J'étais là la première. (Milan)

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— with Milan le bébé

Ce n'est pas que je n'ai pas le courage... Mais un peu quand même. J'étais à pieds, comme toujours. Je n'avais pas de voiture, pas de vélo. J'étais à pieds ou alors, je prenais le bus, enfin les moyens de transport mis en place par la ville. C'était comme ça, depuis toujours. J'avais eu deux accidents de voiture dans ma petite vie et de toute façon, clairement pas assez d'argent pour en avoir une. Osean avait une voiture lui, mais j'avais trop peur de la lui casser en l'utilisant. J'aimais pas vraiment conduire de toute façon, ce qui du coup, m'obligeait à marcher, mais pas ce soir. Non, ce soir, mes pieds sont en grève. Ils sont enflés et douloureux, tellement que j'ai l'impression que mes chevilles vont se détacher. J'ai juste envie de m'allonger un peu, de ne plus supporter mon corps juste quelques minutes. Je rêvais de mon lit douillé, mais comme je n'avais pas le courage de rentrer chez moi, j'allais devoir me contenter de l'une des chambres de la Mather House. Le problème ? Elles sont quasiment toute occupées étant donné que nous hébergeons des maisons dans le besoin. Alors je finissais par m'arrêter devant celle de Milan, toquant doucement et ouvrant finalement quand je n'eus aucune réponse de l’intérieur. Il n'est pas là. PARFAIT! J'ai trouvé un lit et il ne m'en voudra pas, il n'oserait pas mettre une femme enceinte à la porte le petit. Je m'allongeais donc après avoir bien prit le soin de laisser la couverture sur le matelas. Vous imaginez le nombre de nana qui ont dû passer dans ce lit ? Ça reste une chambre de mec et j'ai pas envie de savoir dans quel état est le lit... C'était le pied pour le coup. Sans mauvais jeu de mot, ça faisait du bien d'être allongé sur un lit et de laisser les douleurs s'effacer peu à peu. J'étais tranquille, jusqu'à ce que la porte s'ouvre. « J'étais là la première... » que je grognais en fronçant les sourcils. J'comptais pas partir maintenant.

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Le remue-ménage à la Mather ces derniers temps m'avait quelque peu émoustillé. Beh ouai, il y avait plein de gens, plein de nouvelles têtes, et pour moi, plus on est de fous, plus on rit. Sauf que voilà, là, quand j'suis devant le frigo et que j'constate que toutes les bières ont été bues, j'suis carrément grognon. C'est bien d'avoir plein de copains dans la maison, un peu moins quand il n'reste plus rien à boire. Puis j'ai une flemme monstre d'foutre le nez dehors et de trouver une épicerie. J'porte mon jogging, le même, depuis trois jours. Depuis que la blonde m'a épilé les jambes en fait, j'voudrais pas que les gens se posent trop de question sur ma sexualité. Mais j'peux clairement pas dormir sans avoir descendu un biberon de bière. En trainant des pieds dans mes charentaises, j'sors de la Mather avec la mine de l'enfant boudeur à la recherche d'une épicerie. Trois quart d'heures. Trois putain de quart d'heure et une pluie torrentielle tombée en plein sur la gueule, et me voilà rentré. J'me presse de grimper les escaliers, manque de glisser comme mes semelles sont mouillées. Vite, mon lit, un pétard, une bière et que j'puisse enfin m'trimballer à poil parce que les vêtements, c'est pas pour moi. J'pousse la porte de ma chambre et ... Got. Alaska ? Qu'est-ce qu'elle fout là ? Par réflexe j'regarde derrière moi et finit par entrer dans la chambre. Ma belle chambre, moi j'ladore. Mais j'vois mal comment une fille pourrait supporter d'être ici, ça pue, c'est sale, c'est le bordel partout, y a de la pizza qui pourrit sur le bureau, des tranches de salami sur le radiateur. Puis mon lit, j'voudrais pas dire mais ça fait ... à peu prés depuis que j'suis ici que je n'ai pas changé les draps. C'est pas ma faute, j'trouve ça vraiment trop compliqué, d'habitude c'est ma maman qui fait. Puis comme j'suis pas l'genre à m'offusquer et que j'm'en branle d'à peu prés tout, j'lui tend le pack de bière : "T'en veux une Laskar ?".

