Confidences » ft Jamie

Il pleuvait encore à torrent dans les rues de Boston et forcément, plutôt que d’être à l’abri, Moana était sous la pluie, habillée d’une petite robe pull légère. Elle allait finir par attraper la crève, mais la jolie sicilienne se rendait à un endroit bien précis : chez Jamie. Cela faisait un petit moment maintenant qu’ils se s’étaient pas vus, à vrai dire depuis la soirée de l’homme de rêve qui avait été purement un délice. Mais aujourd’hui, en frappant à la porte de chez son ami proche, elle savait que le moment n’aurait strictement rien à voir. Aujourd’hui, elle venait lui parler de quelque chose de très important, de capital même, et sûrement Jamie ne la reconnaîtrait pas. Les cheveux trempés collants à sa peau, de même que sa robe pull complètement dégoulinante, les yeux rougis à force d’avoir pleuré… s’il la reconnaissait, ce serait quasi miraculeux.

Tu n’avais rien prévu en cette soirée, et ce n’était pas plus mal aux regards du temps qu’il faisait en ce moment. Tu te faisais un café pour accompagner ta soirée, ta lecture avec une chaîne sportive en fond sonore dans ton salon. Fond sonore qui ne t’aura pas empêché d’entendre toquer à ta porte. Tu as jeté un coup d’œil à ton téléphone, de peur qu’on essayé de te contacter sans que tu n’aies pu le remarquer mais non. Tu avais d’ailleurs eu la crainte qu’il s’agisse de la mère de ta fille. Tu t’es précipité à la porte, que tu as ouvert rapidement. Tu n’étais pas le genre de personnes qui prenait le temps de regarder dans le petit trou pour mieux se préparer à accueillir. Tu aurais du pour cette fois. « Nana ? » Forcément tu as le temps de t’inquiéter. Elle était trempée et semblait frigorifiée. « Qu’est-ce qui t’es arrivée ? Pourquoi t’es dans un état pareil ? » Tu l’as laissé entrer en l’entourant de ton bras, et tu l’as attirée vers la salle de bain pour l'entourer d'une serviette. « Je vais te donner un truc chaud à enfiler. »

@Moana B. Corleonesi

Par chance, Jamie reconnut aussitôt Moana qui osa un petit sourire dépité. Oui, dépité, il ne pouvait hélas pas y avoir d’autre mot étant donné la merde dans laquelle elle se retrouvait là, tout de suite. Son ami entoura ses frêles épaules de son bras, l’attirant vers la salle de bain pour l’entourer d’une serviette. Cela n’allait pas être du luxe étant donné que tout dégoulinait, de ses cheveux à ses moindres vêtements et même ses chaussures. « J’avais juste besoin de marcher puis je savais plus où aller… et il flottait comme vache qui pisse ! » soupira-t-elle en commençant à se sécher à l’aide de la serviette que lui avait prêté Jamie. L’envie de tout hurler d’un coup pour être tranquille ne pouvait pas être plus forte et pourtant aucun mot ne sortait, ni aucun autre son. Elle finit par s’arrêter de se sécher, regardant son ami droit dans les yeux et lâchant, d’un air perdu : « tu connais pas la meilleure ? J’suis enceinte… »

Elle manquait de te faire rire quand elle compara se déluge à une vache qui pisse. Clairement son état ne laissait pas tant de place à un élan tant spontané et décontracté. Cela dit tu lui filais cette serviette, et lui tu t'apprêtais à lui tourner le dos pour récupérer dans ta chambre un sweet ou n'importe quoi qu'elle pourrait enfiler pour se débararasser de ses vêtements trempés mais elle t'a retenu. Non pas physiquement mais par ses mots. Tu t'es retourné pas certain d'avoir bien saisi. « Tu.. ? » Oui, elle était enceinte. Toi tu n'avais pas les mots. Le seul problème c'est qu'elle était là avec toi certainement dans l'espoir d'être apaisée d'une manière ou d'une autre. Là tu étais un peu larguée. « O-okay.. tu ne l'avais pas prévu, j'imagine ? » Tu te trompais peut-être mais bizarrement tu avais ton idée là-dessus. « Passe toi un peu d'eau tiède sur le visage, et viens  que je te donne de quoi te changer. On discutera après, t'es bonne à attraper la crève, là. » Et toi tu avais besoin d’assimiler la nouvelle tiens !

Jamie n’était pas le seul à être largué. Moana la première, hélas. Il la laissa rapidement seule, le temps qu’elle se passe un peu d’eau tiède sur le visage et le rejoigne pour qu’il lui donne de quoi se changer. Le temps pour les deux d’assimiler la chose, si toutefois une telle chose était possible. La jolie sicilienne se passa effectivement le visage à l’eau tiède pendant de longue minutes avant de se sécher, non sans l’aide de la serviette prêtée par son ami. Mais il fallut bien venir le retrouver et aussitôt, elle se mordilla la lèvre inférieure. « Nan c’était pas prévu. Et j’ai la trouille. Surtout que le papa en question à part me donner du fric n’a pas l’intention de faire grand-chose, en fait. Je sais pas quoi faire. Le garder, pas le garder… j’suis en plein gouffre… »