Sure fire winners | Jamie

J'avance dans le centre de Boston, cherchant l'adresse trouvée sur internet. Quelle merde de ne plus avoir de voiture A croire qu'une malédiction me poursuit. Chaque année à la même époque, où le froid commence à s'installer, où les premières gelées vont bientôt faire leur apparitions, où le soir tombe de bonne heure : il faut que ma voiture finit à la casse. Je souffle un coup, voyant l'air que je souffle se transformer en fumée lorsqu'il quitte mes lèvres . Je vois finalement la caserne se dessiner devant moi, me prouvant que mon sens de l'orientation n'est pas si mauvais que ça : merci l'application google map surtout, que je coupe pour laisser s'ouvrir celle de la messagerie envoyant un rapide message à Jamie, rangeant ensuite mon téléphone et mes mains dans les poches de mon manteau, terminant le trajet jusqu'à la caserne du pompier, où l'un d'entre eux est censé m'attendre… Moi mais surtout Jamie. Je souffle un coup, restant à distance de ces hommes en uniforme, qui tourne autour d'un de leurs camions. Je les regarde, un léger sourire aux lèvres, avant de sortir mon paquet de cigarettes, portant l'une d'entre elles à mes lèvres, et laissant mon autre main venir l'allumer à l'aide d'un briquet. Je tire une taffe, appréciant cette chaleur qui vient doucement brûler ma gorge, laissant mon regard se poser à gauche et à droite de la route, attendant l'arrivée de Jamie, espérant que ce dernier ne me haïsse pas de l'entraîner ici.

Tu avais rendez-vous avec Mira et pour le coup elle devenait vraiment une bonne amie, tu ne pouvais pas le nier. Tu l'avais découverte au summer camp, ce soir-là dans ta chambre d'hôtel. Vous aviez discuté comme rarement et vous vous découvert un peu plus. Elle t'avait véritablement surpris avec sa passion, et Mira n'était nullement plus la jolie blonde maladroite avec les chiffres et les comptes. Non c'était plus Mira la jolie blonde douée et ambitieuse. Quoiqu'il en soit, elle te donnait rendez-vous pour te rendre tes deux cent dollars. Tu la reconnaissais bien là. Et forcément on te reconnaissait bien aussi quand ton lisait le sms que tu avais pu lui en envoyer. Tu n'avais pas su te retenir de la charrier. Oui un virement aurait fait l'affaire. Mais soit, c'était une autre occasion de se voir un peu et tu la saisissais. Tu arrivais une petite dizaine de minutes après son texto annonçant un changement d'adresse. Tu t'es garé, osant te dire que le lieu choisit n'était qu'un hasard et tu l'as rejoint. « Je savais pas que tu fumais. » Encore un détail que tu apprenais sur elle.  « Comment tu vas ? » A croire qu'il te semblait impossible qu'elle t'ait attiré ici suite à votre conversation. Tu t'étais livré à elle un peu quand même, et tu semblais oublier. En fait elle te surprenait tout juste.

Je reçois rapidement un message de confirmation du jeune homme, m'informant qu'il ne tardera pas à arriver, me laissant ainsi le temps de fumer tranquillement ma cigarette . J'espère réellement que cette surprise lui fera plaisir, qu'il ne s’enfuira pas, qu'il ne me dira pas, lui aussi, de m'occuper de mes affaires. Mais je me sens … je ne sais pas, j'ai envie de l'aider, tout comme lui m'a aidé en me donnant un peu d'argent lorsque j'étais dans le besoin, et simplement lui rendre cet argent, cela me semble bien peu au final. Je laisse quelques cendres tomber à mes pieds, vérifiant sur mon téléphone l'heure à laquelle j'ai pris rendez-vous...si l 'on peut appeler ça comme ça, vu la gentillesse de l'homme qui m'a dit de passer à l'heure qui me convenait le mieux. Je tire encore quelques taffes de ma cigarette avant de voir arriver le citizen, un sourire venant s'installer sur mes lèvres tandis qu'il me rejoint rapidement « Il y a beaucoup de choses que tu ignores sur moi, je crois... » dis-je avec un clin d'Oie, je ne suis pas une boîte à mystère pour rien . Je jette ma cigarette au sol, ou plutôt le filtre qu'il me reste, avant de l'écraser avec la pointe de mon talon, relevant rapidement mon regard vers lui. « Je vais bien et toi ? » dis-je avant de reprendre. « Oh avant que j'oublie... » je baisse les yeux sur mon sac à main que j'ouvre rapidement, sortant une enveloppe que je lui tends. « voilà ton argent, désolé pour le liquide. » dis-je en laissant une grimace traverser mon visage . J'aurais préféré lui faire un chèque, mais il y a de forte chance pour que ce dernier ne soit pas accepté par sa banque. Tandis que le liquide, provenant principalement de mes pourboires, c'est une valeur plus sûre . « je ne sais pas si tu es déjà venue dans cette partie de Boston » dis-je pour commencer doucement la conversation.

