LOEIZA A. FASZLER ► Dakota Fanning

Qui n’a pas l’habitude de voir un conte débuter son histoire par le célèbre « il était une fois » ? Ma vie n’a rien d’un conte de fées ou d’un simple conte, ce n’est pas non plus une histoire de princesse. Je la qualifierais plus d’une histoire banale. Je ne me vois pas vous relater ma petite vie par un petit « il était une fois », comme-ci cela pouvaient avoir une quelconque signification à mon égard. Bref, je ne vais pas m’éterniser sur ce petit détail, commençons plutôt le récit de ma vie, c’est bien pour cela que vous êtes si attentif à mon discours. Non ? Mais bon de là à faire un livre biographique sur ma personne. Je n’en vois vraiment pas l’intérêt. Avec la chance que j’aie, je risque de faire un peu le perroquet, il faut dire, que vous avez déjà un bon nombre d’information à mon sujet.

Mon nom ? Faszler, Loeiza Alizon. Ce n’est pas courant, je vous l’accorde. Enfin encore Alizon, cela passerait sans problème s’il l’avait écrit avec un S à la place d’un Z. Puis évidemment Loeiza, le premier qui me surnomme zaza, je vous assure qu’il termine directement dans le cimetière sans passer par la case hôpital. Je n’aime pas vraiment que l’on me donne des surnoms débiles, puis mes parents m’ont donné un prénom autant sans servir. Non ? Je peux faire l’effort pour mes proches amis quand il me surnomme, mais je grogne facilement là-dessus. Oui, je sais, mes parents auraient dû penser à prendre des prénoms moins originaux et plus simples, seulement avec mes origines, il fallait bien se douter que mon père fasse honneur à son pays d’origine. Je dis mes parents, mais en réalité, c’est uniquement mon père qui a fait le choix des prénoms, ma mère a bien essayé de donner son avis, mais mon père a été catégorique, comme pour mon frère. Je m’estime tout de même heureuse qu’il n’est pas voulu me donner des prénoms à connotation masculine, je pense que je serais restée enfermée chez moi, toute ma vie.

