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i wanna talk to you, with alexandra

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Lukà en était arrivé à un point où le sommeil le fuyait. Devenu insomniaque, ses nuits se faisaient bien courtes, voir tout bonnement inexistantes. Dans ces moments-là, alors qu'il se révélait incapable de sombrer dans les bras de morphée, il lui semblait que son cerveau ne voulait tout simplement plus s'arrêter. La nuit qu'il venait de passer avait été l'une de ces nuits sans sommeil qu'il avait finalement passé à bosser, révisant ses cours dans un désir de s'occuper l'esprit. Les heures s'étaient écoulées sans que le sommeil ne le submerge et il n'avait réussi à s'assoupir que bien tard durant environ une heure. Malgré cela, malgré son état de fatigue, il n'avait pas manqué comme toujours de se préparer pour aller courir. C'était devenu une véritable habitude. Si, dans des temps plus serein, ses grasses matinées posaient problème, à présent il était réveillé suffisamment tôt chaque jour pour aller s'aérer l'esprit alors que la ville se réveillait à peine. Alors qu'il était quasiment prêt à partir, il avait reçu un texto d'Alexandra lui proposant de se voir et la sachant tout aussi amatrice de sport que lui, il lui avait proposé de courir ensemble un peu plus tard dans la matinée. Après avoir reçu sa réponse affirmative, il avait donc attendu que le temps défile.

Lorsque l'heure de retrouver Alexandra approcha, il quitta son appartement en verrouillant bien la porte derrière lui et fila au Boston Common, le point de rendez-vous établi plus tôt. Une fois là-bas il se mit à s'échauffer, attendant que la jeune femme se montre.
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Ne te prends pas la tête, reste calme, soit aimable. Alexandra comptait bien adopter ce genre de mojo dans sa vie de tous les jours depuis qu'elle était à la Cabot House à cause des incendies. Mais bon dieu, c'était difficile. Elle partageait déjà sa chambre avec d'autres personnes à la EH, mais là, ils étaient trop différents d'elle, trop capricieuses, trop nunuches à son goût. Elle qui aime se salir les mains quelques fois, qui revient souvent de l'hôpital avec une odeur de vomi ou des chaussures dégueulasses sans que personne ne lui dise quoi que ce soit, devait faire attention dorénavant et ça la rendait folle. Elle n'aime pas qu'on lui dise quoi faire. Mais bon, profitant d'un petit week-end bien mérité, elle sortit pour faire une petite balade dans un parc. De quoi prendre l'air et ne pas se retrouver enfouis sous une tonne de maquillage chez les Cabots. Vraiment pas qui aime sa simplicité. Elle envoya un message à Lukà, le frère d'Oksanna. Ayant besoin de conseil à cause d'un certain jeune homme qui a fait irruption dans sa vie comme un boulet de canon, elle ne trouva pas meilleur conseiller qu'un ex avec qui elle est toujours en très bon terme. Ils se connaissent depuis l'enfance alors, ils n'avaient pas de secret. Enfin, presque. Ses vêtements de sport sur le dos, une bouteille d'eau dans son sac et la voilà partit. Elle ne tarda pas à rejoindre le jeune russe pour une petite course. « Salut Lukà. Prêt à courir ? » lui dit-elle en le voyant déjà en train de s'échauffer. Lukà est un peu son conseiller, celui à qui elle parle librement. Elle n'a presque plus de nouvelles de Samaël et Oksanna a ses propres problèmes alors Lukà est son choix premier dans tout le bordel qu'est sa vie présentement. « Je te préviens, j'ai de la pression à évacuer. »
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Il y avait quelque chose de foncièrement familier et confortable dans le fait d'Alexandra, leur relation, ses moments volés passés à ses côtés, avait le don de la ramener illico en Russie durant une période de sa vie bien plus simple à appréhender et qu'il persistait à regretter un peu aujourd'hui compte tenu des évènements survenus ces derniers mois. Alexandra, ça avait toujours été la meilleure amie de sa petite soeur, une présence au sein de leur cercle familial à laquelle il s'était accommodé et la brève période où ils étaient sortis ensemble peu après l'arrivée de Lukà à Harvard en 2012 n'avait pas sut mettre en péril cela, ce dont il n'était pour tout dire pas peu fier. Ce n'est pas simple que de réussir à garder des rapports cordiaux avec une ex ou du moins de réussir à "revenir en arrière". On peine à retourner au temps où l'autre n'était qu'un ami sans qu'aucune forme d'ambiguïté ne vienne jouer un rôle là-dedans. Ce n'est pas simple, voir parfois tout bonnement impossible, mais Alex et lui ne s'en étaient pas trop mal sortis. Leur complicité avait demeuré intacte, peut-être car ils avaient décidés de ne pas faire de cette relation un sujet tabou, évitant de faire un monstre de ce qui n'avait pas à l'être. « Salut Lukà. Prêt à courir ? » Lança Alexandra en arrivant à sa hauteur alors qu'il achevait de s'étirer. « Hey, bien sûr, toujours » à vrai dire, il l'était même depuis des heures. Il avait hâte de s'y mettre, hâte de se focaliser un peu sur sa course sans que ses pensées n'aillent traîner du côté de son drame familial, ce même drame qui rendait ses nuits si effroyablement pénibles depuis des mois. « Je te préviens, j'ai de la pression à évacuer » Lukà lui adressa un sourire. « Alors nous sommes deux » sur ce, il inclina la tête, tâchant de lui demander sans mots si elle était prête à partir et il se mit à trottiner après qu'elle lui ait eut rendu son signe, commençant tranquillement avant d'accélérer par la suite. Il faisait bon, ni trop chaud, ni trop froid, en somme le temps parfait pour un jogging matinal. « Comment tu vas ? » Demanda-t'il, entamant la conversation en courant. C'était le côté sympas dans le fait de partager ce genre d'activités : c'était l'occasion de bavarder dans un cadre privé tout en se trouvant paradoxalement en plein air, en contact avec le monde extérieur.
