Happy to see you againfeat. James
Tu savais que ce n’était pas une chose à faire de prendre la clope de ses mains, mais pour le coup c’était plus fort que toi, tu ne pouvais pas faire autrement. Tu en avais envie, tu n’avais plus envie de garder l’image saine, que tout le monde pense que tu étais la plus heureuse des femmes de ce monde alors que ce n’était pas le cas. Pourtant tu étais en train de mentir, tu continuais de t’enfoncer dans ce mensonge qui faisait en sorte que tu te retrouves au bout du gouffre, tu commençais presque à croire à tes propres mensonges sauf que ça ne prenait pas avec James apparemment. Parce qu’il te connaissait bien, qu’il était peut-être beaucoup plus observateur que les autres et pour le coup, tu ne savais pas quoi répondre. Qu’est-ce que tu pourrais lui dire hein ? Que tu faisais en sorte de ne plus dormir, que tu faisais des cauchemars juste horrible. «
Je dors plus.. » Tu dis ça d’une faible voix, sans le regarder, ne sachant pas quoi dire. C’était bien la première fois qu’on te mettait la vérité en face, qu’on te faisait comprendre qu’on pouvait lire en toi comme dans un livre ouvert, que tu n’étais plus cette femme que tu avais pu être auparavant. Tu finis tout de même à lever la tête pour le regarder, lançant en quelque sorte un sos à la seule personne qui savait, qui comprenait sans que tu parles. James était comme un grand frère pour toi, vous ne passiez pas tous vos moments ensemble et heureusement, pourtant tu savais que tu pouvais compter sur lui, qu’il pouvait aussi compter sur toi et malgré tout tu ne pourrais jamais lui en vouloir de ces mois de silence, de ces absences parce que tu n’avais pas besoin de parler pour te faire comprendre en sa présence. «
Oui. » Tu laissas un sourire se dessinait sur tes lèvres avant de te lever pour le suivre, ton main autour de son bras et tu ne te gênais même pas de poser ta tête sur son bras. Ce n’était pas compliqué entre vous, tout était tellement simple, sans ambiguïté, juste une amitié hors du commun, une amitié donc personne ne pourrait croire tellement la différence d’âge entre vous était grande, mais tu l’adorais comme il était, tu te foutais clairement de l’âge. «
Merci. » Merci de me foutre la réalité en face, merci de me prouver que tu me comprends sans que je laisse un mot sortir de ma bouche, merci d’attendre que je sois assez prête pour toi et tout simplement merci d’être là pour moi. Un simple mot pour lui dire tout ça, tu avais envie de lui dire cette chose et pourtant, tu ne le fis pas. Tu étais juste en train de dire un mot, un mot qui voulait tellement dire pour le coup et tu espérais être prête pour lui dire durant cette journée. Au fond de toi, tu détestais tellement lui mentir. Tu relevas ton visage vers lui, un doux sourire se dessinait sur tes lèvres attendant de savoir ce qu’il avait à te dire sachant que James était assez discret sur sa vie et tu pouvais le comprendre. Un plus grand sourire se dessina sur ses lèvres avant de sauter pour entourer son cou de tes bras étant réellement heureuse pour lui. «
Mais c’est génial pour toi, James ! Et bien sûr que je viendrais, avec plaisir même à ton mariage ! Je suis vraiment heureuse pour toi. » Tu posas ta bouche sur sa joue avant de sourire encore une fois, ta vie était peut-être de la merde, mais pas celle de tes proches et c’était toujours une bonne nouvelle pour toi. «
Je préfère que tu me le dises en face, c’est vrai. Tu sais quoi qu’il arrive on restera amis James même si on se voit peu, tu compteras toujours pour moi. » Tu avais besoin de lui dire, de lui faire comprendre que tu ne lui en voulais pas, que tu ne pourrais jamais lui en vouloir. Puis vous aviez tout les deux votre propre vie, toi tes études et lui son métier à l’hôpital, puis son futur mari maintenant. Tu reposas ta tête sur son bras avant de prendre la parole, tu ne savais pas pourquoi, mais tu savais que c’était à ton tour de prendre la parole. «
Je vais mal, tu l’as compris en me regardant alors, que je passe mon temps à mentir. Je ne sais pas comment m’en sortir, James, sans boire et fumer, trop, beaucoup trop. Ça ne me ressemble tellement pas, mais je ne sais pas. J’ai peur, peur de fermer les yeux et de revivre cet incendie, j’en suis sortie vivante, mais pas sans blessure indélébile. J’ai mal tu sais ? Mal quand je ferme les yeux et que je l’imagine mourir dans cette maison, ne pouvant rien faire. Alors, je ferme plus les yeux ou que très peu, j’essaye de rester debout le plus possible pour ne plus souffrir. J’en ai marre de souffrir, de ne pas pouvoir être heureuse totalement dans ma vie. Je suis fatiguée, fatiguée de me battre pour rien. » Tu continuas de regarder devant toi en disant ce genre de chose, en laissant les mots sortir de ta bouche, laissant un silence non pas pesant, mais vital actuellement. «
Je n’ai pas de ses nouvelles depuis l’incendie, je ne sais pas où il peut être, s’il pense à moi. Il ne répond pas non plus à mon message à l’aide. Je suis toute seule, mais j’attends son retour. J’ai jamais aimé comme ça, je sais que je devrais lui en vouloir au point de ne plus le vouloir dans ma vie, mais il m’est vital. J’ai besoin de lui. » Tu laissas un soupir sortir de ta bouche, essayant de faire comprendre à James que tu étais tout de même heureuse avec lui, mais que ce n’était pas simple actuellement. Enfin tu ne savais pas réellement où en était ton couple, tu l’aimais comme personne d’autre dans ta vie et tu en devenais pathétique. Mais c’était Roman, c’était celui que tu voulais depuis un moment donc comment faire une croix sur ça ? L’amour était une chose dont tu ne comprenais plus les règles, plus le principe. Tu passas ton bras autour de sa taille avant de reposer ta tête contre lui en prenant la parole. «
J’ai envie d’un gros muffin et d’un chocolat chaud. » Tu souris en coin agissant un peu comme une enfant, mais tu avais toujours ce côté-là chez toi. Tu étais une gamine dans le fond, tu n’avais pas totalement grandis ou alors, tu ne le voulais pas totalement.
Le silence repris place entre vous, tu continuas de marcher à ses côtés tout en regardant devant toi, en te demandant ce qu’il allait se passer par la suite. Tu n’avais pas envie de mettre fin à cette journée, sûrement parce que tu n’aimais plus cette solitude que tu t’infligeais quand tu étais dans le loft seulement en compagnie de ta peine, de bouteilles ou même de paquet de cigarettes. Tu avais besoin de lui, besoin de sa présence rassurante au près de toi et surtout tu n’avais pas besoin de faire semblant avec lui, il avait déjà compris à quel point tu mentais, à quel point ta vie n’était pas rose comme tu voulais tant le faire croire aux autres. Tu souris en coin face à sa question, tu savais que c’était une mauvaise idée de lui reprendre ce bout de nicotine. «
Je pense pas que ce soit une bonne idée de faire ça. »