Lennaël + I never forget you

Une soirée des plus banales, comme bien souvent. Et pour échapper au froid polaire entre Alex et elle, elle s'était échappée de l'appartement qu'ils partageaient pour aller boire un verre avec quelques connaissances. Rien de bien méchant, juste de quoi passer le temps et oublier l'espace d'un instant le côté catastrophique qu'était en train de prendre sa vie. Elle faisait bonne figure poupée la plupart du temps, souriait au monde entier comme si elle menait la vie parfaite dont elle avait tant rêvée ce qui au fond était bien loin d'être le cas. Et c'était après le troisième verre que son téléphone avait vibré laissant apparaître une notification. Le campus était en train de brûler. Les maisons. La Eliot House. Lennox. Elle s'était redressée soudainement laissant le tabouret tomber en fracas sur le sol courant à l'extérieur. TAXI ! Et quand elle arrivait à se glisser dans l'une des automobiles jaunes, elle s'énervait à moitié sur le chauffeur ne conduisant pas assez vite à son goût. Et il se gare où il peut, pas assez près, trop d'ambulance, de policiers et de gens assistants à la scène macabre. Poupée ouvre la porte, saute de la voiture et court droit devant poussant ceux sur son passage. Faite qu'il aille bien. C'était tout ce qu'elle voulait elle. Qu'il aille bien. Elle voit les étudiants prit en charge mais ne le voit pas lui. Et elle continue à le chercher les larmes venant embuer ses prunelles. Et soudainement il est là, sortant de la maison en flamme, le visage noircit par la fumée de l'intérieur. Elle réfléchit pas, se remet à courir de plus belle et lui saute dans les bras avant même que quelqu'un ne puisse le prendre en charge. Est ce que ça va ? Tu t'sens bien ? T'as mal quelque part ? Putain Lennox, j'ai eu la trouille de ma vie. Et respire aussi.

Lennox était complètement sonné, tout droit sorti de l'Enfer. C'était loin d'être la soirée qu'il avait imaginé vivre hier soir en rentrant paisiblement dans le bâtiment des Eliots, même bien loin de la nuit paisible qu'il avait attendu. Au contraire, la soirée avait été signe de panique et de cris, de pleurs, de peur aux alentours, si bien que Lennox en a adopté le climat de terreur et avait eu une putain de trouille à la con. Peur d'y rester, dans cette fumée, dans ce feu, peur de mourir. Il n'avait jamais pensé ressentir cette frayeur un jour, lui qui a toujours été persuadé de mourir vieux et con, mais clairement, dans les décombres en feu de la Eliot House, il a vu sa vie défilée. Et celle d'Ariana, qui avait été enfermée dans une chambre avec Hadès. Lennox la tuera un jour, pour être aussi stupide et se trouvait toujours au mauvais endroit au mauvais moment, elle n'avait rien à faire à la Eliot House. Mais évidemment, elle avait été présente. Et Lennox avait failli laissé sa peau pour la sauver. Quel héros. Il passera commande auprès de la mairie pour sa médaille de héros au plus vite, parce qu'il en avait besoin. Il était sorti vivant bordel de merde, quand bien même sonné et complètement désorienté et totalement noircit de la tête aux pieds, il était sorti. Il voyait la lumière du jour - ou de la nuit, vu l'heure, et s'apprêtait à rejoindre un ambulancier pour l'emmener aux urgences et l'examiner lorsqu'il sentit une petite forme lui foncer dedans d'une telle force qu'il en lâcha un petit 'owf' de surprise et, manquant de lui faire perdre son équilibre. Avant qu'il n'ait pu enregistrer le visage de cette personne, elle débita un flot de paroles incroyable pour sa taille et Lennox la reconnut de suite. Azraël. Azraël ? Attendez, qu'est-ce qu'elle faisait là ? Az ? Qu'est-ce que ... tu fais ici ? Encore le souffle coupé par les événements et par la force d'Az, il avait plus murmuré en saccadant ses paroles qu'autre chose, mais au moins, il avait réussi à parler. Il se détacha ensuite de sa meilleure amie / ex pour la regarder dans les yeux, vérifier qu'elle était bien devant lui, et souriait pleinement lorsqu'il constata que c'est le cas. Et ne t'inquiète pas, je vais b... Commença-t-il à dire ensuite, pour répondre à son bombardement de questions et la rassurer, mais une douleur intense dans la cheville l'arrêta dans son élan, et par la même occasion, faisant échouer son plan de la rassurer. Putain merde, ma cheville !

