(hollisa) are we finally going to talk ?

Tes retrouvailles avec Holden ne s'étaient finalement pas déroulées comme tu l'avais prévu. L'Eliot House avait décidé de s'enflammer ce soir là et d'amener avec elle deux autres confréries. Heureusement pour vous, le brun s'en était aperçu avant même que cela n'atteigne la Winthrop. Ce fut donc une chance qu'il ai regardé par la fenêtre à ce moment là et vous aviez pu quitter le bâtiment à temps, histoire d'aller voir ce qu'il se passait pour toi et voir si sa sœur allait bien pour lui. Depuis, tu ne l'as pas revu. Aucun signe de vie. Sauf que tu ne peux pas en rester là. Tu peux pas rester avec l'arrière goût de ces retrouvailles non achevées. D'une réponse à ta question et puis de son silence. T'as besoin de crever l’abcès et d'avoir enfin une vraie conversation. D'en finir avec cette distance, en finir avec cette colère. C'est à ça que tu pensais une heure avant, alors que t'étais censée bosser sur un essay de 2000 mots à la bibliothèque. T'arrivais pas à te concentrer avec tout ça dans ta tête et ça te rendais folle. Et c'est ça qui te rends nerveuse là, alors que t'es en train d'attendre Holden au rendez-vous que vous vous êtes fixés. Vous allez enfin avoir votre conversation et tu retrouves l'état de nerfs dans lequel t'étais le soir des incendies. Multiplié par 10, parce qu'est ce qui peut arriver de pire aujourd'hui ? Tu reprends ton calme en expirant doucement avant d'attraper ton téléphone pour lui indiquer où tu te trouves. Je t'attends à la Luna Caffe. A tout de suite. Tu finis par le poser sur la table et t'attends tranquillement qu'il arrive. En essayant de ne pas perdre ton calme, de ne pas paniquer. Mais dans le même temps, ravie de prendre un café avec lui.

Je révisais tranquillement mes cours, sentant un mal de tête arrivait progressivement. J'avais pris du retard avec le déménagement. Après que la Winthrop est brûlé, j'avais cherché une colocataire histoire de ne pas être seul et j'avais atterri chez cette fille étrange. Hippolyte avait l'air d'être le cliché de la Eliot House, sérieusement. Mais ça promettait d'être drôle et intéressant, il fallait l'avouer. Sauf que je recevais un message de Lisa-Rose, me demandant de se voir. La dernière fois, avec l'incendie, la conversation avait coupé court, clairement. Je décidais d'accepter le café, parce que même si je la détestais, elle me manquait. Aussi dingue que ça pouvait paraître. Alors aller boire un café avec elle n'allait pas me tuer, loin de là. Je commençais à me préparer, quand elle m'indiquait l'endroit où elle m'attendait. Je montais dans ma voiture, me dirigeant vers le café. J'allais essayer de ne pas être trop froid, de ne pas être trop méchant. Je n'arrêtais pas de me répéter ça tout le long du chemin. Parce que je ne voulais pas envenimer la situation, parce que je ne voulais pas définitivement la perdre, malgré tout. J'arrivais sur le lieu du rendez-vous, sortant de ma voiture, je me dirigeais vers elle, la voyant sur une table à l'extérieur. « Bonjour ! » disais-je simplement, me penchant vers elle pour déposer un baiser sur sa joue avant de m'asseoir sur la chaise en face d'elle. Je me disais que ce baiser, je n'aurais peut-être pas dû le faire. Mais c'était machinale, parce que j'avais l'habitude de faire ça avant. « Tu vas bien ? » demandais-je en l'observant, le visage fermé. J'arrivais pas à me dérider, clairement.

