For the Lowell House. Devyn.

Jeu 27 Oct 2016 - 21:04

Quelques jours s’étaient écoulés depuis le terrible incendie qui avait ravagé la Lowell House. Tout était parti en flamme si bien que certains étudiants n’avaient plus rien ni même plus aucune photo, souvenirs. Cela avait grandement attristé Isaiha qui ne pouvait décemment pas rester les bras croisés. Il avait besoin de se rendre utile, de faire quelque chose. C’est Asia qui lui souffla une très bonne idée à savoir d’organiser une collecte et c’est auprès de Devyn qu’il rechercha un soutien pour ce projet. Ils avaient tous les deux souffert dans l’incendie et Isaiha espérait pouvoir apprendre à le connaitre davantage grâce à cette collecte. Pour cela, ils s’étaient installés un petit stand devant ce qui se trouvait être l’ancienne Lowell House. « J’avais prévu de quoi manger mais un gentilhomme qui passait dans le coin, nous a déposé du saucisson. Je te le laisse volontiers, je suis végétarien » explique-t-il à Devyn qui venait de le rejoindre. Les tables étaient placées, ils avaient même prévus deux chaises de camping histoire de ne pas passer toute la journée debout. « Je pense que tout va bien se passer… ça sera sans turbulence.. Enfin je crois que c’est comme cela qu’on dit n’est-ce pas ? » lui demanda-t-il assez perplexe. Il faut dire qu’il avait encore un peu de mal avec la langue anglaise par moment. On ne passait pas toute sa vie à parler un dialecte étranger sans éprouver quelques problèmes à utiliser une autre langue. Par moment, il avait l’impression de s’emmêler les pinceaux. « J’ai fait de la citronnade, tu en veux ? Tu sais que le citron a des propriétés insoupçonnables ? C’est très bon pour le système digestif entre autre… cela va faire du bien à mes amygdales car avec l’incendie, ma gorge me tire un peu » baragouina-t-il assez mal à l’aise. D’ordinaire, Isaiha ne se montrait pas aussi bavard mais il ignorait si Devyn était du genre silencieux ou au contraire volubile. Il avait simplement envie de faire bonne impression et de bien s’intégrer au sein de la Lowell House. Qui sait, peut-être pourrait-il nouer de fortes amitiés pensa-t-il. « Tu n’entendrais pas comme une musique ? On dirait… humm.. un peu le genre de musique où on danse le flamenco » fronça-t-il les sourcils en cherchant d’où provenait la mélodie. Je vous rassure, Isaiha n’était pas devenu un pro en musique latine et encore moins en flamenco mais il avait vu dernièrement un reportage sur le sujet et depuis, il avait l’impression d’en entendre partout. « Ah… C’était le téléphone de la jeune femme habillée en rose là-bas » se reprit-il en se passant une main gênée dans les cheveux. Il ferait bien mieux de se taire avant de dire plus de bêtises.

