AUGUSTUS MYERS ► james franco

Bien avant que sa vie tourne au cauchemar, Augustus avait une vie de rêve. Pourquoi sa vie a-t-elle sombré dans la terreur ? Qui était-il avant tout ça ? D'où vient-il ? Les réponses ne vont pas tarder, il suffit d'être patient et attentif.
Augustus est un homme tout ce qu'il y a de plus normal. Il est né le premier au sein d'une famille d'ouvriers, dans l'Indiana. Il est resté enfant unique à peine deux ans avant que ne débarque sa première soeur. Puis, de façon presque calculée, le reste des Myers sont apparus un à un pour arriver à un total de six frères et soeurs. Augustus servait de modèle, un modèle spécial puisqu'il était très réservé et dans la retenue. Il agissait bien souvent dans l'ombre pour le bien de sa famille. Il se sacrifiait à longueur de journée et personne ne le remarquait. Tragique ou pas, il avait endossé ce rôle naturellement, c'était sa destinée. Il avait déjà de la chance d'avoir deux bras, deux jambes et un cerveau opérationnel, il n'allait pas se plaindre. En parlant de cerveau, cet organe a toujours fasciné le jeune homme. Bien plus encore, il s'était toujours demandé où se cachait sa petite voix intérieur, sa putain de conscience quoi ! C'est ce qui l'a donc conduit dans les années suivantes à vouloir interpréter et comprendre le fonctionnement humain. Curieux comme à son habitude, Augustus a touché à la drogue dans un objectif d'abord scientifique. Au début, il désirait juste savoir ce que cela faisait d'avoir un état de conscience modifié mais dès la première prise, il fût capturé par la spirale infernale du poison. Luttant contre le produit, il a réussi à s'en sortir in extremis pour son diplôme final au lycée. Il savait pertinemment que cette addiction qu'il avait développé le poursuivrait toujours, à lui de s'entourer des bonnes personnes pour ne plus replonger. Un mois après avoir été diplômé, les lettres des facultés auxquelles il avait postulé arrivaient. Yale, UCLA, Colombia, et la dernière, celle qui l'avait toujours intéressée se retrouva entre ses mains en dernier lieu. Il savait que la moitié des facultés voulaient bien de lui, alors même si Harvard le refusait, il aurait des solutions de secours, mais merde, qu'est-ce qu'il souhaitait que cela soit un oui. Augustus avait tenu à ouvrir cette lettre en famille, entouré de ses parents et de tous ses frères et soeurs. Il avait failli faire une attaque bien avant qu'il ne déchire l'enveloppe. Ses yeux se noyaient dans les lettres, il avait relu plusieurs fois ces fameuses lignes avant de se lever de sa chaise pour hurler. Il avait été sélectionné. Lui, le petit campagnard de l'Indiana.
Un mois plus tard, il intégrait une chambre universitaire en compagnie d'un colocataire. Il respirait à fond l'air de Cambridge, il se promenait souvent, la tête dans les nuages. Il était reconnaissant envers cette puissance divine qui l'avait conduit jusqu'ici. Il suivait des cours de psychologie & de neurosciences qui le confortaient dans son choix professionnel futur. Et puis, il fût embarqué par les Mather. Après un bizutage sous le signe de l'alcool et de la drogue, il avait replongé. Il était devenu un espèce de zombie, les yeux cernés, la parole ralentie. Il s'accrochait tant bien que mal aux examens mais ce qui le faisait vivre, c'était la prochaine dose, la prochaine fête où il pourrait se défoncer. Augustus a dérivé ainsi trois années successives.