Cette fois ci, t'imposes pas de visite surprise à Holden, lui donnant le choix de décliner l'invitation s'il en a envie. Chose qu'il ne fait pas et dans un sens, ça te soulage parce que ça signifie que tout n'est pas encore perdu entre vous deux, que tu peux peut être te faire pardonner le fait d'être partie. Tu choisis de t'installer à l'extérieur pour l'attendre, comme le temps le permet et t'essayes de te calmer en attendant qu'il arrive. Parce que c'est pas en étant aussi nerveuse que les choses vont s'arranger, tu respires un bon coup et reprends une attitude normale, l'attendant tout simplement. Holden finit par arriver à son tour et te salue, avant de te donner un baiser sur la joue en guise de bonjour. Comme avant, comme si c'était un mécanisme qu'il ne pouvait pas oublier malgré sa rancœur. Salut ! dis-tu à ton tour, un peu plus joyeusement que lui, petit sourire sur les lèvres à cause de son geste. Tu l'observes prendre place en face de toi et t'es limite agacée quand tu te rends compte qu'il reprends son attitude de mec froid et distant. Tu décides de zapper sa question pour rentrer dans le vif du sujet. Sérieux Holden... Tu vas jouer à ce petit jeu longtemps ? Tu comprends qu'il t'en veuille mais franchement après un an, il a largement eu le temps de te pardonner et ce Holden là, rancunier et froid, il te plait pas trop. Tu souffles légèrement avant de finalement répondre à sa question. Mais ouais, ça va et toi ? demandes-tu à ton tour, avant de poursuivre, ne voulant pas lâcher le morceau. Enfin, je comprends pas pourquoi t'es là si c'est pour continuer à être aussi froid et aussi distant en fait... T'en avais marre de subir son comportement et tu voulais mettre les choses au clair. Au revoir la Lisa nerveuse, rebonjour la Lisa qui n'a pas peur de dire ce qu'elle pense.

Il fallait le dire, j'étais perdu. J'étais perdu entre tout ce que je ressentais avec Lisa-Rose. Alors quand elle m'avait proposé un café, j'avais accepté. Parce que j'avais besoin de la voir, j'avais besoin de lui parler, j'avais besoin d'en savoir plus. Et même si j'essayais de me convaincre que ça allait bien se passer, que j'allais arrêter d'être froid, distant, méchant, c'était compliqué. Parce qu'une fois arrivée au café, sans réfléchir une seule seconde, je lui avais embrassé la joue, comme avant. Autant ce contact m'avait fait du bien, autant ça m'a bloqué directement. Alors je me refermais directement comme une huître et cela ne plaisait évidemment pas à la jolie blonde. J'aurais pu m'en douter. « Aussi longtemps que je le voudrais. » Ferme-là Holden putain. J'avais cette petite voix dans ma tête qui me demandait d'arrêter, qui me demandait de me taire et d'être gentil. Mais je n'y arrivais pas, clairement pas. Je soufflais un bon coup, essayant de reprendre mes esprits alors qu'elle répondait à ma question. « Ca va aussi. » disais-je simplement alors qu'elle reprenait très vite la parole. J'avais presque oublié cette partie-là d'elle. Celle où elle ne lâche rien, celle où elle veut des réponses, celle où elle est chiante, clairement. Je lâchais un soupire, relevant les yeux vers elle. « Je t'en veux toujours, alors j'ai dû mal. Mais je suis ici parce que tu m'as manqué, quoiqu'il arrive. » Putain. J'arrivais pas à croire que je venais de dire ces mots-là à voix haute, face à elle, en la regardant droit dans les yeux. Mais c'était la vérité, même si je ne voulais pas l'avouer la première fois qu'on s'est revus. Là, c'était dit. C'était clair, net et précis. Le serveur arrivait vers nous pour prendre notre commande, dieu merci. « Un café Mocha s'il vous plait. » demandais-je en me tournant vers Lisa-Rose, attendant qu'elle commande.