Ouais parce que du coup elle débitait tout son flot de parole sans respirer entre et tout ce qu'elle allait gagner était de mourir par manque d'oxygène. Ce qui était loin d'être le but. Mais se rendait-il compte à quel point elle avait pu flipper ? Parce que dès qu'elle avait su, son prénom était le premier à s'être logé dans son esprit. C'était comme si.. Comme si plus rien n'existait autour d'elle à part Lennox et elle était partit au quart de tour. Poupée, elle pouvait juste pas imaginer la vie sans lui. Il était.. Son tout. Et bien sûr que ça pouvait paraître si on partait du fait qu'ils avaient été fiancés et qu'elle était maintenant mariée à un autre mais merde, c'était de Lennox dont on parlait. Le premier qu'elle avait aimé avec toute la sincérité du monde. Celui pour qui elle aurait pu décrocher la lune et pour qui elle le ferait toujours d'ailleurs. A l'heure d'aujourd'hui, il était son meilleur ami et.. Non, elle n'aurait juste pas pu accepter que quoi que ce soit lui arrive. Alors peut être bien qu'elle avait l'air d'une folle furieuse, que lui avoir sauté dessus de cette façon n'était pas la meilleure façon de faire mais quand il s'agissait de lui, poupée avait l'habitude d'être peut être un peu trop excessive. Az ? Qu'est-ce que ... tu fais ici ? Baaah.. Elle se jetait dans ses bras non ? So obvious. J'voulais vérifier si j'allais toucher ton héritage ou pas qu'elle balance avec un petit sourire laissant ses bras retomber le long de son corps. Et ne t'inquiète pas, je vais b... Putain merde, ma cheville ! Ouais donc pas si bien que ça. La brune grimace et pourtant se place sur le côté prête à lui servir de béquille humaine. J'sais que je suis une naine tout ça mais appuie toi sur moi, y a des ambulanciers là bas. Du coup il aurait de l'aide et tout irait mieux dans le meilleur des mondes. Bref, poupée poussait un soupir de soulagement heureuse de voir qu'il n'y avait rien de bien grave pour lui. J'ai cru que j'allais mourir d'une attaque quand j'ai vu ça.. Je.. J'peux pas te perdre, j'ferais quoi si t'es plus là pour me rappeler que je suis l'être le plus minuscule de la terre ? Elle laisse s'échapper un rire tentant de dédramatiser la situation.

Honnêtement encore à moitié dans les vapes, Lennox ne se rendait pas compte du soulagement immense qui se lisait sur le visage d'Azraël quand elle l'avait vu sortir vivant, mais si les situations avaient été inversés, il aurait réagi de la même façon. Il n'était pas réellement proche d'énormément de personnes Lennox, il avait des amis, des connaissances, des alliés qui portaient plus que bien leur statut, des ennemis aussi, beaucoup, mais peu de proches, en dehors de sa famille, qui en plus était à l'autre bout du monde. Ils se comptaient sur le doigt de la main et Az en faisait parti, elle était devenue, avec Maxine, ses petites femmes à protéger coûte que coûte malgré son passé avec tumultueux avec la première, et il n'aurait pas supporté voir aucune des deux en danger, comme il l'était il y a quelques minutes. Alors quand bien même Az débitait des paroles à une vitesse incroyable pour lui à cet instant et paniquait un peu trop par rapport à son état peu aggravant, il était heureux qu'elle se trouvait ici, parce qu'il aurait fait la même. Heureux, et fier. Tu serais déçue, je t'ai juste légué mes figurines pokémons et mes deux cochons d'inde dans mon testament. Sortit-il sur un ton qu'il tentait léger et drôle, mais semblait plutôt être un ton saccadé et essoufflé. Ah oui gars, tu n'échappes pas à la mort comme ça sans désagréments, faut bien souffrir un peu, une fois sorti vivant. D'ailleurs, une douleur immense s'était éveillée en même temps dans sa cheville, si bien qu'il en perdit l'équilibre deux secondes avant qu'Az le rattrape et l'aida à se déplacer vers l'ambulance. Épuisé, Lennox tenta de ne pas appuyer tout son poids contre le petit corps frêle de la jeune femme, mais en vain, pourtant, elle ne flancha pas. Tu caches une force de trois hommes là-dedans ou quoi ? Lança-t-il en riant légèrement, avant de suffoquer à petits coups, les poumons sûrement toujours embués par la fumée. Merde. Mais tant que ce n'était que ça, tant qu'il était encore debout à ce moment-là, avec Az à ses côtés. T'es pas prête de me perdre p'tite naine, promis, je ne pars pas d'aussitôt. Habituellement, il ne jouait pas dans le sentimental Lennox mais quand on venait juste de voir sa vie défiler devant soi, des fois on change ses perspectives. Az, promis je vais bien, pas besoin de t'inquiéter. Maintenant que j'sais que tu m'aimes encore, tu peux retourner voir ta petite famille. La taquina-t-il alors qu'ils arrivèrent à destination d'ambulanciers.