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C’était difficile. Perdre ses repères, être dans un environnement étranger. Alexandra avait peut-être sa soeur et une bonne amie chez les Cabots, mais elle avait du mal à s’intégrer, à être bien chez les roses. Peut-être parce qu’elle est différente, qu’elle est plus mature, que son expérience à Harvard l’a dissuadé d’être comme elle. Ou peut-être est-ce juste un blocage, un moyen pour elle de rester chez les Eliot dans sa tête. Voulant échapper à son quotidien, elle avait donc invité Lukà à se joindre à elle pour une petite course dans le parc. Rien de mieux qu’un ami et du sport pour se vider les idées. Arrivant sur place, elle le vit déjà prêt à courir, s’étirant pour ne pas avoir de crampes intempestives. Elle arriva près de lui, le saluant joyeuse, réellement heureuse de le voir. Il n’y avait pas d’ambiguïté entre eux malgré leur histoire. Ils sont amis et rien de plus, amis d’enfance qui plus est. « Toi ? De la pression ? Par rapport à Oksanna ? » Elle s’inquiète toujours pour sa meilleure amie, est une vrai maman ours lorsqu’il s’agit d’elle. Il est hors de question pour la jeune femme que sa meilleure amie, sa blonde préférée soit blessée de quelque manière que ce soit. Mais elle ne peut pas empêcher la vie de se dérouler et elle l’a été Oksanna, blessé à de multiples reprises ce qui fend le coeur de la jeune anglaise. Ils commencèrent à courir, profitant d’un temps doux pour un mois de novembre à Boston. « Je vais … on peut dire bien mais ayant connu de meilleurs jours. Surtout avec la maison des Eliot qui a brulé. Et toi ? » Trottinant légèrement, elle but un peu d’eau, restant hydraté pour le reste. Alexandra et Lukà ont pleins de choses à se dire apparement alors c’est l’occasion de reprendre le fils de leur vie commune. « J’avais loué mon appartement en ville à un jeune couple jusqu’à décembre, je n’allais pas le leur reprendre alors qu’il y a une autre solution. Même si vivre avec des poupées barbies commence à me taper sur le système. » Menteuse Alex, au moins, elle voit Milo tous les jours quand il n’est pas chez cette Mather blonde.
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« Toi ? De la pression ? Par rapport à Oksanna ? » Il ne voulait pas inquiéter Alexandra, de même qu’il ne voulait pas faire preuve de maladresse en lui racontant des choses qu’Oksanna ne voulait peut-être pas lui dire ou qu’elle avait à cœur de lui annoncer lui-même. Il avait dans l’idée que les deux filles se racontaient tout, n’étant pas meilleures amies pour rien, mais il s’abstenu de trop s’étaler sur le sujet, s’employant tant bien que mal à balayer les craintes d’Alexandra « Non, ne t'inquiètes pas, c'est juste que j'ai plein de choses à penser en ce moment » Lukà savait sa soeur très fière tout comme lui, feignant de bien gérer la situation même si le fait était que de toute évidence elle les dépassait largement l'un comme l'autre. En attendant, il n'allait pas inquiéter Alexandra en lui expliquant par a + b pourquoi il était désormais incapable de faire une nuit complète. Il n'était pas là pour se répandre sur son petit drame personnel. Il avait davantage envie de se le sortir un peu de la tête, à vrai dire. C'était un des grands intérêts du jogging à ses yeux : cette activité lui permettait de se focaliser un peu sur autre chose, refoulant ses ennuis dans un coin de sa tête pour se focaliser sur sa course. Il commença à courir doucement aux côtés d'Alexandra et lui demanda comment cela allait pour elle en ce moment, engageant ainsi la conversation. « Je vais … on peut dire bien mais ayant connu de meilleurs jours. Surtout avec la maison des Eliot qui a brulé. Et toi ? » Lukà fit la grimace. Il avait de la peine pour ceux qui se trouvaient dans la même situation qu'Alexandra. Ils avaient déjà suffisamment de choses à gérer au quotidien sans qu'un incendie ne vienne se déclarer, leur arrachant leur chez-eux.. « Ca crains vraiment cette histoire. Moi ça peut aller » c'était le cas, plus ou moins. Au moins lui avait toujours son appartement où se réfugier une fois sa journée terminée, ce n'était pas le cas de tout le monde. « J’avais loué mon appartement en ville à un jeune couple jusqu’à décembre, je n’allais pas le leur reprendre alors qu’il y a une autre solution. Même si vivre avec des poupées barbies commence à me taper sur le système. » Il laissa échapper un petit rire. Il compatissait, fallait pas croire, mais il ne pu s'en empêcher. Il y avait des filles très bien à la cabot, l'une d'elle en particulier avait tendance à s'inviter beaucoup dans ses pensées ces derniers temps. « Elles sont pas si terribles » dit-il, toujours un sourire accroché aux lèvres avant de relativiser un peu en croisant le regard de son amie. « Au moins elles ne mordent pas » quoique, c'était peut-être le cas de certaines, il n'en savait trop rien en fait. « En tout cas hésites pas un jour si t'as besoin de prendre du recul et de t'échapper un peu de là-bas. Mon appart est grand, tu peux venir squatter un peu ma chambre d'amis au besoin ».