« Ce serait pas étonnant effectivement. » Tu as hoché la tête l'air de dire que tu n'en doutais aucunement. Il y a beaucoup choses que tu ne savais pas, tout comme il y avait beaucoup de choses qu'elle ne savait pas. Pourtant depuis cette nuit d'été, il fallait avouer qu'elle attisait ta curiosité. Elle t'avait un peu fasciné c'est vrai. Tu l'avais découvert comme jamais et tu as adoré ça. En attendant, si tu étais là pour récupérer ce qu'elle te devait, c'était pas non plus anodin. Tu étais aussi content de la voir. Ces deux cent dollars tu n'en avais nullement besoin dans l'immédiateté, mais les récupérer en main propre comme si tu n'avais rien d'autres à faire ce n'était pas non plus quelque chose que tu ferais souvent. « Très bien. J'aurais tort de me plaindre. » As-tu dit. Tu allais plutôt bien. Ta routine n'était pas mauvaise, et autant que tu avais connu pire même si tu avais des petites craintes. Tu as récupéré enveloppe qu'elle te tentait en la regardant avant de lui demander. « T'es sur de pas en avoir en ce moment ? » Oui te faire remboursé maintenant si ce n'était pour la remettre dans une situation délicate, ça n'avait aucun sens. Regardant légèrement autour de toi, tu as fini par lui répondre. « Oui ça m'arrive mais sans plus. C'est un quartier que tu fréquentes beaucoup ? » As-tu demandé curieux. Tu étais là pour prendre un peu de temps et revoir Mira au delà de ses deux cent dollars, alors oui tu prenais le temps même si tu ne soupçonnais pas la raison de votre présence ici.

J'adresse un simple sourire à mon amie, heureuse de le retrouver. Il faut dire qu'auparavant, nous ne nous parlons pas beaucoup, le jeune homme était simplement pour moi : un geek des maths, adorant cela, et capable de me rendre un service de tant à autre gratuitement, mais lors du Summer Camp cette vision à changer, se transformant du tout au tout. À présent, c'est à mon tour d'avoir envie de lui rendre service, de faire quelque chose pour lui. Il n'en a peut-être pas besoin, peut-être me rira-t-il au nez, mais tant pis, j'ai envie d'essayer, de voir apparaître un sourire sur ses lèvres et de réveiller l'enfant qui sommeille certainement encore en lui « tant mieux dans ce cas. » dis-je un sourire aux lèvres. S'il est de bonne humeur, il y a plus de chances qu'il prenne bien ce que j'ai préparé pour lui. Je secoue doucement la tête en tendant un peu plus la main tenant l'enveloppe vers lui. « Non prend les. Je n'aime pas avoir des dettes. » dis-je avec un sourire. Je préfère lui rendre l'argent de suite, plutôt que de réutiliser cet argent et de ne jamais lui rendre, ce n'est pas mon genre. Alors même si j'ai encore des problèmes d'argent, je préfère faire quelques compromis, voir pour trouver un autre boulot à côté de mon boulot de Barmaid plutôt que de devoir vivre de l'argent des autres. « Hum ça dépend, je vais souvent dans la rue principale Charles Street pour faire quelques boutiques, sinon... non pas vraiment. » dis-je en haussant les épaules, avant de reprendre un sourire. « Mais aujourd'hui on est là pour toi ! » dis-je en posant mon regard sur mon téléphone portable, vérifiant l'heure avant de le ranger dans mon sac. « ça te dit de visiter la caserne juste derrière ? » demandai-je en montrant du doigt, - ouais c'est mal polie je sais – la caserne de pompiers à quelques mètres de nous. « Je leur ai demandé, ils n'y voient pas d'inconvénient. «

