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A la vérité, je ne saurai même pas dire ce qui m'a prit. Un élan de bonté, de vouloir prouver une nouvelle fois que je ne suis pas seulement bonne à dilapider l'argent de papa. Argent que je ne possède plus depuis longtemps déjà. Alors oui, je me suis mise en tête de faire quelque chose de mes dix doigts, et face à l'échec cuisant qu'a donné le montage de table à langer, j'ai opté pour un truc qui normalement se doit d'être plus dans mes capacités. Après tout, les femmes sont censées avoir ce « talent » dans le sang. Evidemment, je n'ai pas réfléchit, ou que très peu, je l'avoue, je me suis juste dit que si je devais devenir mère, il fallait bien que je m'y mette, à un moment donné. J'aurai peut-être, juste, du décaler mon non-exploit de plusieurs années.
Parce que lorsque mes prunelles s'échappent sur le plan de travail de la cuisine, je vois bien, qu'à part un bordel où je n'y comprends rien, il ne se trouve pas grand-chose de concret. Et je tuerai, bon sang, pour un verre de vin auquel je n'ai pas le droit depuis trop longtemps. Ce n'est pas tant l'alcool qui me manque, mais c'est simplement, le côté rassurant qu'il peut avoir de temps en temps. Et je malaxe mon visage, quand j'enrage. Non pas contre Clay, je le suppose au boulot, comme d'habitude, sans vraiment pouvoir le confirmer, mais faute de devenir parano, je me suis jurée de ne pas l'appeler. De retrouver cette indépendance que j'aime tant et dont je n'ai jamais profité.
Mais cependant, me voilà en train de tapoter sur mon téléphone, non pas pour lui envoyer un message mais pour relire, une énième fois, l'ordre de la recette tandis que ça sent de plus en plus le cramé derrière moi. Et c'est à ce moment même que j'entends la porte sonner, envisageant que Clay ait oublié ses clefs. Quelques secondes plus tard, je l'ouvre, à la volée, et ne me trouve pas devant mon amant, mais face à l'un de ses meilleurs amis, auquel j'offre une bien piètre image de moi. Une Anna dans tous ses états. « Il n'est pas là. »
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