(hadès) what happened in paris, stay in paris

T’avais appris complétement par hasard qu’Hadès était aussi sur le campus cette année, au détour d’une de tes dernières conversations avec Noah, avant qu’il parte. Mais tu n’avais jamais eu l’occasion de voir le belge en chair et en os à Harvard et d’ailleurs, tu ne l’avais pas revu depuis cette fameuse nuit à Paris. Vous ne vous êtes même pas reparlés depuis et ça avait rendu cette situation awkward au possible. Il était peut-être temps de mettre les choses au clair entre vous, pour aller de l’avant et revenir à cette complicité que vous aviez avant. T’avais même entendu dire qu’Hadès se retrouvait loger à la Cabot House aussi alors il était peut-être temps d’aller à sa rencontre et de réparer ce qui était réparable. C’est dans cette optique là que tu rentrais après les cours, te pressant d’arriver à ta chambre provisoire pour questionner Moana à ce sujet, par chance elle pourrait savoir où il se trouve. Le hasard faisait bien les choses puisque tu tombes nez-à-nez avec Hadès alors que tu mets les pieds dans le royaume de Barbie. Il est là, posé sur un des canapés, affichant une mine bizarre. Tu te décides donc à venir t’asseoir à ses côtés, déposant ton sac de cours à tes pieds. Tu t’installes à ton aise à ses côtés avant de te tourner vers lui et de prendre la parole. Hey… T’affiches un petit sourire sur tes lèvres, tout en pensant que ça fait quand même bizarre de se retrouver face à lui après tout ce temps. Ce que tu fais remarquer. C’est presque bizarre… T’éclates de rire doucement, comme pour détendre l’atmosphère. J’ai appris que t’étais ici par Noah et je pensais justement à venir te parler, c’est presque un signe que tu te retrouves là. Tu te tais quelques secondes, essayant de ne pas trop penser à Noah et au vide qu’il a laissé. Comment tu vas ? Que tu finis par demander, comme pour lancer une conversation presque banale. Juste avant de s’attaquer aux choses sérieuses.

J'ai une vie de merde. Oui je l'affirme. Vous définiriez votre vie comment vous, si vous aviez eu ce que j'ai vécu ? A force de tout avoir, plus rien n'a de goût, ou de sens. Plus rien ne donne réellement envie. L'argent nous pourri de l'intérieur, nous les Eliots, elle est notre tout, notre divine déesse qui nous donne cette impression de tout permis, mais j'ai vu ce sourire, sur le visage de ces pauvres âmes, les poches troués et le sourire aux lèvres avec un peu de bouffe dégueulasse et ils sont bien plus heureux que moi et mes affaires hors de prix. Alors j'ai envie de les frapper, de les détruire, car eux sans rien accède à ce que moi, peu importe mon capital financier, je ne peux pas m'offrir. Ils ont ce que je n'ai pas. Ce bonheur des cours instants. Je ne sais pas comment ils font, je ne l'ai jamais compris et c'est encore une journée dans le noir pour moi. Arthur est toujours disparu, Noah est parti, la EH a crâmé, emmenant avec elle dans ses cendres, un tas de conneries dont aucun de ces fils de riches n'avaient besoin. J'emmerde la vie. J'ai juste envie de vider un autre verre, j'ai juste envie de dormir, de me reveiller et de voir mon petit frère me sourire et me dire que c'était juste un cauchemar cette année. Me réveiller et entendre Noah râlé au loin. Entendre mes parents rirent. Voir mon frère et ma soeur sourire. Savoir mes amis bien. Mais non, ça n'arrivera pas. Et ma souffrance, mes maux ne se calmeront pas. Alors je suis là, sur un canapé inconfortable, entouré d'un tas de godiche qui fait même pas le petit dej. Même faire chauffer mon café c'est trop leur demander. Putain, je savais que j'aurai dû aller à l'hôtel, j'aurai pû vivre ce foutu mal de vivre tranquille. Encore une gorgée d'alcool. La douleur substiste. Je vis avec. Je suis comme un accidenté de la route. Sauf que mes blessures ne sont pas visibles. Seul les plus avisé peuvent les voir. Je suis dans cette spirale de destruction. Jouer avec la mort pour me sentir en vie. Braver les interdits, voir les autres souffrir pour me sentir un peu moins minable. Refouler ces foutus sentiments qui parfois prennent trop de place. Je suis seul, il n'y a rien autour de moi. Je suis dans mes songes, je ne suis ni dans un bon souvenir d'avant, ni dans un mauvais, je suis dans le noir, au milieu du vide. Et une voix qui s'élève me raccroche à cette réalité que je fuis. Rien que d'entendre ces quelques notes me rappelle que je suis en vie. Que techniquement je vais bien. Tout le monde le dit, je vais bien. Je n'ai juste plus de limite, je suis un lion incontrôlable, un mustang indomptable, je suis de la sale râce, de la dur, de la corriace. Rien ne me fait taire. Rien. Rien ne me mettra à terre. Je suis Hadès. Je suis un ange noir. Je suis le mal. Et je l'assume. Et seul quelques privilégier peuvent voir au delà de mes airs de con. Elle parle, je l'écoute, sans tourner la tête. Ouais c'est bizarre de ce voir, la dernière fois, elle est partie sans rien dire. Elle avait été là quand j'en avais eu besoin, avais presque apaisé mes maux avant de s'envoler, comme un ange. Elle est probablement trop pur pour être près de moi. Elle parle de Noah, c'est lui qui a dit que j'étais là. Au moins, elle a demandé. Mais le prénom de Noah, un nouveau coup de couteau. Lui aussi est parti, comme tout le monde. Il m'a laissé une putain de bouteille. Elle est vide maintenant. J'aimerai