C'est pas spécialement facile. En vrai c'est l'apocalypse ici. Y a tout qu'est en feu, y a des tas de gens prit en charge par les secours et.. Harvard mérite la palme de l'université la plus malchanceuse du monde. Entre l'épidémie, la bombe, la prise d'otage et maintenant les maisons qui brûlent, c'est l'anarchie. Puis même en partant en vacances, on arrive à s'manger un méchant tremblement de terre. Le karma est une pute, moi je vous le dis. Au final, j'suis juste rassurée de voir que Lennox va bien. Parce que j'aurais pas pu affronter le reste si lui avait périt dans tout ça. J'pouvais pas expliquer l'attachement que j'avais pour lui à ce moment précis. On en avait vécut des trucs lui et moi pourtant. On avait été fiancés, fou amoureux et prêt à construire nos vies ensembles. Y avait juste le destin qu'avait choisit de nous séparer. Des fois, j'essayais de m'imaginer ce que ça aurait pu être si je l'avais suivis. Si j'avais choisis l'amour plutôt qu'en faire qu'à ma tête pour joindre Yale. On aurait été heureux. J'savais qu'on l'aurait été. Parce que dans le temps, personne n'avait été capable d'ébranler l'amour que je pouvais ressentir pour ce type. Et maintenant ? Maintenant je me surprenais à me repasser certains de nos moments en tête. Peut être que j'étais nostalgique au fond. Peut être que quelque part, je regrettais la fin de notre histoire. Bien sûr, maintenant j'avais Alex, j'avais Hendrix, j'avais refait ma vie mais j'avais jamais été vraiment fan des histoires inachevés et celle avec Lennox n'avait jamais été vraiment terminé. Sûrement parce que c'était pas par manque de sentiment qu'on s'étaient quittés. Tu serais déçue, je t'ai juste légué mes figurines pokémons et mes deux cochons d'inde dans mon testament. Connard. J'fronce les sourcils et secoue la tête. Fais gaffe, j'vais finir par te renier. J'méritais tellement mieux que ça. Mieux qu'un pikachu pourri et un salamèche miteux. Tu caches une force de trois hommes là-dedans ou quoi ? J'souris continuant de te faire avancer. J'ai le physique d'une crevette, la force d'un guerrier. Me sous estime pas Lennox, j'pourrais t'envoyer au tapis en deux deux. T'es jaloux de ma musculature impressionnante, je sais. Mais j'suis danseuse, l'oublie pas. Mes abdos c'est du béton et j'suis carrément bien foutu si on oublie mes boobs qui font dangeureusement penser à une paire de smarties. T'es pas prête de me perdre p'tite naine, promis, je ne pars pas d'aussitôt. T'as plutôt intérêt. Dans le cas contraire, j'me ferais un plaisir de te faire revenir à la vie juste pour pouvoir te tuer de mes propres mains par la suite. Mais j'dis rien de tout ça, j'souris juste une nouvelle fois. Toi et moi, on s'comprend en un regard c'est ce qui fait la force de notre relation au fond. Az, promis je vais bien, pas besoin de t'inquiéter. Maintenant que j'sais que tu m'aimes encore, tu peux retourner voir ta petite famille. Whaaat ? J'fronce les sourcils alors qu'un infirmier le prend en charge sortant du matériel de base pour l'osculter. Petit un, c'est toi qui est toujours raide dingue de moi. Fais pas semblant, j'sais bien que la flamme est toujours là. Peut être moins lumineuse qu'avant mais ne demandant qu'à être ravivée. Et si tu crois que j'vais t'abandonner maintenant, tu rêves. Eux, ils ont pas besoin de moi. Toi oui. Ou alors j'aime juste le croire. C'est probable aussi.