Tu as donc récupéré tes deux cent balles, les glissant dans la poche intérieur de ta veste que tu aimais tant. Cette opération avait pris quinze secondes, presque aussi rapide qu'un virement, du coup, il est vrai que tu te demandais à ce moment-là pourquoi avait-elle choisi ce quartier. Elle était assez énigmatique pour le coup sur le sujet. Elle t'expliquait que ses fréquentations de ce quartier dépendait de ses besoins, notamment en shopping si tu avais bien compris. Tu te voyais mal faire les boutiques avec elle. Avec elle, ou avec quelqu'un d'autre. Non c'était pas le genre de choses que tu faisais comme une demoiselle aimait le faire Non, toi tu aimais ciblé l'article recherché, et le récupérer en un rien de temps. Tourner en rond dans les rayons c'était pas ton truc, et puis tu lui avais dit : elle pouvait compter sur toi pour le site mais pas pour le mannequinat et compagnie, même si tu t'en étais amusé. Très vite, elle t'annonça que tu étais l'objet de cette présence ici. Tes sourcils se plissèrent. « Qu'est-ce que tu mijo... ? » -tes. Oui que mijotait-elle ? Tu as regardé légèrement autour de toi, comme si tu acceptais enfin de réaliser la présence de la caserne ici et tu as rit légèrement en l'entendant. Elle avait tout prévue la petite maline ! Elle te surprenait pour le coup, et tu ne t'en rendais pas compte à ce moment-là mais tu étais presque touché. « Sérieusement ?! » Qu'ils aient accepté ne t'étonnait pas mais qu'elle ait fait la démarche de se renseigner et tout, ça t'en bouchait un coin. « Je passe pour qui, moi, si je refuse maintenant ? » As-tu en riant légèrement tout en lui faisant signe de la tête de te suivre. Tu n'hésitais pas du tout. Noël approchait à grand pas apparemment. Mira c'était peut-être une perle, cette nana. Tu as déjà vu une caserne, tu en as même fréquenté une, mais il fallait avouer que tu étais ravi de son initiative et surpris outrageusement surpris, agréablement surpris.

Le stress pourrait m'envelopper en cet instant précis . Je vois s'envoler 200 euros avec le sourire, heureuse de pouvoir lui rendre... pas sûr que cela aurait été le cas dans quelques mois. C'est toujours l'incertitude côté financier de mon côté, et ce malgré mon travail, un salaire régulier qui tombe tous les mois . Mais les dépenses à côtés sont souvent imprévues : une voiture qui lâche, une nouvelle paire de chaussures auquel je ne peux résister, un panier de courses alimentaires qui dépasse le quota… tellement de choses qui sont malheureusement inévitables pour moi . Je souffle doucement, le regardant ranger l'enveloppe. Non je suis réellement heureuse de me débarrasser de cette dette. Avoir une dette envers ma mère, en soi ce n'est pas très grave, mais envers des amis, j'ai beaucoup plus de mal à le concevoir . Je tourne ensuite mon regard vers la caserne des pompiers se trouvant juste derrière moi . En effet je ne suis jamais vraiment venu par ici, m'arrêtant le plus souvent dans la rue commerçante, où je pars jeter un regard aux nouveautés dans les boutiques vintages . Avoir quelques pièces vintages dans sa garde-robe c'est quelque chose de basic. Mais aujourd'hui, je ne suis pas là pour ça, un simple sourire se dessine sur mes lèvres tandis que je lui énonce le programme à suivre. « Ouais… je voulais te remercier … pour l'argent tout ça. »dis-je en levant légèrement les yeux au ciel. Ça peut paraître idiot, il va certainement me répondre que je n'étais pas obligé mais j'avais vraiment ce besoin de faire quelque chose pour lui, et cette histoire de pompier à attiser ma curiosité. Un rêve de gosse qu'il n'a pas réalisé, mais il n'est jamais trop tard pour réaliser ces rêves et j'espère lui faire comprendre aujourd'hui. Je passe devant lui pour la visite, adressant un beau sourire aux bons pompiers qui nettoient leur camion. L'uniforme reste un fantasme pour de nombreuses femmes. Enfin j'ai un petit ami maintenant, secret mais il est tout de même présent alors détourne le regard Mira. Je repose mon regard sur Jamie tandis que l'on rentre à l'intérieur de la caserne. « tu as déjà eu l'occasion d'en visiter une ? » lui demandai-je . Pour moi c'est une véritable première alors pour faire une visite guidé ça risque d'être compliqué.