penser qu'il s'est fait enlevé, comme Arthy, mais au fond, je le sais, il s'est cassé, sans penser aux autres. Et moi je reste là. Comme un con. Seul. Dans le noir. Elle laisse un blanc, elle est gênée et j'aide en rien à me la jouer muet. Elle finit par tenter à nouveau de lancer la conversation. Comment je vais ? Mon meilleur pote est aux abonnés absent quand la pire période de ma vie arrive. Mon frère, toujours disparu. Abélard, toujours Abélard. Aria au plus bas. Ayma au fond du gouffre aussi. Zia, disparu depuis un moment. Hippo probablement pas au top à cause de son connard de rouge. L'automne est arrivée et a emmené avec elle la monotonie du grand froid. La dépression hivernale. Je finis mon verre, sec et le pause sur la table. Mon regard se pose sur elle. Sa présence me réchauffe le coeur. Même si je sais que si je ne mens pas, elle ne proposera pas du sexe pour aller mieux. Elle doit sûrement vouloir oublier tout ça. Pour une raison qui lui ait propre. Alors j'hausse les épaules Ca va, et toi ? un mensonge, mais je suis le maitre dans cet art. Le mensonge, une seconde nature pour moi et je l'assume. Je ne me livre pas, ou très peu et quand ça me gonfle de parler, je mens. C'est comme ça. Je suis comme ça. Je sais qu'en plus, elle ne va pas bien non plus. Noah est parti. Un pilier a quitté le navir et nous a abandonné, comment ça pourrait aller ? Je pensais que vivre avec les filles du campus, ça serait plus fun. Ouais j'faisais parti de ces naifs qui pensent qu'elles font de soirée pyjama et seraient à nos petits soins. Mais non. Elles sont justes pour la plupart, laides, probablement pauvres et n'ont à mes yeux aucun capital sympathie. C'est un peu mieux que les baba cool, mais franchement déjà que pour moi, vivre à la EH c'était vivre dans des conditions sommaires, alors là ... On est carrément traité comme des prisonniers. Elles ne connaissent sûrement pas les valeurs des riches tel que "prend toi une femme de ménage" ou bien "soigne bien tes guest" ou encore "l'invité est roi". Non, ici c'est démerde toi, t'as un lit pourri, de la bouffe a faire soit même, du bio semble t-il et on se démerde. J'ai jamais vécu dans des conditions aussi primaires et aussi mal mangé. Non mais franchement, la cabot house, je la conseille pas moi, je lui mets zéro étoile pour son hospitalité.  

Tu t'assois à ses côtés, essayant de faire abstraction de la mine sombre d'Hadès. Tu parles, tu combles les vides. Mais seul le silence te réponds pour l'instant. T'as l'impression d'avoir interrompu quelque chose. Hadès dans ses pensées, Hadès face à son verre d'alcool. Tu ne vois rien ou fais semblant de ne rien voir. Parce qu'au fond, t'en sais un peu. Sur ce qu'il peut se ressasser, les pensées amères qui peuvent l'envahir. T'en as eu un petit aperçu quelques mois plus tôt. Lors de cette rencontre fortuite à Paris, de cette nuit dans ses bras. Mais tu fermes les yeux, tu dis rien. Hadès ne pourra plus jamais allait bien, c'est un fait. Il finit par lever les yeux sur toi après avoir vidé son verre. Comme remarquant enfin ta présence. Et son regard t'observe avant qu'il hausse des épaules, répondant à la banale question "ça va ?". Question dont tu connais déjà la réponse mais il ment. Comme tout le monde. Parce que personne ne va bien. Hadès ne va pas bien. Tu ne vas bien. Noah n'allait tellement pas bien qu'il s'est enfui, sans rien dire. Et tu lui en veux même pas, c'est ça le pire. Il te manque mais t'arrives pas à lui en vouloir d'être lui, d'aller mal. De vouloir oublier, de vouloir aller mieux. Parce que c'est ce que tout le monde veut au fond non ? J'irai mieux une fois que j'aurai plus à vivre ici. finis tu par répondre, ne répondant pas vraiment à la question. Ne mentant pas non plus. Point qu’apparemment Hadès partage aussi. La vie à la Cabot House c'était pas aussi si bien que ça en avait l'air. Sur le papier, ça avait l'air sympa mais la réalité était tout autre chose. Tu t'en rendais compte jours après jours, à chaque minutes passées dans cet endroit. La Eliot House te manquait terriblement et tu te sentais vraiment pas à ta place ici. Et moi je pensais qu'elles incarnaient la perfection au féminin, faut croire qu'on se trompe tous... rétorqua-tu, secouant la tête. Ta colocataire avait beau être sympa, ça ne changeait pas le fait que tu n'avais pas grand chose en commun avec ces filles. T'avais été d'ailleurs étonnée qu'Ariana se retrouve finalement dans cette maison. Mais le truc c'est que tu venais de revenir et que tu connaissais pas les réelles raisons de sa présence ici. T'avais aucune idée de ce qu'il s'était passé entre ton meilleur ami et la fille qui avait passé ces dernières années à essayé de te transformer en sa copie conforme. Tu te taisais quelques secondes avant de changer de sujet : Je suis contente de te voir. Et ça, c'était vrai. Hadès avait toujours été d'une agréable compagnie et tu ne voulais pas que cette fameuse nuit à Paris entache votre relation. Je voulais que tu saches que je suis désolée d'être partie comme ça... C'était un peu perturbant et je voulais te laisser un peu d'espace... Tu te taisais une nouvelle fois, ayant fini par avouer la raison de ta présence à ses côtés, la raison pour laquelle tu voulais lui parler. Tu voulais pas remuer le couteau dans la plaie, juste mettre au clair certaines choses.