A sa sortie de l'Enfer, Lennox ne s'attendait pas à voir du monde venir à lui. Mais s'il était honnête avec lui-même, il ne s'attendait pas sortir de ce trou en fait, et alors qu'il avait même commencé à faire une croix sur son lendemain, il était indemne, juste une pauvre cheville cassée. Et une Az qui l'attendait. Quelqu'un l'attendait, et était soulagé de le voir, et rien que ça remettait un coup de peps dans sa soirée, voire dans sa vie qu'il pensait finie cinq minutes auparavant. Et mieux encore, la présence de la jeune femme l'apaisait d'une façon qu'il ne saurait expliquer car il se mettait maintenant à blaguer, alors qu'il était encore légèrement dans les vapes. Tu peux pas me renier, j'suis gravé à jamais dans ton testament. Rétorqua-t-il alors qu'elle répondait positivement à ses vannes douteuses. Mais c'est ce qu'il avait besoin maintenant, de blagues tout aussi pourries sur sa pseudo-mort que quelqu'un qui venait à pleurer toutes les larmes de son corps. Bien qu'Az ne faisait pas plus la fière, elle tentait de cacher son désarroi, et Lennox la remerciait secrètement pour ça. En plus, elle l'aidait plus que n'importe quel bonhomme à le transporter vers les pompiers. Tellement jaloux, faudra que tu m'donnes le nom de ta salle de sport. Ou de la drogue que tu prends chaque matin. Lança-t-il, alors qu'il arriva au camion et se fit déposer il-ne-savait-où là-bas, non sans une grimace alors que sa cheville lui faisait atrocement mal. Mais il tentait de le cacher alors qu'un infirmier venait à s'occuper de lui, et qu'Az l'observait sous toutes ses coutures et lui posait dix milles questions pour savoir s'il allait bien. Et après lui avoir affirmé dix milles fois qu'il allait en effectivement bien, il l'avait prié, sur le ton de l'humour, de maintenant partir pour rejoindre sa famille, parce qu'elle avait une famille. Chose qu'il oubliait de temps en temps quand il passait du temps avec, mais par un moyen ou un autre, avec une sévère piqûre de rappel, il se souvenait et s'interdisait de penser au "si ça avait été moi, si nos fiançailles n'avaient pas foirés". Az, j'ai juste une foutue cheville cassée, t'as un gosse qui t'attend chez toi. Et quand bien même j'aimerais que tu restes avec moi, j'peux pas te demander ça. J'vais appeler Maxine et elle viendra m'accompagner à l'hôpital tout en me bottant le cul, t'inquiète. Et ne voulant pas qu'elle croie qu'il la congédie avec plaisir, il ajouta : J'aurais toujours besoin de toi, mais j'ai pas envie d'être égoïste ce soir. Imagine, ils ont besoin de toi et toi, t'es là, à surveiller que je me casse pas le petit orteil, j'me sentirai mal.

Peut être qu'en vrai, t'as pas besoin de moi. Peut être que toi, t'as définitivement tiré un trait sur tout. J'en sais rien et quelque part, j'ai pas envie de le savoir. Sûrement parce que je le vivrais mal si c'était le cas. C'est égoïste au fond. J'suis mariée maintenant et j'devrais pas vouloir te garder pour moi comme ça mais.. Y a la nostalgie qui joue beaucoup tu sais ? Des fois, j'me demande ce qu'on aurait pu être. Parce qu'on était beaux toi et moi. Et on s'aimait vraiment pas vrai ? Dis moi que je l'ai pas imaginé. Dis moi que c'était réel et qu'on s'aimait par dessus tout. Parce que j'ai toujours eu cette sensation. Et je regrette tu sais. Je regrette parce que j'ai l'impression que c'est moi qui t'ais laissé tombé. Tu m'en veux Lennox ? D'avoir ruiné notre futur comme ça. Même encore aujourd'hui je comprend pas. J'comprends pas pourquoi je t'ai pas suivi. J'comprends pas pourquoi on a même pas essayé de faire fonctionner tout ça à distance. J'sais que ça aurait pu marcher. On aurait pu réussir mais on s'est donné aucune chance. On a préféré se détester parce que c'était plus facile comme ça. Et maintenant, il nous reste que des regrets. Du moins, moi j'en ai. T'es surtout gravé à jamais dans ma vie. Que je le veuille où non. Parce que tu m'as marqué par bien des façons et.. J'sais pas. J'ai pas envie que t'en sortes de toute façon. J'ai pas envie d'oublier parce que t'étais une belle histoire Lenn. Vraiment. Tu pourras jamais être comme moi, j'ai trop de puissance t'sais. Toujours plus. J'esquissais un sourire détendant mes muscles quand les pompiers le prenait en charge. Ouais, j'veux bien jouer musclor mais j'ai des limites comme tout le monde. C'est de la triche, j'étais là en première. Non mais tu te rends compte quand même à quel point je m'inquiète pour toi ? C'était limite dingue. Y a sûrement des tas de blessés un peu partout et t'es le premier à qui j'ai pensé. J'peux pas te perdre moi, j'ai encore trop besoin de toi. Ils ont pas besoin de moi Lennox, arrête toi. Je lève les yeux au ciel poussant un soupir. Je vais finir par croire que tu veux plus de moi et que tu fais tout pour me faire dégager. Et ce serait vachement vexant. J'aurais l'impression qu'on répéterait les mêmes actes que lors de notre séparation.