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Après plusieurs jours à rester cloîtrée chez moi, il a bien fallu que je sorte de l'appartement. J'étais censée reprendre le boulot ce soir, et si je peux me permettre de louper quelques cours, ce n'est pas le cas avec mon job. Mon boss a déjà été suffisamment gentil avec mon congé maternité. Si d'habitude j'aime partir en avance pour passer sur le campus chercher un starbucks coffee et discuter avec les étudiants, ce n'est pas le cas aujourd'hui. Pour être honnête, l'Université est le lieu que j'évite le plus en ce moment. Depuis les fausses accusations de The Punisher, je n'ose pas me montrer là-bas, de peur de me faire insulter, ou que des Eliots mettent en place leurs menaces. Je suis passée de la fille que tout le monde apprécie à l'ennemie numéro 1 en l'espace d'à peine quelques minutes. Au moins au Boston Opera House je ne suis pas jugée par qui que ce soit, ils sont à peine au courant de ce qui s'est passé à Harvard. Et c'est tant mieux ! Je peux me vider la tête, me rendre utile, oublier mes malheurs ne serait-ce quelques heures. Du moins, c'est vraiment ce que je pensais, jusqu'à ce que j'entre dans la gigantesque salle de spectacle, que je descende jusqu'à la scène et que je me retrouve face à Peter Wilson, occupé à parler avec des acteurs en répétition. Si j'ai réussi à l'éviter pendant plus d'un an, un exploit en somme puisqu'il est dorénavant professeur à Harvard, ce n'était plus le cas aujourd'hui. Pourtant j'ai essayé, j'ai reculé, lentement, et j'ai tourner le dos, prête à me réfugier je ne sais où. Mais le directeur de l'établissement m'apostrophe, me demande de m'approcher pour me présenter le metteur en scène du spectacle qui va se jouer les prochains soirs, un metteur en scène de Boradway. Il est loin de se douter que je connais cet homme. Que je le connais bien même. Je prends une profonde inspiration, me retourne de nouveau et m'approche du petit groupe. Monsieur Wilson. Salutation des plus neutres, et des plus embarrassantes. J'ai juste envie de prendre mes jambes à mon cou et de disparaître. Disparaître comme il y a presque deux ans, la dernière fois que j'ai vu Peter.
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