Il fait noir autour de moi et plus rien ne semble avoir de l'importance, je suis plongé dans ces conneries depuis trop longtemps. J'ai été heureux. Assez pour savoir que j'aurai préféré ne jamais connaitre ce sentiment de bien être. J'ai été tellement heureux pendant un temps. Cette noirceur qui ronge mon âme de gosse de riche s'était échappé en la présence de mon petit frère et maintenant, il n'est plus là. Mon esprit ne peut que penser au pire et me détester, me haire pour ma stupidité. Je l'ai laissé 5 minutes à peine et il avait disparu. Je vis dans l'incertitude de son sort ... Le moins pire serait qu'il se soit fait enlever par une femme qui voulait terriblement un enfant et qu'elle s'occupe bien de lui mais on ne sait pas. Peut être est-il mort ou avec un malade. Quand j'y pense, j'ai la gerbe, quand j'y pense j'ai envie de boire. Quand je pense au départ de Zia et de Noah j'ai aussi envie de boire. Je leurs en veux pas, mais je me sens juste mal et rien ne me rend un peu mieux. Mon verre se vide d'une traite et je finis par tourner la tête vers ma jolie blonde. Elle a prit place près de moi sans que je réagisse vraiment. Je réponds à sa question, avec un mensonge, finalement, les gens comme moi mentent comme ils respirent. Elle comme moi sommes du même moule. Nous sommes perdus, nous sommes des gosses de riche. Prisonnier dans une cage dorée, prisonnier de l'argent des parents et de la notoriété qu'on gère depuis tout petit, gosse à l'image parfaite mais tellement vide de l'intérieur. Une carte de crédit dans le cerveau, la supériorité dans les paroles, les fringues hors de prix sur le dos, on dépense un salaire annuel de la basse populace en une semaine, on est cette jeunesse dorée, hors de contrôle J'vais déménager avec Cole et Abé, viens chez nous si tu veux. Au moins, il y aura des domestiques. Non mais parce que franchement, passer l'aspirateur soit même ou faire son linge, c'est pas mon truc, j'ai bousillé une chemise avec ces conneries, parce que Mesdames voulaient pas faire mon linge. Quelle bande de rose égoïste. On sera bien mieux dans notre forteresse, au moins, on risque pas de tenter encore une fois de nous tirer dessus ou de nous crâmé, personnellement je suis trop jeune pour mourir, surtout brûlé vif ou avec un trou dans la poitrine. Ca n'arrivera pas, j'ai tout prévu. Je suis peut être malheureux, je ne compte pas mourir demain. Je me complais dans l'alcool et la non lucidité qu'elle me procure. Elles font de la publicité mensongère. On est toujours mieux lotie que chez les babacool mais quand même ... Ouais ces filles sont loin de l'image de marque qu'elles donnent. Je les pensais plus classe mais finalement, il n'y en a que très peu qui vâlent le détour dans cette maison. J'oserai pas coucher avec la moitié d'entre elles par peur de chopper une MST. Elles valent pas mieux que ces traitres de Winthrop. Le silence plane entre nous et je refixe le mur, j'ai pas grand chose à dire enfaite, j'ai juste envie de boire un verre. De vider une bouteille et d'aller dormir. Au moins, les rêves m'emènent auprès des gens que j'aime et qui ne sont plus là. Je serai même prêt à tester la drogue si je pouvais me sentir un peu mieux. Elle brise à nouveau ce silence, cette distances entre nous. Elle m'avoue qu'elle est contente de me voir. Je ne la crois qu'à moitié. J'ai beau l'aimer énormément et la considérer comme une des seules femmes qui puissent valoir le coup ici, elle m'a quand même fait un coup de pute. Vraiment ? Que je lui demande en détournant le regard vers elle. Après tout, elle est arrivée depuis quelques temps, je le sais mais elle ne vient que maintenant. Elle finit même pas m'avouer la raison de sa visite. Je l'écoute en me revoyant le lendemain matin, dans mon pieu, en ayant pour une fois à peu près bien dormir et découvrir le lit vide. Elle s'était évaporée comme tous les autres et j'aurai presque pu croire que tout ça ne s'était passé que dans ma tête avec l'alcool que j'ai tendance à trop abuser depuis qu'il a disparu. Mais non. C'était bien réelle, et elle voulait s'en expliqué. Comme ci j'en avais pas assez pris dans mon estime en plus faut qu'on en parle. Je pense que 9 mois pour me laisser de l'espace, c'est à peine assez tu penses pas ? Quoi ? J'suis rancunier, alors je réponds avec un timbre de voix ironique. Il y a rien à en dire. On a baisé et elle s'est cassée. C'est mon truc normalement, je comptais bien partir de base, mais j'me suis endormi comme un con. On peut juste enterrer ça ? On était mal et à moins que tu veuilles qu'on se remonte le moral encore une fois de cette manière, j'pense qu'on a pas besoin de revenir dessus. Ouais autant ne plus en parler. On s'est remonté le moral mutuellement ça a presque marché et moi je serai pas contre de recommencer, mais si ça arrive, je l'attache au lit, comme ça, le lendemain, j'serai sûr de pouvoir me barrer le premier. J'aime LR, énormément, mais je l'avoue, ma fierté à été piqué par sa désertion et je compte bien lui faire comprendre.