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J'étais un ours de base. J'aimais bien dormir et dès que je pouvais entrer en hibernation, ça ne me posait absolument aucune problème. Et aujourd'hui, j'allais faire mon ours sur le premier lit que j'allais trouver. Celui de Milan du coup. Sa chambre, ce n'était pas un palace. C'était même un peu sale, pas très rangé... Une chambre de mec quoi. Alors avant de prendre place et m'allonger sur son lit, j'avais tiré la couverture pour l’aplatir correctement sur le lit. Je ne savais pas trop ce qu'il avait fait dedans et il était hors de question que j'entre en contact avec le matelas. J'allais pouvoir enfin me reposer. Genre, dans une heure, j'allais pouvoir repartir en pleine forme et rentrer chez moi. J'étais en train de m'assoupir quand la porte s'ouvrit. Non, j'voulais pas partir. Milan entrait avec ses bières à la main et il s'approchait du lit comme si finalement, ce n'était pas vraiment sa chambre en fait. « T'en veux une Laskar ? » J'esquissais un sourire en le regardant, ouvrant les yeux en m'étirant. « Hum... Je ne peux pas. Je suis enceinte et l'alcool ce n'est pas bon pour le bébé. » que je lui expliquais simplement.

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J'aimais bien cette fille, même si elle m'faisait un peu peur avec ses gros yeux. Genre un peu comme Germaine la limace dans Monstre et Compagnie, elle est gentille, mais elle a les mêmes airs que ma maman quand elle s'met à parler. Puis c'est la meilleure amie de mon bro Wade, y avait pas d'raison qu'on s'entende pas. Quand Beth était là, j'faisais un peu plus gaffe à l'état de ma piaule, du genre, j'évitais de laisser mes caleçons supergirl et mes chaussettes sales trainer partout. Et dès qu'elle disparaissait, que j'pensais de nouveau m'retrouver seul, ça ressemblait à ... une brocante. Mais pas le genre dans lequel on apprécie chiner. J'referme la porte derrière moi et réalise qu'une fois d'plus j'me suis perdue dans mes pensées. Laskar est là, allongé dans mon lit, il serait temps que j'me demande pourquoi. A peine le temps de m'poser la question que j'lui propose une bière : "J'attendrais qu'il est sept ou huit ans pour trinquer avec lui alors", dis-je en haussant les épaules avant d'poser le pack où j'pouvais et de m'ouvrir une bière. J'vais me caler sur le lit, aux pieds d'Alaska et boit une gorgée avant d'la regarder : "Comme toutes les autres tu succombe aux charmes du lit du mystérieux Milan", dans l'auto-dérision, en me marrant dans ma barbe : "T'es pas malade au moins ? Y a une bassine sous le lit au cas où t'as envie d'vomir, mais j'te préviens". Je m'appuie dos au mur, jambe tendue devant moi : "j'suis pas sûre de l'avoir nettoyé la dernière fois".

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« J'attendrais qu'il est sept ou huit ans pour trinquer avec lui alors » dit-il en s'ouvrant l'un de ses fameuses bières qu'il venait de me proposer. Il croyait vraiment ça ? Il disait cela pour rire, non ? J'avoue que connaissant le jeune homme, je pouvais le prendre très au sérieux quand il sortait ce genre de phrase. « Elle. Ça va être une fille » que je commençais à rectifier en le suivant du regard alors qu'il venait se poser sur le bout du lit, à mes pieds. « Et je peux déjà te dire que si tu offres une goutte d'alcool à ma fille avant ses vingt-et-un ans, tu auras affaire à moi... ». Et croyez moi, je ne plaisantais pas. Il était hors de question que ma fille finisse comme moi et j'allais bien y faire attention. Milan se décidait finalement à reprendre la parole de manière plus légère, comprenant peut-être que l'éducation de ma fille allait être un sujet sensible avec des personnes aussi j'm'en foutiste que lui. « Comme toutes les autres tu succombe aux charmes du lit du mystérieux Milan ». Je pouffais de rire en l'écoutant. Mon dieu. « Tu changes tes draps des fois ? » demandais-je en fronçant les sourcils. J'avais peur de la réponse, j'étais pas vraiment certaine de vouloir l'entendre en réalité. « T'es pas malade au moins ? Y a une bassine sous le lit au cas où t'as envie d'vomir, mais j'te préviens » Je le fixais en attendant la suite, redressant légèrement ma tête pour bien le regarder. « j'suis pas sûre de l'avoir nettoyé la dernière fois » Je laissais retomber ma tête sur l'oreiller en essayant de ne pas penser à cette bassine. « Seigneur... » Je me redressais finalement pour m’asseoir en fronçant mon nez. « Je crois que je vais aller prendre l'air, parce que j'ai peut-être envie de vomir en fait » que je disais en me levant et en sortant de la chambre.

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► Milka, c'est doux en chocolat.

Fiche de réponse créée pour ILH ®

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