Tu reprends un peu espoir quand Holden arrive et qu'il t'embrasse sur la joue. Tu t'attendais pas à ce genre de marque d'affection et ça te fait légèrement sourire, ça te fait presque croire que ça sera plus facile que la dernière fois. Mais ton espoir retombe aussi vite quand le brun s’assoit en face de toi et qu'il reprends le même masque que la nuit des incendies. Et ça t'agace. Contrairement à la dernière fois, tu te tais plus et tu préfère lui rentrer dedans, peut être que ça le décoincera un peu. Que dalle, Monsieur a décidé de faire la gueule alors il en démords pas. Okay, tu savais que ça allait pas être facile mais si il y mettait pas aussi du sien vous n'allez jamais vous en sortir. Je vois. T'affiches un petit air blasé et poursuis la conversation, passes la banale question du comment ça va ? Avant de ré-attaquer. Parce que t'es pas du genre à laisser tomber aussi facilement, t'es pas du genre à lâcher l'affaire si t'estimes que ça peut s'arranger. Tu ne lâches pas Holden des yeux pendant que tu parles et ce dernier lève enfin ses yeux vers les tiens, croisant ton regard. Tu l'écoutes te dire qu'il t'en veut toujours, ce que t'avais déjà remarqué erm mais tu bloques sur le "Tu m'as manqué." C'est la seule chose que t'as envie de retenir d'ailleurs, parce que c'est bien la première fois qu'Holden te dit ce genre de choses. Ce genre de choses qui font que ton cœur loupe un battement. T'as pas le temps de répondre que le serveur vient prendre ta commande. Putain, il pouvait pas venir à un autre moment celui là ? Holden commande et c'est maintenant à ton tour. Un grand Latte s'il vous plait. Tu finis par le remercier, le congédiant, avant de reporter ton regard sur Holden que t'observes quelques secondes avant de ré-ouvrir la bouche. Je... Tu m'as manqué aussi Holden. Tu me manques actuellement pour tout te dire. C'était pas vous ça. Toute cette froideur et cette distance, t'en avais marre, tu voulais en finir. Tu voulais récupérer le Holden que tu connaissais si bien et qui était à milles lieux de celui que t'as devant toi. J'en ai marre que tu m'en veuilles, qu'on se parle pas... Que tu finis par avouer, dans un murmure. Tu te mords légèrement la lèvre inférieur avant de poursuivre. J'aimerai bien qu'on puisse se dire les choses franchement, qu'on puisse débloquer cette situation. T'en reviens pas de ce que tu viens d'avouer, ça te fait même un peu flipper. Mais s'il faut dire ce genre de choses pour débloquer la situation alors tant pis, tu prends sur toi et tu le fais.

J'étais un idiot quand même. Je lui faisais un bisous et je redevenais froid directement après. J'avais un comportement de bipolaire en sa présence, ne sachant jamais comment me comporter, comment être. Et évidemment, elle me le faisait savoir. Elle n'allait pas s'en priver en même temps, je le savais, je la connaissais depuis le temps. Alors j'essayais de rattraper les choses, j'essayais d'être plus gentil pour qu'elle ne me file pas entre les doigts. Et la première chose qui sortait, c'était ses mots idiots. Idiots mais vrai. Mais je ne voulais pas dire ça, je ne voulais pas l'avouer normalement. Mais c'était trop tard, c'était dit, elle me manquait. Alors j'espérais que ça allait la calmer un peu, j'espérais que ça allait lui faire du bien, la rassurer. Mais elle n'avait pas le temps de répondre, le serveur débarquant. On commandait nos boissons et la conversation pouvait reprendre. Même s'il fallait avouer que je n'en avais pas trop envie, vu les paroles que j'avais dit. Mais ses paroles, elles me réchauffaient le coeur. Cela me faisait du bien de l'entendre. Mais je ne savais pas quoi répondre, je ne savais pas quoi dire. Parce que ce n'était pas le genre de choses qu'on se disait normalement. Alors je continuais de l'écouter, fixant la table. Je n'osais pas la regarder, sur le coup. Je ne savais plus ce que je voulais. Mais elle voulait qu'on parle et après tout, j'étais venu ici pour parler. Je voulais en savoir plus, je voulais tout savoir, je voulais comprendre. « Je suis d'accord pour parler pour débloquer la situation, parce que j'aimerais bien que les choses s'arrangent. » avouais-je en soupirant légèrement. J'en avais vraiment envie, mais je savais pas si j'étais prêt. Parce qu'il y avait cette question qui me torturait l'esprit quand elle était partie et encore plus maintenant qu'elle était revenue, maintenant qu'elle était venue me voir. Alors je relevais les yeux vers elle, décidant qu'il était temps que j'ai une réponse. « Il y a une chose que j'ai besoin de savoir si tu veux qu'on se reparle normalement.. » commençais-je doucement, jouant du bout des doigts avec la carte qui se trouvait sur la table. J'étais nerveux, j'avais peur de sa réponse, j'avais peur de savoir. Mais il le fallait. « Pourquoi tu m'as embrassé si c'était pour partir très peu de temps après sans me donner de nouvelles ? » demandais-je en plongeant mon regard dans le sien. Cette question me torturait, cette fameuse soirée suivie de cette dispute me torturait. Ses dernières paroles, violentes, me torturaient. J'en avais marre de me poser cette question et la seule personne pouvant me dire la vérité, c'était elle. Alors je lui demandais juste d'être sincère, de me dire la vérité, même si elle devait être blessante. J'attendais ce moment depuis bien trop longtemps, je savais que je pourrais encaisser. Du moins, je l'espérais.