 

Depuis ton agression, tu es devenue comme l'ombre de toi-même et personne ne semble vraiment le remarquer. Tellement tu fais tout pour le cacher. Parce que tu fais tout pour sauver les apparences. Tu caches tes traits fatigués sous une tonne de maquillage et tu t'es tellement forcé à sourire ces derniers temps... Il y a aussi le fait que tu ne manges plus des masses. C'est comme si tu te laissais mourir petit à petit. Comme si t'implosais lentement de l'intérieur. Et ces shots de vodka que tu descendais de temps en temps. Pour noyer ta peine. Et ça marchait moyen. Juste le temps d'une soirée, juste le temps de quelques heures. Tu te réveillais le lendemain matin avec une gueule de bois carabinée et tes souvenirs toujours aussi intacts. Il parait qu'il fallait laisser le temps au temps... Mais toi t'es pas du genre patiente comme fille et cette situation est en train d'échapper à ton contrôle. Pourquoi Noah n'était-il pas là ? Noah il aurait compris. Noah il aurait vu la fausseté de tes sourires. Noah il aurait capté la détresse dans ton regard. Mais il n'était pas là et tu devais t'y faire... C'était plus facile à dire qu'à faire. En attendant, t'étais assise aux côtés d'Hadès. Qui n'en menait pas large non plus. Il semblait lui aussi au fond du gouffre et ça ne te laissait pas indifférente. Sauf que cette fois-ci, tu ne pouvais pas l'aider comme tu l'avais fais quelques mois plus tôt, en couchant avec lui après la disparition de son petit frère. T'essayes de combler les vides entre vous et vous en arrivez à parler de la Cabot House et du fait que vous détestiez y vivre. Hadès t'informais d'ailleurs que lui, Abé et Cole allait pas tarder à vivre tous ensemble. L'idée était terriblement tentante mais il y avait un problème : Abélard. Cela faisait des années que tu ne lui parlais plus et tu ne comptais toujours pas lui adresser la parole. Et puis, t'avais ce besoin de te retrouver toute seule. C'est tentant... Mais j'ai déjà fais mes recherches de mon côté et je vais pas tarder à déménager aussi. C'était d'ailleurs une question de jours, ça n'allait pas tarder et t'avais vraiment hâte de quitter le royaume de Barbie. Autant tu te foutais du fait qu'elles aient pas de gouvernantes ou de gens spécialement là pour veiller au bien être de leurs membres. C'était ce qu'étaient devenues les Barbies qui te préoccupaient. Tu pouvais pas rester dans une maison qui sympathisait avec les traîtres. Tu supportais pas les Mathers et ça t'emmerderait de devoir les croiser ici aussi. T'en voyais déjà assez en cours. Ouais, c'est pas faux... Mais bon, à ne plus vivre à l'Eliot House, autant vivre à l'extérieur du campus. Je me retrouve dans aucune de ces maisons. Non t'étais trop bien pour toutes ces maisons. C'était l'Eliot House ou rien. Cette confrérie que tu considérais comme une famille. Tu te pinçais légèrement les lèvres alors qu'il te demandait si t'étais vraiment heureuse de le voir. Tu te taisais alors qu'il te regardait et continuait, en disant qu'il avait peut être assez eu d'espace comme ça. Okay, t'avais merdé. T'étais bien au courant. Sinon tu serais pas en train de t'excuser. Hadès, je suis sincèrement désolée. Vraiment. Tu sais que je suis pas du genre à m'excuser si je ne le pense pas. Et ça te coûtait aussi d'admettre que t'avais merdé quelque part. Et t'aimais pas trop le ton qu'il employait avec toi. Je suis pas douée pour ce genre de choses et j'ai paniqué quand je me suis réveillée si tu veux tout savoir... finissais-tu par avouer dans un souffle. Ouais, t'avais paniqué. Parce que tu couchais pas avec tes amis et encore ceux avec qui t'étais proche, comme Hadès. Et t'avais paniqué que ça foute tout en l'air. T'avais paniqué parce que t'avais apprécié ce moment entre vous deux et que ça ne signifiait rien de bon à tes yeux. T'avais préféré partir, peut être même sacrifier ce qu'il y avait entre vous avant que ça ne dégénère. Parce que c'était comme ça comme tu fonctionnais et que tu ne savais pas faire autrement. Il continuait, disant qu'il préférait enterrer le sujet. A moins que tu ne veuilles recommencer. La franchise d'Hadès te troublait et tu détournais les yeux pour regarder devant toi, évitant son regard. Au moins ça à le mérite d'être clair. Oui, fin c'était Hadès quoi. Il était pas connu pour prendre plusieurs chemins pour dire quelque chose. Il disait ce qu'il avait à dire, que ça plaise ou non. T’encaissais ses mots et peut être que si t'étais pas dans cette situation, traumatisée à l'idée qu'un homme te touche à nouveau, peut être que tu te serai laissée tenter par sa proposition à peine voilée. Mais tu n'arrivais pas à t'imaginer dans les bras d'un homme pour le moment. L'idée du sexe était encore loin. L'idée est presque tentante mais je peux pas faire ça. disais-tu d'une vois distraite, avant de poursuivre. Affaire classée, alors. On en parle plus. Tu t'enfonçais dans le canapé, comme si t'essayais de te recroqueviller sur toi même. C'était vraiment une mauvaise idée d'avoir voulu remettre ce sujet sur le tapis ouais.