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Elle s’inquiète pour tout le monde Alexandra. Sa gentillesse et son instinct protecteur font qu’elle veille sur tout le monde, sans même s’en rendre compte. Lukà n’est pas une exception. Elle est contente de le revoir, de voir que leur relation n’a pas changé d’un poil, mais il est comme elle. « Pleins de choses à penser. Enigmatique tout ça. » Alexandra ne va pas lâcher l’affaire pourtant, elle réussira à percer la carapace de Lukà. Ils ne sont pas sortis ensemble pour rien, elle connait ses points faibles, ce qui le fait craquer, et n’hésitera pas à s’en servir pour avoir les informations qu’elle veut obtenir. Les deux commencent leur courses tranquillement, sans se presser. Ils ont tout leur temps. Ils n’ont pas à se précipiter. La vie est longue devant eux, pas besoin de prendre trop d’avance alors que l’on est juste à temps. Il lui demande comme elle va, elle répond aussi honnêtement que possible. Alexandra n’est pas une menteuse compulsive, mais n’est pas la plus honnête non plus. Mais avec Lukà, elle sait qu’elle peut dire la vérité. Après tous, ils en ont traversé des épreuves et sont toujours là l’un pour l’autre. Pas la peine de mentir. Elle acquiesce à sa réponse et continue, lui expliquant pourquoi elle loge chez les Cabot. Ah les Cabot. Il fut un temps, elle aurait volontiers été dans cette confrérie, mais plus maintenant. Elle est beaucoup trop indépendante, beaucoup moins narcissique - bien que toujours jolie - et surtout, elle voit plus loin, beaucoup trop loin. Les Eliot lui donnent les relations dont elle a besoin pour son futur, et elle compte bien en profiter. Lukà les défend un peu. Intéressant tout ça. « Elles ne sont pas horribles. Mais je ne suis pas comme elle. Je pense plus à aller à l’hôpital pour le petit garçon qui est chimio, qu’à la dernière paire de Jimmy Choo. » Elle rit à la réplique du russe. Effectivement, elles ne mordent pas. Au pire, elles griffent, mais c’est tout. De toute façon, elle ne restera pas longtemps chez les Cabots. Pas à cause de la soit disant alliance avec les Mather ou autre, mais elle aime avoir ses habitudes Alex, être à l’aise, donc elle pense aller vivre avec sa meilleure amie, surtout que Misha est partie. Il est donc inconcevable de laisser la blonde seule. « Merci mon cher ami, mais je pense plus que je vais aller m’occuper de ta soeur. Misha est parti dieu seul sait où. Mais si elle ramène un homme, je viendrais chez toi, ne t’inquiète pas. » Il est absolument impossible que ce scénario se déroule, mais sait-on jamais. « Par contre, j’ai bien envie de te parler de quelque chose. » Elle a besoin de tout lâcher, de dire ce qu’elle a sur le coeur. Oksanna est encore sous le choc du départ de Misha alors l’embêter avec ses propres problèmes de coeur lui semble inapproprié. « Je fréquente … enfin pas vraiment fréquente, on baise, essentiellement, un gars qui s’appelle Milo. Un winthrop. Je l’ai aidé à trouver sa vraie famille, ça s’est compliqué, j’ai eu mon accident au mariage, il est venu comme un chevalier en armure. Un vrai cliché. » Elle rit doucement, se remémorer tout ça lui serre le coeur. « Et puis, la réalité nous a rattrapé. J’ai été collante à l’anniversaire d’Alaska, il n’a pas apprécié. Il pense que je couche encore avec Tate, ce qui est totalement faux. Bref, tout ça me semble futile, mais il me trouble et je déteste qu’un homme me trouble autant. »
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