Je n'ai jamais été très fan des hôpitaux (alexis)

Alexis avait dû lutter pendant des jours contre un hypothèse funeste. Chassée fièrement, un souffle de vie avait décidé de l'animer à nouveau. Sa meilleure-amie avait été très présente, Indianna avait scruté l'aube tous les jours depuis sa chambre d'hôpital. Aujourd'hui il était seul, son état semblait s'être stabilisé. Il avait le droit de se lever, d'avoir la joie de vivre,  certaines infirmières, certains infirmiers grattaient un peu de temps dans sa chambre avant de monter à l'étage des soins palliatifs. C'était plus agréable pour l'esprit et l'âme de fréquenter quelqu'un qui revient de la mort que quelqu'un qui y part pour ne plus en revenir. L'envie de partir le démangeait. Son appartement, sa bibliothèque lui manquait. Les footings de nuit sous le faisceau jaunâtres des lampadaires, les rais blancs des lumières transperçant les vitres des buildings. L'idée d'effleurer l'eau en longeant les docks le faisait frémir d'envie. Un élan de liberté l'animait et lui donnait l'envie de briser ses liens. Là il passait ses journées à se morfondre, à espérer un passage d'un membre du personnel pour exprimer sa joie d'être en vie. Le bonheur lui laissait des crampes car il ne pouvait pas en fait la démonstration. Un proche lui avait déposé un livre de Makine Le Testament français. Un Immortel de son pays. Il aurait voulu y être, saluer ses parents, son frère. Il aurait aussi voulu être en cours, aller en amphithéâtre, passer des heures en B.U, y croiser une étudiante inconnue avec qui discuter, puis rentrer chez lui, empli des saveurs de l'existence.

Seul, le soldat français mourrait d'envie d'une étreinte frivole, fugace et passionnée. La question de son état physique ne se posait pas, le corps la ferme quand les passions internes commandent. Il y avait bien une amie avec qui il lui arrivait de finir au lit régulièrement ; lorsque son bon de sortie tomberait, il s'était promis de lui rendre visite. Mais Dieu seul savait quand dehors le retrouverait. La tenue blanche de malade lui seyait bien selon lui, elle collait bien avec ses nouvelles cicatrices, qui balafraient son torse. Mais il mourrait d'envie de la déchirer, car elle symbolisait son enfermement médical, ce qui lui était insupportable à force. Ça et les conneries qui passaient à la télé et qu'il devaient se coltiner à longueur de journée pour créer un semblant de vie civilisée. Fin la téléréalité My Five Wives, la vie de Brady Williams et ses cinq, c'était dur à encaisser pour un français assez conservateur comme lui. Enfin ça semblait assez dur pour n'importe qui de sain d'après lui. Alexis préféra l'éteindre. Vite que quelqu'un le sauve, l'attire dans le monde réel, lui fasse vivre quelque chose d'inattendu.

Sur le pas de la porte entrouverte, il aperçut une silhouette familière, plus que familière. L'amie en question: Blue. La providence savait se jouer des prières des hommes à chaque instant. Un sourire se dessina sur le visage d'Alexis. La danseuse était venue vers lui ; peut-être qu'elle était déjà venue durant son sommeil presque ultime mais il n'en avait malheureusement pas souvenir. Un main passa dans ses cheveux ébouriffés pour les mettre à peu près correctement. A peu près. Le cœur réchauffé par une présence amicale et une vue agréable, le jeune militaire français posa son livre sur sa table de nuit. Il la détailla silencieusement de ses yeux clairs pendant qu'elle avançait.
- Salut toi, répondit-il avec un sourire. Je me sens comme un mec qui s'est fait trouer le torse, mais ça devrait aller, les médecins ont dit que c'était un miracle que je sois encore là. Et toi ça va ? Tes cours, la danse, tout va bien ? Il lui indiqua d'une main de s'asseoir où elle voulait, il allait pas la faire rester debout non plus. Je t'en prie assieds-toi, mets toi à l'aise ! Alors qu'est-ce qui t'amène ici, je peux faire quelque chose pour toi ? T'es pas venue pour me plaindre j'espère, sinon tu risques de te faire un peu chier, je te préviens. De nouveau, il délivra un sourire joyeux qui contrastait avec le sort auquel il avait échappé.

Je n'ai jamais été très fan des hôpitaux

Blue & Alexis

Arrivée depuis quelques secondes, je vois qu'Alexis est enfin réveillé, je souris, j'avance timidement, jonchée sur mes talents, je marche d'un pas léger, faisant voler ma robe - non en fait ce détail n'est pas forcément intéressant, mais j'aime bien quand ma robe tombe sur mes jambes comme ça ... oui bon, un truc de nana je sais - pour me mettre face au lit d'Alexis, après avoir déposé mes affaires sur la chaise et la table face à son lit. Mais il s'est passé quoi au juste pour que ... fin que tu sois là ? Sauf si tu ne veux pas en parler, je comprendrais lui demande je en levant mes mains, pour dire que je ne veux pas m'introduire dans ses ennuis, ou être trop curieuse si jamais ça le dérange.  Il m'invite à m'asseoir, j'accepte avec grand plaisir. Remettant ma robe correctement sous mes fesses, j'avance ma chaise vers lui et pose mes mains sur mes jambes.  

Malgré tout, il reste mignon avec sa bouille d'homme qui vient de se faire "trouer". Bon c'est un peu bizarre dit comme ça, je dois le reconnaître. Je baisse mes mains et souris tout en haussant les épaules Comme d'habitude tu sais, les vidéos sont toujours aussi vues, ce qui me choque toujours autant, la fac se passe bien ... mon nouvel appartement se rempli tout doucement, j'ai pas grand chose à dire là-dessus dis je en souriant légèrement. Je ris à sa dernière remarque tout en secouant la tête Non, je voulais voir comment tu allais, j'essayais de venir assez souvent, mais soit tu dormais, soit on me demandait de venir plus tard ou de partir, car je n'étais pas une proche de la famille ... j'aurais pu leur dire que nous sommes proches, dans le genre très proche, mais j'ai préféré ne rien dire à ce sujet lui dis je en lui faisant un clin d'oeil On me disait comment tu allais et je me renseignais sur l'évolution de ta santé lui dis je ensuite Tu sais quand tu vas sortir ? lui demande je

Je ne m'étais pas renseignée sur ça, je ne savais pas si lui avait eu cette information, mais je dois avouer que je suis soulagée de le voir en si bonne forme, malgré quelques balafres sous sa chemise de malade, enfin je suppose, je suis très contente de voir qu'il est en si bonne forme. Oui, je me répète, je ne supporterais pas de le perdre. On va dire que je tiens beaucoup voire trop aux gens qui m'entourent. J'ai un lien particulier avec chacun d'entre eux et j'apporte, peut être, un peu trop d'importance à cela. Je souris, posant mes coudes sur le lit, m'approchant de lui Et sinon, les infirmières ... elles sont sexy ? lui demande je en souriant, j'adore me renseigner sur ce genre de choses, je m'amuse souvent à jouer les "hommes", car des fois j'ai une franchise digne d'un homme, je n'ai pas passer par quatre chemin, même si je suis plus douce malgré tout et non une bourrine