La douleur peut faire tant de dégat dans le coeur des hommes. Avant qu'il n'arrive j'étais bien, j'avais ni mal, ni tristesse, avant qu'il n'arrive rien ne comptait vraiment à part ma gueule, mes conneries et mes potes. Mais ce petit être dans ma vie avait pris trop de place et maintenant être sans lui, c'est être au milieu de l'océan sans boué de sauvetage. J'ai l'impression de boire toujours plus mais malheureusement trop peu parce que ce fardeau qu'est la lucidité reste ancré en moi, comme une malédiction pour le mal que je fais. Je mange queudale, je me sens mal, je finis par gerber, dans un état dégradé, la tête au dessus des chiotes après des soirées de trop, des soirées s'excès qui sont mon habitude. Je ne dors plus vraiment, fermer les yeux m'est impossible. Qui sera le prochain à partir ? Ils sont tous parti, ils m'ont tous laissé. Une belle bande de lâche. Et depuis je suis muet. Vide. Incapable de pleurer. Incapable de parler. Je ne peux que me taire parce que cette douleur en moi fait trop mal. Alors je bois, dans l'espoir que demain, ça ira mieux. Mais ça ne va pas mieux et ça n'ira pas mieux. Les gens partent toujours. Les relations se dégradent toujours surtout avec moi car j'ai ce dons de me rendre insupportable. Je suis une personne de complexe à suivre. Comme la plupart de mes relations. Prenez Lily par exemple. Elle est comme moi, dur à suivre, dur à vivre mais finalement, je n'ai jamais une fille avec une telle flamme en elle. Elle est écorchée, en tout cas, aujourd'hui, elle a un air d'écorché vive, même avec son sourire. Mais elle est magnifique. Prenez Ariana, elle est parfaite, en dépit de son caractère de merde et de ses coups de sang. Prenez Noah, il est comme moi, avec un foutu mal de vivre, mais il vit avec, même si là, il se l'ai joué lâche et perso. Parce que ouais, il fait parti de ces cons qui m'ont abandonné. Je me sens seul, dans le noir et même la présence des survivants ne me suffit plus. Et pour ajouter un truc à mon calvaire, on vit dans cette foutue maison. Lily est bien d'accord avec moi sur le manque qualitatif de service dans cette maison. Ces filles ne savent absolument pas recevoir les guests. On vit dans une porcherie. On vit dans des conditions précaires. On a une salle de bain commune par chambre. On serait au goulague, ça serait pareil. Alors j'ai juste hâte de déménager. J'ai juste hâte d'aller ailleurs. Parce que j'en peux plus de cet endroit. Et puis, je serai que avec des gens que j'apprécie. Comme tu veux. La porte te sera ouverte en tout cas. Ouais parce que même si j'suis vexé, fâché contre elle, Lily c'est la famille. Elle est de ces gens qui font qui me rendent un peu plus humain, un peu moins connard, un peu plus sympathique. Même si je garde en moi tout un tas de qualité qui me rendent dur à supporter. Comme ma manière d'agir envers les pauvres ou ma franchise légendaire. J'ai hâte que la EH réouvre ... T'as perdu beaucoup de truc dans l'incendie ? Moi j'ai faillit crever en récupérant mes affaires les plus importantes mais ça valait le coup. On a beau être riche et pouvoir tout se repayer, certains trucs sont malheureusement inestimable et tout l'or du monde ne peut les chiffrer... M'bref, voila que ma gentillesse légendaire refait surface quand je la regarde en demandant si je lui ai vraiment manqué, ne manquant pas de souligner, en soit qu'elle a pas été mieux que les autres, parce qu'elle est partie pendant 9 mois. Elle est de la famille, mais ma famille a tendance à me faire faux bon. Et moi j'ai tendance à me noyer dans l'alcool pour compenser. Elle s'excuse encore et oui, ça m'fait du bien, mais ça n'efface pas l'absence. Mais au moins, elle est revenue. Elle est là près de moi. Et elle a l'air aussi minable que moi enfaite, aussi malheureuse et brisé mais j'ignore pourquoi elle, elle se sent mal. Et je sais que pour avoir des réponses, je pourrai toujours ramer. Si je suis un mur de béton, Lily c'est la muraille de Chine. Je l'écoute, entendre sa voix me fait du bien. Elle m'a manqué sa voix. Sa présence aussi. Lily c'est Lily. Lily elle fait partie de ces rares gens que j'aime vraiment m'voyez ? Je ne sais pas vraiment ce qu'elle ressent pour moi. Après cette nuit là, je sais plus. Je suis un ami ? J'lui plais et elle assumait pas ? J'aurais probablement jamais la réponse et c'est probablement mieux. On est meilleur dans la destruction des autres que dans la construction d'histoire d'amour. On est programmer pour le chaos autour de nous, pas pour le bonheur. Le bonheur, on est trop riche pour y accéder. On a passé le pallier qui nous y donnait accès. On a trop d'fric, on veut toujours plus alors jamais on sera vraiment comblé. T'as paniqué pour quoi ? elle avait peur que la demande en mariage ? Ou que j'veuille qu'on soit ensemble ? Elle avait peur que je la juge ? Elle le sait pourtant que j'suis pas comme ça. Elle sait que je suis pas ce genre de gars. J'm'attache pas, les sentiments