Ma famille ? Si vraiment, vous insistez, je peux éventuellement, vous parler de ma famille. On va commencer par le type le plus important, le plus imposant et le plus impressionnant, mon père. C’est un homme, vous vous doutez bien, on n’a pas encore inventé la femme avec des spermatozoïdes après tout. Un homme d’affaires très pris visiblement, tellement pris, qu’il n’est jamais là ou pratiquement jamais. La seule fois où il a dû être réellement présent dans ma vie, c’est lorsque je suis venue au monde. Pourtant, il fait un effort avec mon frère, sans doute parce que c’est son fils et que c’est lui qui devra reprendre l’empire de mon père. Il ne devait pas vraiment vouloir de ma naissance, est-ce seulement de ma faute, je n'ai rien demandé pour ma part, enfin, je ne vais pas me plaindre de son absence, il compense en argent de poche et cadeaux en tous genre. Le dernier en date qu’il a trouvé judicieux de m’offrir ? La nouvelle Peugeot 308 cabriolet de couleur rouge, comme-ci une nouvelle voiture pouvais mettre utile, celle que j’avais avant fonctionnait très bien. Je suppose qu’il s’intéresse un peu à mon existence puisqu’il m'a fiancé à un riche héritier d’entreprise, à oui, mais c’est vrai, c’était pour son bien personnel, il a toujours l’envie d’accroitre son empire alors quoi de mieux que de vendre sa fille unique pour fusionner une société avec la sienne ? Pas de bol, je ne suis pas réellement pour et puis maintenant je suis majeure. Il est vrai que je n'ai pas rompu les fiançailles, seulement je me considère comme célibataire et j'en profite grandement. Ce qui serait bête c'est de tomber amoureuse et finir mariée à cet inconnu ou tombé amoureuse de ce pseudo-fiancé. Enfin cela est une autre histoire que je conterais plus tard. Pour faire cours, mon père est à la tête d’un empire commercial que l’on peut connaitre sous le nom de Faszler Entertainment. C’est une société touche à tous, boutique de luxe (vêtement, bijoux, accessoires), chaine hôtelière 5 étoiles (reconnu comme FK Hotel - fk représentant les initiales de mon père), divertissement (possède une chaine de télévision locale, mais c’est un secret), puis il possède forcément des actions dans beaucoup d’autres choses, je suppose. Âgé de 44 ans, il n’avait que 23 ans lorsque je suis venue au monde, mais il avait bien 21 ans à la naissance de mon frère. C’est un Allemand qui a obtenu la nationalité américaine, il est venu aux USA pour suivre des études dans la prestigieuse université d'Harvard comme son père l'avait fait, puis il a décidé de rester à New York pour faire sa vie. Ensuite, il y a ma mère, la fille d’un grand PDG suédois. En réalité, je crois bien que le mariage de ma mère avec mon père n’était pas vraiment d’amour à la base, mais bel et bien, un mariage arrangé. Je suppose qu’ils ont accepté tous les deux et qu’ils devaient probablement être un minimum attiré l’un vers l’autre, sinon mon frère et moi, ne serions pas de ce monde. Enfin, je l’espère. On peut dire que le jour où son père à elle mourra, ce sera mon père qui deviendra le PDG de la société de mon grand-père suédois, puisque ma mère est fille unique. Pour en revenir à ma mère, elle aide mon père dans la société, je crois qu’elle est directrice générale ou directrice du secteur marketing, je n’en sais trop rien à dire vrai. Elle s’est mariée assez jeune elle aussi du coup, elle avait 19 ans lors du mariage et 20 ans lors de la naissance de mon frère, ce qui lui donne aujourd’hui 43 ans. Je ne suis pas réellement proche de ma mère non plus, tous comme mon père, elle n’est pratiquement jamais à la maison, même lors de notre enfance à mon frère et moi. Elle ne comprend pas ma passion pour l’équitation et le sport en général, ainsi que pour la photographie. Aucun de mes parents ne le comprend en réalité, mais lorsque j’étais jeune, ils m’ont laissé faire ce que je voulais pensant qu’arrivé à l’âge de 19 ans, j’obéirais sans rechigner. Ce qui est loin d’être le cas en fait. Elle est arrivée aux États-Unis en même temps que mon père, je pense que c’était peu avant la naissance de mon frère. Elle n'est pas allé à l'université contrairement à mon père qui lui se trouvait à l'université, bien qu'il était marié à ma mère et père. Puis, il y a mon grand-frère de deux ans mon ainé, le fils chéri de mon père, la prunelle de ses yeux, le fils prodige, celui qui devra un jour assurer la succession, bien qu’il me semble que mon frère n’a pas réellement envie de cela. Je crois bien que c’est la seule personne de ma famille que j’apprécie réellement en dehors de mes grands-parents qui eux sont toujours ravis de me voir. Mon frère, je l’adore, je serais prête à tous pour lui, vraiment à tous. Enfin non, je ne serais pas prête à tuer, je ne pense pas. Âgé de 23 ans, il se trouve dans la même université que moi, mais pas dans la même maison. Le fait qu’il n’est pas atterri chez les Eliot à fortement déçu mon père, mais il s’en est vite remis.

L’héritage de la famille ? Qu’est-ce donc ? C’est une affaire de famille, normalement, je ne devrais pas en dire un mot, mais puisque c’est vous et que je me contre-fiche de la réprimande que je pourrais avoir, je vais vous le raconter. L’héritage primordial de la famille se trouve être l’université Harvard de Cambridge aux USA. Mon père était dans cette université dans la confrérie Eliot House, comme son père avant, et son père avant. Rare, mais la famille de mon père a toujours privilégié les universités américaines. Ensuite, il y a l’héritage financier, le compte en banque de mon père est blindé de chez blindé, reste à savoir si je suis toujours sur le testament, je l’espère, je fais tous pour. Puis il n’a pas encore mentionné le fait que j’étais reniée. Puis la partie, gros iceberg, la société en elle-même, mais cela ne me concerne pas puisque je ne serais jamais à la tête de cet empire, enfin, je me doute bien que j’ai toujours mes 10% d’action depuis ma naissance. On verra bien ce que l’avenir nous réserve.