Après que le serveur ai pris votre commande, tu prends la courageuse décision d'aller droit au but. De pas passer par quatre chemin et de faire comprendre à Holden qu'il te manque vraiment, que tu le veux dans ta vie. T'en reviens pas de ce que tu dis, parce que c'est pas vous. C'est encore moins toi. Toi qui parle jamais de ce que tu ressens, toi qui te caches derrière ton assurance et tes airs de garce. C'est plus facile d'être craint que d'être aimé il parait. Mais c'est pas vraiment toi, c'est juste un masque. Et ce masque il existe moins avec Holden, t'es plus naturelle, t'es moins bitch. T'es juste toi et tes petits défauts. Tu sais bien que t'as tout fais foiré en partant mais t'as pas envie de lâcher le morceau pour autant : il te manque. T'arrives enfin à te l'avouer, tu viens de le dire à voix haute et t'essayes de l'assumer. Puis tu lui dis que tu veux que vous passiez à autre chose, que vous vous retrouviez et que ça ne pouvez se faire que si vous arriviez à vous dire les choses, si vous arriviez à discuter. Mais t'en reviens toujours pas de l'avoir enfin dis et t'attends, anxieuse de ce qu'il va te répondre. Ton regard a perdu un peu de sa fausse assurance alors qu'Holden ouvre la bouche. Tu l'écoutes silencieusement alors qu'il se mets d'accord avec toi. Et ça te rassure qu'il le veuille aussi, que tu sois pas la seule à le vouloir. Il relevait les yeux sur toi, captant ton regard et continuait en te disant qu'il avait quelque chose à te demander, une réponse dont il a besoin pour avancer. Pour que vous puissiez vous reparler normalement. Tu restes interdite face à la question parce que tu t'attendais pas à ce que le sujet soit amené aussi vite dans la conversation. Mais tu n'en démontres rien, soutenant son regard alors qu'intérieurement, tu te demandes quoi lui répondre. C'est la question qui t'as taraudé toute l'année dernière, cette année loin d'Holden. T'as pas arrêté d'y réfléchir depuis que ça s'est produit et tu te trouves pathétique pour ça. Tu baisses le regard sur tes mains avec lesquelles tu joues sous la table, pas vraiment à l'aise face à cette question. Parce que là il te demande d'assumer clairement un truc que tu débutes à peine à t'avouer, c'est un peu trop demander quoi. T'es rapidement tentée par l'idée de glisser dans la peau de la misérable bitch que tu prétends être. Mais tu trouves pas ça juste, ça te tuerait si Holden te faisait ça. Tu finis par lever le regard sur Holden, te décidant enfin à répondre à sa question. Comme si ça te venait en tête, comme si tu réfléchissais à voix haute. Je... j'en avais vraiment envie pour tout dire. T'ouvres la bouche, tu commences à parler et tu ne peux plus t'arrêter. J'ai pensé à rien d'autre qu'à ça, j'ai oublié que ça allait tout chambouler entre nous et que ça tombait juste au moment où j'allais partir pour un an. T'avais arrêté de réfléchir quelques secondes, t'avais arrêtait de toujours vouloir renier tout sentiments. Et puis ça t'a fais peur. Je suis désolée, j'ai eu peur. Tu l'avoues à voix haute, baissant les yeux. Putain, t'as l'impression de n'avoir jamais fais un truc aussi dur de ta vie. Comme une impression de te mettre à nu pour la première fois de ta vie. Je crois que je pourrais ressentir quelque chose pour toi mais j'avais besoin de mettre les choses au clair dans ma tête et puis t'as pas donné de nouvelles non plus... Reese l'a fait elle. C'était vrai d'ailleurs ça, lui non plus n'avais pas cherché à te joindre. Et c'est malheureusement ce qui fait qu'on en est là... Avec cette impression de plus se connaître, de s'être éloigné. Et puis je sais toujours pas ce que je ressens vraiment pour toi... C'était encore un peu flou dans ton esprit mais par contre, il y avait une chose de sûre. Tu m'as manqué Holden, vraiment. Et tu finis par te taire, baissant les yeux à nouveau. Ayant l'impression d'en avoir trop dit ou alors de l'avoir dis d'une façon incompréhensible. Putain, t'étais vraiment nulle pour ce genre de choses.