c'est une merde qui ne me dit rien. Je finis par être claire, cru dans mes propos. Je suis comme ça. Je stop tout quand ça m'fait chier, mal ou qu'ça m'emmerde. Elle m'a planté au pieux, ne remuons pas le couteau dans la plait. Lily est la seule femme à avoir oser et la seule a avoir réussi même. Mais en même temps c'est Lily elle sait se démarquer des autres. Elle sait faire la différence entre les autres et elle et c'est ce qui la rend spéciale à mes yeux. Alors ouais j'suis presque déçu quand elle me dit non. Mais ça confirme une chose : elle n'a pas envie de coucher avec moi visiblement. Je ne montre rien, j'vais pas lui en vouloir pour ça. Elle a l'air assez au fond du trou pour ça. Et je suis moi même déjà enterrer, évitons en plus de s'entre tuer. Okay. mon regard la quitte et je regarde droit d'vant moi. J'ai envie de boire. De vider une bouteille. Lily est là, mais mal aussi et au final, on est tout les deux côte à côte mais seul. Je viens pourtant faire un geste surprenant de ma part alors qu'elle est affalée dans le canapé à côté de moi. Ma main glisse, trouve la sienne et la serre doucement. Sans la regarder, sans parler. C'est simplement un geste. Un geste comme elle en a eu un avec moi il y a des mois, un geste seulement pour lui dire que je suis là, à côté d'elle. Que je ne suis pas loin. Que moi, je ne pars pas. Je ne ferai pas comme elle, je ne partirai pas. Et je lui ai pas vraiment pardonné son départ, mais je fais abstraction, parce que j'ai le sentiment qu'elle est aussi pommé que moi.

T'observais Hadès, assis à tes côtés mais muré dans son silence. Perdu dans ses pensées. Pendant que t'essayais de remplir les blancs, de capter son attention. Tu t'étais même demandé à un moyen donné si il avait remarqué que tu t'étais assisse à ses côtés, s'il avait au moins remarquer ta présence. Si ses pensées ne l'avait pas amené trop loin de la réalité. Dans un monde où le pire vous hantez, ne vous lâchez jamais. Et t'en savais quelque chose à propos des pensées noires qui vous menait tout doucement au fond du trou. Qui vous enfoncez, sans aucune pitié. Tu broyais pas mal de noir ces temps ci, à défaut de dormir la nuit. Tu restais des heures allongée au fond de ton lit, à attendre que Morphée vienne te cueillir dans ses bras mais elle ne venait jamais... Elle attendait sournoisement le moment où ton esprit s'embrouillerait, où la fatigue se ferait telle que tu ne pourrais faire autre chose que t'écrouler. Et ça n'avait rien d'un sommeil réparateur. Ça te fatiguait encore plus et ça creusait les cernes qui se dessinaient lentement sous tes grands yeux bleus. T'étais épuisée mentalement et physiquement. Et ce qu'il y avait de pire dans tout ça, c'est le fait de se sentir seule. Tellement entourée mais tellement seule à la fois. Et le départ de Noah n'avait pas arrangé cette sensation de solitude. Tu t'étais donc renfermée sur toi même, t'étais emmurée dans un silence qui n'atténuait pas cette souffrance et t'avais de la distance entre toi et le monde. Comme si tu étais ailleurs. Physiquement présente mais l'esprit ailleurs. Loin, très loin. Essayant de s'échapper de la réalité, de se délivrer de ce corps que tu ne supportais même plus tellement maigre parce que si peu alimenter. La vodka ne comptant pas. Et enfin, Hadès revient à la réalité. Il te propose même de venir habiter avec lui et les autres, ce que tu finis par décliner gentiment. Faut croire que t'es bien dans ta solitude, que tu commences à te complaire dans cet isolement. Face à ton mal-être, à te vomir. Et te détester. Il acquiesce, n'oubliant pas de préciser que l'offre tient toujours si jamais tu changes d'avis. C'est à ça qu'on reconnait la famille... soufflais-tu, doucement. Plus pour toi que pour lui. Et c'est ce sentiment que t'avais. Que Noah, Hadès, Ariana et même Abélard - même si tu ne lui adressais plus la parole depuis maintenant six ans - eux, c'est la famille. Celle qu'on se choisit pas. Celle qu'on se crée en grandissant les uns avec les autres. La conversation se poursuit sur les déplorables conditions de vie auxquelles vous avez étés confrontés ces derniers jours. Hadès se plaint de la Cabot House et tu ne peux que confirmer ses dires. Tu détestes cette maison, autant que tu détestes toutes les autres. Aucunes n'est à la hauteur de la vôtre, de l'Eliot House. Et vous en venez donc à parler de votre confrérie. De sa réouverture et de l'incendie. Moi aussi... C'est la maison qui a connu le plus de dégâts cette nuit-là, je crois que ça risque de prendre quelques mois. Peut être d'ici le Spring Break. répondais-tu en haussant des épaules. Toutes les affaires avec lesquelles je suis revenue ont brûlés avec ma chambre... Heureusement, le plus important n'était pas encore arrivé et attendait sur Paris. Par chance, tu n'avais pas été là non plus, tu n'avais pas vécu le feu en direct. Tu l'avais juste aperçue depuis la fenêtre de la chambre d'Holden. Tu t'étais figée à la vue