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Mar 1 Nov 2016 - 22:38

Une collecte pour aider les étudiants Lowell qui avaient tout perdu ? Tu étais totalement d'accord, peut-être aussi parce que tu faisais patir de ces gens-là. Hormis tes affaires les plus précieuses, à savoir ton appareil photo et ton ordinateur portable que tu avais réussi à emporter, tu avais tout perdu. Pas un vêtement, pas une affaire du quotidien n'avait résisté. Des étudiants vous avaient déjà aidé en vous donnant le minimum nécessaire à la décence, mais tu étais quand même bien dans la mouise actuellement. En plus, c'était Isaiah qui te l'avait proposé, et tu appréciais ton collègue qui t'avait en plus aidé à sortir de l'incendie. Tu ne t'en étais pas particulièrement remis encore cela dit, entre tes plâtres aux côtes et les cauchemars qui t'assaillaient et t'empêchaient de dormir si tu ne te shootais pas aux médocs. Pourtant, tu t'étais bien rendu compte que ces médocs auraient pu te causer des problèmes durant l'incendie : et si tu ne t'étais pas réveillé ? Si tu avais causé des problèmes et mis en danger d'autres personnes ? Tu n'arrivais cependant pas à décrocher, même si tes cernes montraient l'étendue du problème. Isaiah devait le voir maintenant que tu arrivais dans son champ de vision, près du stand. Il t'accueillit d'ailleurs... avec un saucisson qu'on lui avait donné pour le stand et qu'il ne pouvait manger car végétarien ? Ok, pourquoi pas. Tu le remercias donc tout en t'asseyant sur l'une des deux chaises à disposition. Le pire, c'est qu'il semblait vraiment avoir très envie de bavarder, le pauvre... Sans accroc aussi. Mais sans turbulence, on comprend l'idée. L'anglais n'était-elle pas sa langue maternelle ? Tu n'étais pas très doué pour expliquer les langues pour tout dire, donc on était mal s'il cherchait toujours ses mots. Et voilà qu'il partait vers de la citronnade maison maintenant... J'en veux bien oui, merci. Pas trop de problèmes de gorge de ton côté, plutôt d'ailleurs, mais tu n'allais pas étaler ta vie à un quasi-inconnu après tout. Et la musique maintenant... Tu trouvais qu'il y avait quelque chose qui clochait quand même, il ne semblait pas être comme ça en temps normal. Tu peux te détendre tu sais, je ne vais pas te manger. D'un sens, il était un peu comme toi quand tu étais arrivé chez les Lowells, à vouloir ressembler à tout le monde en parlant beaucoup pour se lier aux autres alors qu'il n'était pas comme ça. Tu te trompais peut-être bien sûr, mais autant percer l'abcès de suite. Tu penses que l'on va réussir à faire une bonne collecte ?

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Jeu 3 Nov 2016 - 10:54

L’incendie avait laissé beaucoup de traces chez certains. Pour Isaiha, cela avait surtout laissé des cauchemars à n’en plus finir ainsi qu’une fine cicatrice sur son avant-bras gauche. Il s’en était bien tiré physiquement mais psychologiquement, ce n’était pas vraiment le cas surtout qu’ajoutés à cela, ses problèmes de couple l’empêchaient de dormir convenablement. En réalité, tout allait de mal en pis. Il ne contrôlait absolument plus rien : ni sa peur à l’idée de se retrouver à nouveau piégé dans un incendie ni même sa colère vis-à-vis d’Amanda suite à l’annonce de sa grossesse et de sa décision d’avorter. Le jeune homme n’aurait jamais pensé qu’il pourrait être confronté à de telles choses en quittant sa communauté amish. « Sans accroc.. oui, c’est ça ! » dit-il avec un léger sourire. Au moins Devyn ne prenait pas son comportement de travers ni ne se moquait de lui. C’était toujours plus ou moins la crainte d’Isaiha : que l’on remarque sa différence et que l’on se moque de lui. Il savait que sur le campus, certaines confréries abritaient des personnes pas très tendres de ce côté-là. Pourtant, il assumait ses origines amish, il en était même fier. Pourquoi se cacher ? Pourquoi s’inventer une autre vie, un autre passé alors qu’il avait eu une enfance heureuse ? Certes, il ne connaissait pas toutes les stars, les films ou encore ne disposait pas d’une grande culture générale mais il apprenait vite et faisait des efforts pour s’intégrer. Là, dans le cas de Devyn, il en faisait peut-être un peu trop songea-t-il en lui servant de la citronnade dans un grand gobelet rouge. Le lowell avait vraiment l’impression de se ridiculiser : être aussi bavard, parler surtout pour ne rien dire, cela ne lui ressemblait pas. Il était plutôt du genre à se cacher derrière son harmonica, à être une force tranquille, l’homme silencieux qui observait. Or là, il ne parlait pas de manière très intelligente. « Je pense oui ou plutôt j’espère. La solidarité s’est rapidement mise en place pour accueillir les étudiants sans logement alors je pense que notre collecte va avoir un certain succès. Je veux croire en l’esprit solidaire des English euh des étudiants » dit-il en se reprenant rapidement quant au terme English. Il avait toujours la mauvaise manie d’appeler les non amish des English alors que techniquement, à présent, il en était un aux yeux de son ancienne communauté. Il faut croire que les vieilles habitudes ont la vie dure. « Est-ce que tu t’en remets de l’incendie ? »

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