Cela faisait deux semaines que le Prince était sorti de l’hôpital mais il s’en rappelait encore, c’était l’une des plus terribles situations qu’il n’ait jamais vécu. Ce fut tellement désastreux pour lui que cela continuait à l’empêcher de dormir, lui apportant de violents cauchemars et des préoccupations qu’il ne souhaitait guère avoir… Malheureusement le prince n’était pas du tout au mieux de sa forme depuis des semaines, plus précisément depuis que la femme qu’il aime s’était retrouvée dans un lit d’hôpital suite à une fusillade où elle avait été gravement blessée… Par la suite, les médecins avaient diagnostiqué une méningite bactérienne pour Chrysta, alors qu’Andrew pensait qu’il s’agissait que d’une simple fièvre sauf qu’elle était vraiment au plus mal aujourd’hui. Il avait payé les meilleurs médecins possibles pour la soigner mais jusqu’à présent, il n’y avait pas encore d’améliorations. La petite princesse se trouvait dans un profond coma, alors son père ne cessait de passer du temps à son chevet, négligeant petit à petit sa santé jusqu’à ce qu’il craque littéralement. Heureusement que ce jour-là, Kyla l’avait retrouvé parce qu’il n’aurait pas donné cher de sa peau… Il avait été à deux doigts de la mort encore une fois. Il était sacrément chanceux en fin de compte ! Qu’importe, il fallait qu’il cesse d’y penser afin qu’il puisse repartir à zéro. Il avait des objectifs importants à réaliser, il n’avait pas le droit de flancher. Il ne craquerait plus jamais, il se le promettait intérieurement. Il se devait d’être plus fort que jamais. Redevenir celui qu’il était ! Un vrai prince ! Un PDG sans pitié, qui n’a guère peur de l’adversité et qui ne se contente pas de ce qu’il a mais qui continue à avancer le plus loin possible. Son travail pouvait attendre, il avait ce besoin infini de voir sa fille. La petite princesse avait toujours été de nature fragile, n’était-elle pas née prématurément d’ailleurs ? Eh bien c’était certainement l’une des raisons pour lesquelles elle était plus atteinte que les autres enfants de son âge pour des maladies graves. Il avait de l’espoir pour qu’elle revienne sous peu à la vie… Il venait d’arriver dans le hall d’entrée de l’hôpital quand il croisa le regard de Madisson. Il savait qu’elle était sortie mais il n’avait pas encore eu le temps d’aller la voir, ces derniers temps il était bien trop occupé et il sortait à peine d’une overdose de médicaments… « Bonjour Madi » dit-il d’une voix douce mais trahissait sa fatigue croissante. Il garda son regard fixé sur elle, attendant patiemment sa réponse tout en faisant signe à ses gardes du corps qu’ils pouvaient le laisser en toute sécurité.
Sortir de l'hôpital avait été une bénédiction. J'avais vu quelque personne durant mon petit séjour mais.. Il me manquait une vrai discussion avec Andrew. Je savais qu'il était occupé – comme toujours, et je comprenais parfaitement bien – mais.. Il me fallait des réponses et surtout que tous ces flashs dans ma tête se calment. Avoir Austin à mes côtés me faisaient du bien et retrouver mes meilleures amies aussi mais.. Rien n'était comme avant. La preuve, je faisais des mauvais choix – enfin, c'était l'avis de Kyla – et je me perdais de plus en plus. Revenir dans cet endroit n'était pas le fruit du hasard et c'était bien parce que je devais faire une contrôle, sinon je n'aurais même pas osé y revenir. Du moins, pas toute seule. Je ne voulais embêter personne, mais je n'aimais pas rester là toute seule. Attendre les résultats me paraissaient durer une éternité et je fus soulagée de les recevoir enfin après des heures passées ici. Soupirant doucement, j'envoyais un message à mon employeur avant de récupérer mes résultats et de faire volte-face avant de.. Tomber dans le regard d'Andrew. Je stoppais tout ce que je faisais. Écrire mon message, réfléchir, respirer. Il était là, pour de vrai et.. ce qui me déstabilisait un peu était de le voir sur protéger par ses gardes du corps et.. ne pas savoir qu'il venait voir. J'étais complètement déconnectée de tout en ce moment donc jen e savais pas trop ce qu'il se passait dans sa vie et je n'oserais pas demander à mon ouistiti après notre dernière conversation. Sa voix me fit frissonner alors que j'appuyais sur la touche « envoyée » sur mon téléphone portable. « Bonjour Andrew » soufflais-je en récupérant mon souffle et le fait que mon cerveau se remette en route. Cela faisait un moment que nous ne nous étions pas pu et je devais avouer qu'il m'impressionnait. Son air fatigué n'était plus une nouveauté chez lui, mais il semblait encore plus préoccuper qu'habituellement. Je ne savais pas trop quoi lui dire de plus. Demander si ça va serait stupide et je me sentais un peu mal à l'aise d'être juste là, face à lui, alors que je savais qu'il était là la soirée où je m'étais faite tirée dessus. « Je.. je dois aller travailler. Je suis contente de t'avoir vu » souriais-je timidement en voulant prendre la poudre d'escampette. Ce tête-à-tête ne me rendait pas du tout à l'aise et je n'avais pas envie qu'il puisse deviner quoique ce soit de ce qui est ma vie maintenant. J'aurais pu le remercier d'avoir veillé sur moi pendant ma phase de « sommeil » après m'être prise une balle mais.. Je commençais à paniquer et il fallait que je m'éloigne de lui et toute sa horde d'hommes du corps entouffante.