Tu te sentais obligé de lui faire un léger non de la tête. Ces deux cent dollars avaient vraiment l'air d'avoir perturbé Mira. C'est vrai qu'au moment où tu les lui avais proposé vous n'étiez pas non plus extrêmement proches mais vous vous connaissiez assez, et puis tu ne t'y forçais nullement. Au contraire. Elle pouvait te remercier, certes mais une fois suffisait et surtout elle n'avait pas cherché un moyen grandiose pour te montrer sa gratitude. En attendant, tu voyais que c'était peut-être un besoin qu'elle avait développé comme pour mieux être à l'aise avec cette anecdote du prêt. Tu appréciais vraiment découvrir la jeune femme. En attendant, elle venait de te confier que vous étiez plus ou moins attendu, alors oui tu n'aurais pas osé décliné l'invitation et surtout elle t'avait surpris, ce qui était très plaisant. Tu remercies toujours de manière aussi originale ? Ce petit sourire en coin, taquin qui te caractérisait pas mal, cachait au fond un merci de ta part. Non pas merci de me faire visiter une caserne mais bien merci de m'offrir une telle attention. Tu es donc entré avec elle, à l'intérieur en répondant aux salutations qu'on vous adressait et à la question de Mira tu lui as répondu en la regardant. Oui la première fois, je n'étais qu'un gosse. Ma mère a un ami lieutenant.. ça doit venir de là. Ta mère décédée au demeurant. C'est peut-être pour ça que cette passion t'avait poursuivi, parce que cet ami de ta mère lui était cher, parce qu'il la regardait avec un regard que ton père n'avait que très peu posé sur ta mère sur ses dernières années. Oui les rêves n'étaient jamais anodins. J'ai fait le stage du volontariat aussi. Mais tu étais resté sur ta faim en renonçant à en faire ton métier c'était certain.

Je ramasse mes cheveux avec ma main droite, les ramenant sur mon épaule droite, pour mieux remonter la bretelle de mon sac sur la gauche sans y coincer de mèches. Le sourire venant illuminé mon visage, je réponds d'un haussement d'épaules à la question de Jamie. Une manière de remercier originale, peut-être bien, j'ai surtout vu l'envie dans son regard lorsqu'il m'a parlé de ce rêve de gosse, de devenir pompier. Aujourd'hui, j'ai l'occasion grâce à Harvard de pouvoir devenir celle que je veux être, celle que je rêvais de devenir lorsque j'étais enfant : styliste. Le désir de créer mes propres vêtements étaient déjà bien présents alors que je ne savait pas encore lacet mes chaussures. Jamie mérite autant qu'un autre d'accéder à ses rêves. « disons simplement que j'ai une philosophie de vie : ne rêve pas ta vie, mais vit tes rêves. » dis-je en haussant une nouvelle fois les épaules, le tout accompagné d'un sourire, avant de le laisser m'emboîter le pas, passant devant lui, pour le début de la visite, même si je pense qu'il va vite passer devant moi, cet univers lui étant bien moins inconnu que pour moi. « Et cette visite ne t'a pas donné envie de percer dans cette carrière, d'atteindre ton rêve ? » demandai-je malgré moi curieuse. Visiter un atelier de styliste aurait certainement été une belle découverte pour toi, qui m'aurait encore plus poussé à faire ce que je souhaitais. « ça t'a plu ce stage ? Tu faisais quoi exactement ?" Demandai-je en tournant mon regard vers lui, un sourire aux lèvres, en allant dans une autre partie de la caserne . « c'est les vestiaires je crois. » dis-je simplement, ne m'y aventurant pas non plus. Ils acceptent que l'on visite mais je n'ai pas envie non plus de fouiller ou je ne sais quoi d'autres. « Qu'est-ce qu'il y a d'important à voir dans une caserne ? » lui demandai-je finalement avant de reprendre ma marche avec lui . « tu sais… il n'est jamais trop tard. »