Anson Arterberry ► Bradley Cooper

Un peu aimé, pas trop choyé, il n'a rien à reprocher à son début de vie. Ses parents étaient un peu présent, un jour oui, un jour non. Il aimait particulièrement la compagnie de la fille de sa nounou, fille avec qui il partageait ses plus sombres pensées. Parce que très tôt, Anson s'est posé des questions sur tout ce qui l'entourait, sur la vie qui animait toute cette verdure, sur les pulsions des hommes, sur la colère de son père, sur l'alcool et sur l'amour. Les pourquoi étaient ses questions favorites. Mais... Comme ses parents décidaient de ne jamais lui répondre et que sa nounou faisait comme si elle n'entendait pas, il avait fini par arrêter de demander.
Anson était renfermé, plutôt taciturne même, froid, glacial, il avait du mal à s'ouvrir aux autres. Il n'était déjà pas bien apprécié dans les cours de récréation. On le regardait en biais, on chuchotait sur son passage, on marmonnait des méchancetés. Mais il en avait que faire de ce que pensait les autres, il avait son amie et ça lui suffisait. Depuis tout petit, Anson est dans l'exclusif. Il n'a jamais éprouvé le besoin d'être entouré par des centaines d'amis. Un peu misanthrope parfois, il évitera les gens comme la peste dans ses mauvais jours.
Le brun a donc grandi dans le silence. Parfait sur lui, rien ne pourrait troubler ses parents quant à l'avenir de leur petit jeunot. Anson n'a jamais été un enfant prodige. Soyons clair, les petits génies ne sont pas aussi nombreux qu'on le croit, et ils ne naissent pas tous dans de prestigieuses familles. Anson était juste curieux. Les livres avec les couvertures les plus belles attiraient son regard, il aimait l'odeur de vieux dans la vieille librairie du quartier et par dessus tout... le silence pesant des bibliothèques le rendaient serein.
Les années lycées l'obligèrent à sortir un peu de sa coquille. C'était comme si le monde qui l'entourait, les détails surtout, lui étaient inconnus. L'univers qu'il connaissait dans les livres étaient tellement plus lisses, plus simple à comprendre. Le monde en réalité était bien trop complexe à son goût. Il prit un peu peur face à cette complexité et face à la morosité et à la joyeuseté des gens en général. Ce n'est qu'avec un groupe d'ami qui l'intégra à leurs histoires qu'il comprit qu'il n'était peut être pas aussi renfermé et misanthrope qu'il aimait le faire croire. Anson s'intégra à la société, il se découvrit un talent inné pour la compréhension des autres et du genre humain. Les mécanismes de pensées de ces derniers. Ses états d'âmes donnaient à sourire et ses parents virent le changement en lui et en profita pour lui parler d'une jeune femme issue d'une autre lignée. Une fille qui lui était promis. Ah les mariages arrangés... Quand les gens pensent que cela n'existent plus ils se trompent... Dans certaines familles les coutumes ont la vie dure... Il rencontra Annabeth Jacobs avec qui il s'entendit bien. Le mariage arrangé se transforma en accord tacite entre les deux jeunes gens qui se marièrent deux ans plus tard au plus grand plaisir des deux familles. Mais la décente aux enfers commença dès l'arrivée de leur premier enfant, et heureusement de l'unique. Benjamin ne méritait pas que la haine entre ses parents l'empoisonne. La haine ? Alors qu'ils avaient tant aimé et tant vécu ensemble ? Après des voyages au quatre coins du monde, des échanges passionnés, et des folies dans la nuit froide, pourquoi leur idylle déchantait ? Annabeth mentait. Sans arrêt. Sur tout. Elle aimait se mettre en valeur. Parler de ses morceaux de vie. De ses amis. Annabeth parlait dans le dos des gens, elle laissait son venin parcourir chaque parcelle de notre peau, elle aimait voir les gens devenir des loques lorsqu'elle avouait les secrets d'une mauvaise amie. Annabeth était vicieuse et mauvaise. Alors en deux ans, pourquoi n'avait-il rien vu de tout ça ? Alors qu'il partageait sa couche, qu'il vivait à travers ses yeux ? Il voyait ces choses là, il n'était pas comme certains, il ne se voilait jamais la face. Elle avait dû dissimuler au mieux cette part d'elle même, les dissimulant sous de petits rires ou de petites attentions. Au début, il l'excusait. Il trouvait toujours le moyen pour mettre en relief ses qualités, grande oratrice, une intelligence hors pair, un requin de la finance, une beauté fatale et une mère organisée et exemplaire. Puis il commença à ne voir que ses parts les plus sombres et elle fit de même. Injures, cris, l'atmosphère devenait insupportable. Alors... Même si se faisait déshérité par des parents en colère, il demanda le divorce et quitta tout. Il apprit part la même occasion que si lui avait été exclusif avec elle, elle n'avait pas brillé sous ses meilleurs jours, elle l'avait trompé à plusieurs reprises mais il l'apprit bien plus tard lorsqu'il décida d'embarquer du jour au lendemain pour les états-unis. Ces longues années à faire des cours à Cambridge lui dévoila aussi que les gens avaient l'air bien plus au courant que lui des relations de son ancienne épouse. Il parait que la distance qu'il avait installé entre elle et lui avait fait douté sa femme et qu'elle s'était jetée sans hésiter dans les bras d'un de ses conseillers. Rage et colère, il n'essaya de rien montrer. Maintenant, sa confiance bafouée, il n'est pas près à lever le petit doigt pour qu'une relation se passe bien. Anson a beau avoir des airs de casanova, il est bien loin d'être un grand charmeur égocentrique. Les apparences sont souvent trompeuses. Mais en même temps, ses propos cyniques et ses jeux risquent de déplaire à certains.