Mon enfance ? Ou mon adolescence ? Que voulez-vous que je vous raconte là-dessus ? Il n’y a pas grand-chose à dire à part que mes parents ont été pratiquement absent jusqu’à mon entrée au Lycée, j’ai principalement grandi avec mon frère, la gouvernante, le major d’homme et le garde du corps. Je peux même dire que le personnel fait plus partie de ma famille que mes propres parents, c’est assez frustrant. Bon après, c’était une gouvernante bien emmerdante, vous savez, elle avait la manie de vouloir que je sois parfaite, HEY OH, depuis quand on fait des enfants parfaits ? Sans compter que la perfection n’existe pas. J’étais une petite comme toutes les autres petites-filles, il ne fallait pas me demander la lune non plus, je faisais déjà l’effort d’être à l’heure et présentable pour le diner avec une tenue différente de celle de la journée bien sûr. Alors le reste, j’en avais que faire. Puis ce précepteur de bonnes manières que ma mère m’avait trouvé pour devenir une jeune femme parfaite à marier. Pire qu’une princesse, mon enfance, je vous l’assure, je me demande si vivre dans une tour n’aurait pas été mieux. Franchement, j’en avais que faire de ces cours de bonne tenue :
– marcher la tête droite et bien haute, loupé lorsque je me rends à l’université tête baissé et les écouteurs sur les oreilles avec la musique à fond pour ne pas entendre les autres personnes que je ne connais pas vraiment.
– une femme de votre envergure ne peut pas pleurer devant des personnes, trop tard, j’ai fondu en larme devant la classe entière lorsque je me trouvais encore à l’école primaire, je venais de me prendre le ballon en pleine poire, je maudits encore ce garçon pour m’avoir foutu légèrement la honte devant la classe. Les rires m’ont suivi le reste de la journée, heureusement mes amis étaient là pour relever le niveau et me demander si j’allais bien. Question idiote quand on savait que je saignais du nez, que j’avais mal et que j’aurais un bel œil au beurre noir le lendemain.
– vous devez avoir un vocabulaire irréprochable et soutenu, mince alors, moi qui passe mon temps à dire des « ça va » aux personnes que je connais, des insultes quand je suis remontée, du langage familier, sans compter que le vouvoiement, je ne connais pas, je dis « tu » à tout bout de champ, excepté avec mes professeurs évidemment.
– votre posture a table doit être digne d’une grande reine, me gonfle avec ses principes ce type, mes pieds je les mets comme je veux sous la table, puis mon dos aussi d’abord. Ce n’est pas lui qui va me dicter ma vie, si ?
La liste est encore longue bien sûr. Seulement, je ne vais pas toute vous la décrire, puis les cours de cuisines, coutures et j’en passe que la gouvernante me donne depuis que je suis en âge de comprendre, c’est-à-dire 6 ans. Cela ne fait que trois ans que j’ai réussi à me débarrasser du précepteur et de la gouvernante, j’ai fait comprendre à mes parents que je pouvais me débrouiller seule. Après tous, j’avais 17 ans et j’entrais en dernière année au Lycée. Autrement, j’avais d’autres occupations beaucoup plus ludiques et amusantes comme l’école, maternelle, primaire, collège, on n’y échappe pas. Il faut y travailler, c’est vrai, mais on passe aussi du temps avec les copains/copines. L’équitation, j’en fais depuis l’âge de 5 ans, je possède tous mes galops, bien que j’aie quelques souvenirs douloureux à cause de chutes, j’ai toujours aimé les chevaux et je n’arrêterais l’équitation pour rien au monde. La photographie, je me demande parfois si je ne suis pas née avec un appareil photo dans la main. J’ai fait du théâtre également pour mettre ma timidité de côté et j’ai continué parce que c’était amusant de prendre la place d’un personnage et de donner la réplique. Le foot, j’en ai fait quelques temps, mais je n’ai pas pu continuer, il n’y avait pas d’équipe féminine dans mon lycée. J’ai fait du basket dans un club de New York pendant 1 an…

À 15 ans, j’ai fait mon entrée dans un lycée très prisée par les riches à New-York. Je n’étais pas la plus populaire, mais j’avais ma réputation, on a même voté pour au bal du lycée lorsque j’étais en terminal. Lors de ma deuxième terminale, oui j’ai redoublé ma terminal par choix, pas par obligation, j’ai obtenu le titre de capitaine des pompom girls et je sortais avec le mec le plus canon du lycée qui avait aussi de la cervelle. J’aime les garçons avec de la conversation. Mais ce n’était pas mon premier petit ami, le premier, c’était en première, c’est d’ailleurs au cours de cette année scolaire que j’ai perdu ma virginité dans les vestiaires des garçons de l’équipe de basket. Aujourd’hui, je suis en troisième année à l’université d’Harvard, je suis un cursus principal en droit dans l’objectif de devenir avocate ou autres, puis un cursus mineur en sport, puisque j’ai toujours apprécié le sport. Normalement, c’est en quatrième année que je devrais me trouver, si je n’avais pas redoublé au lycée. Lorsque je suis arrivée la première fois à Harvard, j'avais comme un poids en moins, j'avais été intégré dans la même université que mon père, de quoi le réjouir et de quoi me soulager. C'est vrai intégrer une université aussi loin de chez mes parents me permettrait de vivre sans me soucier de ce qu'ils pensent. Il ne restait plus cas rejoindre la bonne confrérie. Seulement, je souhaitais aussi rejoindre certain club qui me serait bénéfique moralement.