des flammes dansantes et ravageant tout ce qui avait été votre maison. Tout était parti en fumées. La discussion poursuit son chemin et vous en venez à reparler de votre nuit à Paris, de la façon que tu l'avais quitté. Au petit matin, sans rien ne lui dire. Le laissant découvrir ta fuite à son réveil. Tu te doutais bien qu'aucune fille n'avait sûrement jamais osé lui faire ça et que ça te devait être sûrement la première fois que c'était arrivé. Forcément, ça avait du le piquer dans sa fierté. Tu pouvais comprendre que ton comportement ne lui ai pas plu. Il se gêne pas pour te le faire comprendre et t'encaisses. Tu le laissais faire parce que ouais, il a raison sur ce point là, t'avais grave merdé. Alors tu dis rien, tu le laisses se défouler quelques instants. Tu ravales ta fierté et t'empêches de répondre à tes piques. Tu fais encore mieux, tu t'excuses. Et Hadès sait que ça n'arrive pas très souvent. Et puis finalement, voilà que ta langue se mettait à fourcher et que tu lui expliquais que t'avais paniquée à ton réveil. Mais quelle conne... Tu te mordais la langue, te maudissant d'en avoir trop dis. Tu pouvais pas juste t'excuser et passer autre chose ? Non, tu pouvais pas. Je couche pas avec n'importe qui de Belgique et encore moins avec mes amis proches. Et tu sais, ça m'a semblait tellement normal cette nuit là... Alors quand j'me suis réveillée, j'ai paniqué des conséquences que ça pourrait avoir. T'avais préféré vous tuer dans l'oeuf - quoi que vous soyez - avant que les choses ne t'échappe. Parce que t'étais comme ça. Fallait que tu détruises tout, de peur que ça finisse par te détruire toi. Tu préférais le planter au lit, t'en aller sans te retourner. Plutôt que ça finisse par vous détruire, tout les deux. Tu le reconduis subtilement quand il énonce le fait que vous devriez peut-être recommencer. Il t'aurait dis ça quelques jours plus tôt, peut être que tu t'aurai laissé tenter, peut être que t'aurai fini une nouvelle fois dans ses bras. A essayer de te sentir moins seule, à essayer de trouver un peu de chaleur humaine près de lui. Mais tu clos la discussion et finis par t'enfoncer dans le canapé, retrouvant le silence. Mais il ne te semble pas si amer, pas comme quand tu dois l'affronter toute seule au fond de ton lit. Tu te mures dans ce silence mais t'as l'impression de te sentir un peu moins seul à ses côtés. Et finalement, contre toute attente, Hadès finit par glisser sa main dans la sienne. Sans perturber le silence que vous avez établis entre vous. Instinctivement, tu noues tes doigts aux siens et tu serres doucement sa main dans la tienne. Ce simple contact te réchauffe le coeur et aussi naturellement que ça te semble, tu finis par te rapprocher d'Hadès, pour finir poser ta tête sur son épaule. Ouais... Tu te sens définitivement moins seule à ses côtés.

Elle est à côté de moi mais si loin en même temps. Je me sens perdu sur une ile déserte, sans personne. J'ai beau pousser des cris inaudibles, personne ne peut m'aider. Je suis perdu dans ce desert sentimental. Si bien que le mal être des autres, je peux à peine l'entendre, ca me fait trop mal de savoir que Ariana a mal, ça me tue de savoir qu'Abélard se sent perdu, ça me ferait bien trop mal de connaitre le mal être de Lily, parce que pour sûr, même si mon coeur est déjà en miette, il le serait encore plus. Nous sommes Eliots, nous sommes l'élite, contrairement aux idées reçus, nous ne sommes pas née pour être heureux. Nous sommes des images. Nous sommes les faires valoirs de nos familles, trop riches, qui sont eux même les faire valoirs de nos ancêtre. Nous ne sommes bon qu'à nous taire. Nous ne sommes bon qu'à sourire et parraitre, on ne nous demande pas de vivre, et contrairement à ces gosses de quartiers qui peuvent merder, nous si on merde, on évite la prison parce que nos avocats qu'on paye une blinde nous fait sortir, qu'on soit coupable ou innocent, j'ai même envie de dire que ces cons sont trop cher pour les innocents. Mais même si on évite la prison, on retourne dans la notre, ou bien on se fait couper les vivre. On est des assistés, alors une vie sans frics seraient notre mort. Nos vies ne sont même plus nos vies, elles appartiennent aux médias, chacun à un avis sur tout. Je ne peux pas m'empêcher de penser à ces journalistes qui ont désigné Abélard et moi comme responsable de l'enlèvement d'Arthur. On a eu le droit à un lynchage, comme si je me détestai pas assez. Depuis leur connerie, mes parents ne me parlent plus. Sur les photos, on sourit, on semble s'en être remis, mais c'est faux. Ma mère prend des anti dépresseurs, mon père a des rendez vous secrets, ma petite soeur se drogue, et Abélard et moi, on essaye de survivre, mais à chaque fois que je me lève le matin, c'est dur. Surtout depuis que Noah a lui aussi quitté le navire. Alors je suis là mais je me sens terriblement seul. J'écoute Lily d'une oreille. Mais je ne réagis pas immédiatement. C'est comme ci il faut