Fatigué, voilà l’état actuel du Prince mais il ne s’en préoccupait guère parce que la santé de sa fille était trop préoccupante pour qu’il puisse se préoccuper de lui-même. Il ne devait guère se comporter comme un égoïste et ce même si cela dégradait clairement sa propre santé. Allait-il défaillir comme la dernière fois ? Peut-être bien mais il s’en moquait parce qu’il avait énormément de travail à faire et il ne souhaitait guère déléguer tout cela. Qu’importe, aujourd’hui il devait voir Chrysta mais il ne s’attendait guère à tomber sur Madisson. Il savait pertinemment qu’elle avait obtenu l’autorisation de sortir mais il avait regretté le fait de ne pas avoir été présent à ses côtés lorsqu’elle avait ouvert les yeux. Peut-être que c’était mieux non ? Etait-il en train d’abandonner l’idée de construire quelque chose avec la Cabot ? Non mais il comptait lui laisser le temps qu’il lui faudrait pour l’accepter de nouveau… Même si elle ne le ferait peut-être jamais, néanmoins il l’aimerait toujours, ça il en était totalement sûr et certain. Il aimait très rarement une fille sauf que dès lors que ce sentiment qu’il avait toujours banni de son vocabulaire et de son cœur, venait à le gagner, il était capable de tout pour obtenir ce qu’il voulait. Fin bref, inutile de se tracasser de tout ça… Alors il s’était approché d’elle pour la saluer gentiment mais il voyait bien qu’elle n’était guère à l’aise en le voyant aussi lourdement protégé et il ne fut donc guère surpris de la voir tenter une fuite. « Attends Madi » lança-t-il en la rattrapant rapidement pour la prendre dans ses bras sans aucune hésitation. « Il faut qu’on parle… Ne fuis pas s’il te plait, je ne vais pas mordre, ni te faire du mal. ». Il sentait qu’elle était légèrement apeurée, cela le fit soupirer de tristesse avant qu’il ne se ressaisisse et le regarde fixement avec un doux sourire. « Viens avec moi s’il te plaît. Je veux te montrer la raison pour laquelle je suis là actuellement ; ensuite on ira discuter. Je ne vais pas te retenir longtemps, je te le promets »
Fuir le plus rapidement et discrètement possible d'Andrew me paraissait être la meilleure idée du monde. Je n'étais pas du tout à l'aise en sa présence et le voir si épuisé ne me disait rien qui allait. Sauf que je n'étais pas du tout capable de lui venir en aide et j'espérais que l'excuse de mon travail marcherait. Cependant, prête à partir, je fus surprise de sentir sa voix me demander d'attendre ainsi que son bras retenir le mien et ainsi tout mon corps. Que cherchait-il à faire ? L'anxiété de tomber nez-à-nez avec sa fiancée, Cecilia, ne me lâchait pas et je préférais juste me tenir à bonne distance du Prince pour ne pas faire de vague. D'un coup, toutes mes pensées se coupèrent alors que je me sentais enveloppée dans une chaleur qui m'était des plus familières. Je n'arrivais pas du tout à me détendre, bien que son étreinte se voulait – j'en étais certaine venant de lui – rassurant et apaisante. Je n'avais rien à faire si proche de lui et j'espérais que cela ne dure pas trop longtemps. Je n'étais pas du tout bien dans cette situation. Ses paroles ne me calmaient pas le moins du monde. Je ne savais pas quoi lui dire et je redoutais ce que lui avait à me dire. C'était dingue à quel point en quelques temps, la balance s'était totalement inversée entre nous. À son retour, j'avais envisagé que nous puissions être amis, ne voulant pas mourir sous les foudres de sa fiancée, mais j'avais été bien naïve de croire cela. Son invitation au mariage et le basculement de la situation m'avaient anéanti et je préférais désormais me tenir loin de lui. Comme j'aurais peut-être toujours du le faire. Me détachant délicatement de lui, je ne comptais pas bouger en entendant la suite de ses paroles. « Non » lâchais-je un peu brutalement. « Parler, si tu veux, mais je ne veux pas te suivre dans l'hôpital » Parce que clairement si l'un de ses enfants se trouvaient entre la vie et la mort, je préférais ne pas être au courant et encore le voir de mes propres yeux. J'avais assez souffert il y a quelques semaines ici, pour voir à son tour quelqu'un avoir mal dans un foutu lit d'hôpital. Je n'irais pas plus loin que l'accueil et je refusais catégoriquement de déroger à cette règle.