Et puis elle est arrivée, sortie de nulle part, naturelle et sophistiquée à la fois. Elle a d'abord éprouvé du dégoût, de la pitié pour lui. C'est à travers son regard déçu qu'il a réagit. Elle lui plaisait mais elle, elle en avait terriblement peur. Elle est pourtant entrée dans sa vie, le bousculant avec fermeté. Il l'attirait mais jamais elle ne lui laisserait une place dans son coeur dans cet état. Augustus a remonté la pente peu de temps après, quittant les Mather et leur influence négative pour rejoindre les Dunster. Elle, elle était chez les Quincy, c'était même évidemment avec tant de compassion et de générosité. Augustus est tombé amoureux d'elle, il n'y avait plus une journée sans que ses pensées se dirigent vers elle, vers SA Juniper. D'une année à une autre, Augustus n'était plus la même personne. Il avait conquit sa dulcinée après des efforts gigantesques. Il s'était calmé, il était devenu mature, prêt à s'installer avec elle. Deux ans plus tard, alors que chacun d'entre eux obtenait un master, ils quittèrent Cambridge pour Boston. Gus trouva un emploi à l'hôpital et June fût engagée dans une maison d'édition. Ils louaient un sublime nid douillet où ils roucoulaient ensemble les week-ends. Ils étaient heureux, leur couple rendait malade les plus aigris. Mais tout bascula le six juin deux mille treize. Gus était parti courir très tôt cette journée là, laissant sa belle dans les bras de Morphée. Lorsqu'il était revenu avec les croissants et le café, il s'attendait à voir June derrière son ordinateur à consulter ses mails, mais il n'y avait pas un bruit et la porte d'entrée était déjà ouverte. Augustus pensa alors qu'ilavait simplement oublié de la fermer derrière lui lorsqu'il était parti. L'immeuble était plutôt tranquille, il ne s'alarma pas et songea à ce que June ait pu faire la grasse matinée. Augustus pénétra dans l'appartement un peu plus et il découvrit tout à coup l'amour de sa vie allongée sur le sol de la cuisine, sa nuisette en satin était d'un rouge écarlate. Il s'en souvient encore comme si cela s'était produit la veille. Ses souvenirs épouvantables le hantent chaque nuit. Il se rappelle s'être jeté sur elle, se noyant presque dans tout ce sang. Elle était déjà froide, les yeux livides. Sa conscience l'avait quitté, cette putain de conscience s'était dissipée. Elle n'était plus en vie, c'était trop tard. À cet instant, la notion du temps pour Gus s'était envolée. Pourtant, à un moment ou à un autre, il s'était rendu à l'évidence, et il avait appelé la police. De toute façon, il était innocent, il n'avait rien à se reprocher et il ne pouvait plus faire face à cette situation tout seul. Il avait besoin d'aide, il avait besoin qu'on lui dise que c'était fini. Quand les flics débarquèrent, Augustus les accueilli couvert de sang, en larmes, comme jamais. Un enquêteur débarqua par la suite et s'occupa de lui le temps que les experts  passe la scène de crime au peigne fin. Il fût emmené au poste où il fût interrogé de longues heures. Quand il fût relâché le temps que d'éventuelles preuves soient analysées, la soeur de Juniper décida de l'héberger dans sa chambre sur le campus. Elle n'y croyait pas, elle était toujours dans le déni, sa soeur ne pouvait pas être ... morte ! Augustus ne parlait plus, il s'était retranché dans un silence immense. Plusieurs jours plus tard, alors que l'enquête était au point mort et que les preuves collectées ne donnaient pas de piste, Gus fût arrêté. Son alibi n'avait pas pu être vérifié, il était le seul a avoir pu commettre ce crime. Il fût inculpé pour homicide volontaire et condamné à des dizaines d'années derrière les barreaux. Entre temps, la soeur de Juniper s'était retournée contre lui, pour elle c'était devenu logique, il était le seul à avoir pu la tuer. Gus ne réagissait pas, il était balloté d'un établissement judiciaire à un autre. Il termina en prison, coupé du monde, clamant timidement son innocence. Il n'avait plus envie de se battre, on lui avait enlevé sa raison de vivre, à quoi bon continuer ? Sa famille le soutenait, sans pour autant le brusquer au risque de le retrouver pendu dans sa cellule. À l'aide d'une de ses soeurs devenue avocate, et après plus de deux ans à vivre cloîtré, Gus et elle montèrent un dossier, demandèrent des analyses supplémentaires et finalement, il fût remis en liberté faute de preuves concrètes. Le pire dans tout ça, c'est que les flics étaient passés à côté d'un échantillon d'ADN appartenant à un inconnu. Qui était donc cette personne ? Pourquoi avait-elle sauvagement assassiné Juniper ? Eh bien, ce sont dorénavant les questions qui polluent l'esprit du trentenaire. Doit-il chercher le meurtrier ? Et si la femme qu'il avait idolâtré avait mené une double vie ?