que je réfléchisse à ce que je vais dire, répondre. Comme ci il fallait que je me concentre pour ne pas m’effondrer. Nous sommes des enfants de la jeunesse dorée. On marche sur une corde raide, au bord du vide. On est tellement friqué qu'il y a que le bonheur qu'on peut pas se payer. Même une nouvelle EH on pourrait se la payer. Plutôt que d'avoir à vivre dans ce trou à barbie. Personnellement je ne vivrai pas plus longtemps ici. Et je lui propose à ma blonde de venir avec moi. On pourrait être un peu moins seul à deux. Sur un canapé beaucoup plus cher qui nous vaudrait pas d'avoir mal au cul ou au dos quand on se lèvera. Mais elle refuse, poliment. Mon offre reste néanmoins sur la table. Elle semble apprécier. En même temps, nous sommes une famille. Une famille probablement plus vrai que celle qui a notre sang. Je ressens plus de choses auprès de mes vrais amis, que de mes parents, qui sont devenus des inconnues depuis ces quelques mois. Déjà de base, je ne les voyais que pour Arthur, maintenant un appel de temps en temps pour faire genre me suffit. Plus j'en mourrai je crois. Parce que faire semblant, j'en peux plus. Pas auprès de ceux qui sont censés m'aimer plus que n'importe qui par amour et non pas par devoir. Ouais ... On est une famille, un peu éparpillé, mais une famille quand même. je crois que je mourrai vraiment sans eux. Déjà sans Noah près de moi, j'ai le sentiment de mourir, mais la savoir là, en dépit de ma rancoeur me fait du bien. Je me sens seul, mais je le suis plus vraiment avec cet ange à côté de moi. La conversation glisse sur ce qu'on appelait notre maison et qui n'est plus qu'un tas de ruine. C'est une chance de ne pas avoir perdu les trucs importants. Moi c'est pareil, j'avais encore pleins de trucs dans mon appartement de vacances, ce qui a brûlé, ça ne valait rien et heureusement, j'ai réussi à sortir ce que je voulais à temps. Je n'aurai pas supporté de perdre un souvenir de Arthur. Ca m'aurait rendu fou. Ca m'aurait énervé. Plus même que le fait qu'elle m'ait planté au pieux Lily. Quand elle en parle, je sens encore mon égo piqué à vif se raviver. Mais en même temps, elle s'excuse. Et elle est de la famille, et à la famille, on pardonne tout pas vrai ? Le principal c'est qu'elle soit là aujourd'hui, près de moi. Je peux me contenter de ça je crois. Mais je tente quand même de la pousser un peu. Pourquoi ? Voila la grande question. Parce que ça peut pas être parce que je suis un mauvais coup. C'est connu, je suis un très bon coup. Un 20/10 dans le sport de chambre. 20/10 ma gueule. Son explication me fait moyennement plaisir. Elle a le don de s'enfoncer, c'est fou. Mais ses paroles glissent et me rassure. Elle a ressenti la même chose, ce truc désemparant : c'était normal entre nous. Ca coulait de source. C'était naturel. Et elle a eu peur. J'vais certainement pas lui dire que si elle était restée, je serai probablement parti moi, pour les même raisons, mais ça confirme quand même une chose : on est toujours sur la même longueur d'ondes. Je vois. je prononce ces mots comme pour la libérer, comme pour clore le sujet. N'en disons pas plus là dessus, ça ne sert à rien. Laissons ce moment comme un beau moment. Comme ce qu'il avait été, un rapprochement physique pour se consoler. Pour me consoler en l'occurrence. Je ne lui dirai pas par fierté, mais cette nuit là, avec elle, fût la première où j'ai pu m'endormir depuis des semaines. Cette nuit là a été une des seule où j'me suis senti compris et pas totalement seul. Cette nuit m'a aidé, pendant quelques heures, à me supporter un peu. Avant que le silence reprennent. D'ailleurs, ce vieille ami revient s'instaurer entre elle et moi alors qu'elle s'enfonce dans le canapé bas de gamme. Ma main glisse, lentement, je crois que j'ai peur qu'elle me repousse, elle cherche la sienne. J'attrape sa main et je la serre. Parfois les mots sont inutiles. Parfois, il suffit d'un geste pour montrer qu'on est là et clairement qu'elle le sache, je suis là. Je sens sa main serrer la mienne et je lui rends cette pression. Nous sommes seules. Mais paradoxalement, nous sommes ensembles. Dans cette solitude, à ce moment précis, j'ai un allié. Une personne aussi écorché vive que moi, une personne qui me comprends. Une personne qui compte. Sa présence me chauffe le coeur, si froid depuis des jours. M’adoucis ma peine. C'est naturellement et en douceur que son corps tout fin, probablement affamé dernièrement, se rapproche du mien. Sa tête trouve mon épaule et je la dérange un instant, lâchant sa main, pour entourer ses épaules de mon bras et pour la caler contre moi. Mon autre main retrouve la sienne. Je fixe le mur, je fixe un point, je fixe le vide. J'ai mal. Mais dans ce mal être, c'est certains, quand elle est là, je suis moins seul. Avec Lily a mes côtés, me supporter moi même deviens un challenge un peu plus réalisable. Avec mon ange près de moi, j'arrive à me redire que demain, ça ira peut être mieux.