyjama en bonne et du forme. Tu t'étais installé à Boston après les incendies, pour le plus grand bonheur de ton père. Alors tu as proposé à Moana de passer votre après-midi ensemble comme prévu et de vous faire une soirée pyjama à chez toi. Oui tu te lassais pas de ton amie, et de temps en temps vous aimiez passer du temps ensemble. Ça te manquait quand ça se faisait rare, preuve qu'elle avait toute sa place dans ta vie. Quoiqu'il en soit vous étiez dans un magasin type agroalimentaire et compagnie, à faire des courses pour le dîner. Sans prévenir, l'atmosphère changeait brutalement. « Qu'est-ce qui se passe ? » Un gros bruit de fond se fit entendre, des silhouettes se mettaient à courir, et par réflexe tu as pris la main de Moana, hors de question de t'en séparer. « Y'a quelque chose qui se trame, c'est pas possible ! » Un signal d'alerte se fit entendre et de fil en aiguille vous vous être retrouvées dans l'arrière boutique, puis dans une réserve. Vous n'étiez pas seule mais pour coup, c'était tout comme. « Ça va ? » As-tu demandé à ton amie. Tu avais paumé votre cadis, mais ton sac était toujours agrippé à ton épaule.

Quelque chose disait à Moana que cette fameuse soirée, avec les pyjamas grandeur nature achetés en compagnie de Talia, allait être du feu de dieu. La preuve, dans son sac à main, l’italienne avait même pris son appareil photo, afin de ne louper aucun souvenir. Mais pour le moment, afin de ne manquer de rien, elle faisait les courses avec son amie préférée dans une espèce de drugstore, réfléchissant ensemble à ce qu’elles allaient manger ensemble, les cochonneries à prévoir pour les films de leur longue liste… et autres petites choses indispensables qui avaient leur place dans leur caddie commun. Cependant, sans crier gare, un énorme bruit sourd se fit entendre, changeant l’atmosphère de calme en panique alors que les deux potes apercevaient désormais des clients se mettre à courir dans la direction inverse. Si Talia n’avait pas pris la main de Moana par réflexe, sûrement l’aurait-elle fait. « C’est quoi de bordel ?! » murmura-t-elle à son tour, dans l’incompréhension totale, suivant de près son amie, craignant de la perdre dans la cohue. Bientôt, elles se retrouvèrent dans l’arrière boutique puis dans la réserve, avec d’autres clients sans doute, mais l’italienne ne s’en préoccupait pas spécialement pour le moment. Elle serrait juste la main de Talia, se persuadant de sa présence. « Moi ça va, et toi ? Heureusement que t’as chopé ma main, j’aurais pas voulu te perdre… mais j’ai l’impression qu’on est dans une belle merde… comment on va sortir ? »

D'antan tu n'avais jamais été le genre superstitieuse. Tu ne croyais pas non plus beaucoup à la malchance. Mais il fallait avouer que depuis que tu étais installée ici à Cambridge, ça ne cessait pas. Les bombes, prises d'otages, ou encore récemment les incendies ! Cette atmosphère un peu anxiogène, te dérangeait véritablement. Tu étais trop joviale pour tout ça, toi. Du coup en voyant ce mouvement de panique tu finissais par te dire que le monde allait mal et surtout c'était potentiellement la goutte de trop. Une fois confiné dans ce qui était une arrière boutique vraissemblement tu as regardé Moa' avant de lui répondre en hochant la tête. « Oui ça va, enfin je crois. » Regardant autour de toi, tu semblais déjà essayé de voir comment vous pourriez sortir de là. La porte s'était fermé juste derrière les derniers clients débarquant comme vous à tout hasard. « J'en sais rien. J'ai pas saisi ce qui s'était passé, d'une seconde à l'autre. » As-tu dit confuse. Tu espérais juste que vous étiez en sécurité là où vous étiez. Tu as sorti ton téléphone de ton sac : aucune barre réseau. Un petit juron s'extirpa de tes lèvres, et tu n'en étais pas tant gênée. Tu avais gardé la main de Moana dans la tienne comme si il n'y avait que ça pour relativiser et tu l'as regardé l'air dépitée, en l'interrogeant du regard : peut-être qu'elle aurait du réseau elle.

@Moana B. Corleonesi

En parlant de joviale, Moana l’était nettement moins d’un coup. Impossible de l’être dans un environnement aussi confiné, à tenir fermement la main de son amie si chère, à craindre le pire. Pas uniquement pour leurs deux vies mais pour celles des autres personnes, uniquement. Il ne fallait pas croire que l’italienne ne soit rien qu’une sale égoïste. Elle avait mit un certain temps avant de prendre conscience de la présence desdites personnes dans la réserve mais maintenant que c’était fait, impossible de faire semblant. « Respire, t’en fais pas… » tenta-t-elle de rassurer Talia afin qu’elle n’abandonne pas. Dans le procédé, l’étudiante en médecine essayait surtout de ne rien laisser paraître de sa panique pour essayer de pouvoir l’apaiser, même s’il y avait chose plus aisée, alors qu’elle regardait un peu partout pour voir si une sortie, même risquée, était possible. Dans un élan de lucidité, elle sortit également son smartphone, pour se rendre compte qu’elle n’avait pas plus de réseau. « Pour le téléphone c’est mort… » souffla-t-elle doucement. « Tu crois que par un quelconque conduit d’aération on pourrait tenter une sortie ? »