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ft. Isaiha
I need you.
Un sifflement perpétuel couvraient les tympans de la jeune Amanda lorsque ses yeux s’étaient ouverts. Le plafond semblait bien blanc comparé à celui de son appartement, les murs également et malgré le traumatisme qui l’avait frappé, la jeune blonde se rappelait parfaitement de ce qui était arrivé vingt-quatre heures plus tôt.
L’état d’esprit de la jeune femme était complètement las, attristé et anéanti depuis la dispute qu’ils avaient eu, avec Isaiha. Son esprit était focalisé uniquement sur le bébé et sur ce qu’il en allait advenir, si bien, qu’elle n’avait pas la force de se concentrer pour aller en cours ni même d’y participer. Les nuits étaient difficiles, extrêmement tourmentée par la situation, Amanda vivait des insomnies journellement et ne cessait de penser à son petit-ami ainsi qu’à l’être qui naissait en son intérieur. Amanda était dévastée par les événements et rien ne résolvait l’état dans lequel elle se mettait.
Jour après jour, elle recherchait les solutions les plus logiques à tout cela et elle en vint à se dire que garder l’enfant était le plus sage à choisir. Elle espérait de tout coeur que cette nouvelle réjouirait Isaiha mais restait intimement persuadée que la dispute avait brisé quelque chose entre eux. Elle obtenait le soutien de son ami Bonaventure mais se sentait tellement seule sans sa moitié qu’il en devenait insoutenable de vivre, tout simplement. Elle s’était également rendue compte qu’il était la personne qu’elle chérissait le plus sur cette Terre et que jamais elle ne pourrait s’en séparer tant leur amour lui semblait vital.
C’était naturellement qu’elle voulait donc se rendre chez Isaiha pour reprendre leur conversation de la dernière fois, espérant en son for intérieur qu’il lui pardonnerait.
Une infirmière toqua à la porte et cette dernière s’ouvrit quelques secondes plus tard, laissant apparaître un homme habillé d’une blouse blanche une d’une autre soignante. Ils expliquèrent à Amanda que son état n’était plus inquiétant et que ses blessures ne mettraient pas énormément de temps à guérir, y compris sa paupière qui avait dû être recousue à cause d’un débris en verre qui était venu s’y loger. De fil en aiguille la norvégienne se mit à poser quelques questions sur l’hospitalisation et quelques autres généralités. Lorsque le médecin s’en alla, l’infirmière, qui ne devait pas être beaucoup plus vieille que la jeune blonde, resta encore quelques minutes afin d’écouter Amanda qui s’enquit de quelque chose d’un peu plus personnel; des maux de ventre et métrorragies en pleine grossesse.
L’accident était arrivé rapidement, un égarement de la part d’Amanda et une voiture s’emboutit dans la sienne, par le côté gauche. L’allure n’était pas rapide, ce qui avait limité les dégâts et surtout, les blessures. Plus sous le choc qu’autre chose, Amanda avait été emmenée aux urgences de l’hôpital le plus proche sans savoir si la personne impliquée avec elle dans l’accident allait bien ou non.
L’infirmière avait expliqué à la jeune femme qu’ils n’avaient pas été mis au courant pour la grossesse et qu’elle en informerait le médecin immédiatement.
L’après-midi même elle passa une échographie dont les résultats étaient sans appel: Le bébé ne subsistait plus. Et sans savoir pourquoi, cette nouvelle la brisa plus qu’elle ne l’égaya. Elle avait cru idiotement que se débarrasser du bébé était une solution bien plus facile mais il n’en était rien, désormais que les preuves étaient irréfutables et que le retour en arrière était impossible, elle regrettait amèrement les mots qu’elle avait eu devant Isaiha pour leur bébé. Alors les larmes coulèrent, indéfiniment, à nouveau et Amanda se sentit à nouveau vide, complètement, exactement de la même manière que lorsque ses parents étaient partis. Amanda demanda à l’infirmière d’appeler Isaiha, qui n’avait toujours pas mentionné son nom d’ailleurs, par peur de le paniquer, par peur de le revoir, tout simplement. Mais elle ne pouvait décemment plus rester seule dans cette chambre frigide, elle n’arrivait plus à faire face à tout ce qui lui arrivait.
Elle savait qu’il arriverait rapidement et cette simple idée soulagea les maux qui embaumaient son coeur. Lorsque ce fut le cas, elle se redressa et se mit assise au bord du lit, recouvrant de la blouse blanche ses cuisses dénudées. “Isa…” Dit-elle, laissant échapper en même temps que ses mots, les larmes qui restaient au creux de ses paupières. Elle se leva immédiatement et se jeta littéralement contre son petit-ami pour l’entourer de ses petits bras qui peinaient à faire le tour de son abdomen. “Je suis tellement désolée…” Qu’elle laissa glisser entre ses lèvres tremblantes. Sa seule présence lui faisait un bien fou malgré l’impossibilité de compenser la douleur qui enserrait son coeur.
- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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